Trapped in an elevator — Diane

Les meetings m'ennuyaient, comme beaucoup de choses de mon métier. Je ne me sentais pas à ma place dans ce métier, j'étais douée, certes, j'aimais les beaux bijoux, certes mais ce job ne me plaisait pas tant que ça. Le pire c'était ces meetings. J'arrivais devant l'immeuble où se déroulait le meeting. Il y avait un portier à l'entrée, il fit son travail. Je lui adressais à peine un regard. Il devait mourir de chaud dans sa tenue de travail. Alors que moi, j'étais seulement habillée d'une combinaison noire courte qui me permettait d'avoir beaucoup moins chaud. Je pensais qu'il resterait devant la porte, mais il me suivit. Il appela l'ascenseur -alors que j'aurais très bien pu le faire moi-même- et me fit passer en première comme un gentlemen. Je ne le regardais même pas alors qu'il me demanda mon étage.

-Au sixième.

Pas de formule de politesse. Seulement mon ton froid. Puis un énorme blanc s'installa, ne me dérangeant d'aucune façon. J'espérais seulement qu'il ne casserait pas ce silence. je n'avais aucune envie de discuter, et encore moins avec lui. Je regardais les étages défiler sur l'écran quand il s'arrêtera brusquement. Je chancelais, me tenant aux rampes pour évier la chute. Je levais les yeux au ciel en comprenant ce qui se passait. L'ascenseur était bloqué.

-Faites votre travail. Appelez les secours. Je ne tiens pas à rester ici avec vous.

Je sentais déjà la transpiration qui dégageait de son costume de travail pourrir l'air environnant. Les secours avaient intérêt à se dépêcher, sinon il n'y en aurait qu'un qui sortirait d'ici vivant. Et ce ne sera sûrement pas le portier.

J'entendis dire le portier de me taire. S'il pensait passer inaperçu en disant ça tout bas, c'était raté. Je lui lançais un regard noir, alors que lui jeta un rapide coup d’œil que je pus discerner. Je serrais le poing pour contenir mon énervement. j'avais tendance à être froide avec les gens, mais je m'énervais très vite. Mais je préférais faire comme s'il n'avait rien dit, c'était seulement pour 6 étages après tout. Moins d'une minute en sa compagnie, je n'allais pas mourir.
L'ascenseur se bloqua alors, je n'avais pas vraiment peur de ce genre de choses, et resta parfaitement calme tout en demandant au jeune homme d'appeler les secours. Je l'écoutais ensuite se plaindre. S'était-il un jour demandé pourquoi tout le monde avait l'air malheureux et ne lui adressait pas la parole ? Parce que personne n'avait envie de parler à un vulgaire portier tout simplement. Alors que j'allais lui donner le fond de ma pensée, des images m’assaillirent. Un souvenir.
Je me rappelais de ma mère. De comment elle me punissait. Elle m'enfermait. Je repris à peine mes esprits et du monde qui m'entourait. Je vis la tête du jeune homme -le portier c'est ça ?- inquiet à mes cotés. j'étais dans un ascenseur. Ma respiration s’accéléra tout comme mon cœur que je sentais battre de plus en plus rapidement dans ma poitrine. Mes jambes commencèrent à fléchir alors que j'essayais de me tenir à la rampe -chose difficile avec des mains moites par la peur- et ma tête commença à tourner. Je tombais au sol et lança un regard effrayé au portier.

-Les secours... S'il vous plaît...

Je connaissais bien les crises de claustrophobie et que j'allais manquer d'air assez vite. J'essayais de me calmer mais c'était mal parti... Pourquoi ce genre de choses n'arrivait qu'à moi ? En plus de tout ça, j'étais en position de faiblesse face à un vulgaire portier. Et je détestais ça.