Sweet home. Don't need to go out ~ Hideaki&Ruby

Sweet home. Don't need to go out

Elle était couchée de tout son long sur le plancher de béton de l’atelier. Joue contre la main, pied dans les airs, elle passait en revue les articles de journaux pour trouver quelque chose d’intéressant. Elle avait pensé aller se promener autour du dôme un peu pour prendre des photos et espéré découvrir une étrangeté qu’il lui aurait échappée. Mais elle n’avait pas encore osé se lever pour sortir complètement de chez elle. Elle était bien installée là, tout de suite. Elle n’avait aucune envie de bouger. Même sa tasse qui était hors de portée ne l’avait pas convaincue de se lever. C’était sa journée de congé, alors pas besoin de voir du monde. Elle en profitait pour se cloîtrer chez elle et paresser tranquillement en savourant le silence et la solitude d’une journée rien qu’à elle.

Elle n’avait pas mis le pied dehors de la journée. Elle avait passé les heures en dessinant, jouant avec Itchell, lisant ou même en s’entrainant au dard. Parce que pourquoi pas ? Mais maintenant, elle s’endormait presque en lisant les nouvelles ennuyeuses de la semaine. Un long bâillement la convainquit finalement de mettre de côté le journal. Elle laissa son regard parcourir les photos accrochées, éparpillées dans son atelier. Elle se leva finalement, l’inconfort du sol finissant par se faire ressentir. Elle s’approcha du bureau qui regroupait ses recherches. La bâche était déjà retirée comme elle avait fait le tour de ses maigres possessions sur le sujet durant l’heure qui venait de passer. Elle se mordilla la lèvre en se disant qu’elle n’avait rien trouvé de plus depuis un moment. Elle devrait s’y mettre plus sérieusement si elle voulait découvrir quelque chose. Elle pourrait y aller le lendemain. Pourquoi pas ? Peut-être. Si elle ne restait pas à nouveau enfermée.

Ruby était comme ça. Elle n’aimait pas beaucoup traîner parmi les gens, alors elle se contentait de rester chez elle lorsqu’elle ne travaillait pas. Et elle ne voulait pas changer. Même si on lui disait de sortir plus souvent, elle ne faisait que hausser les épaules et continuait de s’occuper de ses affaires. Enfin, la plupart du temps. Elle sortait parfois lorsque Hideaki lui demandait. Pour ne pas qu’il s’inquiète trop. Parce qu’il était comme ça. Parfois un peu trop envahissant, mais il ne voulait que son bien. Ruby l’avait bien compris et étrangement, elle acceptait le rôle de petite sœur dans lequel l’avait cantonné le garçon. Elle était rendue bien loin dans ses pensées qu’elle n’entendit presque pas les coups portés à la porte.

Revenant sur terre, Ruby jeta un regard intrigué vers la porte en réalisant que quelqu’un attendait qu’elle vienne ouvrir. Elle tourna la tête vers l’horloge au mur pour constater l’heure étrange pour la visite d’un client. Il était bien trop tard et elle n’avait pas de rendez-vous. Il ne lui restait qu’à aller voir, car la personne semblait persister. Elle aurait peut-être dû se douter de qui se tenait de l’autre côté alors qu’elle tirait la lourde porte de l’atelier. C’était comme si simplement y penser l’avait fait apparaître devant sa porte. Elle resta un moment interdite en fixant Hideaki qui se tenait devant elle. Puis, elle secoua la tête, se poussa sur le côté pour le laisser entrer.

- C’est drôle de te voir. Je pensais justement à toi.

Elle se détourna pour remettre en place le rideau devant ses recherches. Pas qu’elle voulait les cacher au garçon, il était déjà au courant, mais elle préférait tout de même ne pas oublier de le faire plus tard. Elle ramassa sa tasse et lui proposa de monter pour lui offrir quelque chose à boire. Tout en se dirigeant vers l’escalier, elle reprit la parole :

- Qu’est-ce qui t’amène par ici ?

Le jeune homme était l’une des rares personnes auprès desquelles elle se sentait à l’aise. Elle agissait normalement et ne cherchait pas sans cesse une mauvaise intention cachée. Mais ça ne changeait pas le fait qu’elle se demandait ce qu’il faisait ici. Et elle espérait vraiment qu’il n’avait pas l’intention de la tirer dehors avec un prétexte du genre « ça fait une semaine que personne ne t’a vu ». Ce ne pouvait pas être vrai. Elle était au parc cinq jours plus tôt… Ruby porta son regard sur Hideaki en attendant une réponse avant de monter à son loft.