L'amer est bleu #Blaith

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

you only need the light when it's burning low. De loin, il entend son téléphone sonner mais ses pieds n’ont pas la force d’aller le chercher. Sa voix est chancelante et manque de craquer à chaque respiration; il ne sait même pas qui l’appelle...il ne peut pas le voir après tout… enfin, il ne le pouvait plus. Ah. Pourquoi le destin s’était encore joué de sa pauvre existence? Lui qui voulait vivre sa misérable vie se retrouvait désormais mêlé à celle d’un autre dont il ne pouvait accepter l’existence. Faith ne voulait pas voir la vérité. Il voulait vivre en tant que mensonge, en tant que simple demi-existence ; il ne demandait rien de plus. Ses cils papillonnent pour en faire fuir les larmes qui menacent de s’échouer tandis qu’il se recroqueville sur son canapé. L'asiatique n’est même plus sûr ce qu’il a vu ou vécu. Tout sonne faux dans son esprit, tout comme ses visions pourtant si réelles.

Le prince de givre est pourtant fort, pourtant brave, mais aujourd’hui ses murailles semblent s’être fissurées par un mal inconnu. Il entend quelqu’un toquer, mais il hésite à s’y lancer de peur de craquer et de briser le dernier mur qui le protégeait de la marée haute. Mais fatalement il cède trop aisément face à l’amertume et le besoin d’affection. “Hey...” murmure-t-il alors que les larmes salées s'agglutinent dans ses yeux plissés en de piètres demi-lunes. Il entrouvre légèrement les lèvres en un léger sourire mais il ne peut en cacher les réelles intentions. “désolé de t’avoir causé du soucis, je pensais pas que t’allais accourir aussi vite.” Ses efforts sont infinis; à contre-courant il efface ses tremblement et maintient sa stature droite alors que tout son corps semblait vouloir se dérober à son propre poids. “j’vais bien tu me connais hein? Je te sers à boire?” Et comme à son habitude, il se cachait sous sa carapace de givre, à vouloir faire résonner les cris d’agonies en des chants inaudibles. Défensivement il descend les manches de son gilet afin d'en cacher chaque parcelle de peau susceptible de trahir la courbe de ses lèvres. only miss the sun when it starts to snow.

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Un jour, le café de Faith s’était étalé sur ton t-shirt. À dix heures tapante, dans un café de la zone portuaire, ton regard furieux s’était posé sur son visage et tu n’avais pas manqué de lui gueuler dessus en regardant d’un air ahurie l’énorme tache sur ta poitrine. Puis, il t’avait prêté son gilet. En sortant de ce café, tu étais loin d’appréhender que cet homme deviendrait, petit à petit, quelqu’un avec qui tu peux être toi-même. L’une des seules personnes dont tu tolères le toucher. Ton souffle saccadé. Ton cœur battant la chamade. Tes jambes pédalant toujours plus rapidement. Tu as l’impression que la vitesse à laquelle ce foutu vélo peut rouler ne suffira jamais. Tu dois rejoindre Faith le plus rapidement possible. En cet instant, Maléfique, ta moto perdue à jamais, te manque cruellement. Si tu étais en mesure de plaisanter, tu dirais probablement que t’auras un corps bien sculpté à défaut de rouler sur ta bécane à une vitesse folle. Or, le temps n’est pas à la plaisanterie. Ton esprit répète en boucle les paroles de ton ami. Tu sais quoi? Avant j’étais courageux. J’avais un mental d’acier, j’avais sûrement une raison de vivre, quelqu’un à protéger. J’sais pas. Mais maintenant je me sens tellement vide. Ses mots tourbillonnent dans ta tête et te donnent l’énergie nécessaire pour continuer à pédaler. C’est fou. Oui, tu comprends. Tu comprends parfaitement comment tout son monde a pu s’écrouler soudainement. Tu t’étais crue folle, mais maintenant tu sais que ce n’est pas le cas. Faith s’était souvenu. Il se souvenait d’une bride de son passé, comme toi. Dans ta main droite, sur main libre, ton téléphone te renvoyait le bruit caractéristique d’un appel sans réponse. Tu pédales de plus belle devant cette réponse pour le moins éloquente. Il n’est même pas en état pour répondre. Il va mal. Il va très mal et, franchement, tu ne sais pas quoi faire. Tu pédales tout de même. Tu pédales…

Les poumons en feu et la bouche pâteuse, tu cognes à la porte de l’appartement de Faith. Allez, répond. Steuplaît. Lorsqu’il ouvre enfin la porte, tu le scrutes des pieds à la tête, la panique s’emparant de toi. Il t’accueille avec une banale salutation, mais tu sais que derrière cette façade se trouve un homme brisé. Derrière ses airs de dure à cuire, il a peur. Comme toi. Vous vous ressemblez tellement sur ce point que cela en est presque terrifiant. Son sourire te fait froid dans le dos et tu as envie de chialer en le voyant tenter de faire bonne figure parce que tu sais à quel point il est difficile de tout refouler à l’intérieur. Tu parles par expérience. Hey Honey. Tu ne sais que faire à part lui apporter le soutien dont il aura besoin. Tu te sens impuissante. Il s’excuse de t’avoir causé du souci. Arrête. Tu sais que si j’avais pas envie d’être d’ici j’aurais pas fait tout ce chemin. Right? Tu as l’impression d’avoir une bombe entre les mains et d’être loin d’avoir les connaissances nécessaires pour gérer la situation. À peine arrives-tu à dealer avec tes propres souvenirs, tes propres sentiments. Il dit qu’il va bien, mais tu sais que ce n’est pas le cas. Si c’était la vérité, tu n’aurais pas reçu des messages de détresse. Tu sais à quel point c’est difficile de s’ouvrir aux gens. Tu sais. Non, tu me sers pas à boire, Faith. Je t’interdis de penser une seule seconde à te défiler, c’est clair? Tu le sais que t’as pas besoin de faire semblant avec moi. J’connaîtrai la vérité de toute façon. J’sais que c’est difficile d’en parler. J’sais que ça demande beaucoup de s’ouvrir et qu’en parler c’est comme le revivre. Mais… mais j’te laisserai pas tomber. Tu monologues ainsi puis reprends ton souffle. Qu’est-ce que toi tu veux? Du thé? Du chocolat chaud? C’est moi qui prend soin de toi, aujourd’hui. Pas le contraire. Putain, dis-moi quoi faire, j’me sens tellement impuissante. Faith est le seul à qui tu as montré cette parcelle empathique et sensible de ta personne jusqu’ici. Parfois, tu te demandes si c’est une bonne chose. Tu n’aimes pas cette vulnérabilité à laquelle tu t’exposes.

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Depuis qu’il avait laissé l’occidentale pénétrer sa forteresse, les quatres murs qui l’entouraient semblaient l’étouffer. Alors que c’était son havre de paix, son lieu le plus sûr désormais il ne savait plus comment gérer ses émotions qui s’opposaient. Tantôt tendresse, tantôt indifférence, il était à lui seul un antagonisme ingérable. Partagé entre le mensonge et la réalité, il voulait se montrer fort devant sa précieuse amie comme il l’a toujours été. De sa voix calme et posée, il voulait encore une fois éviter de lui en parler. mais désormais, il semblait se briser en morceau et sa volonté s’éteindre à petit feu. Le temps se brouille et se défie à la manière d’un vieux film poussiéreux : des saccades ingérables et une vision presque brouillée par des larmes qui tentent de s'échapper. “effrayant hein. ‘effrayant d’savoir à quel point on se connait si bien.” Il recule d’un pas défensif tandis que sa voix chancelle, en un tremblement qu’il tente d’étouffer; peut-être était-ce là son cri d’agonie qu’il essayait de cacher. Il était si doué pour ses sourires en demi-lunes et ses moues enjouées que sa voix en était le seul écho de son mal insoutenable.

L’eau s’agglutine au coin de ses yeux, tandis que sa gorge se serre et se libère dans un soupir de délivrance. “j’essaie de me renfermer comme je le fais si bien, j’essaie d’ne pas alourdir le poids sur tes épaules ou de t’faire culpabiliser à cause de mes conneries….” Il bat des cils un peu trop vite, en laisse échapper de faibles larmes dont il ne réalise que trop tard leur chute. “mais c’est plus fort que moi. Quand j’suis incapable de parler j’me retrouve toujours avec toi...” Du dos de la main il les efface tandis qu’il tourne ses talons et lève ses yeux plaintifs vers le plafond pour en laisser échapper quelques sanglots alors qu’il entendait sa voix aux milles et unes inquiétudes. Il en avait honte de sa capitulation, au point que ses pleurs en devenait des larmes de rage. Il se sentait tellement égoïste à ne dépendre que d’elle et elle seule lorsqu’il allait mal; pourquoi était-elle l’unique personne à avoir eu le droit de voir cette part de lui? Il n'avait jamais cherché à le comprendre, mais plus aujourd’hui que jamais il le réalisait. Il lui fait signe de s’installer confortablement. Il chute pathétiquement sur son canapé qui grince sous son faible poids tandis qu’il replie ses maigres jambes au plus près de son corps. “j’ai pas trop faim non, mais si tu veux j’ai du gâteau dans le frigo. Choco-framboise, une tuerie” ironie du sort, alors qu’il change encore une fois de comportement, à essayer désespérément de ne pas avouer le mal qui le rongeait, il se rappelait que la pire journée de sa vie s’était déroulée le jour de son anniversaire.

Ses ongles s’enfoncent lentement dans le tissus de son jean au point qu’il pourrait en laisser des marques sur sa peau. La peur était toujours-là malgré ce qu’il voulait en penser. Ses souvenirs de lui qui se faisait torturer hantaient le fond de ses pensées. Et rapidement il se remémorait la capacité de son amie. “promet-moi juste de ne pas user de ton pouvoir… ok? J’ai vraiment, pas envie que tu voies ça.” évidemment il savait qu’elle en mourait presque de ne pas savoir ce qu’il vivait, de ne pas être en mesure de savoir et de pouvoir réellement le comprendre. mais vu l’effet que cela lui avait provoqué, il ne voulait vraiment pas, vraiment pas qu’elle goûte l’amertume à son paroxysme.

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Comme toujours, à l’extérieur, Faith semble bien aller. Ses faibles sourires et sa posture bien droite pourraient probablement leurrer la plupart des habitants de Varakes. Or, comme il le mentionne si bien, il est effrayant de constater à quel point vous vous connaissez si bien. Il est effrayant que constater à quel point tu le connais si bien. Tu ne peux faire autrement, cependant. Grâce à tes capacités de Mentalist, tu as pu te frayer un chemin vers la réelle personnalité du Coréen. Tu sais que derrière son insolence se cache un cœur pur et une peur viscérale de s’ouvrir aux gens. Vous vous ressemblez beaucoup sur ce point. Puis, petit à petit, le jeune homme a également découvert cette parcelle sensible de ta personnalité que peu de gens connaissent. Tu lui devais bien ça, après tout. La plainte que tu peux entendre dans sa voix t’écorche les oreilles. Tu fermes les yeux, serres la mâchoire et les poings. La cécité de Faith est une libération pour toi. Il ne verra jamais le désespoir dans tes yeux. Il te dit qu’il ne souhaite pas alourdir le poids sur les épaules et te faire culpabiliser à cause de ses conneries. Une multitude de questions te vrillent l’esprit depuis que tu as reçu ses messages. Il voyait avant. Il se rappelle avoir vu. Tu hoches négativement la tête, plantée comme une statue, les pieds bien ancrés sur le parquet.

J’appelle pas ça une connerie, Faith. Putain, tu m’as pas appelé parce que tu t’es cassé un ongle! C’est du sérieux. Tu crois que rien ne sera jamais aussi dérangeant pour toi que ta propre culpabilité à l’égard de ton souvenir. Tu te contre fiche des répercussions du souvenir de Faith sur ta personne. Si tu peux l’aider en partageant ses émotions alors tu n’hésiteras pas une seconde. Une minuscule larme traine sur sa joue et tu retiens on souffle en la découvrant. Faith… Tu murmures son prénom comme un chant funèbre. Tu ne l’avais jamais vu pleurer auparavant. Bordel, j’ai l’air de m’en plaindre? Non, j’crois pas. J’te le répète. Si j’voulais pas être là pour toi. Si ça me dérangeait d’être cette personne, j’serais pas ici. J’suis transparente. Quand j’ai pas envie d’faire un truc, j’le fais pas. That’s all. Il te tourne le dos et tu as envie de le bercer dans tes bras. À la manière d’une mère poule, tu as envie de le couver. Envie de prendre tout son désespoir et de le porter sur tes épaules. Or, cela est impossible. Il laisse échapper quelques sanglots et tu sens ta gorge se serrer. Tu tends la main dans sa direction, mais tu ne le touches pas. Des larmes se forment dans tes yeux, obscurcissant ta vue. Il se laisse tomber sur le canapé et se recroqueville comme un enfant. Tu ne peux accepter cela. T’y arrives pas. Puis, il te propose à manger et t’exploses.

Putain, j’me contre fiche de ton gâteau choco-framboise! Tuerie ou pas! Tu vois pas? Tu te la fermes et tu laisses une larme couler sur ta joue droite. Lui gueuler dessus ne changera rien à la situation. Tu as l’impression d’être la pire amie du monde. Tu t’assois en indien à côté du canapé et soupires. Tu ravales tes larmes et te racles la gorge. J’sais ce que c’est, d’accord? Je t’en ai jamais parlé, mais je me suis rappelée, moi aussi. Ta gorge est enrouée. C’est la première fois que tu en parles à voix haute. Je sais ce que c’est de se repasser dans notre esprit les images si réelles qui nous martèlent la tête. Je s-sais à quel point ton monde est en train de s’écrouler et comment t’as la putain d’impression que tu ne pourras jamais vivre comme avant. Tu ravales tes larmes et te racles la gorge. J’peux pas te promettre ça. Putain, fais quelque chose Faith. Lève-toi putain! Lève-toi. Frappe-moi si tu veux, mais fais quelque chose. Tu as envie de le prendre dans tes bras. Tu as envie de le toucher et de partager ses angoisses et ses peurs pour lui en enlever un peu.

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Et voilà, Faith avait tout gagné. Il avait fait pleurer son amie. Félicitation. Evidemment qu’il ne percevait pas les larmes rouler le long de ses joues, mais en dépit de pouvoir le voir, il en entendait son lancinant désespoir. “J-J’suis vraiment désolé….” il ravalait ses sanglots dans un hoquet maladroit tandis que le mal le rongeait un peu plus à chaque instant. C’était sa faute, il l’avait brisé par son égoïsme en se servant d’elle comme son pilier. Et désormais il était trop tard pour le réaliser, qu’il aurait peut-être dû faire le tri dans ses pensées avant d’autant l’inquiéter. La culpabilité le hantait tant; il en oubliait sa propre peine et ses pensées se brouillaient dans une épaisse vapeur qui en dispersait sa lucidité.  “je voulais vraiment pas te faire pleurer.”  le coréen cherchait les paroles-rédemptions et de sa délicatesse misérable il essayait d’en saisir les plus douces mais seules de piètres excuses se formait du bout de ses lèvres. L’orage de regret grondait, tandis que le venin de culpabilité l’avait empoisonné. “pardonne-moi.” parce qu’avant d’être un mur de glace, il était avant tout l’altruisme, la bonté et la sensibilité. Et il ne pouvait pas supporter cette idée, celle d’être la raison des pleurs de son amie. Et ironiquement à tout cela, il se révélait en tant qu’égoiste infatué à ne pas relever les dires de la brune, obnubilé par ses propres émotions alors qu’elle était pourtant était si cher à ses yeux.

Il essayait encore un peu plus de s’enfoncer de le canapé et de se recroqueviller. A la manière d'un enfant qui cachait ses méfaits, il espérait régler tout ses soucis de cette manière, comme si ses bras et ses jambes étaient un rempart contre le regard de son amie. Son teint était blême tandis que ses mains commencèrent lentement à révéler de timides teintes violacée à force d’être malmenées contre son pantalon. Puis il l’entend hurler, ou peut-être tout simplement hausser la voix, il n’en sait rien, tout se fracasse contre ses tympans en une cacophonie cauchemardesque. Il relève la tête de sa position semi-fœtale, tandis qu'il lui intime doucement "tu veux que je t'en parle par vrai?" L'angoisse montait, en devenait presque palpable. non, il ne pouvait lui dire. pas la vérité en tout cas. “J-J’voyais avant je t’avais dit au téléphone pas vrai? ” il marmonne, d’une voix presque inaudible, presque comme s’il souhaitait au final que personne ne l’entende. Ses souvenirs s’échappent lentement de la boîte de pandore et commencent à ressurgir comme une vieille cassette qui se rembobine. “B-Bah dans mon souvenir j’ai vu des couleurs, d-d-du r-rouge par exemple, enfin des trucs, puis je m’étais rappelé ça ressemblait à quoi un livre, je l’ai tout de suite reconnu tu vois!” Il en oublie presque de respirer tant il était inquiet pour son amie qui se souciait tant de lui. A l'inverse, lui se faisait un sang d'encre pour les propres émotions de la plus jeune et ne souhaitait en aucun cas qu'il en noircisse sa pureté quitte à plus tard la décevoir.

Son corps se pivote légèrement tandis que ses yeux se muent d’une lueur nouvelle alors que son bras balaie ses larmes. A la manière d’un mensonge blanc, il ne se tâche que de lui avouer une demi-réalité. Il sourit presque, mais ses lippes n’osent se mouvoir. Mais rapidement il se cache les oreilles et son souffle devenait erratique ; il suppliait son esprit de capituler et d’enfin lui faire taire ses visions. “m-mais effectivement ça veut dire que d’une manière ou d’une autre j’ai perdu la vue. et pour ça j’ai aucune piste” Oh que si il en avait une et l’amertume se lisait sur son visage. Ses bras ne pouvaient plus cacher le tremblement phobique qu’il essayait tant bien que mal de réprimander, le forçant presque à devoir tout confesser.

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Il ne fallait plus que ça. En voyant une larme couler sur la joue de ton ami, tu n’avais pas pu retenir les tiennes. Tu te sens faible. Inutile. Incompétente. Toujours assise sur le sol devant le canapé, tu te demandes ce que tu pourrais bien faire pour alléger les tourments de Faith. Recroquevillé comme un enfant, les mains crispées empoignant le tissu de son pantalon. Tu ne l’as jamais vu dans cet état. Son souvenir devait être sacrément horrible pour qu’il ait une telle réaction. Tu n’oses même pas imaginer. Le voir ainsi te donne envie de chialer. Parler de ton propre souvenir serait encore pire. Tu te contentes d’effleurer le sujet pour qu’il comprenne qu’il n’est pas le seul dans cette situation. Or, cet aveu ne porte pas réellement fruit et tu as envie de te mettre des baffes devant sa réaction. Tu ne souhaites pas qu’il s’excuse. Il n’a aucune raison valable de s’excuser. Arrête de t’excuser. Arrête. J’en peux plus. Tu peux entendre le désespoir dans ta propre voix et il te donne envie de gerber. Tu te sens faible. Tu es faible et ça te rend malade de le montrer. C’est pas toi. C’est moi. L’excuse que sert les gens lorsqu’ils veulent rompre. Toi, tu l’utilises pour convaincre Faith qu’il n’est pas à l’origine de ton désespoir. C’est toi, le problème. T’es faible.

Tu vois Faith se refermer sur lui-même de plus belle et tu n’arrives pas à contenir le feu qui se répand en toi. Tu hausses le ton, comme si c’était ça dont il avait besoin, mais tu n’y peux rien. Tu paniques.  Tu sais quoi? Avant j’étais courageux. J’avais un mental d’acier, j’avais sûrement une raison de vivre, quelqu’un à protéger. J’sais pas. Mais maintenant je me sens tellement vide… Tu sais quoi? Avant j’étais courageux. J’avais un mental d’acier, j’avais sûrement une raison de vivre, quelqu’un à protéger. J’sais pas. Mais maintenant je me sens tellement vide…  Tu sais quoi? Avant j’étais courageux. J’avais un mental d’acier, j’avais sûrement une raison de vivre, quelqu’un à protéger. J’sais pas. Mais maintenant je me sens tellement vide. Les paroles de Faith te reviennent en tête et tu t’y identifie. Toi aussi tu te sens comme ça. Ton monde s’écroule. Tu ne dors plus et tu te bats pour un rien.  Tu te punis. Ce que j’veux, c’est que t’ailles mieux. C’est tout c’que je demande. Bien sûr, tu aimerais entendre son histoire, mais tu ne l’y obligeras jamais. Dire à voix haute les choses les rend tellement réelles. Tu comprendrais s’il ne voulait pas passer le pas. Tu l’écoutes attentivement, en silence. Or, il y a un truc qui cloche et tu le sais. Sa voix est presque inaudible. Il se cache les oreilles et sa respiration s’emballe. Tu sais… J’ai pas besoin d’être Eludere pour savoir que tu me caches des trucs. J’suis pas un enfant dont il faut protéger de la misère du monde Faith. J’sais à quel point la vie peut être difficile.

En général, tu évites les contacts physiques avec la grande majorité des gens. Avec Faith c’est différent. Telle une mère s’occupant d’un bambin malade, tu effleures le front de Faith pour replacer une mèche de ses cheveux. Tu fermes les yeux et tu laisses le flot d’informations t’envahir. Il t’est toujours difficile de ne pas enlever la main comme si tu t’étais brûlée. Tu n’aimes pas cette sensation d’entrer dans l’intimité des gens. Tu n’aimes pas ressentir les émotions des autres, mais tu t’accroches. Pour commencer, tu ressens son mal-être profond. Il s’incruste dans ton esprit et se fraie un chemin vers tes os. Tu serres la mâchoire, tentant de garder une certaine contenance. Il va mal. Très très mal. Son esprit tente de ne pas se rappeler pour te protéger, mais son esprit s’ouvre par la suite comme une fleur au soleil et les images défilent dans ta tête comme un film d’horreur, un cauchemar dont tu voudrais te réveiller. Tu vis ce souvenir comme si tu étais Faith en personne. Un frisson te parcourt l’échine et tu as mal. Ton cœur est non seulement brisé mais tu ressens également la douleur comme si tu t’étais fait battre. Tes muscles sont douloureux. Le sang coule et une voix te parvient. Tu ferais bien de te mettre à priver. Tu romps le contact physique avec Faith. Pendant tout ce temps, tu retenais ta respiration. Tu as mal. Ou bien tu te souviens d’avoir eu mal. Qu’il a eu mal. La seule chose que tu trouves à dire c’est : menteur. Tu dois rester forte. Tu as besoin d’une clope. Maintenant. Tu t’assoies lentement sur le canapé à ses côtés et tu mets sa tête sur tes genoux. Tes doigts glissent dans sa chevelure d’un geste attendrissant. Le regard perdu dans le vide et les larmes aux yeux. Tu tiens bon. C’est fini…

Faith & Blaze.

my heart is gold and my hands are cold

Son coeur s’emballe, déraille, défaille à chaque fois que l’eau salée roule le long de ses joues nacrées. Il enfonce ses ongles un peu plus profondément dans sa peau déjà bien meurtrie ; il se noyait à vue d’oeil, la douleur le privant d’oxygène, mais tel un piètre menteur il continuait à sourire criminellement. “tu n’as pas à voir ces choses-là” il se contredit à nouveau, entre l’appel à la détresse et le rejet. La panique le gagnait, comme si son sixième sens lui indiquait qu’elle était sur le point de commettre l’irréparable. C’était même une certitude. le sentait, cet instant de silence qui caractérisait l’hésitation de la brune à mi-chemin de son visage. Il ne voulait pas geindre dans ses bras, il ne voulait pas de sa compassion. Avec une autorité faussement masculine et autoritaire il essayait de la repousser une dernière fois. Cependant, il n’avait pas utilisé la bonne méthode. S’il voulait vraiment l’éloigner il pouvait user de son insolence ou de son exécrable égoïsme comme il le faisait si souvent. Mais avec elle, il y avait toujours eu un traitement différent. De peur de la malmener, de peur de la perdre à tout jamais, il n’a jamais été en mesure de l’empêcher d’accéder à la vérité. Parce qu’après tout, même s’il se mentait à lui-même il savait qu’il avait besoin d’elle dans sa vie.

Sa mâchoire se crispe une seconde, deux secondes; le souffle coupé, il sent ses doigts de fée lui balayer ses mèches. Ses sanglots deviennent miraculeusement inaudibles, tandis qu’un soupir délicat dépasse la barrière de ses lèvres. “T-T’approche-pas” À la troisième seconde, il aurait dû se débattre. Cependant elle lui avait apporté le confort tant convoité. La douceur de ses caresses contre son front calment son souffle. Néanmoins, ses peurs sont toujours là, une boule d’angoisse se noue à sa gorge et l’étouffe. Il sent sa respiration se bloquer, il panique et frôle maladroitement sa main pour finalement s'agripper doucement à sa manche. ça va? Il n’ose parler, mais son timide geste tente d’en faire parvenir ses inquiétudes. Il n’avait jamais vraiment compris à quel degré les mentalist voyaient les émotions de leurs proches. ca dépendait énormément en réalité, et même s’il connaissait si bien Blaze il était incapable de savoir jusqu'à où elle avait été en mesure de creuser dans son esprit. Un soupir d’aise quitte ses lippes lorsqu’il l’entend reprendre la parole. Un mélange de déception et de soulagement commence à le gagner en l'entendant l'accuser de menteur : c'était flagrant, elle avait tout vu, elle savait pour son souvenir et ce que qu’on lui avait fait subir. Qu'on l’avait torturé, brisé, qu'on lui avait surement ôté la vue. Mais ce qui comptait pour lui, c'était qu'elle allait visiblement bien après tout cela. Du moins sa voix pouvait lui faire croire ce qu’il voulait ( bien trop craintif à l’idée d’être encore responsable, il s’était convaincu qu’elle était mentalement plus forte que lui).

Les doigts de la brune effleurent sa peau d’une douceur grisante transformant son souffle en une respiration sereine. La légèreté du geste appelle au sommeil le faisant alors lentement clore ses yeux. Non, il n'allait va pas bien, mais il ne mentais pas non plus. Il allait mieux.
Faith se le demandait toujours et encore; comment a-t-il fait pour mériter une telle amie, un ange-gardien à proprement parler. Elle s’était sacrifié, a usé de son pouvoir pour mieux le comprendre. Comme à chaque fois. Et aujourd’hui il ne voulait plus se battre contre personne, son âme était vulgairement écorchée, il voulait juste désormais tout oublier. Lentement après avoir profité de quelques instants supplémentaire, il relève son dos tandis que ses bras viennent délicatement se frayer un chemin contre sa taille pour se loger dans son dos. Il se rapproche minutieusement et sa tête bascule sur le côté et se cale contre l’épaule de la brune; il lui offre une sensible étreinte, un peu pour lui, surtout pour elle. S’il n’avait pas l’art des mots pour la consoler comme elle avait su le faire, il essayait de transmettre d’un peu de chaleur par ses gestes pour la remercier à sa manière. Parce qu'après tout qu’elle était sa fenêtre dans l’obscurité, son rayon de lumière à travers la noirceur de ses prunelles anthracites.

Faith & Blaze.

fire meet gasoline

Il mentait, se débattait, te repoussait, se contredisait et recommençait ce schéma en boucle tel une roue sans fin. La détresse dans ses yeux, les larmes sur ses joues, le faux sourire sur son visage et sa voix brisée te mettaient la puce à l’oreille. Tu aurais probablement dû suivre son conseil lorsqu’il t’avait intimé de ne pas te toucher. Or, c’était plus fort que toi. Voir cet homme si fort se transformer en enfant était une torture pour toi. Cet ami fidèle connaissant les moindres recoins de ta personnalité. Tu ne pouvais le laisser tomber au moment où il en avait le plus besoin et, ce, même en sachant que tu allais probablement en sortir toute aussi meurtrie que lui. C’est alors que, telle une mère inquiète, tu caresses du bout des doigts la peau douce de son front et que tu te laisses submerger par les sentiments et les pensées qui accompagnent un contact physique. Tu sens qu’il ne souhaite pas te faire de mal en te montrant l’interdit et cela te touche. Bien qu’au départ ta caresse ait calmé son souffle, la panique revient de plus belle quelques secondes et le pauvre s’agrippe à la manche de ton haut comme à une bouée de sauvetage. Ça va? Sa voix résonne dans ta tête comme si c’était la tienne. Après la douleur, la peur, la noirceur et l’incertitude, tu ouvres finalement les yeux. Ton esprit est brouillon, comme un dessin inachevé, après une telle révélation. Tu arrives à peine à enchaîner deux mots cohérents dans ta tête. Non, tu ne vas pas bien. Le souvenir de Faith était tellement intense que tu as envie de gerber. Les images qui te martèlent maintenant la tête seront une raison de plus pour garder l’œil ouvert la nuit. Tes nuits blanches seront longues et tes tourments incessants.

Tu joues dans les cheveux de Faith, sa joue sur ta cuisse. Tu gardes le silence, car tu sais maintenant ce qu’il vit et ça te file la chair de poule. Tu sens son corps se détendre et, malgré les larmes de colère qui t’embrouillent la vue, tu es rassurée. Tu aurais probablement craquée s’il n’était pas là. Tu te serais recroquevillé comme un enfant en position fœtale et tu te serais bercée au son d’une mélodie lugubre que tu te serais toi-même chuchotée à l’oreille. Or, bien que tu ressentes les émotions négatives de ton ami, tu ressens également sa gratitude et, ça, c’est tout ce qui compte. Le jeune homme finit par se relever et tu sens ses bras entourer lentement ta taille. Cette tendresse met un baume sur ton cœur. Tu sais qu’il ne le fait pas pour lui. Il sait que tu ne vas pas bien. Il pense à toi. Tes propres bras se fraient naturellement un chemin autour de lui et tu niches ton visage au creux de son épaule. Faith, il te donne l’impression qu’un cœur se cache sous la crasse de sarcasme sous laquelle tu te caches en permanence. Il te fait sentir comme une bonne personne même si tu sais qu’au fond ce n’est pas réellement le cas. Tu lui chuchotes à l’oreille. J’vais le retrouver, Faith. J’le retrouverai et j’le ferai bien souffrir. La rage au ventre, tu as envie de retrouver le connard qui a bien pu enlever la vue à l’une des personnes les plus merveilleuses que tu connaisses. On se la fait, cette tuerie choco framboise? Lui demandes-tu avant de ricaner pour détendre l’atmosphère.

hrp: