Parfois, tu as le cœur en miettes, la faute à ce pouvoir. Parfois, tu as le cœur vide, la faute à cette amnésie. Ta seule réelle échappatoire, c’est ce carnet que tu as retrouvé à ton chevet lorsque tu t’es réveillée à l’hôpital voilà près de trois mois. Tu y griffonnes à longueur de temps, que ce soit des dessins ou des mots, tant que cela te permet de te vider l’esprit. D’oublier. Alors lorsque la serveuse de ton café habituel t’a parlé d’un atelier d’écriture que son copain organisait, tu t’es dit pourquoi pas. Au pire, qu’est-ce qui pouvait bien arriver ? Que tu n’aimes pas ? Dans ce cas tu n’y remettrais jamais les pieds. Mais peut-être que cela te permettrait d’explorer d’avantage encore les méandres de ton esprit, et qui sait, un jour tu pourrais parvenir à te rappeler de quelque chose, quoi que ce soit. C’est pourquoi tu te trouves désormais devant cette porte, à frapper timidement contre le bois. Tu l’ouvres alors et tu découvres à l’intérieur un homme déjà assis dans la pièce. Il est grand et assez baraqué, les cheveux blonds plus long que la moyenne pour un individu de sexe masculin. Tu t’approches lentement, regardant s’il n’y a pas quelqu’un d’autre. Mais vous êtes seuls tous les deux. Ta montre indique pourtant qu’il est l’heure du début de la séance. « Excusez-moi, est-ce bien ici l'atelier d'écriture? » commences-tu d'une voix douce. Tu plonges ton regard dans celui de l'homme qui a levé ses yeux bleu perçant vers toi. Son visage ne te dit rien et tu en déduis qu'il est probablement arrivé avant toi ici.
Jaxen
the royal cobras
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Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Lun 5 Juin - 17:29
Il avait pris connaissance de l'atelier d'écriture sur un babillard rempli d'annonces de tous les genres. Parmi l'adoption d'animaux, la location d'appartements, les annonces d'emplois, c'est celle-là qui avait attiré l'attention du jeune homme. Depuis qu'il s'est réveillé à l'infirmerie en janvier dernier, il croit dur comme fer que les objets qui ont été placés à son chevet le mèneront enfin à l'histoire de sa vie antérieure. Comme si de se servir de ces objets lui permettront de comprendre ce qui lui est arrivé; ce qui leur est tous arrivé. Pourtant, il a peur de savoir. Alors, il s'échappe. Il écrit, il expose son âme au travers des pages de ses carnets, si bien qu'il s'est découvert une forte passion pour l'écriture. Jaxen prend en note l'heure et l'endroit où se déroule l'activité et comme c'est à quelques pas de là où il se trouve, il s'empresse de s'y rendre. Pour une fois qu'il est à l'heure. Il n'y a personne, mais ça ne l'empêche pas de prendre place à l'une des tables qui jonche l'immense pièce aux allures ancestrales. C'est un silence de mort qui règne, mais ça ne déplaît pas à Jaxen. Il est dans son élément, ça lui va bien comme ça. S'il est seul, il sera toute à son aise. Toutefois, c'est quelques minutes plus tard qu'il entend la porte s'ouvrir et se refermer. Il ne lève les yeux sur l'arrivante que lorsque celle-ci s'adresse directement à lui. Il met un moment à ouvrir la bouche pour répondre, comme si le simple fait de s'adresser à quelqu'un était tâche ardue. «Euh...oui. Mais l'autre n'est pas là encore.», disait-il en voulant parler du professeur ou de celui qui devait diriger l'atelier d'écriture. Le regard de la jeune femme qui perce le sien le met mal à l'aise et il baisse les yeux vers son carnet, encore fermé. «Même pas sûr qu'il ait vraiment lieu, l'atelier.» C'est tout ce qu'il trouvait à dire. Après tout, il n'avait guère de conversation, et ça le mettait d'autant plus mal à l'aise devant une si belle jeune femme. Après tout, comme tisser des liens avec des gens d'ici qui avaient tous une histoire, comme lui, mais dont personne ne se souvenait? Comment voir le vrai, le beau, alors qu'il n'y avait que du faux, derrière tout ça?
Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Lun 5 Juin - 18:27
memory lane. ☆ (jaxen)
Tu te trouves devant l’homme assis et tu attends qu’il te réponde, sans te douter le moins du monde ce que ta présence soulève en lui. Son regard te transperce et tu as l’impression d’être comme un livre ouvert, mais tu n’as pas conscience que ton interlocuteur semble ressentir la même chose que toi. Tu l’observes en silence, jusqu’à ce qu’il te réponde. « Euh...oui. Mais l'autre n'est pas là encore. » Satisfaite, tu allais détourner les yeux lorsque tu l’entends ajouter : « Même pas sûr qu'il ait vraiment lieu, l'atelier. » Tu ne saurais expliquer pourquoi, sachant que tu avais hésité à tout simplement venir, mais l’idée que l’atelier n’ait pas lieu te rend tout particulièrement triste. La mine défaite, tu murmures un « Ah, d’accord. », puis tu te diriges vers une table un peu plus loin à laquelle tu t’assieds. Tu avais fini par te faire à cette idée et la perspective de ne pas pouvoir te livrer à l’introspection tu espérais faire en compagnie d’un professeur te déprime quelque peu. Assise sur une chaise, tu guettes l’heure jusqu’à te faire une raison : plus personne ne viendra. Tu inspires un bon coup avant de te tourner une fois de plus vers l’inconnu. « Je crois que vous avez raison. Il a probablement pensé l’atelier n’aurait pas suffisamment de succès, ou alors il a eu un empêchement… » Ton visage se fond en un petit sourire déçu. Tu attrapes ton carnet que tu avais déposé sur la table et tu le dévisages un instant, avant de changer d’avis. « Excusez-moi. » lances-tu pour attirer à nouveau l’intention de l’homme. « Est-ce que ça vous dérangerait qu’on essaie de faire tout de même un atelier… ? Je sais pas trop comment faire, mais je trouve ça dommage de ne pas essayer. » Cette fois, ton sourire se fait un peu plus chaleureux, et tu espères au fond de toi entendre une réponse positive à ta proposition.
Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Lun 5 Juin - 18:47
« Ah, d’accord. » Une réponse toute simple, toute douce qui soulève ensuite un nouveau silence. Il se fait insistant et lourd, comme si un gros malaise avait précédé et que le simple fait de se trouver tous deux dans la même pièce était assez pour que le malaise persiste et se fasse ressentir par tout le monde autour. Sauf qu'il n'y avait personne d'autre. Et il n'y avait pas eu de malaise. Son Ah, d'accord était ponctué de déception et si Jaxen parvenait à dissimuler la sienne, il aurait tout autant aimé que l'atelier ait lieu. Ça l'aurait fait changer d'air, ça lui aurait permis de s'évader, ne serait-ce que le temps de quelques heures, dans un monde où tout était permis et où tous n'étaient pas contraints de vivre selon des règles pré-établies, comme ici. La jeune femme s'en allait prendre place un peu plus loin, à une autre table. À quelques reprises, Jaxen jette un coup d'oeil à sa montre, en vain. Il faut se faire à la raison que le professeur ne se montrera pas le bout du nez aujourd'hui, et que vous vous êtes déplacés pour rien. Mais on dirait qu'il n'a pas envie de bouger et qu'il attend quelque chose. Quoi? Aucune idée. « Je crois que vous avez raison. Il a probablement pensé l’atelier n’aurait pas suffisamment de succès, ou alors il a eu un empêchement… » Un empêchement... cette hypothèse soulève bien des doutes chez Jaxen. Il croit plutôt que le professeur a été pris d'un élan de paresse et qu'il a décidé de ne pas se pointer, tout simplement. Jaxen se contente d'hocher la tête de haut en bas à deux reprises, sans même dire un mot. Toutefois, la jeune femme au prénom toujours inconnu, se lance à nouveau: « Excusez-moi. » Cette fois-ci, il lui porte son attention et soulève la tête, plongeant ses yeux dans les siens. « Est-ce que ça vous dérangerait qu’on essaie de faire tout de même un atelier… ? Je sais pas trop comment faire, mais je trouve ça dommage de ne pas essayer. » Sans même s'en rendre compte, il soulève un sourcil, étonné de la proposition, comme s'il s'agissait d'une idée tout à fait hors de l'ordinaire. Il se passe une main dans la nuque, et hésite à répondre, attrapant son carnet entre ses doigts. «Oui, bien sûr. Pourquoi pas?» Il se lève, et d'un pas hésitant se déplace en direction de la table à laquelle s'est installée la demoiselle. «Je pourrais m'asseoir ici...? Ce serait plus simple pour travailler.» Il hésite toujours, peu sûr s'il doit s'avancer en terrain inconnu, ou si c'est trop s'aventurer que de poser de simples questions, banales comme tout: «Quel est votre nom?» Il esquisse enfin un sourire, tentant vivement de paraître agréable et sympathique, bien que cela lui demande tous les efforts du monde.
Skye
only serving myself
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Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Lun 12 Juin - 14:00
memory lane. ☆ (jaxen)
L’idée t’est venue d’un coup, comme ça : pourquoi ne pas faire toi-même cet atelier ? Certes, tu n’as aucune notion de comment diriger un tel événement, mais tu es certaine que tant que tu y mets du cœur, tu y parviendras. Et intégrer l’inconnu de la pièce te semble être une bonne idée, si bien que tu le lui proposes. Il ne semble pas être un grand bavard, ce qui en soi ne te dérange pas, mais il paraît un peu bourru. Cela ne t’empêche pas de lui adresser un sourire, qui s’agrandit davantage lorsque tu entends sa réponse. « Oui, bien sûr. Pourquoi pas ? » En deux temps trois mouvements, le voilà debout, attrapant la chaise à côté de la tienne afin de s’y asseoir. « Je pourrais m’asseoir ici…? Ce serait plus simple pour travailler. » Tu acquiesces d’un hochement de tête sans te défaire de ton sourire, tout en prenant bien garde de ne pas le toucher. Alors que tu allais lui demander son nom pour faire un peu plus ample connaissance, l’inconnu prend les devants et te pose cette même question. « Skye. Je sais, c’est un peu nian-nian, mais bon, l’inspiration n’était pas au rendez-vous lorsqu’il a fallu choisir. » Un petit rire s’échappe d’entre tes lèvres. « Et vous, comment vous appelez-vous ? » Tu constates que l’homme semble s’être un peu radouci, que ses traits sont plus détendus que quelques minutes auparavant. À aucun moment tu ne regrettes de lui avoir fait cette proposition, comme si à l’intérieur de toi tu sais que quelque chose de bon en ressortira. Ouvrant ton carnet à une page vierge, tu réfléchis à la meilleure manière d’aborder cet atelier en duo. « Qu’écrivez-vous habituellement ? Enfin, si cela n’est pas trop indiscret bien sûr. » En même temps, tu te dis que si vous êtes là, ce n’est pas non plus pour garder vos écrits pour vous. Le travail de l’écriture à plusieurs devrait vous permettre de peut-être accéder à des éléments de réponses auxquels aucun n’aurait pensé seul.
Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Jeu 22 Juin - 11:37
memory lane skye & jaxen
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« Skye. Je sais, c’est un peu nian-nian, mais bon, l’inspiration n’était pas au rendez-vous lorsqu’il a fallu choisir. Et vous, comment vous appelez-vous ? » Tu ne le sais que trop bien. Ce prénom, celui auquel tu t'attaches comme s'il s'agissait d'un point de repères dans ta vie actuelle, alors qu'il ne s'agit pourtant que d'un simple mensonge, comme tout ce qui vous entoure, il n'avait pas été si simple à trouver. D'un coup que tu demeures prisonniers de cette fausse vie pour une éternité... le choix du prénom ou du surnom, était crucial. «Je trouve que ce nom vous va à merveille. Vous avez un visage d'ange.» S'il est tout à fait sincère, il ne se sent pas tout à fait à l'aise de balancer ça directement à une inconnue. «Jaxen.» Tu es tellement peu bavard que tu en as l'air médiocre, hautain. Ce n'est pas le cas, mais peu le savent. Tu ne te fais pas beaucoup d'amis, à agir de la sorte. Un peu honteux, tu essaies de te reprendre. «Je te donnerais bien plus d'informations sur moi, mais... je n'en ai sûrement pas plus que toi à donner.» Et rien que cette pensée suffit à te replonger dans un profond désarroi, une espèce de mélancolie. Vous êtes assis côtes à côte et le silence reprend son court, comme à l'habitude. Tu es l'expert du silence, créant malaises et embûches de conversation, c'est tout toi, ça. «J'écris surtout pour moi... À mon réveil, j'ai trouvé un journal avec des pages arrachées. Et depuis, j'écris comme pour essayer de trouver ce qui m'a été enlevé, ce qui s'est passé, ce qu'il manque. J'essaie de recoller les pages du journal.» Tu baisses la tête vers ton carnet ouvert sur une page vierge et sur le crayon entre tes doigts. «Donc, je peux écrire n'importe quoi. Et vous? Vous écrivez votre histoire? De la fantaisie? De la romance?», oses-tu demander, tout de même un peu curieux, malgré ta réticence à t'ouvrir aux autres.
Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Sam 24 Juin - 16:59
memory lane. ☆ (jaxen)
Tu ne saurais dire pourquoi tu te sens assez à l'aise dans cette situation. Habituellement, tu fuis plutôt les contacts humains, mais aujourd'hui, tu es comme un poisson dans l'eau. Plus que cela même : l'homme en face de toi semble être davantage casanier et réservé que tu ne l'es, si ce n'est pas un comble. Le courant se met toutefois à passer peu à peu entre vous. « Je trouve que ce nom vous va à merveille. Vous avez un visage d'ange. » te répond-il lorsque tu fais part de l'appellation que tu as choisie. Le rose te monte aux joues et tu balbuties un remerciement, n'étant pas habituée à te faire complimenter comme ça, de but en blanc. A son tour, l'inconnu se présente et dit s'appeler Jaxen. Simple, efficace, sans chichis. « Je te donnerais bien plus d'informations sur moi, mais... je n'en ai sûrement pas plus que toi à donner. » Tu ne réprimes pas le rire qui ne demande qu'à sortir, bien qu'il soit mi-amusé, mi-gêné. « Vous avez raison, j'ai bien peu à vous raconter sur moi... Si ce n'est que je suis infirmière et que je déteste ce qui est trop sucré. » ajoutes-tu avec un sourire aux lèvres, presque mélancolique. Tu supportes mal le fait de ne pas savoir qui tu es, ni qui tu as été. En fait, tu as l'impression que si tu ne connais pas ton passé, tu ne peux avoir de futur. Pourtant, tu es bien là, vivante, le sang vif coulant dans tes veines. Et Jaxen aussi, en chair et en os, semblant également perdu dans le cours de ses pensées. Tu tentes de relancer la conversation en lui demandant ce qu'il a l'habitude d'écrire, ce à quoi il te répond : « J'écris surtout pour moi... À mon réveil, j'ai trouvé un journal avec des pages arrachées. Et depuis, j'écris comme pour essayer de trouver ce qui m'a été enlevé, ce qui s'est passé, ce qu'il manque. J'essaie de recoller les pages du journal. » Il y a dans ses paroles quelque chose qui te rassure, un miroir qui te renvoie ton image. Vos aspirations sont les mêmes : comprendre ce qui s'est passé, comment vous en êtes arrivés là. Alors tu te dis que ton combat doit également être le sien, et que deux esprits valent mieux qu'un. Avant que même que tu ne répondes, Jaxen surenchérit : « Donc, je peux écrire n'importe quoi. Et vous? Vous écrivez votre histoire? De la fantaisie? De la romance? » Tu secoues doucement la tête avec un sourire. « J'écris ce qui me passe par la tête, quoi que ce soit. J'ai juste besoin de poser par écrit mes pensées je crois, cela m'aide à y voir un peu plus clair... Parfois. » Tu lâches un soupir, suivi d'une grande inspiration et d'un regard en direction de ton interlocuteur. « J'essaie juste de comprendre pourquoi. » tu ajoutes sans grande conviction. Pourtant, ce n'est pas le moment de te laisser abattre. Jetant un nouveau regard vers Jaxen, tu lui demandes : « Êtes-vous parvenu à une conclusion sur la raison de notre présence ici? Ou avez-vous quelques pistes? » Il n'est probablement pas plus avancé que toi, mais tu tentes tout de même ta chance. Qui sait...
Jaxen
the royal cobras
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Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Lun 26 Juin - 11:28
memory lane skye & jaxen
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Évidemment, tu n'es pas sans remarquer la gêne presque flagrante qui apparaît rapidement sur les joues pâles de la demoiselle. C'est vrai, elle a l'air si douce et si fragile qu'il est impossible de ne pas remarquer ses traits d'ange. Manifestement, ça te gêne peut-être tout autant de la complimenter, qu'elle de recevoir ces compliments. Tu n'en as pas vraiment l'habitude, alors ça te mets dans un drôle d'état. « Vous avez raison, j'ai bien peu à vous raconter sur moi... Si ce n'est que je suis infirmière et que je déteste ce qui est trop sucré. » Et toi, tu détestes les hôpitaux. C'est ta plus grande phobie, depuis ton réveil. Phobie qui s'est construite à partir des scénarios que tu t'es si souvent créés dans ton lit, du sentiment d'être un prisonnier surveillé par des autorités invisible. Tu as la certitude d'être un cobaye, utilisé pour une quelconque expérience humaine, ce qui te fait redouter les hôpitaux et tous ceux qui travaillent entre ces quatre murs d'un blanc trop parfait pour être vrai. Ici, tout est tellement faux, tellement rempli de mensonges... Perdu dans tes pensées, tu te contentes de sourire et d'hocher la tête dans le vide, en direction de la demoiselle. Elle te semble être pleine d'innocence et ça a le don de te rassurer, malgré tout. « J'écris ce qui me passe par la tête, quoi que ce soit. J'ai juste besoin de poser par écrit mes pensées je crois, cela m'aide à y voir un peu plus clair... Parfois. J'essaie juste de comprendre pourquoi. » Encore une fois, tu hoches la tête, cette fois-ci avec un peu plus de lourdeur, pris de ce qui ressemble à un mélange de tristesse et de colère. Parfois. Pourquoi? Comprendre. Personne n'y comprend rien, à toute cette mascarade. Les théories sont toutes aussi plus farfelues les unes que les autres. Et pourtant, tout est possible. Tout pourrait être possible. C'est dur, pas vrai? D'être pris ici et de ne pas savoir ce qui s'est passé avant... On est tenus dans l'ignorance et pourtant il faut vivre comme si de rien n'était. Cela peut-être paraître banal, mais jamais il ne s'était ouvert de la sorte à personne, jusqu'ici. Il se sent tellement vulnérable, de ne rien savoir. De ne pas se souvenir de rien. Mais tu sens en Skye le miroir de tes inquiétudes, de tes pensées. Tu lui fais confiance, sans même la connaître. Malheureusement... Je m'imagine les pires scénarios. Je me dis que nous sommes ici pour être testés, pour être évalués. Des cobayes sur qui ils vont expérimenter. J'ai l'impression que nous sommes un sujet de recherche et d'expérimentations, mais pourquoi? Le pourquoi et le comment... Et le pourquoi nous? Aucune idée. Et ça me rend fou, de ne pas savoir. De ne rien savoir. Tu baisses à nouveau les yeux. Êtes-vous heureuse, ici? À Varakes? Ou comment ne pas être plus direct avec la question qui tue...
L'urgence est pleine à craquer, le moindre banc occupé par une personne ayant l'air encore plus mal en point que celle à ses côtés. Pour ta part, tu te portes plutôt bien si ce n'est que l'angoisse qui te ronge de l'intérieur et l'envie de faire une scène si cela pouvait te permettre de voir ton tour survenir plus rapidement. La gamine assise sur tes cuisses est enveloppée dans sa couverture favorite, logée contre ton torse où elle tente de trouver réconfort et tu tentes tant bien que mal de la bercer. Une nouvelle toux secoue son petit corps, une plainte quittant ses lèvres tandis qu'elle porte les mains à la hauteur de ses poumons. Tu presses le dos de ta main contre son front brûlant de fièvre, ton inquiétude ne cessant de grimper en flèche devant son teint pâle et luisant d'une fine couche de sueur. Malgré tes tentatives de la convaincre d'abandonner la couverture de princesses, elle ne veut rien entendre et croit fermement qu'il s'agit d'une protection quelconque. « Je veux rentrer à la maison. » Sa voix faible suffit à te briser le cœur, passant les doigts dans ses cheveux afin de dégager son visage. « Je sais, mon ange. Mais il faut rester ici et voir un docteur, d'accord ? » Elle tousse encore une fois avant d'acquiescer de la tête et tu pries mentalement pour que les choses s’accélèrent. Un ange gardien veille sur vous puisque l'infirmière appelle votre nom et tu te lèves, t'empressant de te glisser dans le cabinet où t'attend un médecin affublé d'un masque blanc et de gants qui effraient immédiatement ton enfant. Elle se met à pleurer, une action qui se mêle à sa toux et provoque une étrange remontée de bave mousseuse. « Megan, mon ange, c'est un gentil monsieur. Tu n'as pas à avoir peur. » Ta voix se veut calme, pourtant tu paniques plus que jamais à ces symptômes qui ne trompent pas et tu vois au regard du médecin qui s'approche pour t'arracher ta fille des bras que ça n'a rien de bon. En un instant, tu te retrouves seul dans la pièce étroite avant qu'une infirmière habillée dans une combinaison de la tête aux pieds ne vienne te rejoindre. « Veuillez reprendre votre place dans la salle d'attente pendant que nous traitons votre fille. » Loin de toi l'idée d'abandonner ta chair et ton sang, tu fais plutôt un pas dans la direction où il l'a emportée, mais l'infirmière lève une main en signe d'arrêter. « Ne me faites pas appeler la sécurité, monsieur. Reprenez votre siège. » Ta mâchoire se crispe et les larmes commencent à te picoter les yeux. Ceux qui traversent ces portes avec de tels symptômes n'en ressortent pas vivants. Jamais tu n'aurais dû venir ici, c'était une mauvaise idée.
Spoiler:
tu te rappelles de ta fille, megan.
Jaxen
the royal cobras
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Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Jeu 13 Juil - 19:07
memory lane skye & jaxen
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Certains sont assurés que votre présence ici est question de sécurité. Qu'il s'agirait, selon ces personnes, d'une façon de vous protéger d'un danger quelconque. D'autres, croient plutôt que c'est le hasard. Certains ne se posent aucune questions et ferment les yeux en croyant dur comme fer à une seconde chance. Et d'autres, comme toi, sont perdus parmi toutes les possibilités. Tu crois que vous êtes des cobayes, qu'on vous observe peut-être et qu'on expérimente sur vous. Le fait même de te retrouver ici n'est pas ce qui te dérange le plus. C'est plutôt le fait de ne rien savoir, de n'être qu'un pion dans un jeu duquel tu ne connais même pas les règlements. Et ça t'effraie, d'être impuissant à ce point. Tout juste comme tu partages à la jeune femme ta frustration et ton inquiétude sur le fait de ne rien savoir, tu es frappé par des voix, des dialogues, des sentiments...des scénarios lointains. Ta tête est bombardée de toutes parts et c'est la tempête. Ta respiration se fait saccadée, tu en perds presque le souffle. Ton corps devient tout tendu, au point de faire craquer la chaise sous ton poids et tes poings se serrent sur la table, bien à la vue de la demoiselle. Tu te souviens... Tu te souviens de son petit corps frêle contre le tiens. De sa doudou de princesses, de son entêtement à ne pas vouloir la lâcher. Tu te souviens de son nom... Megan. Tu les a laissés te l'arracher. Tu les as laissé te la prendre, pour ne probablement jamais la revoir. Pourquoi? Tu suffoques, tu t'étouffes. Tu paniques, en tentant vivement de t'accrocher à son visage, aux détails de ce souvenirs, en vain. Aussi vite est-il apparu, que voilà qu'il disparaît de ton esprit. Tu cognes vivement ton poing contre la table et les crayons, les carnets se soulèvent de quelques millimètres, pour retomber à plat contre celle-ci. Tu te lèves, presque en rebondissant, et cherche ton air. Tu es papa. Tu te souviens de Megan... ta petit Megan. Où est-elle? Où est sa doudou? Pourquoi es-tu allé à ce fichu hôpital? Ce n'était qu'une fichue toux... Pourquoi te l'ont-ils arrachée, pour une simple toux? Les larmes apparaissent au coin de tes yeux et tu as le regard vide lorsque tu reprends quelque peu tes esprits. «De l'air... j'ai besoin d'air... Putain.», dis-tu en suffoquant toujours. Tu tousses à t'en arracher les poumons, comme si tu venais de t'étouffer, de revenir à la surface après de longues minutes passées sous l'eau. «Skye... Aide-moi... S'il te plaît...» Tu t'accroches solidement au rebord la table et la revire de bord, ce qui doit bien effrayer la jeune femme, mais c'est plus fort que toi. Tu as ce besoin soudain de tout... détruire, tout arracher sur ton passage. Parce que ta fille, elle n'est plus là. Elle n'est plus dans tes bras, et tu ne la reverras jamais plus.
Sujet: Re: memory lane. (jaxen) Ven 21 Juil - 19:50
memory lane. ☆ (jaxen)
Tu as l’impression d’avoir une connexion avec Jaxen, une connexion plus forte que tu n’as pu avoir avec les autres habitants de la ville. Alors que beaucoup te paraissent superficiels, le jeune homme est plus profond et partage tes sentiments sur votre présence ici. « C'est dur, pas vrai? D'être pris ici et de ne pas savoir ce qui s'est passé avant... On est tenus dans l'ignorance et pourtant il faut vivre comme si de rien n'était. » Tu ne peux qu’abonder dans son sens tant tu penses la même chose que lui. « C’est vraiment difficile oui. Certains matins, je parviens à oublier grâce à la routine qu’on est dans cette situation… Et d’autres matins, se lever tout simplement est ce qu’il y a de plus difficile à faire au monde. » Il n’y a pas plus vrai selon toi. Jusqu’à présent, tu n’as jamais manqué un jour de travail malgré l’envie de le faire lorsque tu te réveilles et que tu sens les larmes prêtes à couler. Pas que tu sois sensible ou quoi, mais simplement tu n’en peux plus de vivre dans l’ignorance. Alors que tu lui demandes s’il a la moindre piste pour éclairer ta lanterne, tu ne le sens pas hésiter même une seconde. Il semble se sentir autant à l’aise avec toi que tu ne te sens avec lui, et cela te fait plaisir. « Malheureusement... Je m'imagine les pires scénarios. Je me dis que nous sommes ici pour être testés, pour être évalués. Des cobayes sur qui ils vont expérimenter. J'ai l'impression que nous sommes un sujet de recherche et d'expérimentations, mais pourquoi? Le pourquoi et le comment... Et le pourquoi nous? Aucune idée. Et ça me rend fou, de ne pas savoir. De ne rien savoir. » Jamais tu n’as voulu penser aussi loin, même si tu dois admettre que cela a effleuré ton esprit. Tu ne veux pas croire que l’humanité soit tombée aussi bas, qu’elle se permette d’utiliser une partie de sa progéniture pour en faire bénéficier une autre. Pourtant, cela fait bien plus sens que d’autres hypothèses que tu as entendue par le passé. « Vous pensez que cela peut être lié à nos pouvoirs… ? » tu oses avancer, d’une voix timide. Puis Jaxen te pose à son tour une question, qui se révèle est plus personnelle que les précédentes. « Êtes-vous heureuse, ici ? A Varakes ? » Tu te tais pendant quelques secondes, réfléchissant à une réponse sincère. Tu n’as aucune envie de mentir à Jaxen, de lui cacher une part de la vérité. Pas après avoir été franc avec toi, et surtout pas quand tu te sens enfin suffisamment à l’aise avec quelqu’un. Es-tu heureuse ? Dire que tu es malheureuse serait un peu trop fort, mais tu ne peux pas dire que tu es heureuse pour autant. Tu t’es accoutumée à cette nouvelle vie, ou disons plutôt que tu la subis. Tu survis au jour le jour.
Tu t’apprêtais à répondre à Jaxen lorsque tu entends soudain la chaise craquer sous lui. Tu le regardes alors enfin, après avoir détourné les yeux pour réfléchir, et tu constates que ses poings sont serrés sur la table. « Jaxen ? » tu souffles en approchant légèrement ta main de la sienne, sans pour autant le toucher. Tu ne veux pas t’introduire dans ses pensées, mais tu es inquiète de le voir si tendu tout d’un coup. Il semble absent, comme s’il était loin d’ici, ailleurs. Tu regardes autour de toi pour voir si quelque chose pourrait l’aider, mais rien ne te saute aux yeux. « De l'air... j'ai besoin d'air... Putain. » Surprise par les propos soudains du jeune homme, tu commences à être réellement inquiète. Tu ne comprends pas ce qui se passe, mais ce n’est pas grave tant que tu peux l’aider. « Skye... Aide-moi... S'il te plaît... » Tu te lèves pile au moment où la table se renverse. Trop, c’est trop. Pour l’aider, tu dois comprendre. Et pour comprendre, tu dois savoir.
Tu poses ta main sur le bras de Jaxen, comme pour l’apaiser, mais surtout pour t’immiscer dans ses pensées. Tu ne ressens plus que tristesse, douleur et désespoir. Au début, tu saisis quelques mots, comme hôpital, toux ou encore Megan. Qui est cette Megan ? Tu te détestes pour t’incruster ainsi, mais tu n’as pas le choix. Puis tu sembles comprendre toute cette rage, et tu sens les larmes couler sur tes joues. Tu relâches la pression jusqu’à ne plus avoir de contact avec la peau de Jaxen, pleurant en silence. « Je suis désolée, il fallait que… » tu commences en chuchotant. « Je voulais vous aider et j’ai… » Comment continuer ? Comment lui avouer cette intrusion dans son intimité ? Tu lèves les yeux et bloque ton regard dans le sien. « Je suis tellement désolée. »
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