retribution & redemption #karmaith

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feat. faith & karma

Why? Why have you forsaken me God? Masse inerte sur le balcon, tu observes le ciel noir à la recherche de questions. Lui avais-tu fait faux pas ? Étais-ce pour cette raison qu’il t’avait abandonné ce soir ? Ton corps refusait de t’écouter, même cette étrange capacité que tu avais ne semblait aider. Tes pensées remontent à plus tôt dans la soirée, était-ce pour cette raison que tu étais punies ?

Assise à l’arrière-boutique de ton bâtiment, tu regardes ta dernière victime d’un air presque blasé. Le sang coule de son front, rappelant la couleur qui orne présentement tes lèvres. « Si t’as compris, dégage. Et le refait plus, je ne serai pas aussi clémente la prochaine fois. » que tu lâches finalement d’un ton froid avant de l’abandonner pour monter à l’étage où se trouve ton appartement. Tu fais roule le cou qui craque légèrement avant de te changer. Maintenant que tu sais où se trouve ce qu’on vous a volé, il est temps de remettre les pendules à l’heure. Pantalon noir qui te colle à la peau, t-shirt noir et veste de cuir, ton accoutrement contraste avec tes cheveux si blonds qu’ils en ont l’air blancs. Tu enfiles des bottes et ça y’est, tu es prête à faire couler le sang.

Était-ce le fait que tu y avais pris plaisir ? Le fait que plus le sang coulait, plus tu te sentais vivre ? Parce que la douleur des coups et la grisance de la violence t’avais fait oublier un instant ta mission ?  Tu te relèves difficilement afin de t’accoter le dos contre la brique de l’entrepôt. T’es prise d’une toux et quand ta main s’éloigne de tes lèvres l’écarlate teint ta peau pâle. Une figure se détache des bâtiments et t’attends, à la fois effrayée par ton état de vulnérabilité et les intentions de l’inconnu.

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Sa main droite se renferme sur la lanière de sa sacoche nerveusement tandis que ses jambes frôlent les pavés de l’allée. L’astre lunaire semble s’être levé et le silence s’être installé à travers toute la ville. Ses pas s’accélèrent, son souffle en devient erratique; il ne tarde pas à rapidement ralentir sa cadence, bien trop peureux à l’idée de se tromper de chemin. mais au même instant, son coeur est sur le point d’exploser, craintif de la nuit et de ses dangers.

Des pas semblent provenir d’une allée isolée, il panique et reprend sa course. à ce moment là il s’était juré. Pourquoi avait-il encore traîné aussi tard au boulot? Pourquoi n’avait-il pas eu de courage de demander à Noxx de le raccompagner chez lui? (après tout ça ne serait pas le première fois) Mais en tant qu’adulte-caprice, il avait accepté le prix de l’effroi et du silence afin de conserver sa précieuse fierté. Le même schéma se perpétue; il s’arrête à nouveau à mi-chemin afin de reprendre lentement son souffle et de s’orienter à nouveau. Il s‘adosse contre un mur, et le longe lentement jusqu'à trouver une cabine téléphonique. Ah, il soupire de soulagement; il connaissait cette rue.

Le temps s’écoule, tandis qu’il calme sa respiration. Une personne tousse au loin. Faith semblait presque en reconnaître la féminité. Il se rapproche lentement de celle-ci jusqu’à en être suffisamment proche pour réaliser l’irrégularité de son souffle. “V-Vous allez bien?” L’odeur du sang parvient jusqu'à ses narines, et l’espace d’un instant il s’inquiète d’une voix un peu trop mielleuse pour lui. Il hausse les épaules, attend quelques secondes avant qu’un frisson ne le gagne entièrement. A la manière d’un glas que l’on sonnerait, une vibration cristalline résonne dans son esprit à lui en faire échapper un hoquet maladroit. Sans réellement l’avoir déjà expérimenté, il en était pourtant certain : quelque chose approchait; un danger imminent était sur le point de leur tomber dessus. “Cours, ne me lâche pas” Disait-il en lui attrapant la main. Il avait l’air d’un fou, mais jamais une fois son intuition ne s’était trompée.

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boum boum boum boum. Les battements de ton cœur résonnent dans tes oreilles, tel un appel à l’aide, une supplication perdue dans le silence de la nuit. Chaque respiration te fait souffrir, comme si la vie s’écoulait lentement de tes plaies. Une fin méritée : seule et abandonnée avec pour seul témoin l’astre lunaire. Témoin complètement indifférent à la détresse des âmes baignant dans sa lumière. Une silhouette noire qui se détache du décor semble s’approcher. Allié ou ennemi, il est impossible de dire. Alors tu attends, personnification de la vulnérabilité au corps amoché. Est-ce la faucheuse qui vient te chercher ? Probablement pas non. La silhouette semble épuisée, presque autant que toi. Elle s’arrête devant toi et la voix, tremblante, s’élève dans le silence oppressant de la nuit. J’ai l’air d’aller bien ? Les mots meurent cependant sur tes lèvres alors que tu reconnais le jeune aveugle qui s’était présenté à ta boutique quelque jours, semaines, mois plus tôt. Les jours se suivaient, se ressemblaient et se mélangeaient, mais tu te souvenais l’avoir vu, l’avoir rencontré lui et sa cécité. « J’ai connu mieux. » que t’offres d’une voix rauque par le silence et la douleur. Tu essuies doucement ta main où brille le vermeille sur ton jean alors que ton interlocuteur semble se figer. Tu l’observes d’un œil intrigué alors qu’il reprend contenance avec un hoquet. Tes sourcils s’élèvent alors qu’il te dit de courir. Ton corps entier semble protester quand il te tire sur tes pieds, mais tu serres les dents et te force à bouger. Il semblait évident qu’il était un eludere… et il était aussi évident que c’était dans ton intérêt de la suivre. Trop rapidement pour votre confort, la chose semble se rapprocher à toute vitesse. Tu lèves les yeux et aperçois un truc immonde sur le toit avant de sentir le coup qui t’envoies valser plus loin. Tu finis ton chemin dans un des troncs d’arbre, un peu plus amochée, mais bel et bien en vie. Le cri résonne jusqu’au plus profond de tes os et tu ne peux t’empêcher de penser que tu rencontreras peut-être la faucheuse ce soir finalement. Un grognement t’échappe alors que tu forces tes muscles à se plier à tes ordres. Poupée fragile et brisée, tu fais néanmoins face à ce monstre difforme. Avec une force surhumaine, tu soulèves un morceau de tronc d’arbre au sol avant de le projeter vers la créature. Néanmoins, trop épuisée, il ne se rend pas aussi loin que tu l’aurais voulu. Il bloque cependant le chemin de l’abomination et tu en profites pour retrouver le borgne. ta main trouve son chemin jusque dans la sienne naturellement alors que tu l'entraines à ton tour loin de cette monstruosité.

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feat. faith & karma

Un voix féminine brise le silence. Ah, il pourrait comme toutes celles qu’il connaissait la déceler parmi chaque timbre existant. Ardeur-véhémence; Ah, c’était Karma. Son sourire en demi-lune s’efface tandis qu’il réalise sa présence. Il claque la langue contre son palais nerveusement alors que sa main se glisse dans ses mèches rebelles. Princesse-poupée, princess-ange, ils étaient à la manière de deux astres opposés. Elle était la raison et la vérité, aveuglée par une foi immuable et une croyance sans faille, marionnette de la justice aveuglée, elle avait réduit faith à l'état de martyr déchu. Ah, chaque fois qu'il entendait sa voix, il se rappelait des mots accusateurs qu'elle employait contre lui : qu’il était responsable de sa vue, était la pire ironie qu’il soit. Personne ne pouvait décider qu’il était coupable de ce crime, et en même temps ironiquement, personne ne pouvait démontrer qu’il était innocent.
Si leur rencontre s’était simplement abrégée à cet échange, il l’aurait laissé dans cette ruelle morbide quel que soit l’état dans lequel elle était (du moins c’est ce qu’il allait prétendre, mais au final l’aveugle n’était que pureté au delà de sa noirceur apparente). “Bel et bien la dernière personne que j’aurai voulu rencontrer de pleine nuit.” Il veut lui monter son assurance, lui prouver qu’au final elle ne l’impressionne pas, mais inconsciemment, il est fragilisé dans son état actuel. Ses doigts se resserrent sur la hanse de son sac; paniqué.

Soudainement, un ultrason l'étourdit, déclenchant tout ses sens en alerte. L’angoisse monte et son souffle, paniqué, en devient erratique. fuck fuck fuck. A peine réalisa-t-il le message que tentait de lui passer son pouvoir qu’il entendit un bruit métallique se glisser au dessus de lui. D’un mouvement sinueux, la chose se glisse rapidement jusqu'à proximité des deux individus dans grincement affolant suivi de multiples vibrations qui parviennent jusqu'à ses tympans. Instinctivement, ses pas s’accélèrent, se fiant à son don qui lui hurlait le danger imminent. Il attrape la main de la jeune fille, et cours aveuglément dans la direction opposée. “Bordel, c’est quoi cette connerie??” Les mouvements gagnent en ampleur jusqu'à ce que la bête arrive à proximité de l’asiatique et le projette au sol. Impuissant, il n’a le temps de se protéger qu’il se retrouve quelques mètres plus loin avec une douleur lancinante à l’épaule. Un cri chimérique surgit, à moitié animal, moitié robotique faisant trembler faith jusqu’au plus profond de son âme. “Karma t’es où?” Il panique, sa main se noie dans les abysses, jusqu'à ce qu’elle rencontre sa jumelle. “F-Faut qu’on aille chez moi, c’est pas loin, c’est l’immeuble dans la ruelle parallèle.” il bégaie, sa voix trahit son état d’angoisse la plus totale tandis qu’il essaie de se réorienter. “Une fois là-bas, il faut que tu me fasse gagner du temps, j-je dois trouver mes clés.” Il se plie au rythme imposé par la dime lion, tandis que peu à peu il réalise que du sang commençait à couler le long de son bras.

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Ta voix s’élève et le sourire tombe. Cela fait naître sur tes lèvres un sourire narquois. Enfant douceur qui se retrouvait confronté contre son gré à la vérité sombre en laquelle tu croyais. Tu aurais aimé lui éviter cela, mais ce n’était pas en ton pouvoir. Tu n’étais que le bourreau et lui là-haut se chargeait du reste. Enfant à la recherche de la vérité, aussi laide puisse-t-elle être. Tes paroles sont froides, elles blessent jusqu’au plus profond, elles éveillent les esprits aux possibilités enfouies par leur monstruosité, mais sont toujours honnêtes. « Sage de ta part, borgne. » Le mot semble flotter dans l’air, coup de poignard sournois. Ce n’est cependant qu’un fait, une observation. L’envie de blessé était là, il faut dire que la douleur fait aussi ressortir le pire chez toi. Peut-être as-tu envie qu’il saigne comme toi. Si tu arrives à rentrer chez toi, il faudra te repentir pour ces envies, qu’elles soient voulues ou non. Il faut cependant que tu arrives à survivre à cette soirée, et tu en doutes fortement vu l’abomination qui semble vous suivre.

Tes propres pensées font échos à celle du jeune homme. Qu’est-ce que cette merde ? que tu te demandes alors que la peur te tord le ventre. Ta main retrouve celle de l’aveugle et un sentiment de soulagement te remplis. C’est stupide, mais tel est ainsi l’être humain. Même si tu sais pertinemment que faith ne sera pas ton plus grand atout dans ce combat, le fait de ne pas être seule te rassure un peu. « Chez toi ? Il ressemble à quoi ton immeuble ? » Un seul instant passe avant que tu ne réalises ton erreur. « Oublie que j’ai demandé. » Ta voix est essoufflée, il semble évident que tes blessures te ralentissent, t’épuisent et te mettent encore plus en danger que tu ne l’es réellement. Ton ouïe s’affute, car à défaut de pouvoir faire apparaître des yeux derrières ta tête, tu veux pouvoir estimer la position de la créature. Tu entends le bois du tronc craquer, puis se cacher en deux alors que le monstre s’y abat de tout son poids. Vous faites éruption dans la ruelle, votre respiration rapide faisant tâche avec le silence oppressant de la nuit. « Va ouvrir la porte. J’essaie de le retenir… » Ta phrase est coupée par une toux violente alors que tu le pousses vers son appartement.

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Un sifflement assourdissant résonne dans ses oreilles. Le danger. son esprit crie, agonise par la peur d’être tué et il forme ses menaces par un violent ultrason pourtant inaudible. “BORDEL JE LE SAIS TRÈS BIEN!” Il hurle contre lui-même. Il n’en peut plus de cette voix, il n’en peut plus de cet étrange instinct qui lui brûle littéralement ses neurones. Son crâne est sur le point d’exploser tellement le flux d’information que son esprit transmet est intense ; il craque et vocifère de rage pour la première fois depuis longtemps, rendant sa gorge presque douloureuse par la violence de sa voix. Son souffle est erratique par le manque d’air et l’épuisement provoqué par leur course improvisé. Il cesse de parler pour tente d’économiser l’air restant dans ses poumons pendant quelques fractions de secondes.
Et lorsque la blonde crache son poison et ses paroles insensibles et ignorantes, il hausse les cils et se retient de rétorquer ; sa frustration se marque dans son expression brisé et ses joues mordues de l’intérieur. Oublie que j’ai demandé. Sa rage est sourde, retenue comme à son habitude, et son esprit est bien trop occupé à résoudre le problème qui leur était tombé dessus.

Son épaule et douloureuse, rendant alors maladroit les mouvements de sa main. Et lorsqu’il sent la poigne de karma se relâcher, il a encore un mauvais pressentiment. Il s’empresse trouver le mur le plus proche, avant de s’y attarder quelques secondes, le temps de se retrouver dans l’espace. D’ordinaire il connaissait la distance qui le séparait de son appartement, mais la situation actuelle l’empêchait précisément de se localiser. Il tente de calmer sa respiration, tandis que les grincements du monstre ne font que croître l’angoisse naissante au plus profond de son être. Il longe le mur rapidement, jusqu'à y reconnaître une bordure familière. Bingo. Il s’approche rapidement de la porte dans de chercher dans sa sacoche ses précieuses clés. Il saisit le trousseau et se dépêcher de déverrouiller la serrure. une fois, deux fois, trois fois. Rien à faire, ça ne veut pas bouger. “Le mur est bien rouge hein?” Cette fois-ci il doute, il imagine l’improbable. Lui qui pourtant ne se trompait jamais, cette fois-ci la peur réveillait ses doutes. Et si c’était la mauvaise demeure?

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Ça te coûte de mettre ta vie entre ses mains, à ce pécheur qui a été châtié par le divin. Ça te coûte plus que tu ne l’aurais cru de devoir compter sur lui pour survivre, pour vivre une journée de plus. Étais-ce un test de ton dieu ? Peut-être bien, en tout cas tu l’espérais car ton cœur battait à toute vitesse, signe de ton épuisement, mais aussi de ton envie de vivre. Tu l’entends chercher, bouger derrière toi, alors que ton regard est fixé vers l’avant, que ton ouïe affutée cherche le moindre son qui pourrait t’aider à retrouver la créature. Et puis la ruelle n’est plus, le bruit de Faith s’estompe, remplacé par une pluie torrentielle. Et tu sens tes dents ses serrer, le goût du sang, le bitume sous tes genoux éraflés. Le temps passe et t’es toujours là, incapable de bouger, figée par les émotions qui t’assaillent. Un parapluie rouge, un nom murmuré dans la pluie, une main tendue que tu ignores. Et aussitôt venue, aussitôt repartie. Ta vue se réajuste à la ruelle, au noir qui t’entoure. La voix de Faith résonne au loin, de plus en plus perceptible. T’as les jambes qui tremblent, en fait, ton corps entier tremble, de colère, d’amertume… les émotions de ton passé encore bien ancrées dans ton corps. Tu renifles un coup en passant ta main sur tes joues pour y essuyer les larmes qui ont coulées avant de te retourner. « Le mur est gris! » Que tu t’exclames avec énervement alors que tu lèves le regard vers lui. Tu retiens ton souffle en voyant la créature sur le toit de la bâtisse où Faith se trouve. Tu forces tes jambes à bouger, tu coupes tout ce qui est superflu afin de diminuer ton poids et voilà que tu cours à toute vitesse vers lui. L’abomination lève sa patte acérée pour donner le coup fatal à l’aveugle, et tu plonges, l’entrainant avec toi hors d’atteinte.

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La peur l’envahit jusqu'à l’os, ses mains se crispent sur l’objet métallique tandis qu’il sent son corps entier vibrer au rythme de son palpitant. ça n’aurait jamais dû se dérouler ainsi. Il entend la bête se mouvoir au dessus de lui dans un bruit mécanique, mais ironiquement, au lieu de fuir, ses jambes refusent de lui obéir ; la peur de mourir le tétanise. Il reste immobile, les pieds devant cette porte de la mauvaise couleur tandis qu’un brouillard se forme devant sa vue. était-ce la fin? Ses sens s'annihilent, il en oublie ce qui l'entoure. Le son mécanique de son assaillant s'efface, les derniers mots de karma semblent ne jamais avoir été prononcés. Tout semble s’être arrêté dans cet instant éphémère qui pourrait être son dernier. Les images du temps sont brouillées, laissant place à ses derniers souvenirs auxquels il tente de s’accrocher. Pourquoi a-t-il vécu jusqu'à aujourd’hui? Pourquoi lutter si la mort pourrait-être bien plus douce? ses yeux se ferment en quête de rédemption alors qu’il expire lourdement en attendant sa sentence. C’est la fin. Il entend la créature bondir dans sa direction, sans défense à ses crocs menaçant. Manquera-t-il à quelqu’un? Cette dernière pensée ne fait qu’effleurer son esprit. Il aura tenté de s'agripper aux vestiges de son existence passée, mais au final tout cela se sera avéré être l’usurpation d’un autre dont il n’a plus les souvenirs. Faith n’aura jamais vraiment vécu, il n’aura été qu’une poupée rapiécée à laquelle on avait insufflé la vie.

Mais les remords s'agrippent à sa peau, la culpabilité ronge chacune de ses veines alors qu’il réalise son égoïsme. Qu’allait-il advenir de la blonde à ses côtés si ce soir il mourrait? Alors que le point d’impact était imminent, il sent une poigne qui l'agrippe et qui l’extirpe de sa fin tragique. Le contact brutal avec le sol le réveille, il sursaute alors qu’il réalise l’apparition d’un liquide poisseux sur la surface de ses mains. “Karma!” il s’époumone presque pour la première fois, pose lentement ses mains sur ses épaules pour la secouer légèrement “ç-ça va? j-j’suis désolé, j'sais pas c'qui m’a pris, dépêchons-nous, faut qu’on soigne tes blessures.” son humanité, son malheureux altruisme délie sa langue et efface ses doutes. Il doit continuer de vivre, il doit sauver karma. Ses doigts longe son épaule pour y trouver son poignet qu’il saisit fermement avant de se diriger vers l’autre demeure. “on y est presque, espérons qu’il soit ralenti par la chute d’avant.”  

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Tes yeux s’ouvrent grand sous la surprise. Tes lèvres entrouvertes happent l’air, et le bruit est noyé par le déchirement de ta chaire, par le sang qui explose de ton flanc. T’étais pourtant certaine d’avoir prise assez de vitesse, t’avais vraiment cru que vous alliez vous en sortir tous les deux. Mais il fallait croire que Dieu t’avait bel et bien abandonné. Le temps semble ralentir, et tu vous vois tomber sur le bitume. Le dos de l’asiatique heurtant la surface brutalement avant que ton corps ne suive le mouvement. Ton bras s’érafle sévèrement, tirant encore plus de sang à ton corps déjà meurtri. La douleur est vive, ton flanc comme ton bras, et une bonne partie de ton être sont ensanglantés, brisés, bien plus qu’un simple humain ne pourrait le supporter, peut-être plus que ton corps renforcé ne puisse le supporter. La douleur semble t’envelopper, effaçant toutes les autres sensations, et tu la sens t’emporter. Le coin de ta vision s’obscurcit alors que ta conscience veut s’enfuir loin, fuir la douleur, fuir l’humiliation. Sauf qu’on ne te laisse pas partir, tu entends la voix de Faith qui prononce ton nom. Tu sens ses mains sur tes épaules, et lorsqu’il te bouge, une nouvelle vague de douleur te parcours. Elle te réveille, te force à sentir à nouveau. Un gémissement de douleur échappe tes lèvres, seule réponse que tu arrives à former à ses paroles. Il te faut utiliser la majorité de ton énergie restante pour contrôler ton corps, pour éliminer la douleur, pour forcer ton corps tel un pantin à se mouvoir. Tes pas se font lourds, chaque mouvement difficile, mais tu le suis, t’assurant que vous vous dirigiez bien vers l’immeuble aux murs rouges, tout en jetant des regards vers la créature, qui ne semble pas vouloir bouger, peut-être trop occupée à se délecter de ton vermeille. Tu attends, impatiente que la porte s’ouvre. Tu sens que ton temps est compté, que tu ne pourras pas continuer à duper ton corps bien longtemps. La chose n’a rien de méchante, du moins en intention, mais tu prends les clés des mains du plus vieux, le poussant légèrement sur le côté afin de reprendre la tâche. Tes mains tremblent, preuve que ta concentration arrive, que ton pouvoir commence à se rebeller, à s’effacer. Tes sourcils se froncent alors que tu enfonces la clée dans l’ouverture de la porte.