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How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl

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Pearl


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MessageSujet: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyJeu 10 Aoû - 22:12


ft. Blue, Mustang & Pearl

How do you like your eggs?




How would you like your eggs?

On demande ça tellement souvent, mais qui est-ce qui nous la pose, cette question-là, à nous, serveuses de Diner? D’autres serveuses et serveurs dans d’autres Diner, oui, ok, mais encore? Coudes sur le comptoir, je mordille nerveusement le bout de mon crayon bic bleu en me posant intérieurement des questions existentielles sur mon avenir professionnel et de la solitude pesante que je ressens à l’idée que personne ne me demande jamais comment j’aime mes œufs. Il faut changer le cours des choses. Il faut que je brise l’isolement des pauvres serveuses de Diner de Chez Louise, de Varakes et de ce monde.

Je fais une ronde de café, la main crispée sur l’anse de la cafetière : ce genre de fil de pensées me stresse. Ce sont des questions stupides, et je sais très bien que si personne ne me demande comment j’aime mes œufs, c’est probablement parce que le contexte ne s’y prête pas, mais la question vient me chatouiller les lèvres avec tellement d’insistance. Peut-être que si je la pose à quelqu’un, cette personne se sentira obligée de me le demander en retour?

Je me sers une tasse de café. Porcelaine blanche, comme d’hab’. Je n’ai malheureusement pas le luxe d’avoir d’aussi jolies tasses que certains de mes clients réguliers, et je dois avoir que je ne porte pas souvent attention à la tasse que je prends un peu au hasard pour me gorger de caféine, contrairement à...Blue! Blue, Blue, Blue, Blue, Blue. Je me dirige d’un pas décidé vers les cuisine, pousse la porte battante avec ma main libre et passe à deux doigts de renverser le breuvage énergétique que je tiens fermement dans l’autre main. À travers la paperasse de gestion, je cherche nos horaires de travail. Je tombe nez-à-nez avec un post-it collé sur le mur au niveau de mes yeux. L’horaire de la semaine y est écrit en tout petit et même avec ma vision parfaite, je dois plisser les yeux pour bien lire les chiffres. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Blue, ma salvatrice – même si elle l’ignore encore, sera bientôt là.

Je pianote sur le comptoir tout en jetant un regard circulaire sur le Louise’s : comme d’habitude, le Diner est presque vide. C’est à se demander comment l’établissement réussi à faire son chiffre d’affaire et à payer ses employés. Quelques personnes sont assises, seules, le nez dans leur plat, un voile de fatigue encore sur les yeux. Alors que moi, je bouillonne d’énergie déjà. Pauvres insouciants, eux qui ont le luxe d’avaler leur petit-déjeuner très tard alors que je suis sur le plancher depuis au moins quatre heures de plus qu’eux. Bien entendu qu’ils ne me demandent pas comment j’aime mes œufs! Avez-vous vu ces zombies? Je pousse un soupir que personne ne capte. Et puis même, il n’y a jamais personne ici pour me dire de mieux me tenir ou me donner des ordres. Ça doit être la raison pour laquelle je travaille encore dans cet endroit et que je ne me suis pas trouvé un autre job. Oh, et aussi probablement parce que j’ignore si j’ai un diplôme quelconque et si oui, en quoi.

J’effectue sans grand entrain quelques tâches ménagère tout en jetant de furtifs coups d’oeil à l’horloge bien rétro derrière le comptoir, un peu au dessus à droite de la machine à cafés spéciaux, mes doigts pianotent sur le manche du balai que je passe mollement. J’ai à peine le temps de commencer à siffloter que j’entends la cloche de l’entrée teinter, je me retourne et, aussitôt, je lâche le balai qui va s’écraser au sol dans un bruit de claquement qui fait sursauter quelques individus. Je me rue littéralement vers la personne qui vient d’entrer et je demande haut et fort :

« BLUE, HOW EGGS? »

Je pince les lèvres. Ma question ne faisait absolument aucun sens. Je m’écarte pour lui laisser de l’espace, passe une main dans mes cheveux et bredouille :

« I mean-- Hello, Hi...I wanted to ask you... (Je me racle la gorge) How do you eat your eggs in the morning? »

Je me tais à nouveau. Ce que je viens de demander est complètement con, mais j’avais tellement d’énergie emmagasinée en moi, je ne pouvais pas m’en empêcher. Je me penche, ramasse mon balai sans quitter la pauvre des yeux.

« I’m sorry, that’s a stupid question, I’ll let you go change. Finis-je par dire dans un soupir »

Je lève finalement des yeux plein d’espoir vers elle alors que je demande sur un ton mielleux:

« But maybe we can talk about it later? (rire nerveux) »

   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptySam 12 Aoû - 22:05


   
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 Je regarde les voitures faire lever la poussière sur la rue. Le soleil plombe sur le trottoir et fait étinceler le cadre de mon vélo, lâchement abandonné devant le banc où je suis assise. Je peux voir les roue complètement crevées se dégonfler à vue d’oeil. Une histoire stupide, vraiment… Un chauffeur trop con pour vérifier son angle mort et BAM. Par réflexe, j’ai évité la collision, bien sûre. Ce que ma petite voix intérieure ne m’a pas dit c’est que mon bolide roulerait directement sur une belle pièce de verre bien coupante en opérant la manoeuvre. Je regarde ma montre. Même après avoir frôlé la mort, je suis en avance sur mon quart de travail. Je me renverse la tête vers l’arrière, les bras mollement déposés sur le banc, les jambes laissées pendouillantes. Plus de vélo. Coincée à m’emmerder sur ce banc. Condamnée à faire du service à la clientèle pour les prochains 8 heures.

Une faible alarme émane de mon sac. Ah oui, c’est vrai… J’ai oublié de nourrir Poopy avant de partir. Je cherche hâtivement le petit objet rose qui continue de sonner de manière frénétique. Je parviens finalement à l’extirper et constate à l’écran le petit tas de pixels former les mots Hungry. Je lui file son repas (une pomme? Je ne sais trop. Le graphisme permis par cette relique est tout sauf précis) et laisse tomber le petit engin dans mon sac. Je regarde vaguement autour de moi. Le diner est tout juste de l’autre côté de la rue. Aussi bien rentrer me changer. Ramassant mon vélo clinquant, je traverse vers Louise’s. Je rêve déjà de la fin de la journée lorsque j’ouvre la porte du diner. À peine ai-je mis pied à l’intérieur que j’entends un bruit sec pour ensuite être assaillie par une Pearl exaltée.

« BLUE, HOW EGGS? » s’écrit-elle, faisant tourner les quelques têtes du diner.

Je titube une fraction de seconde et lui répond presqu'aussitôt:

« Very chick.....P....? »

Je lui lance un regard de côté, plutôt ambivalente à savoir si j’ai réellement envie qu’elle attrape le pun pourri que je viens de lui lancer, et marche vers la salle des employées, alors que, tout en continuant de babiller, elle me laisse un peu d’espace pour passer.

« But, maybe we can talk about it later? »

Je me retourne et lui lève mes pouces.

« Cool »

Et je disparais dans la porte pour en ressortir quelques minutes plus tard en uniforme. Pearl s'attarde un peu plus loin, alors que je me sers une tasse de café et me retourne vers la salle à dîner. Je remarque aussitôt un de nos clients habituels installé au comptoir. Je prends une grande gorgée de café avant de m’appuyer en face de lui, parée d'un grand sourire et de ma voix de service à la clientèle du dimanche.

« Welcome back to Louise’s Diner, where you can get as much mediocre food at a mediocre price as you like. How may I help you feel less terrible today, sir? »
   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
   
Mustang


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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMar 15 Aoû - 15:48


 
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Je chéris toujours le moment où je passe les porte du Louise’s, peu importe l’état dans lequel je les franchis. Ce diner souvent à moitié vide (ou à moitié plein si vous êtes un optimiste) est mon hâvre de paix où je peux aller me perdre dans la section horoscope du journal, les bruits de machine à café et le sens de ma migraine. C’est souvent suite à une soirée bien arrosée avec les cobras que j’y courre, mais pas question de les emmener. J’ai l’impression que l’endroit perdrait son charme de secret bien gardé s’il devenait trop populaire, malheureusement pour Louise si tel est réellement le nom de la propriétaire. Parfois je me permets même d’y faire un tour sans être lendemain de veille, car il faut bien entretenir son image de régulier, non ? Mais ce matin, je ne suis pas là pour parfaire mon image, mais bien pour soigner une gueule de bois assez classique, un bon 5 sur 10 dans l’échelle de l’inconfort, une gueule de bois de soirée karaoké, le genre qui laisse avec une voix éraillée et les poumons en feu. Je rêve d’un café chaud qui me coule dans la gorge, je boirai même la carafe si je peux. Passant devant des visages semi-familiers venant aussi déjeuner à cette heure tardive un dimanche, je remarque que tout le monde est pas mal seul… Pas de petite famille évidemment, je n’avais jamais vu un enfant à Varakes maintenant que j’y pense… J’arrête aussitôt ce train de pensée. Il doit bien y avoir des enfants, je ne les voyais pas parce que je suis un mécanicien membre d’un gang et la zone industrielle n’est pas reconnue pour être très family friendly… Enfin.

Je vais m’asseoir au comptoir, c’est moins confortable qu’une banquette, mais ça permet beaucoup plus de conversations. Les serveuses ici sont sympathiques, la plupart du temps, à leur manière. Je me demandais à chaque fois s’il fallait envoyer sa photo avant d’appliquer ici parce elles semblaient toutes êtres jolies… Quoique la concentration de belles personnes est en général très élevée à Varakes, il me semble. Peut-être que nous avons des bon gênes, allez savoir. J’effleure un journal abandonné pour la forme, sachant qu’on viendrait probablement me voir avant que je puisse le lire. Ce qui arrive justement, lorsqu’une des serveuses vient me saluer d’une voix dont les éclats de fausseté me font sourire, médiocre c’est mon deuxième nom, je n’ai aucun problème avec le médiocre même si je trouve la nourriture ici bien plus délicieuse que les désastres que je concocte chez moi. Je lui répond alors, à la blague: « You could pour coffee into my mouth until i drown, I’d like that » Cela pourrait certainement avoir comme effet de calmer mon mal de tête, mais aurait d’autres effets fâcheux, j’espère que la serveuse ne me prendra à la lettre. Il me semble que je connais son nom… C’est un nom de couleur. Je plisse les yeux, trop gêné pour chercher une étiquette avec son nom sur ses vêtements. Puis soudainement, ça me revient, je souris à nouveau comme si la petite ampoule venait de s’allumer sur ma tête avant de la pointer: « You’re Blue, right ? » Je ne me rappelle pas toujours du nom de toutes les serveuses, mais celle-là est particulière, quelque chose dans sa façon de parler me fait toujours bien rire. Je ne veux cependant pas lui faire perdre trop de temps avec ma commande, je suis donc avec ma commande: « I’ll have the usual » Je viens là probablement assez souvent pour qu’elles aient affiché un post-it où on pouvait y lire « le barbu qui a toujours mal à la tête = 2 oeufs, bacon, gauffre, juste deux toasts (pas quatre, on limite un peu les glucides), beaucoup beaucoup de café (noir) », puisque je prenais absolument toujours la même chose. Pas que je n’aime pas le changement, mais j’aime le fait qu’on se rappelle de ce que je mange, ça me faisait sentir un peu comme un VIP.
 
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
 
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyVen 18 Aoû - 12:31



Il s’écoule un moment avant que la réponse de Blue ne fasse son chemin à travers le flot incessant de pensées qui inonde mon esprit. Cependant, je n’échoue jamais à repérer les cassures dans le rythme régulier auquel elles s’y déverse, et un grand sourire vient fendre mon visage alors que je reprend mon travail de balayage. Une énergie familière passe près de moi et je lève la tête du tas de poussière et de petites roches qui se forme tranquillement à mes pieds. Nouveau tintement de cloche à l’entrée, Je reconnais aussitôt la démarche d’un de nos réguliers. Je reviens rapidement derrière le comptoir pour me débarrasser de mon butin et navigue habilement dans l’espace restreint en faisant toujours bien attention de ne jamais ne serait-ce qu’effleurer ma collègue.

Je ne saurais comment l’expliquer autrement qu’en disant que Blue et moi travaillons très bien en équipe. Autant la première fois qu’elle a passé la porte du Diner avec son uniforme sous le bras et son air blasé je n’avais absolument aucune idée de qui était cet être humain, autant le temps a fait de nous un duo de complémentaires qui fonctionne sans trop d’accrocs. Heureusement, je n’aurais définitivement pas supporté passer la majeure partie de mon temps à marcher sur des œufs. Ça m’est déjà arrivé (littéralement) et je peux vous garantir que ce n’est pas une expérience agréable. Un espèce de mélange de gluant et de coquille qui vous écorche entre les orteils, un peu le même sentiment que lorsqu’on marche dans le gazon mouillé et qu’on écrase un escargot par mégarde...Ahem. Je m’égare. Tout ça pour dire qu’en l’absence de toute forme visible d’autorité, nous étions les reines du Louise’s Diner et que nous avions tout le mérite de travailler ensemble de manière efficace, même si l’utilisation de mon pouvoir s’avérait parfois nécessaire dans certaines situations pour ne pas complètement perdre la face devant ma très chère Blue.

J’attrape la cafetière dans un mouvement furtif et sert immédiatement une tasse à notre nouveau vieux client. Je la dépose sur le comptoir devant lui.

« Blue would probably do it, dis-je en référence à la blague de Mustang avec un clin d’oeil taquin à ma collègue avant de reporter mon attention sur l’homme avec des traits soudainement plus sérieux, but I’m not sure I want the Police to investigate this joint. »

Je marque une pause et je prend une gorgée de ma propre tasse. Je viens de me rendre mal à l’aise moi-même, toute seule comme une grande. Avant même de pouvoir profiter du tintement de la porcelaine de ma tasse sur le comptoir, j’enchaîne :

« Ahem...Unless of course they want to investigate my secret egg recipe! (Je chuchote sur le ton de la confidence à mes deux partenaires de crime) I put smoked paprika on top when I feel wild. »

Je me redresse rapidement, claquement de queue de cheval blonde en prime et je m’active à couper des fruits pour décorer les assiettes, y mettre un peu de couleur. Parce que même si tremper ses toasts dans le jaune d’œuf est suffisant pour me rendre heureuse, je ne peux nier le fait que le pain, le bacon et le café, ça fait beaucoup de brun.

« Speaking of egg recipes, que je dis la tête penchée sur ma planche à découper. I was thinking this morning about how everybody seem to have a different ritual when it comes to breakfast and, I don’t know, (je mange distraitement un morceau de la pomme que je viens de couper) I thought it’d be interesting to know yours! (Je relève la tête.) To know each other better! »
   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyDim 20 Aoû - 23:38


   
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 J’esquisse un sourire en coin en réponse à la plaisanterie. L’image est presque nette dans mon esprit: un peu de sucre, un peu de lait et hop! Ouvre grand la bouche, champion, que la caféine coule à flot! Je ne recommanderais pas la manoeuvre toutefois. Le pauvre malheureux périrait sans doute de terribles brûlures bien avant de se noyer. Tout ça sans parler du nettoyage par après. Non, définitivement, ça n’en vaut pas la peine.

You’re Blue, right?

Je reviens instantanément sur terre, laissant derrière mes scénarios de brûlures et de noyade à la caféine.

Bingo, dis-je sans grand éclat.

Qu’il se souvienne de mon nom aurait pu être une surprise agréable. Mais ça ne l’est pas vraiment, au fond. Blue, ça n’est pas très difficile à retenir. Et puis, il n’y a pas beaucoup d’employée ici. À vrai dire, c’en est presque louche. Dire que Varakes est un endroit plein de mystères relève de l’euphémisme le plus évident. Et l’identité de la personne apposant sa signature sur les chèques de paie du Louise’s est décidément l’un d’eux. Alors qu’il passe rapidement sa commande (the usual, heureusement qu’il est un client généralement décent, j’ai horreur des usual), Pearl se ramène discrètement derrière le comptoir pour se joindre à notre échange.

Blue would probably do it, but I’m not sure I want the police to investigate this joint, dit-elle, ayant de toute évidence, entendu la plaisanterie un peu plus tôt.

Je souris. Je ne suis pas la seule à croire que le Louise’s Diner cache peut-être plus qu’il n’y paraît. Peut-être un cover pour…? Je m’efforce de faire dissiper cette idée et rapporte mon attention vers P., alors qu’elle babille au sujet de sa recette d’oeufs. Même si Pearl et moi avons des personnalités latéralement opposées, il semble parfois que nos cerveaux partagent un même fil de pensées. Il faut aussi admettre qu’elle a le flaire pour saisir les personnes qui l’entourent. Elle se relève énergiquement poursuivant avec son histoire d’oeufs. Comment elle se débrouille pour accumuler autant d’énergie me fascine de manière permanente. Et puis, c’était une drôle de question. Une question qu’on me pose peu, à bien y penser. Je me demande ce qu’on peut conclure d’une personne à partir de son rituel de déjeuner. Sans doute plus qu’en se parlant de météo. Je m’accoude au comptoir, faisant mine de réfléchir à ma réponse.

« I like my eggs raw. In a mug. With a pinch of pepper », dis-je finalement après une gorgée de café.

À vrai dire, j’aime mes oeufs bien brouillés sur une tranche de pain rôtie tartinée de beurre. Mais ça, c’est la réponse ennuyante. J’ai une rep à tenir quand même. Je me retourne ensuite vers notre client, qui ma foi, avait droit à un service double en ce dimanche matin, tout en ouvrant mon petit calepin de commandes tapissé de dessins.

« So, how do you like your eggs… j’hésite un instant en réalisant que je ne connais pas son nom, beard guy? …You know, so that I can finish your order. »

   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyLun 21 Aoû - 11:48


 
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J’avais tapé dans le mille, le nom de la serveuse est en effet Blue. Sauf que le bingo que je reçois ne m’indique pas que j’aie gagné quoi que ce soit. Je ne le prend pas trop mal, ça fait partie de son charme après tout. C’est alors que sa collègue fait irruption dans notre conversation, décidément c’est un avant-midi tranquille pour Louise. Pearl, je me rappelle de son nom tout de suite, je l’ai croisée plus souvent que sa collègue. Je hausse les sourcils en signe de bonjour alors qu’elle me rassure sur la possibilité de commettre un suicide par café. C’est bon à savoir. Je prends tout de suite une gorgée du liquide brun pendant qu’il est à la limite de brûler toutes mes papilles gustatives. Je ferme les yeux un instant pour apprécier son amertume réconfortante avant que Pearl, parlant de la police, n’attire de nouveau mon attention. Elle n’a pas tort, quelque chose me dit qu’il ne faudrait pas que la police vienne fouiller ici… Ou le service d’inspection d’hygiène. Moi, je trouve que le restaurant est parfait comme il est, mais je ne travaille pas dans la salubrité. Il semble que Pearl n’est pas prête à entamer une réflexion profonde sur ce qui se passait de louche chez Louise et se lance sur sa recette secrète d’oeuf. À moins que sa recette ne comporte du crystal meth, je doute fortement qu’elle intéresse les policiers à un niveau professionnel. Je fais mine d’être offusqué en entendant le secret des oeufs de Pearl. « This place is out of control. I’m calling the cops. » Évidemment, je blague. Je n’irais pas appeler la police. Pas que je ne les aime pas en tant que personnes. Ironiquement, plusieurs de mes meilleurs amis sont des policiers. Ça ne veut quand même pas dire que je veux attirer leur attention lorsqu’ils travaillent.

Je reprends une autre gorgée. Finalement, je me dis que le déjeuner n’est qu’une excuse pour les tasses infinies de café filtre. Je ne sais pas pourquoi c’est ce café que j’aime tant. Je pourrais en boire dix gallons. Peut-être que c’est le café que la police devrait venir examiner. Le silence relatif revient entre moi et les serveuses, ce n’est pas très grave, je me laisse absorber par la caféine, le temps que mon cerveau cesse de fonctionner au ralenti. La voix de Pearl résonne alors de nouveau entre les coups de couteau. Je relève la tête, la prenant en flagrant délit en train de manger une pomme de je ne sais qui. Mais je ne travaille pas pour la salubrité. Les rituels de déjeuner… Je n’y ai jamais pensé avant. J’imagine qu’elle a raison, que chacun a ses petites habitudes qui ressortent particulièrement lorsqu’on est à moitié endormi. Je commence à peine à essayer d’y penser que Blue répond. Je ne peux empêcher le dégoût de s’afficher sur mon visage, mais je me reprends assez vite, me permettant quand même de commenter: « Well… That’s pretty darn metal. » Peut-être qu’elle s’entraîne pour devenir championne de boxe. Je suis beaucoup plus délicat que ça pour déjeuner. C’est alors que Blue me renvoie la question, j’espère que ce n’est pas pour se venger du dégoût évident que m’inspirait son déjeuner. Finalement, ce n’est que pour prendre ma commande. J’en profite aussi pour glisser mon nom: « Mustang. Beard Guy is my father. » C’est aussi une blague. Ça me frappe alors. Je n’ai aucune idée du nom de mon père. Wow. J’ai beau me creuser la tête, rien ne me vient. J’ai l’air d’avoir pris une bon 30 secondes pour me rappeler de comment je mange mes oeufs. Je souris. C’est le matin, je suis un peu lent, personne ne s’en doutera. « Cooked, over easy. Thanks. » Je suis ennuyeux, pas de paprika ou de… Risque de contracter la salmonellose. Je me demande à nouveau ce que ça veut dire. Pourtant je ne suis pas ennuyeux, même si mes oeufs le sont. Parlant un peu plus fort pour que Pearl m’entende, je réfléchit à haute voix: « Is that really relevant to my personality though? It’s not like there are that many ways to do eggs in the first place... » En fait je n’ai pas envie de me faire traiter de vieux pépé ennuyant qui aime ses oeufs sur le plat et son café noir.

 
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMer 23 Aoû - 18:24


Devant la répartie de Blue, j’éclate de rire.
Un rire qui se veut léger mais qui, dans le contexte, est en réalité un peu lourd.

Je sais bien que mes interlocuteurs font de très gros efforts pour ne pas se moquer de moi et de mes manies, de mes questions qui ne font ni queue ni tête. On a cependant tous et toutes notre façon à nous de gérer notre ignorance de notre passé avant Varakes. Ainsi, j’apprécie le fait que Mustang et Blue se soient prêté au jeu et ne m’aient pas déjà coupé dans mon élan. Hypocrite, certes, surtout venant de mon amie qui je le sais pourrait certainement vivre sans m’entendre sans arrêt en bruit de fond, mais qui dénote aussi d’une certaine volonté de protéger mes sentiments. Car pour tout dire, si je ne me cachais pas derrière cette façade mensongère et si je n’avais pas tout mon entourage pour y contribuer, mon existence à Varakes serait définitivement plus précaire qu’elle ne l’est déjà.

And yet, l’absurdité se poursuit. On travaille dans un petit restaurant bas de gamme tout en ignorant ne serait-ce que le nom de nos parents, en ignorant si on avait des frères ou des sœurs, un chien, une vie. On se promène dans la ville depuis notre réveil à l’hôpital toujours avec l’impression d’y avoir laissé une partie de soi, avec l’impression de n’être que l’ombre de nous-même…

Je chasse rapidement ces pensées de mon esprit. Hors de question que je retombe dans le gouffre dans lequel je me suis réveillée. Mes premiers mois à Varakes avaient leur dose quotidienne de fatalisme et, maintenant que je suis plus en paix avec moi-même et la perte de mes souvenirs, je refuse catégoriquement d’y retourner.

Ainsi, en repensant à Blue et à ses œufs crus, je grimace de dégoût mais garde toujours un sourire niais alors que je réponds dans un rire :

« Ewww that looks like a weird magazine hack to get prettier skin! »

Étape 1, dans un tasse, mélanger trois œufs crus avec une pincée de poivre à l’aide de baguettes en bois de cerisier japonais;
Étape 2, badigeonner allégrement et uniformément le visage;
Étape 3, rester immobile pendant 3h ou jusqu’à ce que la mixture ait une drôle d’odeur;
Étape 4, tourner cinq fois sur soi-même en récitant l’alphabet à l’envers;
Étape 5, rincer le visage avec un linge en laine pure d’alpaca.
Résultat Ga-ran-tis.

Je me perds un instant dans l’élaboration de ma recette miracle de soins pour le visage, mais je ne suis pas encore rendue au stade critique où je perds complètement contact avec la réalité. J’attrape d’ailleurs la réponse de Mustang à la question de Blue dans les mailles de mon écoute sélective: « Cooked. Over easy. Thanks. » Petit sourire en coin de ma part : en effet, c’est une manière très typique de manger ses œufs, mais ça m’intéresse tout de même, et je m’explique suite à l’interrogation de notre client régulier.

« The relevant portion of your answer is not the what, but the how, I guess. I mean, in which order do you eat the stuff on your plate? Do you mix things up or do you eat one thing at the time? »

J’ai prononcé ces dernières phrases avec une énergie nouvelle et un intérêt naïf. Parce que ça m’intéresse pour vrai. Les gens et leurs états d’âme m’intéressent, même si ceux-ci relèvent des détails les plus anodins de leur existence. Tout en répondant, j’ai disposé les fruits dans deux assiettes et m’affaire à placer quelques tranches de pain à griller. Sans lever les yeux de ma tâche, je demande à Blue en exagérant mon accent francophone :

« Blue, love, did you eat this morning? (Puis, en reprenant mon ton normal) Since there’s nobody to boss us around today – just like every day, I guess we can afford it? It’s on me. »

   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyDim 27 Aoû - 16:10


   
(crédits gif >> ici )

   
   

 Alors que mes deux interlocuteurs expriment leur dégoût envers mon (faux) rituel de déjeuner, je m’applique à dessiner une forme… abstraite, qui se veut un cercle,  agrémenté de deux petits points noirs en guise de yeux et de généreux gribouillis aux niveaux de la tête et de la bouche. Mustang… J’ajoute le nom au-dessus du personnage qui se forme sur la feuille lignée vaguement jaunâtre. Alors qu’il passe sa commande d’oeufs, je hoche vaguement la tête en continuant de gribouiller dans mon carnet de notes et lui fait signe que j’ai bien retenu ce qu’il voulait. Je quitte pour la cuisine alors que la conversation se poursuit, le nez toujours fourré dans mon carnet.

Plus qu’un petit détail, et le portrait sera complet. Je m’arrête devant le cuisinier qui ne s’occupe guère de moi. Je plisse les yeux en observant mon chef-d’oeuvre, mordillant le bouchon de mon crayon. Les épaules courbées, les cheveux et la barbe en bataille… que manque-t-il? AH! Lentement, j’ajoute deux petites lignes sous les deux points noirs au centre du cercle. Les cernes, évidemment! Satisfaite, je pointe le dessin sur mon cahier au cuisinier, qui me lance un regard paresseux.

« An order from that guy, lui dis-je, le doigt toujours fiché sur le doodle. He wants the usual.»

«The usual…?» soupire-t-il.

« Yup. Eggs cooked. Over easy. »

Je tourne les talons et repars pour la salle à manger. En marchant derrière le comptoir, je remarque une paire de yeux au fond d’une banquette se fixer sur moi. La cliente, à qui les yeux appartiennent, secoue sa tasse à café, de toute évidence vide, en me la pointant de son autre main. Je lui offre mon plus grand sourire en arrivant près de mes deux comparses et lui lève ma propre tasse de café, pleine, en guise de réponse et ramène mon attention vers Pearl et Mustang, évitant du regard son air courroucé. Pearl s’affaire à monter deux jolies assiettes et tous deux discutent toujours d’oeufs. Je dépose mon cahier sur le comptoir en m’y accoudant et sors Poopy de mon tablier.

« hum… yeah, no. I was out of clean mugs, lui dis-je distraitement. No bacon, though. You know how I feel about eating greasy stripes of dead pig. »

Le petit gadget n’émet aucun son annonçant sa mort imminente. Je sélectionne tout de même l’option PET. Un petit tas de pixels en forme de coeur se forme au-dessus de sa tête de… Poopy et un blip fatiguée sors du petit haut-parleur.

Je re-dépose le tamagotchi dans mon tablier et prends une longue gorgée de café. Exceptée la dame sous-caféinée au fond de sa banquette, la salle à manger est d’une tranquillité déconcertante, même pour les standards du Louise’s… Et pourtant, je suis alors foudroyée d’un sentiment familier. Mes doigts, soudainement, s’engourdissent, ma vision se rétrécit, mon souffle et mes battements cardiaques accélèrent, mon estomac se resserre. Je redépose vivement ma tasse sur le comptoir. Je connais bien cette sensation. C’est celle de l’adrénaline qui s’empare de mon corps, mais cette dose n’a rien à avoir avec une simple assiette brisée ou un pneu crevé. Je serre le poing et lève la tête vers P. :

« Get ready for a shitshow. »
   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMer 30 Aoû - 14:11


 
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À voir les mouvements du crayon de Blue, je me doute qu’elle n’est pas vraiment en train de prendre en note ma commande. Je ne suis pas vraiment surpris, le service a toujours été… Quelque peu décontracté chez Louise. C’est aussi ce qui fait son charme, rien de plus déprimant que de voir des serveuses essoufflées qui parcourent le restaurant à la course, sous une nuée de cris de clients mal léchés. Après que Blue se soit dirigée de son pas nonchalant vers la petite cuisine du diner, je me replonge dans les questions existentielles de Pearl qui, clairement, est debout depuis bien plus longtemps que moi pour faire preuve d’une telle énergie. Vraiment, cette fille a eu trop de temps pour réfléchir aux déjeuners. Jamais je ne me suis posé une telle question. Je n’ai même jamais porté attention à si je mangeais les éléments d’un repas dans un tel ordre… Ce qui me surprend le plus, c’est que Pearl veuille à tout prix connaître cette information à propos de gens qu’elle connait très sommairement. J’aime les gens, mais je ne partage pas cet intérêt intense pour leur vie intérieure que Pearl semble démontrer. Peut-être que l’ordre de mon rituel de déjeuner peut finir par être intéressant… Peut-être, mais je ne suis pas sûr comment. Pearl est juste fascinante à voir aller, loin de moi l’envie de briser sa bulle. Je hoche la tête en souriant, signe que je comprends mieux où elle voulait en venir avec sa question. Malheureusement, je n’ai pas grand chose à répondre d’intéressant, je ne fais que manger ce qui me semble bon dans le moment, sans trop y penser… C’est peut-être ce qui dit quelque chose sur moi dans les faits. Pearl se met alors à proposer des déjeuners gratuits sur le bras de Louise à sa collègue. Vraiment, personne ne surveille ces filles. Clairement Louise, peu importe qui elle est, ne prend pas vraiment à coeur les profits de cet endroit, voilà qui est toujours aussi mystérieux.

Répondant à la négative, Blue revient, déposant son cahier à la portée de mes yeux. Je ne peux retenir ma curiosité. Je tombe alors sur un un portrait très peu flatteur de ma personne. On aurait dit un vieillard avec de la laine d’acier pour guise de cheveux et de barbes, un vieillard fatigué. L’horreur se peint malgré moi sur mon visage, ai-je vraiment l’air de ça ? Mon visage, mon pauvre visage. C’est la voix de l’artisane de mon malheur qui me tire de mon angoisse, bien que pour un instant, en ajoutant un avertissement des plus vagues. Quoi encore? Quoi de pire que la réalisation qu’on est vieux et laid ?

Quelques secondes suivant la déclaration prophétique de Blue, la petite cloche de la porte d’entrée se fait entendre. Je me retourne aussitôt. 3 personnes entrent lentement dans le diner. Le genre de marche lente qu’on exécute pour être sûr de rester en synchronisation avec les autres du groupe pour un effet maximum. Deux hommes, une femme. Je n’ai aucune idée de qui ils peuvent être. Je lance un regard à Blue et Pearl du coin de l’oeil, question de voir si elles ont une idée de qui ils sont et de comment ils mangent leurs oeufs. Ils ne vont pas s’asseoir à une table, mais se dirigent directement vers nous. Je fouille ma mémoire pour trouver à qui je dois des comptes. Il ne me semble pas que j’aie présentement de bonnes raisons de me faire casser les jambes. Ils ne sont pas là pour moi, j’espère. Je regarde ma tasse de café lorsque la femme me jette un coup d’oeil acéré. Oh le joli café. Hmm qu’il sent bon. Je prends la plus innocente des gorgées. Les trois s’arrêtent près du comptoir, et beaucoup trop près de moi pour mon confort. Je peux sentir les bras croisés d’un d’eux derrière mon coude. « Where is your boss, girls ? We wanna talk to him. », ordonne une voix masculine que j’estime appartenir à… Ça devient trop confondant, il faudrait que je leur donne des noms de code. Ah, bingo. Tarzan pour celui qui vient de parler. Jane pour la fille. Cheetah pour celui dont les avant-bras poilus me chatouillent. Donc oui, Tarzan veut savoir qui est le patron ici… Ce genre de tactique m’est familier. J’hausse un sourcil. C’est alors que Cheetah prend la parole à son tour. « We’re concerned about the safety of this establishment you see... » Je le savais. Je peux m’empêcher de me retourner, les scrutant, ce qui les fait un peu sursauter. Je ne les connais pas. Bizarre. Ce ne sont pas des cobras. Ils n’ont pas des têtes de lions. Plein de confusion, je m’exclame: « Who are you guys? » La question semble les prendre de court… Ils se regardent les uns les autres avant que Tarzan ne me réponde avec un enthousiasme furieux:  « We’re the Wolf Pack » The Wolf Pack. Je suis pris d’une quinte de toux qui se transforme en fou rire. The Wolf Pack. C’est tellement ringuard! « The Wolf Pack! », je répète, me tenant les côtes, toujours hilare.  Qui sont ces énergumènes ? Jamais entendu parler de Wolf Pack. Je regarde Pearl et Blue, me disant qu’elles partageraient peut être mon hilarité, m’essuyant quelques larmes au coin de l’oeil.


 
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMer 6 Sep - 22:55


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Les soupirs de la dame qui ne sait pas verbaliser des choses aussi simples que : « Est-ce que je peux avoir d’autre café s’il-vous-plaît? » commencent sérieusement à me taper sur les nerfs. Étant beaucoup plus zélée que ma collègue, qui lui répond avec un salut admirable de la tasse, j’empoigne la cafetière et me dirige d’un pas assuré vers la table avant de me planter comme un piquet devant elle. J’entame alors un monologue, alternant entre une voix nasillarde ainsi que mon propre ton, en prenant bien soin de séparer les mots et d’insister sur ceux-ci afin que la dame comprenne bien l’ampleur de l’abus de son statut de cliente :

« Excuse me, miss? Can I get more coffee please? But of course, madam! »

Je verse le liquide dans le fond de sa tasse et l’encourage à poursuivre du regard et d’un mouvement de main. Un vague « thank you » grommelé entre ses dents et un regard aussi noir que le café que je viens de lui servir me confirme qu’elle doit avoir eu sa leçon. Je viens peut-être de perdre une cliente, mais dans la vie je valorise la politesse, même pour les gens qui travaillent au service à la clientèle et SURTOUT en restauration.

« Ah, that’s better. » Que je dis en lui faisant un finger gun de ma main libre.

En revenant vers le comptoir, j’attrape au vol l’avertissement de Blue. Puis, je le vois dans son non-verbal. Je ne sais pas trop comment expliquer cela, mais chaque fois que quelque chose est sur le point de se passer - un incident dans le restaurant ou lorsque je traîne avec elle en ville, le corps de Blue se raidit. Il y a quelque chose dans son regard aussi, ses yeux me disent que quelque chose est sur le point d’arriver. Et ça varie en intensité. Il s’agit probablement du même genre de « truc » qui m’habite, mais qui se manifeste autrement. Toujours est-il qu’au fil du temps, j’ai appris à ne jamais remettre en question ses avertissements, mais aussi à toujours me préparer au pire lorsque lesdits avertissements arrivent.

J’accélère le pas et passe rapidement derrière le comptoir, attrapant le petit couteau que j’utilisais un peu plus tôt pour couper les fruits dans ma main libre. J’ai tout juste le temps de remettre la cafetière à sa place qu’un groupe de personnes entre dans le Diner. On se croirait presque dans un remake encore plus pourri que l’adaptation cinématographique de The Outsiders. Rien que de penser à cet échec retentissant du cinéma, je retiens un rire. Probablement pas le bon moment pour se mettre à rigoler. Voilà que les individus veulent savoir où se trouve notre patron(ne). Bonne question, que j’ai envie de répondre, on aimerait bien le savoir nous aussi! Mais je ne dis rien. J’ai beau avoir oublié tous mes souvenirs, mon gros bon sens me dit qu’il vaut mieux ne pas provoquer les gens qui entrent dans des endroits publics avec des regards méchants.

Sauf que là, lorsqu’ils nous sortent leur nom, je ne peux plus me retenir :

« The who now? »

La femme s’énerve. Elle fait un pas vers l’avant et répète une troisième fois le nom du groupe sur un ton offensé:

« The Wolf Pack! Jesus fuck, are you guys deaf or something?
- Nah, que je réponds en haussant les épaules. I kinda wanted you to realize how dumb and cliché that sounds, but it didn’t work. »

Je joue rarement les héroïnes. Dans pareille situation, je crois fermement que j’aurais avantage à me la fermer et à faire ce qu’on me demande, et pourtant me voilà qui nargue. Allez, P. Ce n’est pas le temps de craquer maintenant. J’ai assez confiance en leur désorganisation pour ne pas craindre pour ma vie, mais ne faisons rien de stupide.

« Soooooo....Are you guys going to order or what? »

Ok, rien de trop stupide.
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyLun 11 Sep - 22:16


   
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Lorsque les trois nouveaux arrivants font leur entrée dans le restaurant, je me doute immédiatement qu’ils ne sont pas là pour les oeufs au paprika de P. Entre leur pas très décidé, leurs têtes de héros de films à moindre budget dérivés de Die Hard et leurs poings crispés, je ne sais trop ce qui me vend la mèche. Leur trajectoire directe vers le comptoir confirme cependant mon pressentiment. Si leurs vieux manteaux de cuire élimés ne m’impressionnent pas, je reste plus vigilante que mes comparses à leur égard. Pearl, avec ses capacités physiques particulières, est sans doute en mesure de se défendre contre quelques thugs. De mon côté, excepté se crisper en prévision du danger, mon corps ne me sera pas d’une grande utilité face aux trois vilains, aussi amateurs soient-ils. Tout de même… Je ne peux retenir un faible sourire en coin en écoutant l’échange. Je me demande s’ils ont une marque de gang. Je parierais pour un vieux tatouage d’une patte de loup en silhouettes à la ligne incertaine, bien cuit au soleil. Alors que Mustang et Pearl s’éclatent comme des p’tits fous, j’observe un peu plus longuement le gang. Être aussi peu pris au sérieux semble décontenancer le trio. Sauf peut-être la femme. Je la sens plus instable que ses deux compagnons. Je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’ils, et surtout elle, sont prêts et prête à faire si nous n’obtempérons pas. Sont-ils armés? À vue d’oeil, impossible à dire. Toutefois, mon estomac toujours serré m’indique que la situation est loin d’être résolue.

« Soooooo....Are you guys going to order or what? »

Je retiens un rire. Eh bien, elle y va pas à moitié la collègue. La femme, qui se tenait légèrement en retrait, bouscule ses camarades muets et pose ses mains sur le comptoir, épaule à épaule avec Mustang. Son buste légèrement penchée laisse voir une partie de l’intérieur de son manteau, que j’essaie subtilement de scanner du regard, toujours à la recherche d’une arme.

« How about you go get your boss, darling, before I get mad. »

Je me raidis un peu. Aussi bien intervenir avant que Pearl ne lui envoie une répartie de trop. « That won’t be possible, I’m afraid, lui dis-je calmement. Louise is not here today. »

Les deux hommes se jettent un regard furtif avant de contourner le comptoir chacun d’un côté, de manière à bloquer les deux issus, alors que la femme dépose une main lourde sur l’épaule de Mustang, se grattant le crâne de l’autre.

« mmh. That’s too bad. You never know when you might need protection… »

À ces mots, je suis traversée d’un violent choc nerveux qui me fait tomber à genoux. À peine une fraction de second plus tard, je vois l’homme qui se trouvait le plus près passant au-dessus de ma tête, un petit couteau à la main. Déjà dans son élan, il trébuche sur moi et se retrouve pratiquement sur Pearl. Dans la confusion la plus totale, je m’agrippe à son pantalon dans l’espoir de me lever. Malheureusement, la ceinture du malfrat ne tient pas le coup et il se retrouve en quelques secondes, les pantalons aux chevilles, alors que je tombe à quatre pattes, abasourdie.
   
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMar 12 Sep - 10:34


 
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Vraiment, c’est tout à fait stupide de réagir comme je le fais présentement. Ces individus sont ridicules, oui, mais c’est probablement ce qui les rend dangereux. Ce Wolf Pack, peut importe d’où ils sortent, cherche clairement à établir son territoire, à prouver quelque chose. Il sont donc plus enclins aux coups d’éclat, aux actions téméraires. Ils n’ont rien à perdre, aucune réputation, aucun atout… Je sais tout ça. Mais je suis pourtant incapable de les prendre au sérieux, pas plus que Pearl qui se joint à moi pour se moquer d’eux, au grand dam de notre sécurité. Ça m’étonne plus de la part de la serveuse que de la mienne. Moi, on s’y attend, je ne semble pas accorder tant d’importance à mon intégrité physique, mais Pearl… Peut-être courtisait-elle ce ridicule danger par ennui? Je laisse échapper un petit sifflement impressionné lorsqu’elle demande la commande de nos trois louloups. Wow, cette fille cherche les ennuis comme de l’or dans le Klondike hein? Le fait que cela fasse rigoler sa collègue attise encore plus la frustration des trois intrus. Je me raidis, sentant qu’on s’approche un peu trop de ma personne pour mon confort. Pourquoi moi ? Je regarde la femme du coin de l’oeil alors qu’elle se penche de manière menaçante. Bon, bon, bon, fini la rigolade. Je regarde Blue, à qui s’adresse directement la menace, même si c’est probablement ma tête qu’elle va écrabouiller la première. Les loups avaient fait un mauvais choix d’établissement, jamais un patron qui vaille ici. C’est justement ce que lui explique Blue, ce qui est de mauvaise augure pour moi, soudainement pris en otage, une poigne solide agrippant mon épaule. Je soupire. Faut-il vraiment en arriver là? Je n’ai même pas encore déjeuné. Les intentions du groupe sont alors très claires. Louise doit se conformer à leur “protection”, sinon ça allait mal se passer, je connais la chanson.

Ce court instant de tension prend alors une tournure tout à fait différente alors que, sans prévenir, Blue s’effondre. J’ai du mal à voir la suite des évènements, ma vue obstrué par le comptoir. Tout ce que je sais, c’est qu’un des fiers à bras se retrouve soudainement avec les pantalons aux genoux, ces sous-vêtements blancs à la vue de tous. Le silence s’installe alors que tous les témoins de la scène processent ce qui vient de se produire. Je plante mes dents dans ma lèvre inférieure, mais je n’y peux rien, un rire incontrôlable m’échappe alors, le genre qui m’envoie tout le corps vers l’arrière. Ce qui le renvoie en avant n’est cependant pas mon éclat de rire, mais la grosse main de Jane derrière ma tête, la faisant s’écraser brutalement sur le comptoir. J’entends un craquement et une douleur brûlante se met à émaner de mon nez, alors que je glisse sur le côté de mon banc. Je grogne en me relevant, trop sonné pour comprendre ce qui se passe autour de moi. Aussi à quatre pattes, je mets une main sur mon nez pour constater qu’il saigne. Je sens mon coeur s’accélérer, mais c’est une mauvaise idée. Je n’ai aucune calorie dans le corps pour soutenir une utilisation de mon pouvoir. Je tente donc le bluff. Me faisant pivoter pour tomber assis face au groupe, je leur lance alors: « Wow you guys are dumb. » C’est quelque chose pour me mériter un autre coup à la figure, mais je continue tout de suite. « This place, my friends, is on cobra turf. » J’essuie un peu de sang sortant de ma narine avant de faire mine de regarder la trace rouge sur mes doigts. « Not sure on how you wanted to play this... But I’m pretty sure that you didn’t plan on starting a gang war this morning, uh? Cause you assholes just broke a cobra nose. » Je lance un regard furtif à Pearl, je n’arrive pas à localiser Blue d’où je suis assis sur le sol, mais j’espère qu’elles embarqueront dans mon bluff qui comporte quand même un brin de vérité, ce qui le rend plus crédible.



 
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MessageSujet: Re: How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl   How do you like your eggs? - ft. Blue, Mustang & Pearl EmptyMer 13 Sep - 21:42


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Oufff, pas moyen de rire avec les gangs de rue. Ça sait jamais discerner le sérieux de la blague.
Ce train de pensée m’étonne. Pearl, merde, t’es une serveuse de Diner, pas Wonder Woman. Tu devrais faire comme Blue, te cacher derrière le comptoir, appeler les flics, laisser les gens qui sont entraînés pour se charger de la situation… Waiiit a minute. Il y a quelque chose de pas normal. D’habitude, ce n’est pas moi qui s’occupe de tenir tête aux indésirables. Pourquoi, alors, n’est-ce pas Blue qui fait usage de sa répartie de feu…

Je n’ai pas le temps de terminer cette phrase dans ma tête que le rythme des choses se précipite. Déjà que la confusion s’était entamé lorsque Blue est tombée à genoux, cela ne fait qu’aller de mal en pis. Un des deux gars se précipite en mode primate sur le comptoir, bondissant par-dessus Blue en manquant sa tête de très peu. Il continue sa trajectoire en fonçant vers moi et, bien que j’aie un couteau dans les mains également, j’attrape ma tasse de café et lui envoie tout son contenu à la figure en me préparant à l’impact. Arrêt sur image. Lorsque j’ouvre les yeux, la première chose que je constate, c’est l’homme au visage trempé de liquide tiède et à la chemise tachée. Mon regard poursuit sa course vers le bas, je constate son absence de pantalon et le découvre à ses pieds en compagnie de Blue. Mes yeux remontent rapidement vers ceux du malfrat et je pointe ma toute petite lame vers le troisième type qui n’a encore rien tenté.

Ce faisant, je sens un pincement dans mon bras qui me laisse croire qu’un coup de couteau s’est perdu dans la confusion et que j’ai été l’heureuse élue du hasard. Je prends une grande inspiration et je me concentre, comme lorsque je me tape le petit orteil dans un cadre de porte. On s’entend que le niveau de douleur n’est pas le même, mais si je pouvais au moins retarder le signal jusqu’à mon cerveau, ce serait génial.

« Everybody, out, now! » Que je crie à l’intention quelques personnes toujours présentes dans la salle à manger.

Le rire de Mustang tinte à mon oreille à travers le cliquetis répété de la porte avant et me donne presque espoir de la tournure ridicule que prend la situation, mais celui-ci est brutalement interrompu par l’impact de sa tête sur le comptoir et d’un craquement caverneux.

« Wow you guys are dumb. » Que l’homme leur dit. « Cause you assholes just broke a cobra nose. »

J’attrape le regard à mon intention et j’efface rapidement l’étonnement de découvrir l’appartenance à un gang de mon client régulier pour laisser place à un sérieux qui donne à mon visage des traits qu’on ne voit pratiquement jamais. Je poursuis alors dans la menace en espérant que les trois individus se sentiront assez intimidés pour rebrousser chemin plutôt que d’user de violence:

« Yeah, and when the rest of the gang hear that you hurt one of their members, they’ll get reaaaal mad, so you should just….leave, really. »

Le type qui n’est toujours pas intervenu semble avoir un flash de fous en entendant le nom des cobras et suggère à la femme de quitter. « We don’t stand a chance against the Cobras, we have to go. » qu’il chuchote à sa collègue sur un ton alarmé. Je brandis toujours mon couteau en attendant la résolution de ce dialogue, le sang s’écoulant de ma coupure alors que je prie intérieurement pour que mon uniforme soit épargné. Parce que, it’s common knowledge, nettoyer les taches de sang sur les vêtements, c’est vraiment chiant.
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