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L'Art commence où les mots s'arrêtent (ft.Arsène)

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Angie


Angie
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MessageSujet: L'Art commence où les mots s'arrêtent (ft.Arsène)   L'Art commence où les mots s'arrêtent (ft.Arsène) EmptyMar 29 Aoû - 12:18

L'Art commence où les mots s'arrêtent
J’avais enfin du temps pour moi. Il était assez tard sous la nuit et j’avais pris la décision de ne pas m’éterniser dans un bar comme à l’habituel. J’avais cette envie de peindre depuis pas mal de temps déjà, mais ne trouvais jamais assez de temps pour me plonger dans mon art. Je rentrais dans l’appartement miteux qui me servait d’habitat et claquait la porte en prenant soin de fermer les verrous. Le quartier n’était pas du tout recommandable et ma paranoïa habituelle ne faisait qu’empirer les choses. Je posais négligemment mes affaires sur mon canapé-lui aussi en très mauvais état-et m’étirais longuement en soufflant de soulagement. La semaine avait été longue et j’aurais presque des crampes aux joues à force de tout le temps sourire. Je me préparais un café et le posait sur une pile de livres manquant de s’écrouler tout près de mon chevalet. Je préparais mes pinceaux, l’eau et toutes les teintes de peintures dont j’estimais avoir besoin. Je positionnais la toile immaculée en face de moi et me précipitais vers mon blouson pour chercher le dernier ingrédient manquant : le modèle de ce que je m’apprêtais à peindre.
Ce n’était qu’un dessin au crayon, une idée assez précise de ce qui avait fusée dans ma tête quand la vision de cette peinture donnerait une fois terminée. Les hauts immeubles aux fenêtres grisées, les plus petites boutiques assez fréquentées, la terrasse d’un café au loin et les ruelles sombres d’où où on pouvait voir des yeux haineux, que je peindrais en rouge, si on savait y regarder. Dans cette esquisse particulière de l’idée que je me faisais de Varakes, des ombres plus ou moins sombres ou conséquentes vaquaient à leurs occupations : hanter les lieus. Devait-on y voir les fantômes de nos souvenirs perdus où plutôt une sorte de représentation des habitants ? Tout dépendait de l’œil qui regarderait la toile que je me préparais à faire, enfin si seulement quelqu’un venait à la voir. Je n’avais jamais montré mes œuvres à quiconque depuis mon arrivée ici et je ne voyais pas cela changer. C’était en quelques sortes mon jardin secret, mon seul moyen de m’évader et de mettre en image tout ce que je voyais et ressentais au fond de moi. Toutes ses pensées sombres et étranges qui m’envahissaient de plus en plus ces derniers temps.

Je tâtonnais dans les poches de mon blouson en cuir, cherchant la feuille où était mon croquis. Je retrouvais bien d’autres dessins expérimentaux. Certains n’avaient que des traits grossiers de personnes que j’avais vues dans le café où je travaillais. D’autres encore représentait des boutiques, des immeubles où des endroits de Varakes où peu de personne allaient et dont j’appréciais la beauté et le calme. Certains étaient, quand à eux, recouverts de traits aux pastels ou au fusain. En premier lieu on ne voyait que des lignes s’entremêlant, mais avec un peu d’imagination et de concentration on pouvait apercevoir des visages se dessiner, des formes fantomatiques où encore des formes animales. Mes poches et mon bureau étaient remplis de dessins comme ceux là. Ils prenaient presque autant de place que mes livres et je ne m’étais toujours pas résolu à acheter un carnet à dessin, sûrement par manque de temps justement. Ainsi les feuilles canson se mêlaient aux feuilles blanches d’imprimantes, en passant par les postit et les feuilles quadrillées à moitié déchirées. Mais je n’en avais que faire. C’était mon désordre à moi et j’étais bien contente de vivre seule pour que personne ne vienne toucher à mes affaires.

J’avais beau fouiller comme je le pouvais, je ne retrouvais plus mon croquis. Je cherchais dans tout mes jeans, sur mon bureau, sillonna mon appartement de font en comble, mais je l’avais perdu. J’aurais bien évidemment put en refaire un autre de mémoire, mais je ne voulais pas. Je voulais retrouver celui-ci. Aucuns détails ne manquaient et je ne pourrais pas en faire deux pareils si je n’avais pas le modèle juste devant mes yeux. C’était peut-être aussi à cause de l’alcool encore présent dans mes veines que je devenais encore plus butée que d’habitude, mais je ne pensais à rien d’autre qu’à retrouver mon dessin. Cela devenait presque une obsession.

J’enfilais ma veste rapidement et refermais la porte soigneusement derrière moi. Je refis tout le trajet de chez moi jusqu’au bar où je m’étais arrêter, retournant jusqu’au café dans le centre-ville et me perdant dans les rues pendant bien plus longtemps que prévu. Il faisait bientôt nuit et j’avais fait tous les endroits où j’étais passé aujourd’hui. J’imaginais aussi tôt mon croquis dans une poubelle ou piétiner de toute part et je m’en sentis bien plus triste qu’avant. Ces petites esquisses faisaient partis de moi et je ne les traitais pas comme de simple dessin fait à la va-vite qu’on oubliait au fin fond de son sac. Préférant croire à quelque chose de bien plus optimiste, je me mis à penser que quelqu’un avait du ramasser mon esquisse. Oui, c’était forcément ça, du moins je l’espérais.

Codage par Libella sur Graphiorum
Arsène


Arsène
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MessageSujet: Re: L'Art commence où les mots s'arrêtent (ft.Arsène)   L'Art commence où les mots s'arrêtent (ft.Arsène) EmptyDim 10 Sep - 15:15


l'art commence où les mots s'arrêtent







Je n’apprécie pas l’art. Ce n’est pas quelque chose que je peux me contenter de regarder, d’apprendre, d’effleurer. Non. L’art, je le vis. Je prends possession de sa vie, je me glisse dans son passé. Je veux toujours tout savoir d’une œuvre d’art, je veux envahir son esprit et grandir en son âme. D’une poésie j’attends d’être transcendé par des mots, d’un tableau j’attends d’être transporté dans son monde, d’une sculpture j’attends de voir le sculpteur tergiverser pour modeler des courbes. Ce n’est pas quelque chose qui de prend à la légère. C’est un sentiment à part, un ressenti qui envahit le corps et l’être. Il grandit en moi, me fait vivre. Et je vis l’art. Je le vis pleinement, m’y consacre, du matin au soir. C’est un besoin vital : si je n’avais pas l’art, je n’aurais rien. Car après tout, depuis mon arrivée à Varakes, mon cœur ne bat que pour cela. De mes poèmes à mes esquisses, de mes mots inscrits sur le papier à mes traits précisément tracés. L’art m’insuffle le souffle de vie qui fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Peu de bribes de mon passé me sont apparues depuis quelques temps, des bribes dont je me serai bien passé d’ailleurs. Mais celles-ci étaient déjà liées à l’art. Même si ce n’est pas comme cela que je l’interprèterai aujourd’hui, c’est visiblement comme cela que je le voyais avant : j’étais prêt à tout, quitte à donner la mort, pour accomplir ce que je voulais. Au nom de mes desseins. Des desseins auxquels je ne prétends plus aujourd’hui. Tout du moins, je le crois.

Ai-je bien réussi à échapper à mon passé ? Je ne sais pas. Récemment, j’ai découvert un homme à qui je n’arrête pas de penser, jour et nuit. Un homme qui occupe tous mes écrits, tous mes poèmes. Un homme en qui je vois la muse parfaite. Et je me sens prêt à tout pour lui. Je me sens prêt à ouvrir cette carapace que je renferme depuis que je suis là. Je suis prêt à tout lui dire, tout lui avouer, sur le présent, le passé. Comment j’envisage mon futur ici, bien qu’imparfait. Mais que suis-je capable de faire pour en arriver jusque là ? Je suis maladroit par la parole, les mots s’enchainent sans un arrêt, sans se décrocher les uns aux autres, ils défilent, comme sur des croches sur une partition de Debussy, comme des doubles-croches sur celles de Chopin. Je ne sais que faire, agir, pour m’exprimer. Ecrire, composer… Voire même pire. Vais-je en arriver jusque là pour un jour tout avouer à cet homme ? Vais-je commettre d’autres horreurs pour, à nouveau, parfaire mon œuvre ?

Les vagues s’étendent, au loin, alors que je m’assois à même le sol, prenant au passage cette feuille qui s’envole. J’aimerais être aussi léger que celle-ci, me laisser porter par le vent. Je ne me laisse porter que par des pensées sombres depuis ces dernières journées. Que contient cette feuille ? Est-elle aussi vide que mon âme, ou alors aussi embrumée que mon corps ? Ses traits, précis, semblaient se mêler les uns aux autres. Confus. Confus mais si clair lorsqu’on cherche à pénétrer ce qu’elle veut nous transmettre, cette feuille volant au vent. Aussi libre que l’air. Sans doute plus libre que nous, ici. Je me demande. Finalement, peut-être n’est-ce pas plus mal que je sois enfermé ici, si c’est pour être libre à nouveau et recommencer à vivre tel le monstre que je semblais être.

Qui aurait pu oublier son art ici ? Le laisser trainer sans même y penser ? C’est un travail plaisant à étudier, plus recherché que ce qu’il n’y parait. Je me laisse aller à étudier les courbes du dessin pendant de longues minutes pour ensuite tracer, au derrière de la feuille, l’inspiration qu’elles me donnent. Puis le repose, le remets à sa place. Pour une fois de plus poser mes yeux sur l’eau qui s’étend et tenter d’oublier ces souvenirs qui refont surface.

Rêveries

Quand les nuits d’été s’enchainent,
Que la pluie revient,
Tu danses sereine,
Jamais tu ne t’éteins.

Tu rêves de ces gens,
Ceux qui vivent avec toi,
De la mer qui s’étend,
Ou du ciel même parfois.

Tu t’égares dans tes rêveries,
Et de plus rien, tu ne réponds.
Car c’est ici que grandit
Toute ton imagination.

Ville, que tu es belle,
Quand tu fermes les yeux,
Là tu nous ensorcèles,
Et nous nous perdons en tes cieux.



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