Le garçon s'était précipité dans le hall d'entrée. Il connaissait désormais les couloirs étroits de l'hôpital par coeur ! Voilà un mois que Laugh s'était porté volontaire comme bénévole dans l'établissement. Il semblait pourtant que lui-même bénéficiait ces temps-ci de bien plus de soins que les patients dont il s'occupait... Amateur de sensations fortes, toujours plus avide de jeux dans la ville du diable, Laugh s'était retrouvé devant l'hôpital, couvert de sang sécher. Il tremblait de froid en ce matin, croisant les bras emmitouflés dans un grossier pull rouge... Il était entré telle une fusée dans le bâtiment, essoufflé par sa course. Ses mains étaient brûlées, tremblotante, et son visage couvert de blessures. Son expression pourtant, venait faire affront à ce piteux état : Laugh semblait excité comme une puce, en proie à une passion enfantine et étrange. Deux infirmières s'étaient précipités sur lui, l'inspectant et lui priant de les suivre. Les vieilles femmes l'avaient délicatement attrapé par l'épaule afin de le conduire dans une salle de soins, pourtant, Laugh ne dénia pas les accompagner. Alternant grimaces de douleur et sourires narquois, le garçon pointa du doigt une jeune infirmière qui passait par là : « elle ! Elle ! Je la connais ! Je suis bénévole ici, j'préfère que ce soit elle ! ». Loin de lui l'idée de se faire ausculter par de vieilles peaux, le garçon avait opté pour Skye. Aperçue lors de certaines pauses pendant le service, la jeune fille semblait légèrement froide. Dans l'excitation cependant, Laugh ne voulait être soigné que par cette dernière ! Un véritable gamin...
Appuyée contre un mur, tu cherches où te mettre. Tu ne connais personne et à vrai dire, tu ne sais même pas ce que tu fais à cette fête. Tu te doutes qu’on t’a invité parce que tu es la petite nouvelle, celle qui intrigue grâce à son seul statut. Le mystère t’entourant ne t’aide pourtant pas à trouver quelqu’un avec qui discuter. Ils discutent entre eux, trop bien ancrés dans leur clique qu’ils daignent se tourner vers toi. « Tu veux un verre ? » Tu sursautes avant de te tourner vers le propriétaire de la voix. « Euh. Oui, je veux bien merci. » Il te sourit avant de te tendre le verre rouge qu’il tient dans sa main droite. À ta grande surprise, il ne part pas après ce bref échange, mais s’installe plutôt à tes côtés sur le mur. « Ce n’est pas facile d’être nouveau ici n’est-ce pas ? » Tu hausses les épaules, comme pour faire semblant que c’est beaucoup plus difficile que tu ne veux bien l’admettre. « J’étais dans la même situation il n’y a pas si longtemps. » Voilà qui explique tout et tu souris à l’idée d’avoir trouvé quelqu’un qui puisse comprendre ta situation. « Visiblement tu t’en es bien sorti. » Tu n’as pas manqué de remarquer toutes les autres filles qui vous regardent avec intérêt et il te semble même y voir une pointe de jalousie. Tu trouves ça idiot, mais tu ne peux t’empêcher de ressentir un brin de satisfaction. C’est bien le signe que tu vas te faire une place ici aussi non ? « Je suis Oscar, enchanté. » Tu serres la main qu’il te tend avec un nouveau sourire. Autant l’admettre, tu es charmée. Il est différent des autres qui t’ont adressé la parole jusque là, seulement, tu ne devines pas qu’il est aussi différent de l’image que tu te fais de lui à cet instant.
Spoiler:
tu te souviens du prénom de ton petit copain, oscar.
Affairée au lit d’un patient dans l’aile des nouveaux arrivants à Varakes, tu te demandes pour une énième fois la raison pour laquelle vous êtes là. Pourquoi ? Comment ? Tu détestes ne pas connaître la réponse à ces questions, mais depuis que tu t’es souvenue d’une fraction de ton passé, tu n’es pas sûre de vouloir tout savoir non plus. Tu jettes un œil au jeune homme allongé dans le lit. Il ne s’est pas encore réveillé et tu te surprends à lui envier cette ignorance qui l’habite encore. Le pauvre ne sait pas dans quel merdier il est désormais fourré. Une fois tes soins habituels terminés, tu sors de la zone et te diriges vers la salle de repos où tu comptes avaler un café avant de reprendre ta tournée. Une fois assise sur ta chaise, tu avales une gorgée du liquide noir et tu fermes les yeux quelques secondes. C’est alors que tu commences à te sentir oppressée par ce même sentiment que tu as ressenti il y a quelques temps lorsque tu te trouvais avec Balthier… Et que tu t’es souvenue que tu avais un petit copain qui t’a trahi.
Tu te sens submergée par toutes ces têtes inconnues. Seule face à une foule de visages flous, ton cœur se serre et ton ventre se noue. Cette vue te rend nerveuse, mais tu te sens surtout triste de ne pas être à ta place ici. On te propose pourtant un verre et tu l’acceptes avec plaisir, heureuse d’être enfin remarquée par quelqu’un. Quelqu’un qui s’appelle Oscar.
Tu reviens bientôt à toi, perturbée par ce qui vient de se passer, mais moins que la première fois. Est-ce parce que tu prends l’habitude, ou parce que ce souvenir était moins intense que le premier ? Tu réfléchis l’espace de quelques secondes, avant de réaliser que cette personne qui s’adresse à toi n’est autre que cette même personne qui t’a trahie. Oscar était ton petit ami. Mais qui est Oscar ? De nouvelles questions se bousculent dans ton esprit et tu souhaiterais pouvoir éteindre ton cerveau. Mais il est désormais temps pour toi de retourner au travail, même si tu n’en as pas vraiment envie. Les mains dans les poches, tu sors de la pièce en réprimant un bâillement lorsque tu entends une voix s’écrier non loin de toi. « Elle ! Elle ! Je la connais ! Je suis bénévole ici, j’préfère que ce soit elle ! » Tu te retournes, interpellée par ce vacarme, et tu découvres vite qu’un doigt est pointé sur toi. Et que ce doigt appartient à ce gamin qui joue les bénévoles à l’hôpital. Tu grimaces à sa vue, tu n’es pas d’humeur à t’occuper d’un cas pareil. Tandis que tu t’apprêtes à t’éloigner en l’ignorant royalement, les deux infirmières qui l’accompagnaient te lancent un regard et le poussent dans ta direction. Tu les regardes avec dédain, puis tu t’adresses au jeune homme devant toi : « C’est une blague ou quoi ? Tu te crois dans un hôtel cinq étoiles où tu peux choisir qui va être aux petits soins pour toi ? » Tu ne cherches même pas à cacher à quel point tu es exaspérée. Mais tu es désormais seule face à lui et tu vas bien devoir t’occuper de lui. Tu le fais te suivre jusqu’au premier box de libre. Là, tu tires les rideaux et tu le fais s’asseoir sur le lit. « Bon, tu m'expliques ce qui t'es arrivé ? » tu lui lances tout en observant ses mains et son visage. Tu pourrais poser tes mains sur lui et tout simplement savoir, mais tu préfères éviter d’utiliser ton pouvoir.
Skye n'était définitivement pas emballée à l'idée de s'occuper de Laugh... Il fallait dire que de ce côté-là, deux catégories d'infirmières se dessinaient. Presque chacune d'elles connaissait désormais le casse-cou qu'était Laugh, certaines aimaient beaucoup la joie et l'optimisme du garçon, aimant bavarder avec lui pendant les soins. D'autres en revanche, représentaient tout le contraire ! Trop d'hyperactivité dans un si petit corps en devenait épuisante. Lassant... Skye faisait plus ou moins partie de cette catégorie. Pourtant, c'était elle que le jeune Dime Lion avait choisie pour s'occuper de ses blessures profondes. Elle était jeune. Grandes différences avec les vieilles infirmières -bien que très gentilles- de l'hôpital... Si Laugh avait appris instinctivement que le "client" ici était roi, particulièrement lorsque ce dernier était bénévole, il en avait aujourd'hui profité pour se dégoter la "soigneuse" qu'il souhaitait ! Seul le sourire du jeune homme fait face à Skye, et ce malgré la réticence que la jeune femme lui crache à la figure... Il sait pertinemment qu'elle ne peut qu'accepter, et se laisse ainsi conduire -tel qu'il l'avait prévu- dans une chambre.
Le garçon s'assit alors sur un lit, dicté par les ordres de son infirmière... Bien que la douleur qu'il éprouvait en ait fait pleurer un grand nombre, Laugh était encore excité par ce qu'il venait d'observer ! L'adrénaline ne l'avait vraisemblablement pas quitté, laissant alors un large sourire sur son visage. Skye voulut immédiatement comprendre ce qui se tramait... Elle avait de quoi ! Attrapée aussi violemment de bon matin, et ce afin de s'occuper d'un garçon hyperactif ne devait pas être une expérience extrêmement jouissive... Laugh s'exécuta donc, tendant ses bras couverts d'égratignures et ses mains brûlées à l'acide. « Les légendes de Varakes sont bien fondées ! Cette nuit, je voulais faire la rencontre, une fois de plus, de l'une de ces créatures dont certains parlent sans jamais avoir aperçu la moindre trace ! Moi j'en ai vu une ! Énorme. ».
Alors que tu te trouves face au jeune homme, tu réprimes une moue tandis que tu observes d’un coup d’œil rapide ses blessures. Tu n’avais franchement pas envie de t’occuper de lui, mais n’ayant pas le choix, tu comptes quand même faire correctement ton boulot. C’est pourquoi tu t’enquières auprès du principal intéressé de ce qui s’est passé pour qu’il vienne dans cet état à l’hôpital. « Les légendes de Varakes sont bien fondées ! Cette nuit, je voulais faire la rencontre, une fois de plus, de l'une de ces créatures dont certains parlent sans jamais avoir aperçu la moindre trace ! Moi j'en ai vu une ! Énorme. » Non seulement tu ne réprimes cette fois pas ta grimace, mais tu laisses également sortir un soupir. S’il y a bien quelque chose en quoi tu ne crois pas, c’est ces légendes ridicules, et entendre le bénévole en parler te confirme bien qu’il n’est pas une fréquentation que tu souhaites avoir. « Ecoute, je ne sais pas ce qui s’est vraiment passé, mais ce n’est certainement pas une créature venue tout droit de ton imagination qui t’a fait ces blessures, d’accord ? » Ton ton est ferme, tant tu es opposée à l’idée même de créatures déambulant dans la ville une fois la nuit tombée. Te retournant pour te désinfecter les mains avant de t’occuper de ses plaies, tu continues. « Alors, comment tu t’es fait ça ? » Tu espères cette fois entendre la vérité, finir rapidement de t’occuper de lui et retourner à tes activités tout en oubliant ce qui est en train de se passer. Des créatures à Varakes, non mais quelle idée.
Elle ne te croyait pas ! C'était évident après tout... Skye devait être une jeune fille très terre à terre. Les histoires de monstres, particulièrement racontée par un gamin tel que toi, étaient loin d'être très entendable. Tu ne souhaites pas vraiment jouer aux illuminés avec elle. Bien que Skye ne te supportait pas beaucoup, tu n'avais personnellement aucune raison de la détester ! À vrai dire, comme à ton habitude, tu avais plutôt commencé à l'apprécier ! De ce fait, tu ne tenterais pas de l'engluer de toi-même dans des histoires fantastiques et surfaites -qui pourtant se révélaient vraies-. Tu préféras lui laisser le temps de comprendre, et ton choix fut étonnamment intelligent ! Un Laugh, aussi excité par les évènements, était rarement apte à concevoir de telles réflexions. Un jour probablement, elle te croira ! Et si ce n'est pas aujourd'hui, qu'elle découvre d'elle-même la cause de tes blessures !
« L'adrénaline doit faire encore un peu effet, mais j'pense que d'ici quelques minutes de refroidissement avec toi, j'vais pleurer ma mère ». Ton cynisme était déroutant, d'autant que tu t'étais réellement fait attaquer par une créature de Varakes ! Afin de laisser tes mots faire place aux images, tu retires délicatement ton T-shirt. Unique "pensement" entre ta peau cisaillée et l'air frais de l'hôpital, son retrait te procure un léger sursaut... « C'est toi l'infirmière non ? Alors joue aux médecins légistes et trouve par toi-même quelle chose sensée aurait pu me faire ça . ». Les blessures n'étaient vraiment pas belles ! Tes mains brûlées à l'acide donnaient un léger avant-goût du reste du corps. Seulement, les éraflures que tu présentais dans le dos, les griffures sur le ventre, le sang sur ton buste et l'imposante cicatrice de mâchoire sur ton épaule terminait parfaitement ce tableau macabre...
Celui qui va te faire croire que des créatures arpentent les rues de Varakes la nuit n’est pas encore né. Le jeune homme aura beau dire tout ce qu’il veut, tu ne l’écoutes pas et le juges même sur ses propos. Dans quel monde vit-il ? Pourtant, il semblerait que ton réalisme ait raison de lui, puisqu’il s’exprime finalement : « L'adrénaline doit faire encore un peu effet, mais j'pense que d'ici quelques minutes de refroidissement avec toi, j'vais pleurer ma mère. » Tu lèves un sourcil face à ses mots, prise au dépourvu face à cette répartie à laquelle tu ne t’attendais pas. Avant même que tu aies le temps de réagir, Laugh retire son t-shirt pour laisser place à ce qui se trouve dessous. Ses mains et son visage n’étaient que la pointe de l’iceberg. Le vêtement cachait des lacérations à n’en plus finir, du sang encore humide et autres cicatrices peu reluisantes. Bouche bée face à cette vue, tu ne dis mot et laisse le jeune homme parler une fois de plus. « C'est toi l'infirmière non ? Alors joue aux médecins légistes et trouve par toi-même quelle chose sensée aurait pu me faire ça. » Son arrogance te titille et tu décides de ne pas le laisser prendre le dessus sur toi. Reprenant contenance, tu te redresses et commences à observer les blessures. Les lacérations semblent relativement profondes, sans avoir pour autant touché les organes vitaux à l’intérieur. Mais l’hétérogénéité des plaies suggère que tu n’as pas à faire à une simple chute dans des escaliers. Non, il s’agit de quelque chose d’autre, mais tu n’es pas prête à admettre que tu as peut-être tort. « Ça m’a tout l’air d’être une bataille entre gangs. Ça ne m’étonne pas. » Pourtant, cela n’explique pas cette espèce de morsure sur son épaule. A moins qu’il ne s’agisse d’un de ses pièges à dents. Tu n’as aucune envie de savoir ce qui a pu se passer, s’il a été torturé ou quoi que ce soit. Tu attrapes une gaze et lui dis sans ménagement. « Ça va faire mal. » Tu t’attèles alors à désinfecter toutes les plaies, première étape vers la guérison. Mais il est clair que ses blessures ne disparaîtront pas en un jour et laisseront probablement plus d’une trace sur son corps.
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