[Flashback] Good morning #Blaith

‘morning, It’s 10:00 am and my coffee is
on your shirt.

Faith & Blaze

Parfois, pour guérir les plaies de l’âme, les remèdes les plus efficaces sont les petits plaisirs de la vie. La simplicité avant tout, la banalité comme miracle pour soigner un cœur en émoi.
Alors qu’il n’était que dix heure tapante, le garçon avait décidé malgré sa petite déprime passagère ne de pas changer de ses bonnes habitudes, au contraire il s’était montré bien plus motivé que jamais à trouver de quoi occuper sa matinée. Ainsi, aussitôt qu’il en avait trouvé la possibilité il s’était échappé à travers les rues de la ville pour atterrir dans le modeste établissement. Discret, mais habitué des lieux il s’installa rapidement à un table au fond du magasin; celle qui longeait une partie de la baie vitrée.
En attendant patiemment sa commande, il déposa lentement ses bras, accoudés contre la table puis il cala son visage penché contre la paume de sa main gauche. Ses yeux se mirent à céder face à la fatigue alors qu’il se laissait bercer par les mélodies passagères et la douce chaleur du soleil qui caressait son épiderme.

L’instant d’après il sourit bêtement. Alors qu’il essaie de faire le vide dans son esprit, Il se surprend à espionner discrètement les conversations des autres clients. Bien que l’asiatique aurait du mal à l’avouer il les enviait. “I’m fine” disait-il hier à Naštya ; je vais bien a la manière d’une litanie malsaine, il essayait de se convaincre qu’il en souffrait pas. Il sourit devant les autres, rit de sa cécité devant ses proches, et pourtant derrières les artifices se cache une difformité de l’âme. Il n’est pas heureux, pas toujours en réalité. Et là est la preuve de son humanité; Que lui même n’est pas infaillible malgré ce qu’il prétend.

Puis il entend une voix familière se perdre dans le décor sonore. Il se lève brusquement et en oublie sa commande qui avait été déposée sur sa table. De son mouvement un peu trop rapide, sa boisson avait quitté la table pour élire domicile non sur quelque chose -mais bien sur quelqu’un- à en entendre le cri de surprise qui s’était échappée de la victime. Faith en est malgré lui surpris, voir terrorisé de son erreur et n’est en mesure de trouver les mots pour réparer son erreur. Il se lève de sa chaise, tandis qu’il cherche désespérément son paquet de mouchoir qu’il tend dans sa direction. “Je vous avais entendu m-mais je ne vous avait pas vu. vous avez de la chance que le café n’était pas chaud. faites attention. ” disait-il sans honte en anglais, oubliant presque de reprendre sa respiration. Puis alors qu’il tâtait son pantalon pour vérifier que celui-ci n’était pas aussi tâché, il s’écria malgré lui, les yeux rivés vers le sol “e-emh pardon au fait”


@Blaze

‘morning, It’s 10:00 am and my coffee is
on your shirt.

Faith & Blaze

Tu soupires, le regard perdu dans la pénombre de ton studio alors que seul le bruit de ta respiration semble rompre le lourd silence omniprésent. Malgré la plénitude des lieux, ton cœur s’emballe, tes poings se ferment et ton esprit s’active, se questionne, se remémore et se perd avant de recommencer en boucle ce schéma bien sordide. Du coin de l’œil, tu peux voir le ciel se teinter couleur bleu nuit. Merde, murmures-tu entre tes dents en constatant que l’insomnie ne semble pas te lâcher d’un poil. Encore. Les valises sous tes yeux peuvent en témoigner. Du bout des doigts, tu effleures les irrégularités familières de la peau auparavant meurtrie de ta cuisse droite. Les blessures maintenant cicatrisées, bien que toujours apparentes, tu n’y faisais pas beaucoup attention avant. Or, maintenant que tu en connais la provenance, leur signification te donne envie de chialer. La fraîcheur de l’aube s’immisce par la fenêtre entrouverte, venant effleurer ta peau. Un frisson te parcourt lentement l’échine, mais tu serais prête à parier que la température n’en est malheureusement pas entièrement responsable. Puis, tes pieds touchent le parquet froid du studio.  It’s 3 :00 am, ‘morning bitch.

Tu te lèches la lèvre inférieure, goûtant à l’air salin. Le sable tiède te passe entre les orteils. Tu es assise sur la plage publique, le regard rivé à l’horizon. Un peu plus tôt, le bleu nuit a succombé, laissant place à l’orange écarlate du soleil se frayant un chemin dans le ciel. Tu tentes de faire le vide dans ta tête. Tu essaies tant bien que mal d’oublier. Ironique, sachant que tu es amnésique. Or, tu ne peux ignorer tes tourments. Qui es-tu? C’est qui, Elle? Quelle tragédie a-t-elle vécu? Pourquoi comptait-elle autant pour toi? Pourquoi te sentais-tu coupable… Pourquoi tu te sens responsable d’une tragédie dont tu ne te rappelles même pas? Tant de questions sans réponse. Tu préférerais ne jamais t’être souvenue. La mâchoire serrée et une larme coulant sur ta joue, t’enroules tes bras autour de tes jambes et appuies ton menton entre tes genoux, en position quasi fœtale. Une sourde douleur te vrille l’épaule droite mais tu l’accueilles avec plaisir. It’s 6 :00 am and your life sucks.

Assise à une table, le regard perdu à la dérive, tu sirotes un café bien corsé. À la table voisine, un mec se lève comme s’il avait le feu aux fesses et, le comble, son café se retrouve sur ton t-shirt blanc. Cela suffit à te tirer de ta rêverie. Shit! Tu te lèves à ton tour pour faire face à l’inconnu aux yeux en amande et à la peau olive. Putain, t’as fait exprès ou quoi? Tu n’es pas l’humeur à être courtoise, c’est le moins qu’on puisse dire. Il te tend un paquet de mouchoir que tu prends sans le remercier. Le mec te dit qu’il t’avait entendu mais pas vu. Heureusement, le café n’était pas chaud. Sans blague? Excuse de merde. Faites attention? What? T’as la tronche de la fille  v r a i m e n t pas contente. Are you fucking kidding me? Il te dit de faire attention. C’est la meilleure, celle-là! T’essuies le café qui t’es tombé sur le bras, la mâchoire serrée. Puis, il finit par s’excuser mais tu n’en as pas fini avec lui. Vaut mieux tard que jamais, lui dis-tu sur un ton sarcastique. T’es aveugle ou quoi? J’étais assise juste à côté de toi. By the way, c’était quoi ce bordel, mh? Y’a pas le feu! It’s 10 :00 am and your fucking coffee is on my shirt. Tu regardes d’un œil rageur la tache brune énooorme sur le blanc immaculé de ton haut, révélant au travers un soutien gorge en dentelle. Bordel, profites-en pour mater mes seins tant que t’y est! Le spectacle est offert à tout le monde. Héhooo, regarde-moi quand j’te parle!

‘morning, It’s 10:00 am and my coffee is
on your shirt.

Faith & Blaze

La façon informelle dont tu t’es adressée à lui semble le prendre de cours quelques secondes. Tu as envie de lever les yeux au ciel. Tu n’utilises que très rarement le vouvoiement. Tu n’en vois pas l’utilité lorsque la personne en face de toi n’a aucune ride. Puis, tu considères que le respect se mérite. Tu remarques qu’il n’a jamais établi de contact visuel. Un instant, tu as cru qu’il était vraiment désolé et, oui, piteux. Tu étais loin de penser qu’il allait, au contraire, mettre la faute sur ta personne. Ta mâchoire se crispe et tes paumes se ferment lorsqu’il prend la parole. Un rictus de forme sur tes lèvres. La rage monte en toi. Tel un volcan menaçant d’exploser. Tu tentes de maîtriser le feu qui s’installe petit à petit au creux de ton ventre. Les émotions qui se bousculent en toi depuis quelques temps menacent de te faire craquer. Entre ton souvenir, ton sentiment de culpabilité, ta colère et le manque de sommeil, tu as envie de crier. Tu as envie de crier à pleins poumons. Envie de laisser des larmes salées, à la fois de colère et de tristesse, glisser sur ton visage. Tu as à la fois envie de te recroqueviller en position fœtale que de bomber le torse et de te battre. Tes poings te démangent, mais tu les gardes près de ton corps. Tu ne vas tout de même pas lui balancer ton poing dans la gueule, si? Calme-toi Blaze. Ça n’en vaut pas la peine. Le manque de sommeil te rend agressive mais tu peux garder le contrôle. L’homme en face de toi n’a fait que renverser son café. That’s all.

Tu fermes les yeux une seconde. Inspire. Expire. Un rire hystérique te sort de la gorge. Ce n’est pas du tout la bonne journée pour me chercher des noises, chéri. « Je rêve! Non mais tu t’entends parler? C’est tellement plus facile de mettre la faute sur les autres. Putain, on peut même plus s’asseoir où on veut pour prendre un café! Mais excusez-moi votre honneur! Soyez certains que je m’abstiendrai la prochaine fois! Et j’espère qu’il n’y aura j a m a i s de prochaine fois! Tu veux que je fasse une courbette avec ça? » Le jeune homme ne t’a toujours pas regardé dans les yeux et cela t’énerve au plus haut point. Les gens qui évitent le regard des autres ont souvent quelque chose à cacher. Tu jettes un coup d’œil à ton t-shirt et vois ton soutien-gorge en dentelle distinctement sous l’énorme tache brune. Tu pètes un plomb et l’accuses de mater tes seins. Tu fronces les sourcils, une lueur d’incompréhension passe dans la prunelle de tes yeux. Il a dit ne pas pouvoir observer ce spectacle. « What? » C’est quoi ce bordel? Tu ne creuses pas ta réflexion plus loin. Trop concentrée sur ta propre personne. Au moins, ses yeux noir ébène ont enfin croisé les tiens. La surprise de peint sur ton visage lorsqu’il reprend la parole. Il dit s’être emporté. Tu restes muette, car tu ne sais pas quoi répondre. Tu es meilleure pour insulter que pour faire des excuses. Il te tend son gilet.

Un instant, tu hésites à la prendre, mais tu préfères te balader avec son gilet qu’accoutrée comme tu l’es maintenant. Après tout, ce n’est pas parce que tu abordes des sujets tabous avec plaisir que tu apprécies forcément te promener presque en soutien-gorge dans la rue. Mal calculé, ton élan pour prendre la veste s’est avéré trop important et ta main frôle la sienne en lui prenant le vêtement. Un instant, tu ne sais plus où tu es. Tu sens tes doigts glisser dans sa main et tu sais qu’il est navré. Tu le ressens. C’est différent. Il manque quelque chose. C’est tout noir. Il est aveugle. Abasourdie, tu laisses glisser le gilet par terre par mégarde, le regard sur lui et le souffle coupé. Tu te mords la lèvre inférieure en pensant au fait que tu lui aies demandé s’il était aveugle pour l’insulter. Rapidement, tu te penches pour prendre le gilet par terre. Tu te racles la gorge. « Merci » Tu ne sais plus comment réagir. Si tu étais lui, tu préférerais que les gens ne changent pas après l’avoir su. Tu le prends en considération. « Au cas où tu l’aurais pas remarqué. Je préfère qu’on me tutoie. J’ai pas soixante-dix ans. », dis-tu sarcastiquement. Tu soupires pour te donner un peu de courage. Tu n’aimes pas admettre tes torts. Tu mets le gilet. « Moi aussi, j’me suis emportée. Désolée. Je t’épargne les détails, mais j’ai passé une salle nuit. J’me suis défoulée sur toi. » Tu regardes tes pieds, embarrassée. « Profites-en parce que tu ne m’entendras pas m’excuser très souvent », continues-tu amusée mais avec ton air blasé habituel. « Bref. Euhh. J’crois que j’vais rentrer chez moi. Comment j’te rejoins pour te rendre ta veste? »

@Faith

‘morning, It’s 10:00 am and my coffee is
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Faith & Blaze

De toute évidement, même si Faith n’était en mesure de voir, il pouvait comprendre cette métaphore qui le décrivait si bien : qu’il n’y avait ni blanc éclatant, ni noir profond. Viscéralement il était un paradoxe. tantôt le loup féroce tantôt l’agneau que l’on dévorait. Parfois il se laissait marcher dessus, parfois il devenait inexplicablement froid et durs avec ses mots. Il n’a pas toujours été ainsi, au contraire, mais l’expérience lui aura forgé son caractère déboussolé et avec les mois passés, il y croit presque à ce mensonge. Qu’il a toujours été ainsi, toujours dans cette versatilité inexplicable.

Il aura affronté Blaze comme son ennemie jurée, l’inconnue qui avait détruit sa mâtiné en lui hurlant dessus, et il n’aura eu honte de l’accuser et de retourner ses propres mots contre elle avec une insolence enfantine. Mais les choses auront fait tourner les choses différemment, il aura aussi été le premier à baisser les yeux et à s’excuser comme un adulte responsable. I’m sorry to be like this. L'instabilité lui fait craindre la pitié dans l’affection, mais aussi la solitude dans la haine. Il veut qu’on l’apprécie pour ce qu'il parait, mais aussi qu’on l’aime pour ce qu’il est à l’intérieur de sa carapace. Et il ne sait pour quelle raison aujourd’hui il s’est retrouvé désarmé face à l’occidentale. Il lui tend son précieux gilet (lui qui ne supporte pas de prêter ses affaires) qu’elle s’empresse de saisir. par simple galanterie, il espérait ainsi se faire au moins à moitié pardonner en réparant sa bêtise.

Ses sourcils se froncent alors qu’il entend son bien chuter au sol. Son regard reste de marbre, mais son esprit se nourri de questionnement compulsifs le rendant alors presque incapable de saisir ce qu’elle lui disait en anglais. “Hm, tu disais?” ses yeux se tournent vers elle, mimant faussement une vue qu’il ne possédait pas. “hm, même si je ne me rappelle de rien, j’suppose que c’est mes origines. ‘fin tu vois en corée c’est vachement important l’âge, du genre c’est plus important que ton propre prénom quand on y pense. du coup on vouvoie les plus âgés en signe de respect. Et euh toi, bah euh, tant que je ne le connaissais pas je trouvais ça plus confortable.” il sourit à pleines dents, les joues légèrement rougies par le semblant d’affection qu’il semblait partager tandis qu’il déposait méticuleusement son regard vers le sien. “troisième parallèle en partant du centre commercial, deuxième perpendiculaire, celle à côté de l'arrêt de bus, tu vois? c'est le quatrième appartement. Les noms des rues j’ai du mal excuse-moi c’est mon plus grand défaut.” il hoche la tête en guise de salutation alors que ses lèvres s'entrouvrent timidement “D-Dailleurs, j’ai 24 ans* et toi?... Ah euh oui, j-je m’appelle Faith aussi.”


@Blaze

‘morning, It’s 10:00 am and my coffee is
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Faith & Blaze

Bien sûr, tu avais remarqué les origines de l’homme se tenant devant toi. Or, tu ne savais pas qu’il prenait à cœur celles-ci. Après tout, à priori, vous êtes tous amnésiques. Vos origines restent nébuleuses malgré que vous en ayez, pour certains, une vague idée. Il t’explique qu’en Corée l’âge prend une place très importante au niveau du langage. L’âge serait même plus important que le prénom. Le vouvoiement lui paraissait de mise dans une situation où il ne connaissait pas l’âge de son interlocutrice. Tu scrutes sans gêne ses traits. Ses cheveux et ses yeux ébènes ainsi que la forme caractéristique de ses yeux. Tu doutes qu’il soit plus âgé que toi, mais tu n’oses pas te prononcer. La douceur de ses traits semblent, d’une façon ou d’une autre, te rassurer. Or, tu sais pertinemment qu’il ne faut pas se fier aux apparences. La preuve, l’insolence avec laquelle il s’est adressé à toi un peu plus tôt. Tu apprécies le fait qu’il t’ait tendu son gilet, mais tu ne souhaites pas le lui voler non plus. Cette pensée est bien ironique en sachant que tu gagnes, en partie, ta vie en volant aux riches pour redonner aux pauvres. Quoi qu’il en soit, tu lui demandes comment tu pourras lui rendre son bien. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il te donne son adresse, mais plutôt un numéro de téléphone. Tu mémorises tout de même ses indications du mieux que tu peux. La rue à côté de l’arrêt de bus. Quatrième appartement. D’accord. Tu ricanes légèrement. On verra si je m’en rappelle d'ici la fin de la journée, dis-tu. Tu hoches également la tête en guise de salutation et grimaces en te rappelant qu’il ne peut pas te voir. Eh bien, il faut croire que ce n'est pas un adieu. À plus, alors. Tu t’apprêtais à lui tourner le dos mais tu t’arrêtes en chemin pour répondre à ses dernières paroles. Blaze, vingt-trois ans. Pas enchantée, finis-tu sur le ton de la blague. Tu sors de l’établissement et, en route vers ton studio, le visage de Faith ne quitte pas tes pensées. Étrange.

@Faith