Faceless queen ∴ FALLUNTER

Tu y as longtemps pensé. Ton esprit tourmenté ne cessait de revenir, immanquablement, vers les ruelles infestées de criminels et de monstres plus surprenant les uns que les autres. Entre ces créatures étranges et les activités illicites des gangs de Varakes, tu ne risquais pas de rester les bras croisés. Non. Il fallait que tu fasses quelque chose. Tu devais passer à l’action. Depuis peu, tu as décidé que tu allais faire ta propre justice. Tu es allée tuer du monstre. Tu es allée défendre les minorités. T’y as pris goût et maintenant tu es incapable de t’en passer. Habillée de vêtements amples noirs, les rares fous assez courageux pour t’approcher ne voient qu’une bande de peau : un triangle juste assez grand pour laisser voir tes prunelles et tes sourcils. Vêtue ainsi, on pourrait se leurrer sur ta sexualité et, franchement, cela t’arrange. Tu n’as pas spécialement envie qu’on découvre quel visage se cache dernière ton identité secrète de justicière. Sous tes habits, tu caches une oreillette que tu es arrivée à lier sur la chaîne qu’utilise la police. Ce soir, tout semble calme. Les appels se font rares. Tu te promènes dans les rues du centre-ville et tu sais que quelqu’un est en danger, non loin. Tu le sens. Il te parvient, finalement, les bruits familiers d’une agression. Rapidement, tu arrives à pas feutrés vers un deux silhouettes et des plaintes féminines te parviennent aux oreilles. Tu t’élances vers l’homme qui, de toute évidence, a de mauvaises intentions, et tu te mets au boulot. Tu l’attrapes par la gorge et lui fais un croche pied pour que son dos de plaque au sol dans un bruit sourd. Ses yeux s’écarquilles sous la surprise. « Alors, on aime s’en prendre aux femme, mh? » Ta voix est transformée par un dispositif en dessous de ton foulard. Tu enchaînes les claques et les coups de poings. Lorsqu’il réussit à se relever, tu prends encore un fois le contrôle du combat. Tu esquives, lui mets des coups dans les côtes. Tu esquives, lui fait un uppercut. Tu esquives, sa main gauche se retrouve rapidement dans son dos dans une position que tu sais extrêmement douloureuse. Tu sens ses doigts vouloir craquer sous la pression que tu exerces avec les tiens. T’approches ton visage de son oreille. «  S’il te prend l’envie de refaire une connerie, dis-toi que j’reviendrai et que je serai moins cordiale. Compris? » Un joli coup de pied au cul et il se retrouve au sol. Tu lèves la tête et tu découvres la jeune femme dans les bras d’un homme. Il semble avoir de bonnes intentions. « Ça va? » Du coin de l’œil, tu vois l’homme déguerpir dans la noirceur d’une ruelle, le visage en sang.  @Hunter

Naturellement, tu demandes à la victime si tout va bien. S'il y a bien une chose qui te dégoûte le plus dans ce monde, ce sont les gens qui prennent ce qu'ils veulent sans le consentement des autres. Cet homme n'avait aucun droit sur sa culotte. Tu as bien l'impression que les hommes ont encore du chemin à faire pour que les femmes obtiennent enfin le respect qu'elles méritent. Après tout, c'est vous qui portez les générations futures dans votre ventre. Plutôt ironique que votre rôle soit si important mais à la fois si peu considéré. La féministe en toi bouillonne, mais tu restes calme. Après tout, tu as donné une bonne leçon à cet homme et tu doutes qu'il recommence sous peine de te faire casser les jointures. Tu te feras un plaisir de lui accorder cette faveur. La jeune femme te remercie et tu as cette impression de travail bien fait. Elle se dirige dans la direction opposée à celle que l'homme a prise pour s'enfuir, te laissant seul avec le grand brun. « Impressionnant. Je n'aurais probablement pas pu faire mieux. » Tu sais que tu l'as déjà vu à quelque part. Son commentaire ressemble beaucoup à un compliment, mais le ton sur lequel il te le dit te fait douter. Ce sourire cache quelque chose. Il t'agace un peu. Tu hausses les épaules. «  Dommage que vous ayez été trop lent à réagir. Je vous aurais laissé la place avec plaisir. » Ce n'est pas un reproche. Tu sais que les gens ont du mal à se mêler de ce qui, techniquement, ne les regarde pas. «  Cette ville manque de gens qui se battent pour leurs convictions. » C'est un fait. Tu allais lui tourner le dos et repartir à la chasse, mais il a tendu la main. « Hunter. » Enfin, tu te rappelles. Cet homme est propriétaire du centre d'entraînement où tu passes de temps en temps. Tu l'avais bien remarqué, du coin de l’œil, sur le ring. Tu te contentes de faire des exercices et de cogner un peu dans des sacs quand tu y vas. Tu sais maintenant qu'il serait risqué de montrer de quoi tu es capable maintenant qu'il a rencontré la justicière. Tu regardes sa main sans bouger, regard méfiant. Tu ne lui fais pas le plaisir de tendre la tienne. La possibilité qu'il soit mentalist t'effleure l'esprit. «  Je vous conseille de rentrer chez vous. Les rues grouillent de monstres. »

Il hoche la tête à tes propos. Au moins vous semblez d’accord sur ce point. Cette ville manque cruellement de gens qui se battent pour ce qui compte. Bien sûr, il y a les Royal Cobras. Or, bien qu’initialement le groupe ait été créé pour contrebalancer les castes sociales, tu as l’impression que leur groupe ont perdu de vue leur but. Ce que tu trouves dommage. Tu daignes regarder quelques secondes la main tendue du grand brun sans lui offrir la tienne. Il comprend rapidement le message et elle retombe contre sa cuisse. Tu l’avertis qu’il serait plus sage de rentrer chez lui. L’estomac des monstres n’attendent que ça, des gens qui se promènent seuls dans la nuit. Tu en sais quelque chose, pour être régulièrement tombée sur des restes humains. « Ce n’est pas exactement un danger pour moi, j’ai l’habitude d’être dehors la nuit. » Tu hoches tout simplement la tête. Un confrère? Peut-être. Après tout, il se débrouille bien sur le ring. Tu ne peux qu’admettre cela. «J’aimerais vous renvoyez l’avertissement, mais je crois que ce serait inutile. » Un sourire amusé s’étire sur tes lèvres, mais Hunter ne peut voir que tes yeux rieurs. «  Effectivement, ce serait vain. Je risque rien. J’ai la tête dure. » Mauvais jeu de mot, mais tu l’assumes pleinement. « Elle a un nom la charmante justicière? » Charmante, mh? Tu te demandes ce qu’il te veut, exactement. S’il croit t’amadouer en t’envoyant des compliments, il se met un doigt dans l’œil. «  Gardons ce mystère irrésolu pour le moment, si vous voulez bien. » Tu recules lentement. «  J’ai l’impression qu’on se reverra. Je vais donc me contenter de vous souhaiter une bonne nuit. Le devoir m’appelle. » Tu préfères couper court à cette conversation. Tu aurais d’ailleurs dû partir dès que la fille s’est révélée être en sécurité. L’homme s’est trouvé être attrayant et tu t’es laissée prendre. Tu disparais rapidement dans la nuit, le laissant sans réponse.