Sapé comme jamais ♫ ( Blue ♥)

Sapé comme jamais

Ulli & Bleuet

Quand on voyait mon appartement, on se demandait où je dépensais mon argent. L'endroit où j'habitais était pas le plus décoré de la ville. Bien sur j'avais une immense télé, un lit king size et du mobilier confortable mais c'était resté épuré. Tout simplement parce que je pensais pas que cet appartement était à moi, alors je n'avais jamais cherché à le personnaliser. Du coup, j'investissais dans les vêtements. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, il était possible de me croiser au centre commercial, un samedi. Avec beaucoup de monde mais j'avais appris à raser les murs. Et puis je ne pouvais pas envoyer quelqu'un faire ce genre d'emplette à ma place. D'abord parce que les habits ça s'asseyait et que j'avais des goûts particuliers. Mine de rien, faire les boutiques c'était aussi un bon moyen de me détendre. C'était pour cette raison que j'avais invité Blue à faire du shopping avec moi, comme il ne travaillait pas aujourd'hui à l’hôpital. J'avais bien remarqué que mon ami n'allait pas fort et je n'avais jamais posé la question de la raison de son état. Ce n'était pas que ça m'intéressait pas mais...j'estimais que comme je n'aimais pas qu'on m'interroge, de son côté c'était peut être aussi le cas. Et puis aussi, mine de rien, je pouvais ouvrir mes oreilles si il avait eu envie de se confier.

C'était donc l'air de rien, que j'avais fait cette proposition de sortir à Blue. Il n'était pas obligé d'acheter quelque chose mais au moins, ça lui changerait les idées. On s'était donné rendez vous à 14h dans le hall, devant le magasin de chaussures. J'étais arrivé un peu en avance et laissait échapper un sourire en apercevant mon ami.

- Annyeong ! Prêt à te faire beau ?

Le saluais je en coréen. Pas que Blue était laid présentement. C'était simplement une formule d'invitation à commencer le shopping.

Sapé comme jamais

Ulli & Bleuet

Aujourd’hui, tu ne bosses pas et pourtant, tu as l’impression d’étouffer. Depuis que tu avais revu Wade, tu ne savais plus quoi faire, quoi penser. Tu avais passé plus d’un mois à l’éviter, à chercher à ne pas lui faire face. Malheureusement, la confrontation était inévitable vu que vous êtes légèrement voisins de palier. Poussant un long soupire, tu te lèves de ton canapé, laissant ton regard glisser vers l’horloge. Il est l’heure de t’apprêter. Oui, tu as rendez-vous avec Ulli pour une virée shopping, chose qui ne t’enchante pas spécialement. Bon, il faut dire que de un, tu ne sortais plus vraiment, te réadaptant à une vie plus ou moins normale, puis, t’es pas le genre de mec à avoir le nez fourré dans les magasins. Suite à ta dépression, tu avais passé plus d’un mois enfermé chez toi, sous certificat médicale. Traverser la porte était devenu une épreuve, ton souvenir brutal t’ayant littéralement épuisé. A présent, tu avais réussi à reprendre le court d’une vie basique, du moins, plus ou moins, car le stresse était toujours bel et bien ancré en toi. Filant sous la douche, tu prends le temps de te laver, de décompresser alors que l’eau ruisselle sur tes muscles crispés. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, tu sors de la salle de bain, habillé et coiffé, n’ayant pas pris la peine de te raser. De toute façon, ce n’est pas comme si tu avais une barbe d’une semaine, non, celle-ci date de deux jours, te donnant juste un air plus âgé.

Une fois prêt, tu sors de ton appartement assez rapidement. Malgré le stress et la nervosité qui te prends aux tripes, tu ne fais pas demi-tour, observant l’espace de quelques instants la porte de Wade…Ta gorge se noue, ton regard se baisse et tu t’en vas, l’esprit ailleurs, le moral à zéro. Peut-être que cette journée avec ton ami va t’aider, puis, comme toi, il possédait cette foutue capacité que tu détestes tant. Prenant ta voiture, tu te diriges vers le Centre commercial, arrivant sur plus une quinzaine de minutes plus tard. Tout en marchant vers le lieu de rendez-vous, tu aperçois Ulli qui te salue. Un léger sourire s’affiche sur tes lèvres, le saluant d’un signe de la main.

« Salut…Mouai, on peut dire ça… »