Les longs couloirs stériles sont d'une telle froideur qu'ils correspondent à ta propre splendeur. Du moins, c'est là ta pensée et elle t'arrache un sourire. Ces couloirs sont aussi déserts que peut l'être ton cœur et les murs sont aussi blancs que l'est ton teint devenu diaphane. Dans ton crâne résonne les échos d'une douleur insupportable et la fièvre de fait trembler. Le revolver que tu tiens ne tremblera pourtant pas quand tu appuieras sur la détente, c'est une promesse que tu te fais. Ton pas est décidé, et entre ces murs que tu connais, la fin de cette
garce va sonner. La pièce que tu souhaites atteindre n'arrive pas assez vite. Tu trépignes et tes fantasmes ont beau se mélanger tu restes fixés sur ton objectif. Lorsque tu arrives, tu ne t'embarrasses pas de la théâtralité que tu aimes parfois laisser habiter tes entrées. Cette fois tu es trop pressé. Tu sais qu'elle a ce que tu cherches et tu n'hésiteras pas à lui arracher. La femme pivote sur son fauteuil en entendant tes pas lourds heurter le sol. Elle tient une boîte entre ses mains et tu devines ce qui se trouve à l'intérieur pendant qu'elle s'étonne de ta présence. Evidemment, tu as su mener ta barque comme tu l'entendais, comment aurait-elle su ?
« Mun-Hee ? Qu'est-ce que tu fais ici, tu devrais être... » Un sourire amer étire tes lèvres et tu lui craches presque au visage :
« Loin. Trop loin pour que vous pensiez à moi, pas vrai ? Out of sight, out of mind. » Sur ces bonnes paroles, tu braques ton arme sur elle et tu n'attends même pas pour presser la détente. Aucun égard pour le corps qui retombe sans vie sur ce fauteuil, tu prends ce que tu es venu chercher, sans aucun sentiment.
- Spoiler:
tu te souviens de ton prénom