Sujet: (mashan) sunglasses at night Mar 18 Juil - 17:10
i wear my sunglasses at night so i can keep track of the visions in my eyes siobhan & mason
Si elle avait fait partie de ceux qui s’obstinent à s’accrocher à un passé qui les avait fui dès leur réveil, passant des heures éveillée dans son lit à imaginer de quoi avait pu être faite sa vie d’autrefois, les songes et conjectures qu’elle avait échafaudés dans son esprit ensommeillé étaient bien plus glorieux que la vérité vraie, celle-là même qu’elle avait tant désiré obtenir. Faut croire qu’il fait mieux de rêver que de creuser pour savoir ce qui se cache véritablement derrière les mirages comme une brique tombe sur la gueule, avec perte et fracas. Elle devrait s’estimer heureuse, des gens traumatisés par leurs souvenirs, elle avait pu en voir à l’hôpital et ce qu’ils murmuraient à demi-mots alors que leur regard hanté par des fantômes d’une autre vie parcourait la pièce avec hostilité faisait froid dans le dos. Incapable d’être touché, la repoussant avec la tremblote pour qu’on ne les approche pas, perdus dans une autre dimension dans laquelle elle souhaiterait ne jamais mettre les pieds, effrayée à l’idée de voir ce qu’ils avaient pu vivre pour les mettre dans un état pareil. Et pourtant, loin de craindre autrui comme un chat craindrait l’heure du bain, le regain de vitalité de sa mémoire qui s’amusait à lui faire se remémorer des choses lorsqu’elle s’y attendait le moins avait suffi pour l’encourager à attraper son sac et ses clés afin de partir en direction du Mille et une nuits, histoire d’encourager le bruit, la foule et l’alcool à lui faire oublier les deux mioches, ce cercueil et la rouquine qu’elle ne saurait voir.
Assise au comptoir, une bière à peine entamée entre les doigts, elle observa silencieusement les autres personnes venues se détendre un verre à la main et ceux qui avaient plutôt choisi de se défouler sur la piste de danse, accompagnés des plus aventureux occupés à flirter pour s’occuper l’esprit de ce qui les tracassait. À chacun sa technique pour faire face à ce qui nous dérange ou pour faire l’autruche, selon le point de vue adopté. Elle avait déjà fait son choix avant même son arrivée ou lorsqu’elle s’était penchée par-dessus le bar pour passer sa commande à l’homme le plus populaire de la soirée et elle le réitéra en posant le goulot contre ses lèvres pour avaler une gorgée du liquide ambré, tout en regardant une pauvre serveuse se faire haranguer par un groupe d’amis déjà bien éméchés non loin de là, comme si le sourire que la pauvre fille leur adressait avait quoi que ce soit à voir avec le physique de l’un d’entre eux et non avec une simple volonté – et une certaine obligation – d’être sympathique avec la clientèle. La demoiselle parvint finalement à leur donner leurs boissons tant bien que mal et à s’extraire de leurs pauvres blagues qu’ils prenaient pour de la drague, se dirigeant vers le bar pour refaire le plein de consommations à poser sur son plateau. N’ayant plus rien à voir de ce côté-là, la brunette reporta son attention sur les danseurs enfiévrés et se fit note d’aller les rejoindre dès qu’elle aura fini sa bière.
Sujet: Re: (mashan) sunglasses at night Mer 19 Juil - 19:18
sunglasses at night
some people open up new worlds within us. don't always assume there will be many more to come as a great understanding between two beings is often rare. be sure to nurture and fiercely appreciate these beautiful friendships and connections. you already know who they are.
Tes ongles claquent sur la porte du réfrigérateur alors que tu cherches désespérément une bière. Comme si patienter sagement devant l'engin allait en faire apparaître une sur l'étagère, comme par magie. Un soupir s'échappe de tes lèvres tandis que tu renonces et ferme la porte d'un coup d'épaule. Tu attrapes l'assiette de pâtes à peine entamée qui traîne sur le comptoir et tu balances son contenu dans la poubelle. T'as pas faim. T'as juste besoin d'un boire un coup. Ce matin, tu t'es réveillé avec un goût amer en bouche et les mots de ton frère résonnant dans ta tête. C'est ta faute. Tu ne veux pas y croire. T'as pas envie de penser que quelqu'un puisse être mort par ta faute. Tu ne sais même pas de qui il s'agit d'ailleurs, non pas que savoir rendrait la chose plus facile, tu es même certain du contraire. Il avait l'air tellement sûr de lui qu'il a réussi à t'en persuader, toi aussi. Ce frère dont tu n'arrivais même pas à cerner les traits t'avait convaincu que tu étais la raison de ce malheur. Ses mots étaient plus tranchants qu'une lame, plus douloureux que les coups qu'il t'assénait, les uns à la suite des autres. C'est ta faute. Tu n'arrêtes pas de ressasser ce souvenir depuis ce matin. Encore et encore. Mais tu n'as plus envie d'y penser. Si tu ne peux trouver le réconfort dont tu as besoin dans ton réfrigérateur, tu iras le chercher ailleurs, mais il n'est pas question que tu passes la soirée à te morfondre dans ton appartement. Et c'est ce qui risque fortement d'arriver si tu ne dégages pas rapidement de là. Te dirigeant vers la porte d'entrée, tu attrapes au passage ton portefeuille et tes clés qui trônent sur un meuble. Avant de sortir, tu jettes un œil dans le miroir à côté de la porte. Le reflet qu'il te renvoie n'est pas des plus flatteurs et ton index vient s'écraser sur ta pommette gauche, celle qui est encore légèrement enflée, vestiges d'une soirée que tu préférerais oublier elle aussi. Tu grimaces et soupire tandis que tu glisses ta clé dans la serrure.
Le froid de l'extérieur te fouette le visage et tu inspires à pleins poumons l'air pas si frais qui pénètre par tes narines. Tu es tellement absorbé par tes pensées que tu arrives bien plus vite que tu ne l'aurais imaginé au bar, sans doute motivé par ton besoin de t'imbiber de boisson houblonneuse. Tu entres et tout de suite tu prends la direction du comptoir où tu t'installes, à côté d'une brunette à laquelle tu ne fais pas attention. Ton regard parcourt la salle à la recherche d'un visage connu mais tu n'en aperçois aucun, ni parmi la foule des danseurs, ni dans ceux qui ne sont probablement là que pour la même raison que toi. « Une bière. » tu lâches au barman qui vient de t'aborder. À peine la boisson en main, tu la plaques contre ta pommette et ferme un instant les yeux, profitant de l'apaisement que ça te procure. Tu portes finalement ta bouteille à ta bouche et tu te commences enfin à te détendre tandis que le liquide glisse le long de ta gorge. Tu te mets à observer un peu les gens autour de toi. C'est toujours les mêmes personnes qu'on croise ici. Ils n'ont pas forcément le même visage, mais ils sont pareils, au fond. Ton regard se pose sur la serveuse qui vient de déposer son plateau sur le comptoir. Le barman le recharge tandis qu'elle semble ailleurs, probablement dans sa bulle, loin d'ici, là où les remarques désobligeantes de clients se croyant tout permis ne peuvent plus la toucher. Lorsqu'elle reprend son plateau et tourne le dos au comptoir, une sonnette d'alarme retentit dans ta tête. Tu connais cette sensation par cœur désormais. « Attention! » tu cries, mais la musique couvre ta voix qui porte tout juste assez pour te faire entendre par les gens à côté de toi. Tu n'as pas le temps de dire autre chose, non pas que tu aurais su réellement quoi dire, que déjà un type probablement déjà bien trop atteint par les effets de l'alcool ne trébuche, gros lourdaud se rattrapant de justesse à la pauvre serveuse qui lâche son plateau sous la surprise, envoyant valser les verres dans les airs.
Sujet: Re: (mashan) sunglasses at night Jeu 20 Juil - 8:44
i wear my sunglasses at night so i can keep track of the visions in my eyes siobhan & mason
Les corps s’enlacent, se détachent et se débrident, insouciants ou bien indifférents quant à qui pouvait les voir s’agiter ainsi sous les lumières tamisées du bar dont la plupart des occupants étaient trop occupés à se divertir autrement, un verre à la main, pour se soucier des plus téméraires ayant quitté leurs chaises. Elle a envie de les rejoindre pour s’oublier un instant dans la musique tonitruante mais le pied qu’elle secouait, assise les jambes croisées sur le tabouret qu’elle avait choisi pour mieux observer ce beau monde, prouvait bien qu’elle était encore trop nerveuse et préoccupée pour s’y adonner. Continuant de les observer malgré tout, elle leva la bouteille jusqu’à ses lèvres à nouveau dans l’espoir que la bière finirait tôt ou tard par apaiser ses nerfs. Le verre frappa sourdement la surface du bar lorsqu’elle y reposa la bouteille mais si elle n’aurait de toute façon sûrement pas pu remarquer le bruit produit par son geste sec avec tout le brouhaha l’entourant, l’avertissement crié mais étouffé par la musique suffit à taire le son de sa bière claquant contre le bois. Les sourcils froncés, elle se tourna vers son voisin de comptoir auquel elle n’avait pas prêté attention jusqu’ici mais se retourna aussitôt dans la direction qu’il observait d’un air soucieux, dans une certaine confusion éphémère de quelques secondes, les événements s’enchaînant alors trop rapidement pour pouvoir les dissocier.
Elle eut à peine le temps d’apercevoir un pauvre bonhomme ayant subi les sévices de l’alcool à n’en pas douter trébucher, de façon peu élogieuse et digne, avant que ce dernier soit pris de l’idée fulgurante de se rattraper à la serveuse pour le sauver d’une chute inévitable, comme si elle ressemblait de près comme de loin à une rampe à laquelle s’accrocher lorsqu’on allait s’écrouler au sol, sans aucune considération pour le plateau qu’elle portait mais c’était sans doute trop lui demander vu son état d’ébriété avancé. Pas besoin d’être un génie pour deviner la suite. Le plateau échappa des mains de la pauvre jeune femme, les verres clinquant les uns contre les autres avant de chacun voler de leurs propres ailes, espérant sans doute un meilleur sort que celui de finir dans le gosier des désillusionnés de la soirée mais qui allaient sans nul doute s’écraser brutalement au sol et, vu la direction dans laquelle certains d’entre eux avaient été projetés, probablement sur elle aussi. S’écartant au dernier moment de leur trajectoire, manquant de peu de se voir trempé par des cocktails alcoolisés et acidulés, le verra frappa son siège et éclata en mille morceaux, le liquide bariolé se répandant sur le sol dans une tâche informe sur laquelle trônait fièrement un pauvre parasol en papier, seul vestige de la boisson au nom cocasse. Un peu perdue, la brunette reste plantée là sur ses talons hauts alors que la serveuse se confond déjà d’excuses alors que l’ivrogne est déjà parti ailleurs en grommelant dans sa barbe et que le barman regarde le tout d’un œil torve. Certains de ses camarades de beuverie n’ont pas été aussi chanceux qu’elle et sont déjà en train de râler à qui voudra les entendre, se plaignant d’empester maintenant l’alcool comme s’ils n’avaient pas déjà trois verres dans le nez de toute manière. Sauf que pour être parfaitement honnête, ce n’est pas la chance qui l’a épargné mais l’avertissement de son voisin, venu assez tôt pour lui donner le temps d’esquiver les projectiles alcoolisés, venu si tôt que le plateau n’avait même pas encore quitté les mains de la serveuse lorsque ledit avertissement avait été lancé.
« C’est pas grave, vous en faites pas. C’est pas de votre faute. lança-t-elle pour rassurer tant bien que mal la serveuse qui s’excusait encore en ramassant les morceaux de verre à ses pieds grâce à une pelle et une brosse apparues miraculeusement de derrière le comptoir, comme si elle y était pour quelque chose, le véritable coupable déjà accoudé au bar pour refaire le plein prenant son mal en patience tandis que le barman distribuait des serviettes aux plus touchés, en guise de maigre compensation. L’infirmière en attrapa quelques unes pour éponger le liquide stagnant sur le tabouret sur lequel elle se tenait encore quelques instants plus tôt et une fois satisfaite du tissu plus ou moins sec, se rassit pour retrouver sa bière, bien heureusement intacte. Merci. dit-elle à son voisin qui lui avait permis d’en éviter une belle. Elle se doutait bien qu’il voulait plutôt avertir la serveuse qu’un loustic allait s’accrocher à sa taille dans une vaine tentative de pas s’écraser au sol mais elle pouvait tout de même le remercier malgré tout de lui avoir épargné indirectement une odeur peu recommandable. Sans vous je serais probablement dans le même état qu’eux. D’un léger mouvement de tête, elle désigna les plus malchanceux sur sa droite, toujours en train de rouspéter et de s’éponger la chemise. Sacré pressentiment, dis donc. » Elle lui adressa un sourire en coin discret avant de reporter son attention sur sa bouteille, qu’elle porta à ses lèvres pour avaler une gorgée de cette bière dont la fraîcheur s’envolait à chaque minute s’écoulant. Vu son métier, elle était bien placée pour savoir qu’aucun des habitants de Varakes n’était ordinaire mais ce don en particulier avait toujours été celui qui l’avait intrigué, à défaut de l’impressionner à l’image des dauthus ou de la mettre mal à l’aise comme le faisaient les mentalists.
Sujet: Re: (mashan) sunglasses at night Dim 23 Juil - 15:58
sunglasses at night
some people open up new worlds within us. don't always assume there will be many more to come as a great understanding between two beings is often rare. be sure to nurture and fiercely appreciate these beautiful friendships and connections. you already know who they are.
La scène qui se déroule sous tes yeux est digne de celle d'un film. Un film que tu aurais déjà vu mais dont tu ne te souviendrais que partiellement de la fin, sachant seulement que tout va mal se terminer et que les héros ne s'en sortiront pas. Cette fois, les héros ne sont nul autre que ces cocktails et boissons aux couleurs psychédéliques et, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'auraient pu plus mal terminer. Désormais répandus sur le sol, ils gisent en attendant le sort réservé à toutes les boissons qui finissent de la même façon. Emportés par une serpillière et balancés dans l'égout, ni plus ni moins.
Tu sais que la serveuse n'est pas à blâmer, tu ne peux que comprendre qu'elle ait pu avoir un moment de distraction et qu'elle n'ait pas été capable de réagir à temps pour éviter un client enivré de plus. Tu la regardes se confondre en excuses auprès de ta voisine et tu ne peux t'empêcher de te sentir désolé pour elle. C'est pas ton truc, la compassion, pourtant, mais tu te mets à penser que tu n'es pas trop mal tombé avec ton travail, finalement. C'est vrai que ça t'ennuie profondément la plupart du temps et que tu préférerais à avoir à régler le son de l'ampli que tu t'es offert pour aller avec ta guitare mais tu es bien obligé de travailler et tu ne sais pas ce que tu pourrais faire d'autre, de toute façon. Et puis, au moins, tu n'as pas à devoir gérer des gens qui ne sont pas capables de se gérer eux-mêmes. Toi, tu gères des machines, c'est plus facile. « Pas de quoi. » tu réponds à la brunette assise à tes côtés, sans vraiment la regarder, portant une nouvelle fois ta bouteille à tes lèvres, laissant le liquide couler lentement au fond de ton gosier pour en savourer chaque goutte. Ce n'est que lorsqu'elle s'adresse une nouvelle fois à toi que tu portes enfin ton attention sur elle puis sur les hommes qu'elle désigne sur sa droite, toujours occupés à se plaindre. « Peut-être, mais ça aurait été dommage. Ils sont suffisamment amusants à regarder. » Un sourire amusé se dessine au coin de tes lèvres tandis que tu observes la comédie à laquelle tout le monde assiste autour de vous. Plusieurs personnes regardent désormais les malchanceux avec ennui, las de les entendre en faire toute une scène. « C'est pas toujours un cadeau mais ça s'avère parfois utile. » tu lui réponds lorsque ta voisine commente ton pressentiment. En fait, quand tu y penses, tu aurais probablement préféré avoir un autre pouvoir. Ils te semblent tous plus intéressants que le tien, que ce soit les dauthus à qui rien ne semble impossible ou les illusionnistes qui peuvent faire croire n'importe quoi à n'importe qui. Le seul qui t'intéresse peut-être le moins étant celui que tu crains le plus. Mais tu t'es fait au tien et tu as appris à vivre avec désormais. Tu tournes sur ton tabouret pour faire face à la brunette et te présenter. Quitte à engager la conversation, autant faire connaissance. « Mason. » Tu amorces à peine le geste de lui tendre la main mais tu t'arrêtes en plein élan, la laissant retomber sur ta jambe tandis que tu baisses les yeux pour l'observer une seconde. Tu n'es pas certain qu'elle l'ait remarqué mais tu te sens un peu con quand même. C'est un geste que tu préfères éviter généralement, craignant de tomber sur un mentaliste qui s'insinuerait dans ton esprit et y découvrirait ce que tu te donnes tant de mal à cacher. Te rendant compte du ridicule de la situation, tu relèves le regard vers la brunette et lui adresses un sourire un peu moins franc cette fois.
Sujet: Re: (mashan) sunglasses at night Mer 26 Juil - 11:35
SOUVENIR DE siobhan
« Non. » Le verdict tombe, comme une porte en métal qui te coupe dans ton élan, qui t’arrache les ailes. Toi qui avait cherché si longtemps une vocation, quelque chose pour animer tes jours. Voilà que tu l’avais entre les mains, que tu avais enfin trouver quelque chose que tu voulais faire et que tu ne te retrouvais pas à devoir faire pour payer ton appartement. Tu t’étais attendue à une réponse semblable de tes parents, de ton père surtout, mais certainement pas de lui. Tes yeux s’agrandissent sous le choc, tes sourcils se froncent, ta bouche s’ouvre et se referme sans qu’un mot n’arrive à franchir tes lèvres. Tu étais prise de court, définitivement. Toi qui était certaine que c’était dans la poche, te voilà prise à ton propre jeu, incapable d’en faire du sens. « P… pourquoi ?! Donne-moi une bonne raison. » Tu n’en vois aucune, tu ne te leurres pas. Tu sais que ce ne sera pas facile, tu sais que ce sera dangereux mais l’appel est là. Tu veux aider, tu veux te servir de cette étrange capacité pour quelque chose. « Tu ne sais pas à quel point c’est difficile… » Non tu ne sais pas, parce qu’il ne te dit rien. Tu sais que t’es puéril, que ce n’est pas de sa faute. Secret de défense national et tout le bla bla, mais ça te fait quand même mal qu’il te le remettre sur le nez. Tu t’apprêtes à rétorquer mais t’arrêtes immédiatement quand tu vois son visage. Tu ne l’as jamais vu afficher une telle expression de douleur. Il prend son temps, pèse ses mots, mais lorsque son regard se fixe dans le tien, tu doutes de ton idée. « Est-ce que tu es prête à briser quelqu’un ? Complètement ? Au point de non-retour ? » Tu n’avais pas pensé qu’on pourrait te demander d’utiliser ton pouvoir de cette façon. C’est peut-être ta bonté, ou un certain utopisme, mais l’idée ne t’étais jamais traversée l’esprit. Et la réponse à cette question… c’était non. Non tu n’étais pas prête à détruire quelqu’un, tu ne crois pas que tu le serais un jour. La réponse semble être indiqué noir sur blanc sur tes traits, puisque les siens s’adoucissent. Sa main vient se poser sur la tienne. « Cache-le. Cache ton pouvoir, c’est ce qu’il y a de mieux pour toi. Je t’aiderai, autant que possible. Kain aussi. »
Siobhan
church of second chance
messages : 469
Sujet: Re: (mashan) sunglasses at night Jeu 27 Juil - 13:36
i wear my sunglasses at night so i can keep track of the visions in my eyes siobhan & mason
Elle les regarde du coin de l’œil se lever avec hâte, comme si le mal n’avait pas déjà été fait, leurs vêtements prenant une teinte plus foncée là où ils avaient été tâchés par les cocktails envolés. Ils empoignent sèchement les serviettes les unes après les autres pour éponger tant bien que mal ce qui avait sûrement dû imprégner le tissu. Une parade fort inutile dans le fond, autant qu’ils profitent du verre pour lequel ils avaient déjà payé et du reste de leur soirée avant de retourner chez eux et mettre leurs fringues au sale. Il n’y a pas mort d’hommes mais au vu de l’agitation qu’ils ont créés, c’est tout comme. Les quittant des yeux un instant, elle remercie son voisin de beuverie grâce auquel elle ne faisait pas partie de ce manège un peu ridicule, comme elle le lui fait savoir. Un spectacle toutefois amusant comme il lui répond et il n’a pas tort, son regard se posant à nouveau sur les énergumènes commençant à peine de se remettre de leurs émotions. « C’est pas faux. Ses lèvres se dressent en un sourire mutin, ne faisant que s’accentuer lorsqu’elle lui glisse une remarque sur cet avertissement miraculeux au timing on ne peut plus impressionnant. On sait jamais, ça vous sauvera peut-être la vie un jour et pas seulement d’un cocktail qui vole dans les airs. » Des pressentiments pareils et cette attention au détail qui surpassait la vivacité d’esprit normale d’un individu, ça devait apporter pas mal d’avantages à ses yeux, que ce soit pour remarquer des choses ignorées des autres ou pour avoir une longueur d’avance, va savoir à quelle occasion.
Faisant tourner la bouteille dans sa main, observant le liquide ambré faire des rondes au fond du goulot, elle finit par apposer ce dernier contre ses lèvres pour en avaler une autre gorgée, pensant certainement que cela marquait la fin de leur brève conversation mais voilà que le grand gaillard se tourne vers elle, se présentant avec un vague geste de la main indéfini, un peu comme s’il avait voulu l’avancer, sans doute pour serrer la sienne, mais s’était ravisé au dernier moment. « Siobhan. Un sourire sincère vint illuminer son visage, peu importe s’il lui faudrait répéter son nom à plusieurs reprises pour qu’il rentre, de toute manière cela n’avait pas grande importance s’il se trompait, elle n’était plus à ça près. Vous en faites pas, je suis pas capable de lire dans les pensées. Dieu merci, cela lui paraissait plus être un fardeau qu’une opportunité, de ne pas pouvoir ne serait-ce que serrer la main à quelqu’un sans rentrer dans sa tête. Mais je comprends la méfiance, j’apprécie pas particulièrement qu’un inconnu puisse savoir ce à quoi je pense non plus. s’empressa-t-elle de continuer, ne voulant pas le gêner pour autant et repensant à la manière dont elle s’était tendue à la mention de Laugh de son pouvoir. Son esprit était suffisamment bordélique en ce moment pour qu’elle ne veuille voir personne ici foutre les pieds, volontairement ou non. Elle préférait de loin le sien, qui à défaut de ne pas toujours être innocent pour autrui, était moins intrusif, en quelque sorte ; pour elle comme pour ceux qui pouvaient en faire les frais. Aussi brutales que pouvaient être certaines illusions, elles ne pouvaient pas se nourrir du subconscient ou des secrets d’une pauvre personne qui n’avait rien demandé. Et si elle ne souhaitait pas utiliser son aptitude, rien ne l’y obligeait contre son gré ; sans doute l’un des pouvoirs le plus aisé à mettre en sourdine, à cacher. Comme on lui avait demander de faire autrefois pour une raison obscure. Il était normal à Varakes que chacun ait des capacités un peu spéciales, une banalité parmi tant d’autres acceptée comme telle et loin d’être un secret qu’il faut garder pour soi. Mais peut-être que ça n’avait pas toujours été comme ça partout même si cela lui semblait difficile à imaginer. Mon truc c’est les illusions. » Cache-le. Un rire étouffé glissa entre ses dents alors qu’elle descendit une autre gorgée de sa bière définitivement tiède.