through the night (dewelia)

dewei & ophelia.

through the night

Installée seule dans un appartement miteux, tu observais l’extérieur par le biais d’une caméra. Les surveillances occupaient désormais une place dans ta vie sans même que tu n’en aies eu le choix. Les choses étaient étranges depuis ton réveil, sans même que tu puisses les expliquer réellement. Cela dit, s’il te paraissait bizarre qu’on ait décidé de te faire confiance pour ce genre de chose, la palme revenait plutôt à ta situation relationnelle. En effet, à ton réveil, tu avais découvert que tu partageais non seulement un appartement avec un jeune homme, mais également ta vie d’une manière plus générale. Tu t’étais trouvé un mari, sans même qu’un quelconque souvenir ne puisse venir pallier à l’incompréhension générale. Ça avait été difficile à accepter, mais vous n’en aviez pourtant pas eu le choix considérant la multitude d’indices qui pointaient en ce sens : un seul lit, une banderole annonçant la bonne nouvelle et bien d’autres petites pistes ici et là. Ce n’était pas un problème en soit : vous n’aviez aucun problème pour vous entendre et le fait que vos horaires de travail n’étaient vraiment pas compatibles vous empêchait de passer tellement de temps ensemble. Il était donc difficile pour vous de ne pas vous entendre, mais aussi de trouver la flamme qui vous avait sans doute habité à un moment où un autre. Vous faisiez pourtant de votre mieux, cherchant à passer un minimum de temps ensemble, ce pourquoi tu l’avais invité à cette surveillance avec toi.
Les quelques coups frappés à la porte te tire de tes pensées avec un sursaut. Tu reconnais heureusement la voix qui s’élève tout de suite après et tu finis par décoller ton regard de l’objectif de la caméra pour le tourner vers ton mari (titre qui était toujours aussi étrange à lui accoler). Tu lui souris, reconnaissante, et prends le café qu’il a ramené. « Merci, tu me sauves la vie. » Les opérations de surveillance représentaient toujours un défi en raison de leur longueur et le café était une ressource clé pour réussir à tenir le coup. « Pas grand chose, quelqu’un y est entré, mais je ne lui trouve pas de lien avec le gangster que l’on cherche. » Cela pouvait être une bonne nouvelle : peut-être était-ce une piste qui s’ouvrait à toi, mais à quelque part tu en doutais. De toute façon, son identité te serait inconnue tant que tu n’aurais pas pu vérifier le tout au poste. « J’espère qu’ils ne nous ont pas repéré… » Tu avais fait attention pourtant et Dewei n’avait rien d’un policier. Pourtant, tu ne pouvais pas t’empêcher de t’inquiéter, comme si l’évidence était que tu aies fait une erreur.

dewei & ophelia.

through the night

Passer du temps avec Dewei était toujours un exercice complexe. Le problème ne venait évidemment pas du jeune homme en lui-même, bien au contraire il était quelqu’un d’on ne peut plus facile à vivre (ton opposé en somme), mais l’histoire en entière était trop étrange pour être plaisante. Même après tous ces mois, vous étiez toujours à la recherche de ce qui expliquait votre mariage et cela impliquait malheureusement une bonne dose de malaise. Enfin, vous faisiez de votre mieux, cette soirée de surveillance était un exemple. Sourire aux lèvres en raison de la mention du café, tu t’efforças de le maintenir en entendant son commentaire. Tu tâchas d’ignorer la pression qui existait sur tes épaules en raison des termes utilisés (et ce malgré le ton léger) et cherchas plutôt à continuer dans la légèreté. « Ne dis pas ça, sinon tu vas devoir m’amener des cafés plus souvent. » Non pas que tu avais souvent besoin d’être sauvé, mais tu ne pouvais que vouloir davantage de café, surtout dans ce genre de circonstance. Ton attention retourna ensuite ce qui expliquait ta présence à la base, l’inquiétude revenant au galop à l’idée d’avoir été repéré. Cette fois, Dewei visa juste avec son commentaire, te faisant pouffer de rire. « Il faudra que tu me montres comment faire ça. » Parce que bon, on pouvait aisément dire que tu ressortais du lot dans les coins plus louches, peut-être était-ce l’impression de « coincée » qui émanait de ta personne presque en tout temps. Quoi qu’il en soit, tu n’avais pas l’air aussi louche que les autres du Nord-Ouest. Essayant de rester dans l’état d’esprit permis par ton mari, tu repassas ton attention en direction de la caméra. Ce fut de brève durée puisqu’un instant plus tard tu sursautas à l’exclamation de Dewei. Tu parvins à ne pas renverser ton café dans la panique malgré le fait que tu tu relevas prestement. Tu le déposas sur le rebord de la fenêtre avant de te précipiter à la recherche de quelque chose pour éponger la boisson chaude. « Attends un peu. » Commentaire inutile qui ne l’aiderait en aucune mesure. Tu revins un instant plus tard avec une serviette plus ou moins propre. « Tiens. » Par réflexe pour accompagner tes dires, tu avanças la main vers la tâche qui s’était formée, posant par inadvertance ta main sur la région sensible.

dewei & ophelia.

through the night

Pour éviter le malaise, tu préféras te concentrer sur le café. C’était un point neutre dans cette situation et contrairement à Dewei, tu n’avais pas le sens de l’humour nécessaire pour essayer de détendre l’atmosphère. Tu optas néanmoins pour une conversation des plus légères en te plaisantant sur la possibilité de te faire apporter du café plus régulièrement. La réponse de ton mari te fait sourire et tu n’attendis pas avant de lui répondre, sans grand sérieux : « Je prends note, comme ça je saurai qui appeler la prochaine fois. » Pas que tu oserais vraiment le faire à moins d’être dans une profonde situation de détresse. Il fallait dire que ton habitude était de tout préparer en détail et avec une rigueur assez particulière. C’était bien la seule chose qui arrivait à calmer l’anxiété que tu pouvais ressentir dans ce genre de situation. Enfin ça et l’humour de Dewei visiblement puisqu’il avait réussi à te faire rire un peu. « Tu peux pas me faire un rabais ? » Un rabais marital ? Il fallait bien que votre mariage serve un peu. Dans tous les cas, c’était uniquement pour plaisanter, vous saviez tous les deux que les chances qu’il arrive à te transformer en quelqu’un qui se fondait dans la foule du Nord-Ouest étaient sans doute inexistantes.
De toute façon, la conversation fut brusquement interrompue par un petit accident. Tes réflexes ne vous aidèrent pas en la matière puisque tu te retrouvas la main placée sur une région sensible. Tu n’avais pas vraiment réfléchi, cherchant simplement à limiter les dégâts du café. Lorsque tu réalisas ce que tu venais de faire, le rouge te monta aux joues. Et si ton teint s’approchait déjà de la pivoine, ça devint écarlate lorsque la main de Dewei toucha la tienne. Ta propre gêne en fut décuplée par la sienne et tu ne pus que détourner le regard en retirant rapidement ta main. Tu voulais disparaitre ou au moins faire taire les battements de ton coeur. Ce fut finalement ton mari qui rompit le silence en te remerciant. « Euh, y’a pas de quoi. » Ce n’est pas comme si tu avais vraiment aider au fond, si ce n’était qu’en augmentant le malaise. Tu voudrais lui demander si ça allait mieux, mais tu n’osais pas reporter l’attention sur ce qui s’était passé. Tu retournas donc devant la fenêtre pour observer s’il y avait du nouveau de ce côté là. En même temps tu mis ta main dans ton sac pour en sortir une liste que tu avais préparé. C’était des sujets de conversations, quelque chose pour vous aider en quelque sorte. « Ça se passe bien au club ? » Première question de la liste, quelque chose de banal (à laquelle tu aurais du penser par toi-même) mais vu le rouge qui pigmentait encore tes joues, tu n’avais pas de grandes capacités de réflexions. Après c’était aussi un sujet neutre qui vous éloignait de la gêne actuelle.

dewei & ophelia.

through the night

Peut-être qu’il vous fallait vous rendre à l’évidence et accepter que votre mariage n’était pas fait pour perdurer. Ce n’était pas une question de vous entendre ou quoi que ce soit, mais il n’y avait aucun doute quant au fait que l’ambiance était à son meilleur lorsque vous plaisantiez comme des amis. Tenter de raviver une flamme dont vous n’aviez aucun souvenir était sans une pression dont vous n’aviez pas spécialement besoin. C’est peut-être pour cette raison que tu tentais de te laisser aller avec les plaisanteries plutôt que de tenter une approche plus romantique. « J’ai l’impression que tu vas me ruiner, mais vendu ! » Oui bon, si tu avais l’impression que la ruine t’attendrait, ce n’était pas tant en raison du prix, mais de la tâche impossible que serait de te transformer en quelqu’un qui pouvait se fondre dans la foule du Nord-Ouest.
Plaisanter sur ce sujet aurait sans doute été une façon efficace de passer le temps alors que tes yeux suivaient ce qui se passaient de l’autre côté de la rue. C’était sans compter sur l’accident qui fit revenir le malaise au grand galop. Tu aurais certes pu penser à tout ça avant de mettre ta main, sauf que maintenant tu ne pouvais que penser au rouge qui te montait aux joues. La gêne était palpable entre vous et tu décidas de te tourner vers ta roue de secours : une liste. Tu l’avais préparé pour cette occasion, espérant que ça vous permettrait d’apprendre à vous connaitre. Ta question sembla l’amuser, ce qui n’aida pas le rouge à quitter des joues, mais il y répondit quand même. Tu te tournas donc en sa direction pour écouter sa réponse avec attention. « Oh, c’est génial. Il faudrait que je viennes écouter un de ces jours. » Ou pas, considérant que tu ressortirais autant dans le club que tu ne ressortais dans le quartier où vous vous trouviez. Il te retourna ensuite la question et tu dus réfléchir un moment avant de répondre : « Ça va… disons qu’on ne manque jamais de choses à faire. » Ce qui t’arrangeait bien, avouons-le. Il fallait dire que tu l’étais encore davantage en raison de ce que tu entreprenais en dehors de ton mandat, mais autant ne pas t’étendre sur le sujet. « T’as une chanson préférée ? Ou un go to quand tu fais des sets ? » Tu étais vraiment curieuse. Il fallait dire que l’amour de Dewei pour la musique n’avait pas pu t’échapper si bien que le questionner sur le sujet semblait être le meilleur moyen d’apprendre à le connaitre.