(siophelia) and if you're still breathing

Les mots semblent creux, les sensations faussées. S’il est possible d’imaginer la perte d’un être cher que l’on a aimé d’un amour qu’elle porte aux cieux, une souffrance qu’elle n’a pas besoin de conjecturer contrairement à tout le reste qui la liait à lui, il lui est plus difficile d’imaginer ce que l’on ressent à la perte d’un mari dont on ne se rappelle pas être tombée amoureuse ou dont on ne se souvient pas en train de prononcer ses vœux. Un deuil insolite, sûrement tout autant tragique car si l’on ne peut pas se remémorer l’ensemble d’une relation cruciale, le décès empêche de s’en souvenir ensemble. Plus tragique encore car la menace de se souvenir ce que l’on a perdu peut nous tomber dessus à tout moment et à chaque nouveau souvenir, il faut faire le deuil de nouveaux mots prononcés, de nouveaux gestes, d’anciennes promesses dont on se souvient trop tard. Dans ce sanctuaire qu’on leur avait promis plein d’espoir, ils trépassent les uns après les autres. Elle les voyait passer sur des brancards, enfermés dans un sac ou couverts d’un drap. Parfois, la peine de cacher leurs visages dans ces linceuls temporaires n’était même pas prise, des visages qui lui resteraient pour toujours inconnus. Plus rarement, leurs noms ou leurs visages lui étaient familiers pour les avoir aperçus quelques fois au sein de la ville ou pour les avoir côtoyés sur les bancs de l’Église. La mort n’épargne personne, pas même les fidèles, la nécrologie d’Adelia ne pouvant que le confirmer. Et alors que les tombes se creusent, les rumeurs sur ces décès pullulent avant même que les corps ne soient recouverts de terre. Peut-être qu’un jour ils viendront à manquer de place dans les cimetières mais tant qu’ils n’en sont pas aux fosses communes c’est sans doute que cela reste sous contrôle. Elle n’avait encore jamais mis les pieds dans celui de Varakes, n’ayant jusqu’ici personne à pleurer et l’amertume de son tout premier souvenir trop forte pour vouloir s’en approcher. Mais elle avait promis à Phee de l’accompagner et c’était suffisant pour qu’elle s’y rende aujourd’hui.

Quelques fleurs dans sa main pâle, sa broche brillant sur sa poitrine, elle attendit quelques minutes seulement avant que la blonde ne la rejoigne, un sourire discret venant se dessiner sur ses lèvres, parvenant tout de même à s’exprimer également à travers ses yeux. « Hey. Cela lui paraissait inutile de lui demander si elle allait bien, ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie davantage, se doutant bien de sa réponse véritable. Faute de savoir quoi dire pour amoindrir sa peine, elle tente – peut-être maladroitement – d’exprimer son soutien en la prenant dans ses bras, ne s’attardant pas, se sentant gauche malgré son geste sincère, sans doute parce qu’elle était incapable de se souvenir de la dernière fois qu’elle avait serré quelqu’un dans ses bras en guise de réconfort. Shall we ? Avec un regard interrogateur, légèrement soucieux dans le fond de ses pupilles, elle attend que Phee lui assure qu’elle est prête à s’y rendre avant d’amorcer tout mouvement en direction du cimetière. We don’t have to do this today if you don’t feel like it. I don’t mind coming back another day if that’s what you want. I really don’t. » Elle insiste, peut-être à tort, mais elle préfère ça à lui forcer la main sans le vouloir. Non, elle ne pouvait pas imaginer ce que ressentait Phee mais de ce qu’elle avait elle-même vécu en revivant son passé, elle savait qu’il ne faisait pas bon de forcer quelqu’un à se confronter à cette peine.

Depuis ton réveil au beau milieu de la nuit, tu faisais les cent pas dans ton studio. Le sommeil ne t'était jamais revenu, te forçant ainsi à affronter tes pensées. Il en allait autrement pendant la journée, où tu parvenais à les éviter et où tu repoussais ton deuil à chaque occasion qui se présentait. Tu ne voulais pas y faire face, incertaine d'être capable de tenir s'il fallait que tu ouvres la porte au désespoir. Peut-être aurais-tu été capable d'encaisser le coup s'il n'avait été question que de Dewei. Sa mort t'avait certes plongé dans la solitude, te forçant à ne plus voir ton studio comme chez toi. L'amour que tu avais, peut-être, un jour ressenti pour lui ne t'était jamais revenue, mais son soudain trépas t'avait ouvert les yeux sur l'affection sincère qui vous avait liés depuis votre nouvelle arrivée dans le studio. Il était pourtant trop tard et tu devais à présent vivre avec cette absence et  en dépit du risque qu'un souvenir vienne empirer le tout. Malheureusement ce décès n'était pas le seul et tu savais encore moins comment faire face à la perte de ta meilleure amie si peu de temps après. Tu faisais au mieux, cherchant à t'occuper en tout temps pour ne pas avoir à y penser. Ton insomnie prouvait cependant qu'il s'agissait d'un exercice que tu réussissais que bien trop rarement. 
Elle était pourtant justifiée cette insomnie. Elle s'expliquait par le fait que tu avais prévu d'aller au cimetière de Varakes, une tâche que tu avais repoussée à chaque occasion. Il y avait sans doute là un manque de respect envers les morts qui voyaient leur tombe vide de toute fleur, mais la vérité était que tu ne t'étais jamais sentie capable d'affronter le cimetière. Tu voyais cette visite comme un point de non retour, comme si leurs tombes te forceraient à affronter la réalité. Cette fois ne faisait pas exception et l'envie de rebrousser chemin te saisit les tripes à peine le pas de ta porte passé. Sauf que cette fois était aussi différente, parce que ce n'était pas seule que tu devrais affronter la réalité.

Tu replaças ta broche sur ta poitrine et te saisis de bouquets de fleurs avant d’aller rejoindre Siobhan. C’était parce qu’elle t’accompagnait que tu parvenais à trouver le courage d’y aller. La voir était un bref rayon de soleil dans ta vie maintenant trop grise. « Hey. » Ton enthousiasme n’était pas resplendissant, mais tu ne pouvais cacher ta joie de la voir, même si d’autres circonstances auraient sans doute été préférables. « How are you ? » S’il suffisait de voir ta mine pour deviner la réponse te concernant, c’était la moindre des choses que de lui demander comment elle se sentait. Tu accueillis avec joie l’étreinte, sentant tout de même une pointe de culpabilité à l’idée d’envahir, malgré toi, l’esprit de l’autre jeune femme. Cela ne se faisait pas même si tu ne pouvais qu’apprécier les émotions qui n’étaient pas les tiennes, les accueillant comme un changement agréable. À sa question, tu ne pus qu’hésiter avant de finalement hocher légèrement la tête. Autant l’avouer, tu n’étais pas plus certaine d’avoir envie d’y aller et l’entendre insister sur le fait que vous pouviez revenir te donna envie de t’y laisser aller. Ce n’était pourtant pas une bonne idée. « It’s okay. I don’t think I’ll ever be more ready than now. » C’était bien sa compagnie qui faisait une différence au fond, jamais tu n’aurais pu affronter le cimetière seule. Le résultat risquait d’être le même : toi en larme devant leurs tombes, mais au moins tu n’étais pas seule. « Thank you. » Tu ne la remerciais pas pour une chose en particulier, mais pour la totalité. Tu savais qu’il était égoïste de ta part de la faire venir à un cimetière avec toi, surtout vu le souvenir qu’elle t’avait partagé et pourtant, Siobhan était tout de même à tes côtés.

Alors qu’elle attendait, s’occupant en observant les formes et les couleurs des pétales des fleurs ornant le bouquet entre ses doigts, elle se demanda si elle était retournée sur sa tombe, après son enterrement. Difficile d’en avoir la moindre idée quand on ne parvient à se remémorer que de bribes ici et là, un passé fragmenté et discontinu qui nous revient aléatoirement. Peut-être que les souvenirs de ce qu’ils avaient été et de ce qu’ils avaient perdu avant même qu’il ne soit mort étaient trop douloureux pour qu’elle puisse se résoudre à y retourner. Peut-être qu’il lui fallait au contraire extérioriser sa colère, sa rancune, sa peine, son amertume et son manque, quitte à ce que des larmes viennent couler jusqu’à ses lèvres crachant des mots d’amour et murmurant des insultes. Ce qui était certain, c’est qu’elle devait avoir le cœur lourd à l’idée de se rendre dans un cimetière depuis ce jour mais ça ne la ferait pas rebrousser chemin pour autant. Peu importe quel était son nom et où il se trouvait enterré six pieds sous terre, elle doutait sincèrement qu’il puisse se trouver ici et elle ne pouvait fuir tout ce qui lui rappelait les fantômes d’une autre vie. Ophelia méritait mieux qu’un chagrin solitaire face à une tombe silencieuse ; cela ne faisait que rendre la peine plus grande et peut-être que si quelqu’un avait tenu sa main ce jour-là, elle aurait moins souffert. De toute manière, le mal étant fait et ne s’en souvenant qu’à moitié, il n’y avait rien de mieux à faire que se concentrer sur le présent et tenter d’alléger le fardeau d’autrui autant que possible.

Sa main se resserrant sur les fleurs dans son poing, un sourire attristé vint se dessiner sur son visage lorsqu’elle aperçut Ophelia, la raison de leurs retrouvailles venant assombrir le plaisir de la revoir, un poids suffisamment tangible pour qu’elles puissent le sentir sur leurs épaules. « I’m alright, all things considered. » Étonnamment, elle encaissait suffisamment bien le coup pour qu’elle n’ait pas à se plaindre et s’il en était autrement, ses plaintes seraient risibles et ignorées en comparaison de celles des autres. Varakes ne lui avait arraché personne par chance sans doute mais aussi parce qu’elle ne s’était attachée de telle manière qu’à très peu de personnes, son cœur étant déjà foutu de toute manière. Ses souvenirs n’étaient rien s’ils devaient être comparés à ceux qu’ils récupéraient, traumatisés et haletants, à l’hôpital. La personne qu’elle semblait aimer le plus au monde est morte, big deal. Certains se rappelaient avoir vu la mort atroce de leurs proches sous leurs yeux ; des pères, des mères et des frères et sœurs. Non, elle n’a sûrement pas de quoi se plaindre et ne peut certainement pas se le permettre alors elle ravale son cœur brisé et fait ce qu’elle peut pour aider les plus troublés. Ses yeux se lèvent vers ceux de Phee et elle ne peut s’empêcher de la prendre dans ses bras pour lui témoigner son soutien, un peu moins maladroitement qu’avec des mots. Ne souhaitant pas s’éterniser de peur de l’importuner, par son geste ou ses pensées, elle se défit de l’étreinte et chercha le regard de son amie. « How are you holding up ? » Il aurait fallu être idiot pour supposer que cela ne l’atteignait pas mais elle s’en serait voulu de ne pas lui avoir retourné la question, quoique un peu aménagée aux vues de la réponse évidente. C’est sans doute pour cette même raison qu’elle a ressenti le besoin de lui assurer que cela ne la dérangeait pas de revenir un autre jour s’il le fallait mais comme Ophelia lui répondit, dans le fond, peu importe quel jour elles se rendraient sur leurs tombes, l’épreuve n’en sera pas moins difficile alors cela ne servait à rien de la repousser éternellement. La brune hocha la tête avec toujours ce sourire un peu peiné aux lèvres alors qu’elles se mirent en direction du cimetière. « Anytime. Si sa présence pouvait l’aider ne serait-ce qu’un peu à surmonter le chagrin qui lui tombera dessus, elle ne voyait aucune raison de l’abandonner seule avec sa peine comme si elle ne méritait rien de mieux. Grieving is hard enough as it is, there’s no need to do it alone on top of that. Elle devait sans doute le savoir mieux que quiconque même si les émotions étaient étouffées par une ignorance encore trop importante. Plus, I also need to pay my respects to Adelia. That’s the least I can do for her. » Elle n’avait certes pas eu le temps de se rapprocher de l’autre fidèle suffisamment pour que sa mort lui soit une perte aussi importante qu’elle ne l’était pour Ophelia mais elle l’avait tout de même apprécié et connu assez pour savoir qu’elle était une bonne personne qui ne méritait pas un sort aussi détestable.

Puisqu’il fallait affronter ton deuil à un moment ou un autre, autant le faire en bonne compagnie. La présence de Siobhan à tes côtés ne pourraient qu’être bénéfique, sans doute le seul moyen que tu sois apte à le faire d’ailleurs. Tu n’en avais toujours pas envie, la fuite serait sans doute l’option que tu préférerais quoi qu’il advienne, mais elle n’était pas celle que tu devais suivre. Entre ce deuil qui t’étouffait et tes souvenirs qui ne t’étaient d’aucun réconfort, tu marchais sur un fil étroit qui demandait plus d’équilibre que tu en étais capable. Il valait sans doute mieux que tu n’y penses pas plus que de raison. Essayer de continuer était tout ce que tu pouvais essayer de faire. Cette fois ça passait par une visite au cimetière, quand bien même l’envie n’était pas présente. Tu étais au moins contente de voir l’autre jeune femme et passer ce temps avec elle. Ce n’était pas les retrouvailles idéales, mais sa compagnie restait plus que plaisante à tes yeux. Apprendre qu’elle se portait bien suffit à faire naitre un mince sourire sur tes lèvres. Ce n’était le sourire du siècle, mais il restait sincère. « I’m happy to hear that. » Ça aussi c’était sincère, même si la seule preuve que tu avais à offrir était des yeux rougis par les heures que tu avais passées en sanglots ce qui n’avait rien de convainquant. Ça restait la vérité, tu ne souhaitais à personne de se sentir comme tu te sentais à ces derniers temps. Pourtant, tu savais bien qu’il y avait sans doute certaines personnes qui avaient droit à pire que toi et qu’ainsi te plaindre n’était pas juste à leur égard. Après tout, tu pouvais te rattacher à l’espoir de retrouver ta soeur ou ton frère, voir ton père. Il restait aussi des gens autour de toi, la présence de Siobhan à tes côtés en était un exemple. C’était aussi l’une des raisons pour lesquelles il fallait que tu te reprennes. Mais ça attendrait, aujourd’hui tu te permettais de te laisser aller, quitte à chuter.

L’étreinte fut d’ailleurs un agréable changement de tes propres pensées, malgré la pointe de culpabilité qui te venait à l’idée d’envahir l’esprit de ton amie. Ça restait plus plaisant que ce que tu avais en tête. À la question qu’elle te retourna, tu haussas les épaules, incertaine de vouloir t’épancher sur l’étendue de ta tristesse. Tu optas plutôt pour un entre-deux, de toute façon, il t’était impossible de cacher que tu n’étais pas bien. « I’ve been better… but I guess that’s to be expected. » Sans doute que perdre son mari et sa meilleure amie en si peu de temps donnait ce genre d’état d’esprit. Quoi qu’il en soit, il te restait encore à affronter le cimetière dans l’espoir que tu en sois capable. « Maybe I’ll feel better after today. » Tu en doutais fortement, mais tu allais au moins essayer. Et pour cela, remercier Siobhan pour sa présence était la moindre des choses. Sa réponse fit naitre un nouveau sourire sur ton visage. « Well, let’s hope we don’t have to come back here anytime soon. » C’était sans doute espérer en vain vu comment les choses se passaient à Varakes, mais un peu d’espoir était la seule chose qui te permettait d’avancer encore. Tu hochas la tête en entendant ce qu’elle ajouta, convaincue par la réalité de ses dires. Sans doute parlait-elle d’expérience après tout et tu ne pouvais que la croire sur parole. Sa compagnie aiderait. « Still, I’m pretty sure you have better things to do that visit a cemetary with me so thanks again. It means a lot to me. » Tout le monde avait mieux à faire que passer son temps dans un cimetière. Toi-même tu préférerais passer un meilleur moment qu’affronter ton deuil. Enfin, de toute façon, elle avait bien raison, présenter vos hommages et fleurir sa tombe était bien la seule chose que vous pouviez faire. Tu hochas la têtes en regardant les fleurs que tu tenais. Tu allais le faire, ça et verser toutes les larmes de ton corps sur leurs tombes.
Vous vous approchiez donc du cimetière et à chaque pas tu sentais ton coeur se serrer dans ta poitrine. Tu étais de moins en moins certaine d’être apte à affronter tes émotions. Tu t’arrêtas donc, serrant les fleurs dans ton poing. « I’m not sure I can do this after all… » Et la culpabilité te prenait. Parce que au-delà du manque de respect que ça pouvait témoigner au mort, tu faisais perdre du temps à Siobhan et au final ne pas y aller serait un échec à tes yeux.

Cela aurait été tellement plus simple de ne pas avoir à retrouver Ophelia dans ces circonstances et de ne pas avoir à se rendre au pied de tombes aux inscriptions fraîchement gravées, entourées de tant d’autres morts. Des personnes dont cette seconde chance promise s’est détournée bien trop tôt et bien trop injustement. Toutes n’étaient peut-être pas pieuses de leur vivant mais ce n’est pas parce que l’on n’adhère pas à une foi que l’on va forcément à l’encontre de ses préceptes fondamentaux et quoi qu’il en soit, cela ne justifie pas de se casser la pipe dans la vingtaine seulement. Dewei ne le méritait certainement pas tout comme Adelia et tous les autres ne le méritaient pas et comme Ophelia ne méritait de voir ses proches trépasser les uns après les autres. Et pourtant, les voilà toutes les deux sur le bitume dans une étreinte qui était censée signifier tout cela et rien à la fois et malgré tout, elle tente de retourner la question qui lui avait été adressée plus tôt bien que la réponse n’était pas difficile à imaginer. Ses lèvres formèrent un maigre sourire qui ne parvenait pas vraiment à atteindre son regard davantage attristé lorsqu’elle entendit l’évidence, malgré tout ponctué d’une note d’optimisme admirable aux vues des circonstances. «  « I hope so. » Cela lui semblait plutôt improbable mais il n’en restait pas moins qu’aujourd’hui aurait au moins le mérite de retirer un poids de ses épaules, ce qui était sans doute non négligeable. Alors si sa présence pouvait apporter ne serait-ce qu’un petit soutien quelconque aux yeux de la blonde, cela suffisait amplement pour qu’elle l’accompagne aujourd’hui. « Yeah, one time is more than enough. » glissa-t-elle dans un léger rire quelque peu désillusionné, espérant elle aussi qu’elles n’auraient pas à se rendre dans ce cimetière de sitôt même si la mort semblait planer au-dessus de Varakes chaque jour un peu plus. Les paroles suivantes de son amie la firent sourire, touchée de savoir qu’Ophelia accordait tant d’importance à vouloir la remercier pour finalement rien d’autre qu’une simple présence à ses côtés. « You’re welcome. Friends can’t be there only when everything’s all bright and shiny, right? Certes, elle ne raffolait pas particulièrement de se promener dans un cimetière, en particulier vu l’état dans lequel elle s’était trouvée la dernière fois – à sa connaissance – qu’elle s’était trouvée face à une tombe mais peut-être que si elle avait eu quelqu’un à ses côtés ce jour-là, cela aurait été moins déchirant. Un mince espoir qu’elle ne pourrait jamais vérifier la concernant mais si elle pouvait éviter la même chose à Ophelia, ce serait déjà ça de pris. And to be honest, i would have felt bad to let you do this all by yourself when i could have helped by being there, even just a bit. » En plus de cela, elle-même se devait de fleurir la tombe d’Adelia avec qui elle s’entendait si bien et probablement qu’elle s’en serait doublement voulu d’avoir laissé Ophelia surmonter cela seule et de ne pas avoir présenté tes hommages comme cela se devait de se faire, du moins le supposait-elle vu qu’elle n’avait pas été un exemple à suivre sur la question dans son souvenir qui ne cessait de s’imposer dans son esprit alors qu’elles se rapprochaient peu à peu du cimetière.

Ce dernier n‘était plus qu’à quelques mètres lorsque Ophelia s’arrêta soudainement, l’autre jeune femme s’arrêtant également à ses côtés en lui jetant un coup d’oeil inquiet mais ne fut pas surprise par sa remise en question de son amie qui ne faisait qu’illustrer la difficulté de ce qu’elle s’apprêtait à faire. « Hey, Phee… Sure you can. Like you said, you’ll probably never be more ready than now. I know it’s pretty shitty to use your own words against you but it’s true. Son regard soucieux s’adoucit avec un léger sourire bien qu’elle ne pouvait que comprendre la réticence de la policière, rentrer chez soi ne pouvait être que plus aisé que ne le serait l’heure à venir. It won’t be fun, but if you go home now, it will be even harder to come back here another day. And sure it will be painful, but i’ll be with you all the steps of the way and as soon as it gets too much, we’ll leave, i promise. Sa main vint se poser sur celle d’Ophelia alors que ses yeux se posèrent sur les siens, tentant tant bien que mal de la rassurer pour atténuer ces hésitations qui pourraient lui faire rebrousser chemin. I won’t judge any sniffling or mascara smudge on your face. » Un sourire un peu plus chaleureux que les précédents parvint à se dessiner sur ses lèvres, espérant sincèrement que ses paroles suffiraient à lui donner le courage nécessaire pour surmonter cette journée pénible.