Stuck here feeling cold ◇ SHADE

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" You said I'm not to blame, you said I'll be okay "
Mon cœur bat encore à tout faire péter dans ma poitrine et je n’sais pas où donner de la tête. D’abord Jaxen qui me frappe sans raison, Makfire qui fait genre elle a envie de me réconforter, de voir ce qui se passe avec moi. Mais on me la fait pas à moi, j’ai pas envie d’sa pitié. Ni avant, ni maintenant, ni jamais. Puis Blaze. Blaze qui refuse de me dire la vérité. Qui ment en bloc, me refusant même une once de véracité, m’offrant plutôt confusion et frustration. Ses lèvres, je les sens encore sur les miennes. Ce baiser avait un goût doucereux de finalité. Je n’sais pas s’il signifiait la fin ou le renouveau de notre amitié, mais quoi qu’il en soit, il était la fin de cette chose qui aurait pu aller plus loin entre nous. Elle a Jaxen maintenant. Je serre les poings à en avoir les jointures blanches et continus de marcher, un but bien précis en tête. Je n’sais pas si c’est vrai, si elle a réellement couché avec lui. Mais il s’est pris les répercussions de cette confession, réelle ou non, en pleine gueule. Est-ce qu’elle m’en veut de l’avoir tabassé comme ça? Ou alors elle s’en veut à elle-même de m’avoir dit ça? Je n’le saurai peut-être jamais. Et lui, ce grand crétin, pourquoi est-ce qu’il m’a laissé le frapper comme ça, sans se défendre?

Je secoue la tête, lâche un cri de rage qui se perd dans la nuit et j’accélère le pas jusqu’à courir. Courir comme si ma vie en dépendait –et c’est peut-être le cas. Courir comme si je pouvais ainsi évacuer de mon système toute cette merde, oublier ce soir et laisser tout ça derrière moi à jamais. Tout le monde m’en veut. Sauf peut-être Carmélo, mais j’serais pas surpris s’il changeait d’idée. Au fond, selon tout l’monde, j’ai agressé Jaxen sans réelle raison, pas vrai? Je pousse d’autant plus sur les muscles de mes jambes, courant jusqu’à en avoir mal aux poumons et avoir l’impression que mes muscles seront de la bouillis lorsque j’arrêterai. Quand enfin je vois mon objectif se profiler, je ralentis et me permet de souffler un peu. J’ouvre la porte, grimpe l’escalier deux marches à la fois et m’arrête devant ta porte, essoufflé. J’avale de travers, la gorge en feu et cogne.

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And everyone's watching, it all unfold. Everyone's watching, who's gonna take the throne ? Who's gonna run the show ? Everybody wants someone who's gonna fight fire with fire. ft. SHADOW

Tu es en repos. A force d’enchaîner les nuits pratiquement blanches, tu as du mal à t’habituer au fait d’être en mesure de pouvoir dormir aux mêmes heures que tout le monde. Si ta journée a été assez mouvementée avec l’apparition de ce nouveau flash au beau milieu d’une petite séance de provocation de bijoutière rousse, tu n’en es pas moins fatigué pour autant. En silence, assis dans ton canapé, tu remues la bague accrochée au collier entre tes doigts. Diane n’a pas été en mesure de te dire grand-chose sur cette dernière, en revanche, la manœuvre t’a au moins permis de te souvenir de ton nom de famille. Thornton. Il défile en boucle dans ton esprit, entre autre choses, car tu te rappelles des coups qui pleuvent et du sourire qui ne quittait pas tes lèvres. Soldat. Qui aurait cru que tu serais rentré dans l’armée, enfin tant est que tu y sois resté… Car à en juger par ta façon de te comporter tu as dû en exaspérer plus d’un. Ton souvenir s’arrête là où tu es tombé inconscient sur le sol, sur le point d’être emmené au trou pour y passer une semaine entière. Tu sens l’angoisse grimper à l’intérieur de toi et l’instant d’après, plus rien. Tu revis ce sentiment encore et encore et tu n’es pas certain de vouloir en savoir davantage sur ton compte. Les heures s’effritent jusqu’à ce que tu ne daignes enfin arrêter de tripoter cette maudite bague vierge de toute inscription pour l’accrocher à ton cou. Tu ne veux pas la perdre, et tu sais qu’au fond, la rouquine serait capable de venir chez toi pour te l’arracher, d’un moyen ou un autre. Elle la voulait tellement que tu n’en comprends toujours pas la raison. Lentement, tu te lèves de ton canapé et files te glisser dans les draps. Ton appartement est plutôt bien conçu. Du moins il est idéal pour toi, car toutes les pièces sont pratiquement ouvertes les unes sur les autres à l’exception de la salle de bain. Il y a bien quelques murs mais tu n’as pour ainsi dire aucune porte, si ce n’est celle de l’entrée et encore une fois de la salle d’eau.

Située au fond de l’appartement, les baies vitrées situées tout le long de ce dernier te permettent au réveil d’avoir une luminosité assez incroyable lorsque tu ne tires pas les rideaux, comme ce soir, te laissant tomber sur le matelas confortable dans un grognement, et non sans t’être cogné le pied, comme à chaque fois, dans ta putain de commode. Allongé de tout ton long sur le ventre, tu glisses tes bras croisés négligemment sous l’oreiller et tu tentes de trouver le sommeil. Il ne vient qu’au bout d’une heure après avoir tourné dans ton lit, sans même que tu ne t’en rendes compte en définitive et cela ne va pas pour te déplaire. Malheureusement pour tes heures de sommeil en retard, il semblerait que le sort en ait décidé autrement. C’est la tête dans le brouillard que tu entends qu’on tambourine à ta porte avec urgence. Tu déglutis, les cheveux ébouriffés, tes doigts viennent d’ailleurs dégager l’une de tes mèches rebelles et tu inspectes l’heure. Décemment trop tard pour de la visite et trop tôt pour… De la visite également. Fronçant les sourcils, tu te relèves malgré tout, sans prendre la peine d’enfiler un T-shirt ou même un pantalon. Tu t’avances lentement jusqu’à la porte d’entrée et c’est les sourcils toujours froncés à cause de la fatigue que tu ouvres ladite porte.

Il ne t’en faut pas plus pour te figer et récupérer un air de surprise et bien moins grognon. « Shad ? » sont les premiers mots qui s’échappent de tes lèvres tandis que tu le vois en sang sur le pas de ta porte, ou du moins suffisamment amoché pour décider de le faire rentrer. Ni de une ni de deux, tu le saisis par le poignet et le tire à l’intérieur, non sans avoir vérifié que personne n’était là pour observer. En un éclair, tu refermes la porte et te retournes pour le fixer. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? ». Tes yeux vairons sont toujours écarquillés, sans doute bien plus inquiets que tu ne le voudrais, et ça se voit clairement que tu sors du lit. Au fond il a du bol que tu sois chez toi à cette heure-là, tu aurais bien pu être au boulot. A peine as-tu un semblant de réponse ou même la réponse complète que tu fonces dans ta cuisine pour aller chercher de la glace que tu glisses dans un torchon que tu viens rouler sur lui-même. Puis, tu reviens le trouver et sans même attendre la permission tu viens appuyer délicatement le torchon humide de glace sur les hématomes qui se forment. Tu as récupéré une mine contrariée.

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UN SOUVENIR DE SHADOW

Tu la regardes grimper avec aisance sur les branches du grand arbre. C’est une tradition que vous avez initié il y a quelques années, une sorte de course. En bon gentleman, tu la laisses commencer avant toi, sachant pertinemment qu’elle risquait de te le faire regretter. « Tu fais la tortue Klaus ? » Sa petite provocation suffit à te donner l’impulsion et tu commences à grimper. Tu te dépêches, manquant parfois de tomber, et tu la rattrapes sans grande difficulté. Tu t’installes sur une branche un peu plus haute, la regardant avec un grand sourire : « Tu disais ? » Elle monte à ta hauteur pour te pousser gentiment. Tu l’attrapes et la force à s’installer à tes côtés. « La prochaine fois je t’aurai. » Et elle rigole. Avant, elle grimpait plus rapidement, mais tu as depuis inversé la tendance. Tes lèvres se posent sur les siennes, en partie pour faire cessé son hilarité. Ton coeur tambourine dans ta poitrine, te rappelant à nouveau qu’elle est la bonne pour toi.

Spoiler:

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J’ai la tête qui tourne, du mal à mettre un pied devant l’autre, mais au moins je suis là, chez toi. Debout devant ta porte comme si c’était tout à fait normal d’arriver là en plein milieu de la nuit alors que je n’avais encore jamais mis les pieds ici. Si ça se trouve, tu voudras savoir comment ça ce fait que je connaisse ton lieu d’habitation et je ne pourrai que t’avouer que je t’ai suivis, un jour, juste pour voir. Pour savoir, en cas de besoin. Et ce soir? Bah j’en ai sacrément de besoin ouais. La gorge me brûle toujours de ma course effrénée lorsque la porte s’ouvre sur toi. Simplement vêtu d’un boxer qui ne couvre qu’à peine ta nudité et ton visage arborant une expression d’abord endormie et grincheuse se transforme rapidement en surprise et en confusion. « Shad ? » Le simple son de ta voix semble me soulager de la plupart de mes maux. La plupart je dis bien puisque les échos de mon souvenir sont toujours bien présents dans mon esprit, cette sensation désagréable de me faire battre sans pouvoir me défendre, de vouloir m’expliquer sans en avoir le droit. L’amertume traine sur ma langue alors que tu m’attrapes par le poignet pour m’obliger à entrer. En temps normal, j’aurais pu rire à une telle réaction. Content de voir que tu ne me refermeras pas la porte au visage, mais que tu me laisseras plutôt entrer chez toi sans plus d’hésitation. J’aime ta spontanéité. Or ce soir n’est pas un temps normal. Je me demande même si les temps pourront, un jour, être à nouveau normaux.

« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Je lâche un rire las sans trop savoir par où commencer. « Longue histoire.. » que je dis finalement dans un soupir alors que je m’amuse de voir tes cheveux ainsi en bataille et ta tronche ahurie. Tu disparais dans ce que je présume être ta cuisine et reviens avec un torchon qui, j’en suis certain, est empli de glace. Tu le poses sur mon visage et mes yeux s’écarquillent un moment, te dévisageant, surpris. Je ne m’attendais certainement pas à ce que tu prennes ainsi soin de moi et, même si je voulais le nier, j’aime l’attention que tu me portes. À vrai dire, j’aime à peu près tout ce que tu fais alors peut-être suis-je biaisé. Quoi qu’il en soit, après une soirée comme celle que je viens de passer, c’est bon de trouver un peu de réconfort ici –et ce, malgré ton air à nouveau renfrogné. J’ouvre la bouche pour m’expliquer et sens ma vision s’embrouiller. Seigneur, encore?

Tu la regardes grimper avec aisance sur les branches du grand arbre. C’est une tradition que vous avez initié il y a quelques années, une sorte de course. En bon gentleman, tu la laisses commencer avant toi, sachant pertinemment qu’elle risquait de te le faire regretter. « Tu fais la tortue Klaus ? » Sa petite provocation suffit à te donner l’impulsion et tu commences à grimper. Tu te dépêches, manquant parfois de tomber, et tu la rattrapes sans grande difficulté. Tu t’installes sur une branche un peu plus haute, la regardant avec un grand sourire : « Tu disais ? » Elle monte à ta hauteur pour te pousser gentiment. Tu l’attrapes et la force à s’installer à tes côtés. « La prochaine fois je t’aurai. » Et elle rigole. Avant, elle grimpait plus rapidement, mais tu as depuis inversé la tendance. Tes lèvres se posent sur les siennes, en partie pour faire cessé son hilarité. Ton coeur tambourine dans ta poitrine, te rappelant à nouveau qu’elle est la bonne pour toi.

J’avale de travers lorsque ton visage remplace celui flou de Sofie. Ou enfin, il me semble que c’était elle. De par l’amour que je ressentais à son égard, je vois mal qui ça pourrait être sinon elle. Je baisse la tête un instant et la secoue de gauche à droite, j’ai peine à croire que j’ai eu droit à deux souvenirs en si peu de temps. J’ai le cœur qui veut me sortir de la poitrine et le cerveau en compote. Lorsque je relève enfin la tête vers toi, c’est avec des larmes qui coulent bien contre mon gré sur mes joues. J’en peux plus, c’est trop d’un seul coup. Makfire, Blaze, Jaxen, Sofie, Klaus… je m’appelle Klaus. « Wade… »

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La réponse qu’il t’offre est en soi toute légitime, la plus simple possible et qui signifie qu’il n’est pas prêt à te raconter, ou même à t’expliquer pour l’instant. Tu respectes ce choix et c’est pour cette raison que tu lâches son poignet pour filer dans ta cuisine, son rire las ne laissant rien sous-entendre de bon. A la hâte, tu enroules des glaçons dans un torchon et reviens presque aussitôt dans le salon près de lui, soufflant vers le haut sèchement pour essayer de te débarrasser d’une mèche de cheveux qui couvre tes yeux. Tu es encore un peu endormi et dans le gaz mais tes réflexes sont bel et bien aux aguets. Délicatement, tu viens poser la glace contre son visage, là où les marques violacées commencent à apparaître, en espérant que ça le soulage un peu. La surprise se lit sur ses traits mais tu ne dis rien et demeures silencieux, la mine renfrognée et contrariée à te demander qui a bien pu le frapper de la sorte. Ce n’est qu’au bout de plusieurs secondes que tu ouvres la bouche. « J’espère que l’autre est encore plus amoché. ». Tu ignores absolument tout et cette réflexion t’échappe bien plus vite que tu ne l’aurais voulu en réalité. Tes pensées dépassant tes mots. Tes prunelles bicolores viennent avec lenteur croiser son regard quand tu le sens prêt à te répondre, mais il se fige et cette fois il ne t’en faut pas plus pour comprendre. « Merde. » que tu souffles en restant à proximité, continuant d’appliquer la glace, te sachant pertinemment impuissant par rapport à ce qu’il vit. C’est déjà la deuxième fois qu’il fait face à un flash à tes côtés, tu vas finir par penser que tu es un élément déclencheur de ses potentiels malheurs…

Immobile, tu attends qu’il ne te revienne. Ca n’a pas duré longtemps mais suffisamment pour que tu aies retiré le torchon de l’une de ses tempes. Tu attends, récupérant un air inquiet qui s’est adoucit, tu as quitté ton masque de froideur. Il récupère contenance peu à peu mais son premier réflexe est de baisser la tête. Tu ne veux pas le perturber davantage alors tu restes muet comme une carpe ne pouvant toutefois t’empêcher de te demander ce qu’il a vu et ce qu’il voit depuis qu’il est arrivé entre les murs de la ville. Il est là depuis bien plus longtemps que toi. A-t-il seulement récupéré autant de souvenirs ? Sait-il seulement qui il était avant tout ça ? L’interrogation personnelle demeure en suspens, car à peine repose-t-il enfin ses prunelles sur toi que tu ne peux pas rater les larmes qui ruissèlent doucement sur ses joues. A nouveau surpris, c’est toutefois un regard tout ce qu’il y a de plus compatissant et amical que tu lui offres. En entendant ton prénom s’envoler de ses lèvres tu ne peux retenir le frisson qui court le long de ton échine et empêcher ton cœur de se serrer. Glace toujours entre tes doigts tu laisses tomber le torchon sur la table basse de ton salon et hoches lentement la tête. D’un pas tu te rapproches et viens poser ta main contre sa joue comme le ferait un ami de longue date. Un léger sourire désolé s’esquisse à la commissure de tes lèvres alors que tu murmures. « Ouais. ». Tu sais. Tu sais que les souvenirs peuvent être douloureux, même si tu n’as pas encore eu le plus douloureux de tous. Du moins, de ceux que tu as déjà eus. C’est pour cette raison que tu regardes Shadow avec tout sauf de la pitié, ce n’est pas ce qu’il voudrait tu t’en doutes, tout comme ce n’est pas ce que tu voudrais non plus. Alors de ta main libre tu l’attires contre toi et tu viens le serrer avec force. « Je suis là. ». Une évidence que tu sois là, même si tu ne sais pas comment il a découvert où tu habites, même si tu ignores beaucoup de choses en définitive sur son compte. Mais peut-être que ça changerait, car après tout vous ne vous connaissez pas depuis longtemps. La dernière fois vous étiez sur un toit et tu…

Tu frissonnes à ce souvenir et daignes finalement t’écarter de lui au bout de plusieurs longues secondes. Tu rattrapes le torchon et le lui glisses dans la main. « Gardes le un moment sur le visage. ». Loin de toi l’idée de prétendre qu’il ne sait pas ce genre de détails mais tu as tout de même tenu à le préciser, et à nouveau tu t’éclipses pour revenir avec deux verres, l’un contenant de l’eau et l’autre un fond de whisky. L’eau n’est définitivement pas pour toi mais pour lui, toi t’as besoin d’un fond d’alcool fort et autant dire que tu n’as pas raté les effluves d’odeur d’alcool qui émane du cobra. Tu n’es pas son père, ni même sa mère mais autant dire que tu considères qu’il a assez bu et tu lui tends le verre.

« Ca ne pourra pas te faire de mal. » que tu souffles d’un sourire en attendant qu’il l’attrape pour prendre le tien et boire le liquide ambré cul sec.

Puis, reposant le verre vide sur ta table basse, tu te rapproches à nouveau et viens le débarrasser de sa veste. « Tu vas rester là cette nuit. ». Pour ce qu’il en reste, de la nuit. « Et même demain, si tu veux. ». Après tout tu es bien plus un nocturne qu’un diurne, et tu ne travailles qu'en soirée.

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« J’espère que l’autre est encore plus amoché. » Un semblant de sourire étire mes lèvres, tire un peu sur mes blessures et me fait grimacer. J’hoche pourtant la tête. « Tu devrais le voir.. » que je dis simplement, le visage meurtri de mon pote me revenant en tête. Jaxen…. Le méritait-il vraiment? Je ne peux m’empêcher de repenser à ce souvenir, à ce gars qui me tabasse pour m’empêcher d’aller voir ma Sofie, m’expliquer, me justifier. Au fond, n’ait-je pas fais exactement la même chose à Jaxen? Poing premier, ne posant aucune question. Mais bon, je ne vois pas pourquoi Blaze m’aurait menti…. La tête me tourne, j’ai plus envie d’y penser. Heureusement, ou pas, un souvenir m’assaille à nouveau, me faisant oublier momentanément la soirée horrible que je viens de passer.

Lorsque je reviens à moi, c’est l’estomac dans les talons, le cœur en miette et les jambes molles. Des larmes coulent sur mes joues et je lâche ton nom, seul cri du cœur que j’arrive encore à prononcer sans m’effondrer complètement. « Ouais. » Ta main est chaude contre ma joue et j’y enfonce un peu plus le visage en fermant les yeux. « Je suis là. » Mes bras trouvent tes épaules alors qu’ils entourent ton corps. Je ne peux qu’être reconnaissant de ton attitude envers moi. De ta patiente, ta compréhension et ton respect. Tu sais ce que c’est, toi aussi, que de te souvenir. Et, bien que nous n’en ayons encore jamais parlé, j’espère tellement que tes souvenirs soient plus doux que les miens, moins amer, moins douloureux. Je laisse les larmes couler silencieusement sur mon visage sachant pertinemment que je ne pourrai pas les arrêter tout de suite même si je le voulais. Lorsque tu te recules enfin, elles ne se sont pas encore complètement taries.

« Gardes le un moment sur le visage. » Je tiens le torchon en silence, c’est la moindre des choses que je puisse faire. Même si je n’ai eu droit qu’à quelques coups de poings, ils étaient bien placés et, venant d’un Dauthus, plutôt puissants. Je pose donc le torchon sur mon nez pas cassé, mais suffisamment douloureux pour me faire grimacer. Tu disparais en cuisine et je reste planté là jusqu’à ce que tu reviennes avec deux verres. L’un empli d’un liquide clair et l’autre d’un liquide ambré. Je comprends rapidement que le miens est simplement de l’eau –plus d’alcool pour toi ce soir Shadow. « Ca ne pourra pas te faire de mal. » J’inspire un coup et soutient ton regard en prenant le verre. T’as probablement raison alors je ne vois pas le but de m’obstiner à ce sujet. Je prends le verre et l’eau coule dans ma gorge sèche. Une fois vide, je le pose près du tient sur la table basse du salon.

Avant que je n’ai le temps de protester, tu me retires ma veste et je regarde vaguement le t-shirt que Carmélo m’a prêté, le miens étant trop plein de sang pour le conserver sans attirer l’attention. Malgré tout, je me sens encore terriblement sale en dessous. « Tu vas rester là cette nuit. » Je n’ose pas le dire, mais je suis soulager que tu m’y oblige. Qui sait où j’aurais fini sinon… « Et même demain, si tu veux. » J’avale de travers et soutiens ton regard vairon. « Merci… » le mot semble avoir du mal à sortir, non pas parce que je ne le pense pas, mais plutôt parce que même après ce verre d’eau, je me sens assoiffé, complètement séché, vidé. Et pas que de ma salive, mais d’une tonne d’autre chose aussi. Je marche lentement vers ton canapé et m’y assoit avant de laisser tomber ma tête entre mes mains. J’ai envie de te parler, de me confier, de m’enlever ce poids des épaules, mais je n’y arrive tout simplement pas.

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Tu es soulagé de le voir sourire un peu, bien que tu ne l’avoueras pas, encore focalisé sur la contrariété évidente qui étirait tes traits quelques secondes plus tôt à la vue de son visage défait. Lui rendant une esquisse de sourire à ses mots, tu ne t’attends pas à ce qu’il subisse une nouvelle fois le joug d’un souvenir et tu restes aux aguets, pestant pour toi-même, te contentant d’être là au moment où il reprendra pied avec la réalité. Lorsque c’est le cas et qu’il t’appelle, tu te veux rassurant alors ta main vient trouver sa joue dans ce geste aussi amical que tendre et tu le lui dis tout simplement. Que tu es là. Tu l’obliges doucement à répondre à ton étreinte et tu le serres contre toi. Juste comme ça. C’est aussi simple que ça. Parce que tu sais ce que ça fait de subir les images. De subir de mauvaises images. Tu sais le trouble que cela peut apporter et tu sais qu’il est parfois compliqué de gérer et faire avec. Ne craqueras-tu pas toi-même sur ce même sol à peine quelques jours plus tard à cause d’un souvenir trop violent ? Au point d’en hurler et de t’effondrer, complètement désarçonné. C’est pour toutes ces raisons que jamais tu ne le regardes avec pitié, ces raisons pour laquelle tu sais te montrer patient et compréhensif. Tu finis par t’écarter de lui pour lui confier les glaçons emballés dans le torchon et lui ordonnes plus ou moins de le laisser sur son visage pendant plusieurs minutes. Tu files ensuite vers la cuisine d’où tu reviens avec deux verres, l’un alcoolisé, l’autre non. Tu lui tends alors celui contenant l’eau et viens boire cul sec le fond de whisky que tu es venu mettre dans l’autre, l’alcool réchauffant ta gorge avec prévenance. Une fois fait, tu te rapproches à nouveau pour le délester délicatement de sa veste en cuir que tu viens poser sur le dossier du canapé avant de lui annoncer qu’il va rester ici pour la nuit. Tes prunelles différentes se posent sur la silhouette de Shadow et tu le vois déglutit avec difficulté, puis il te remercie et tu lui offres alors un sourire en coin. « Il serait malvenu de te laisser filer dans cet état. » que tu ironises d’un sourire plus grand en récupérant le verre vide que tu vas remplir une seconde fois d’eau clair et que tu lui ramènes pendant qu’il prend place dans ton canapé.

Tu l’imites à peine quelques secondes plus tard, juste après avoir déposé le verre plein et une bouteille d’eau sur la table basse à présent installée devant vous. Tu prends places à ses côtés et te fait d’abord silencieux, ton dos venant rencontrer le dossier du canapé de cuir blanc. Tu lui laisses le temps, l’observes sans dire un traître mot pour qu’il rassemble ses esprits. Tu le vois torturé, les mains contre son visage et tes lèvres se pincent. Tu te demandes ce qu’il peut bien le travailler de la sorte. Qu’a-t-il découvert à son sujet ? Est-ce que tu voudrais autant que ça le savoir, au fond ? Te rapprochant légèrement de lui, tu viens poser ta main contre son épaule. « Hey, si tu as besoin d’en parler, tu peux le faire. Personne ne te jugera ici. ». Et étant donné qu’il n’y a que toi dans cet appartement, il est évident que tu ne le ferais pas. Après tout, tu en aurais toi-même des choses à dire, tu ignores encore certaines choses, tu en sais sûrement moins que lui, mais tu n’es pas sans souvenir, et tu n’es déjà plus vraiment ce même Wade qui a débarqué dans les rues de Varakes il y a plusieurs semaines maintenant. Shadow a débloqué une porte que tu fermais férocement, il t’a montré de quoi tu étais capable, tu dois bien pouvoir être en mesure de l’aider au moins un peu, non ? « Bien sûr, tu n’es pas obligé de le faire. Je veux dire après tout… On ne se connait pas depuis longtemps mais… ». Mais quoi ? Tu ne sais pas trop en fait. « … Je suis là. ». Ça c’est sûr, pour être là, tu es là. Et tu ne bougeras pas, peu importe ce qu’il fasse. Qu’il te parle ou pas.

Alors en silence ta main glisse de son épaule, s’arrêtant légèrement contre son dos pour finalement retomber près de toi et tu t’enfonces à nouveau dans ton canapé, te mettant assis en tailleur et attrapant ton paquet de cigarette, vieux réflexe qui ne semble pas te quitter. Sale manie que tu as là et tu le sais…

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« Il serait malvenu de te laisser filer dans cet état. » Tu te veux léger. Ça se voit dans ton sourire. Malgré tout, mon cœur n’y est pas. Même si je le voulais, j’ai l’impression que je n’y arriverais pas. Enfin... pas tout de suite. Pas là, maintenant, avec tout ce qui s’est passé, ces choses que j’ai vu, apprise. Je te suis reconnaissant d’agir comme tu le fais, de bien vouloir me garder là, de pratiquement m’obliger à rester avec toi. C’est soulageant d’avoir l’impression d’appartenir à quelque chose présentement. Qui sait comment ça ira avec les Cobras après ce soir. Installé sur le canapé, la tête entre les mains, je sens que tu t’affaires un moment avant de t’installer près de moi. J’aimerais pouvoir dire quelque chose pour t’aider à comprendre, t’expliquer pourquoi je suis dans cet état. Tout te raconter même. Bon sang…. Ce que j’aimerais pouvoir tout te dire.

Ta main trouve mon épaule et je sursaute légèrement, tellement loin dans mes pensées déjà. « Hey, si tu as besoin d’en parler, tu peux le faire. Personne ne te jugera ici. » J’inspire un coup, tourne légèrement le visage vers toi, juste assez pour voir ton expression. De ton visage, il n’émane que bonté et compréhension et ça me donne une féroce envie de t’embrasser, là, tout d’suite. « Bien sûr, tu n’es pas obligé de le faire. Je veux dire après tout… On ne se connait pas depuis longtemps mais… » Mais c’est comme si c’était le cas? C’est ce que tu voulais dire Wade? Parce que moi, c’est exactement comme ça que je me sens. Depuis le tout début, depuis le premier moment, depuis que nos lèvres se sont rencontrées pour la première fois, depuis que j’ai eu cette impression qu’elles se retrouvaient plutôt que de se découvrir. « … Je suis là. » Lentement, je laissai mes mains glisser de mon visage et me redressai un peu. J’hésitais encore, ne sachant pas par où commencer. Je laissai mes coudes appuyés sur mes genoux encore un peu avant de prendre le verre que tu avais rempli d’eau pour le boire en entier lui aussi. Bien que je n’aie pas eu de sang dans la bouche, j’avais cette impression d’avoir du fer sur la langue. C’était désagréable, mais commun depuis mon arrivée ici.

Le verre d’eau terminé, je me tournai enfin vers toi et avisai ton paquet de cigarette entre tes doigts. Je l’attrapai rapidement et le posai sur la table devant nous. « Si je ne peux pas boire, alors tu ne peux pas fumer. » dis-je totalement sérieux. Après tout, c’était là une très mauvaise habitude –encore plus pour une Dauthus qui avait besoin que son corps fonctionne à 110%. Me laissant tomber contre le dossier du canapé sans te quitter des yeux, je soupirai longuement avant de commencer mon récit : « Si j’ai cette tête c’est parce que j’me suis battu avec un pote à propos de Blaze… ma meilleure amie. » C’était partiellement vrai, mais une partie de la vérité semblait aussi être cachée dans mes paroles. Pourquoi ressentais-je le besoin de te protéger de mes histoires de cœur? « La vérité, c’est que j’ai cru qu’il pourrait y avoir quelque chose de… plus avec elle. Mais c’était une grosse erreur et, quand elle m’a dit avoir couché avec lui… Putain, j’sais même pas si c’est vrai… mais j’ai vu noir et j’suis allé le démolir jusqu’à ce qu’on nous sépare. » J’avais honte maintenant que je le disais à voix haute, mais c’était ce que c’était et je devais assumer maintenant.

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Il n’y a pas toujours besoin de mots ou de paroles pour réconforter une âme en proie à la souffrance. En proie à ses propres réflexions douloureuses. C’est parce que tu le sais que tu ne dis rien, laissant le temps au temps. Laissant à Shadow l’opportunité de remettre ses esprits en place et de faire face à ses démons. Bien sûr, tu te tiens à portée de main s’il le désire, ce que tu lui dis au moment où tes doigts viennent se poser contre son épaule en douceur. Le sursaut ne t’échappe pas mais tu agis comme si tu ne l’avais pas vu, après tout, il a le droit de ne rien te dire, tu ne le lui en voudras pas s’il garde ses secrets pour lui. Qui serais-tu pour oser dire quoi que ce soit d’ailleurs ? Tu caches toi-même tes démons et le propre souvenir du jour que tu as eu ne fait que te prouver que tu es loin d’en avoir terminé avec tes propres souffrances et incompréhensions. En silence, tu t’installes en tailleur sur ton propre canapé et attrapant d’ores et déjà ton paquet de cigarettes. Tu as laissé le cobra boire son verre d’eau cul sec, tout comme tu le laisses libre de se resservir s’il a besoin. Les plaies de son visage ne nécessitent pas de points au moins. C’est déjà ça de bon. Temporairement, tu le quittes des yeux pour venir sortir un bâton de nicotine du paquet, mais avant que tu n’aies le temps de dire ouf, Shadow te l’a déjà enlevé des mains et tu fronces légèrement les sourcils sans comprendre. Du moins jusqu’à ce qu’il s’explique. Penchant la tête sur le côté, tu pinces doucement tes lèvres mais ne tentes pas de le reprendre. Dans le fond, tu sais qu’il s’agit là d’une mauvaise habitude. Tu te fais donc violence pour ne pas céder et te focalises plutôt sur les palabres du jeune homme assis à tes côtés, tes bras reposant contre tes genoux.

Il se laisse tomber contre le dossier et tu tournes tes yeux vairons vers lui, croisant son regard en silence. Muet comme une tombe. Je me suis battu. Ca, tu t’en serais douté, mais ce n’est pas ce qui t’interpelle le plus ou te fait à nouveau froncer le sourcils. Blaze. Tu ne le coupes pas tout de suite, préférant le laisser continuer et dire tout ce qu’il voulait te dire. Tu comprends mieux l’état de sa tronche à présent et te dis que les histoires de cœur sont toujours compliquées. Pourtant, si Shadow l’avait su et qu’il était venu te demander, tu lui aurais dit directement que tu sentais qu’il y avait un lien électrique entre elle et Jaxen, mais pour l’heure il n’est pas au courant que tu la connais et tu n’es pas certain qu’il parle de la même Blaze que la tienne.

« Quand tu dis… Blaze… Tu parles de la Blaze. Celle qui bosse au casino ? ». Autrement dit l’une de tes collègues directe avec qui tu bosses plusieurs soirs par semaine. Cette même Blaze qui t’a déjà plumé au poker la première fois que tu as accepté de jouer. Celle-là même qui ne pouvait d’abord pas te piffrer et réciproquement ? Quitte à être dans les questions, autant y aller franco. « Et quand tu dis lui, tu fais référence à quelqu’un qu’elle connait bien j’imagine ? Qui… Par pur hasard… Se serait promené dans ce même casino quasiment à poil ? Avec juste pour protège intimité un magnifique caleçon bariolé ? ». A cette seule pensée, tu ne peux t’empêcher de ricaner doucement, c’est subitement plus fort que toi. Tu finis par récupérer tout ton sérieux et tu viens plonger tes prunelles dans les siennes. « Tu as des sentiments pour elle, Shad ? ». La question t’intéresse grandement pour le coup, sûrement plus qu’elle ne devrait, d’où le sérieux qu’affichent soudainement tes traits. Dieu que tu fumerais bien une cigarette pour savoir quoi faire de tes doigts en cet instant.

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stuck here feeling cold

shadow & wade

" You said I'm not to blame, you said I'll be okay "
Tu m’écoutes sans un mot, me laissant terminer mon récit avant d’enfin poser des questions. Des questions auxquelles j’aurais probablement préféré ne jamais avoir à répondre, mais je ne peux pas t’en vouloir de me les poser. C’est ton droit et c’est tout à fait normal aussi. Tu ne me juge pas, tu as simplement besoin de savoir j’imagine… « Quand tu dis… Blaze… Tu parles de la Blaze. Celle qui bosse au casino ? » J’hoche lentement la tête. C’est vrai que, pendant un instant, j’avais complètement oublié qu’ils bossent ensemble tous les deux. Mais quel con je fais parfois. « Oui, LA Blaze, la seule et unique. La meuf qui fou le bordel chez les cobras sans même le vouloir. » Je baisse à nouveau la tête, jouant avec mes mains et soupire avant de reporter mon attention sur toi. « Et quand tu dis lui, tu fais référence à quelqu’un qu’elle connait bien j’imagine ? Qui… Par pur hasard… Se serait promené dans ce même casino quasiment à poil ? Avec juste pour protège intimité un magnifique caleçon bariolé ? » Mes yeux s’écarquillent sans même que je ne le veuille et je maudis mon expression facile pour son manque de subtilité. Je serre la mâchoire et sens mes dents crisser ensemble. « Je présume que tu parles de Jaxen, son colocataire, alors oui. » J’essaie rapidement de chasser cette image de mon esprit, laquelle, bien sûr, en entraine d’autre dans son sillage. Jaxen en sous-vêtement, Blaze, tout aussi peu vêtu. Eh merde. Focus Shadow, c’est pas comme ça que ça ira mieux.

Le silence s’installe un moment entre nous et tu le brises finalement en demandant cette question fatidique : « Tu as des sentiments pour elle, Shad ? » Je relève aussitôt les yeux vers toi, ouvre la bouche et la referme, sans mots. Je n’ai jamais eu à répondre à cette question-là. Pas même dans mon esprit. Alors comment pourrais-je te donner une réponse digne de ce nom? Elle est où la bouteille que j’avais au bar tout à l’heure, hein? « Je.. c’est… » Allez imbécile, un mot à la fois et tu devrais arriver à faire des phrases cohérentes. C’est pas si difficile! Et pourtant… « Pas comme ça. » Je lève lentement les yeux sur toi et soutiens ton regard en répondant pour la première fois à mes sentiments envers Blaze aussi sincèrement que possible. « C’est d’avantage une sœur que je voudrais protéger envers et contre tous tu vois? C’est simplement que lorsqu’une attirance physique se mêle à ce genre d’histoire, on a tendance à confondre avec… plus. » Eh bien… moi qui croyait ne jamais arriver à démêler cette histoire. Apparemment, je fonctionne bien sous pression. « On s’est embrassé deux fois et ça n’ira jamais plus loin…. J’voudrais seulement retrouver ma meilleure amie. » terminais-je finalement, amer.

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we shall fell

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Il y a encore tellement de choses que tu ignores sur son compte ou même sur le compte des différents gangs tout court, ne t’y étant pas intéressé plus que cela. Tellement de trous dans cette vie qui s’offre à toi et que tu appréhendes de mieux en mieux chaque jour en essayant de faire abstraction des blancs de ta mémoire défaillante. Cette même mémoire défaillante que vous avez tous. Pourtant, bien que tu fasses des efforts, ces pages blanches n’ont de cesse de te torturer l’esprit dès lors que tu daignes trop t’y focaliser. Ce n’est pas le cas à cet instant précis, alors que tu écoutes sagement ce que Shadow a à dire, ce qu’il a besoin de dire. Tu veux être cette oreille attentive qui lui permette d’apaiser un peu les maux qui bousculent son cœur, quand bien même tu sais que les souvenirs peuvent être synonymes de malheur. Tu attends que le silence ne retombe entre vous deux pour poser tes questions et le simple fait qu’il connaisse Blaze a le don de te surprendre que très légèrement. Au fond, Varakes n’est peut-être pas aussi grand que tu le penses. La meuf qui fout le bordel chez les cobras sans même le vouloir. Tu hoches doucement la tête en esquissant un fin sourire léger. Tu n’aurais pas soupçonné un seul instant qu’elle puisse faire partie d’un gang, et encore tu n’en as pas la pleine confirmation mais en y réfléchissant bien ça pourrait expliquer certaines attitudes un peu revêches. Le fil de tes réflexions continue de t’emmener vers plusieurs déductions et en voyant les yeux de Shadow s’écarquilleur tu ne peux qu’être sûr d’avoir vu juste. Il connait donc Jaxen et Blaze. Décidément, vous avez du monde en commun, même si l’on ne peut pas dire que tu sois spécialement proche de l’un ou de l’autre. « Pour sûr, elle sait plumer les gens au poker. » que tu lâches sur le ton de l’humour. Tu n’es pas vraiment un mauvais perdant, mais tout de même, ta fierté de mâle en a pris un sacré coup le jour-là.

A en juger par l’expression du cobra à tes côtés, c’est avec Jaxen que les choses ont chauffé, et tu ne sais pas franchement pour quelle raison tu poses ta question suivante mais elle s’échappe de ta bouche sans que tu ne puisses rien y faire. Comme si, au fond, tu avais besoin de savoir. Aussitôt, tu le vois perdre ses moyens mais l’air détendu de ton visage ne change pas d’un pouce alors que tu te contentes de le regarder. Tu veux juste savoir et ne voulais pas lui causer du tort ou même le troubler de la sorte en posant cette question. C’est… Pas comme ça. Tes sourcils ne se froncent que très légèrement et tes prunelles différentes ne le quittent pas des yeux, peu importe qu’il croise ton regard ou non. C’est simplement que lorsqu’une attirance physique se mêle à ce genre d’histoire, on a tendance à confondre avec… plus. Tu souris, doucement, ne comprenant pas vraiment pourquoi cette réponse te rassure mais tu te refocalises déjà sur ses soucis à lui, et au fond, tu comprends ce qui le tracasse. Pinçant les lèvres et observant temporairement ton paquet de cigarettes posé sur la table basse, tu reviens porter ton attention sur Shadow. « Pourquoi alors est-ce que tu n’irais pas simplement lui dire… Tout ça ? ». Qu’on ne s’y méprenne, tu ne connais pas Blaze plus que cela mais… « Si tu lui expliques les choses comme tu me l’as dit là, je suis sûre qu’elle comprendrait. ». Un sourire réconfortant apparaît sur tes traits alors que tes yeux se fixent à nouveau sur ce maudit paquet de clopes. Ça te tiraille les entrailles et te démange les doigts, si bien que tu viens triturer la chaîne que tu as autour du cou pour occuper ces fameux doigts. « Je suis sûr que ça va s’arranger. Ce n’est qu’une mauvaise passe. On devrait… ». Tu te stoppes un bref instant en secouant doucement la tête pour t’empêcher de fixer tes cigarettes et te rendant compte de ce que tu dis. « Ou je veux dire… Tu devrais… Te reposer. ». Enfin, tu ne fais que proposer, ne sachant pas s’il souhaite encore te parler ou non. « Je voudrais pas te forcer à parler si tu n’en as pas envie… ».

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Si on m’avait dit que je déballerais tout ça aujourd’hui, je ne l’aurais probablement pas cru. Après tout, dois-je le répété? On ne se connait que depuis très peu de temps toi et moi. Malgré tout, les choses semblent toujours se passer en accélérer ici alors ça ne me déstabilise pas plus qu’il ne le faut. Non, ce qui me déstabilise, c’est d’avoir autant envie de te parler, autant de facilité à m’ouvrir à toi. Moi qui n’est pas normalement très bavard par rapport à mes sentiments, je me retrouve là à avoir envie de te dire comment je me sens, ce qui m’arrive et tout ce qui va avec. Et toi tu m’écoutes comme si c’était la moindre des choses, me pose exactement les bonnes questions aux bons moments et je me surprends encore un peu plus à vouloir te donner les bonnes réponses –comme s’il y a avait une telle chose. « Pourquoi alors est-ce que tu n’irais pas simplement lui dire… Tout ça ? » J’hausse les sourcils, surpris. Oui, bien sûr que je pourrais aller la voir pour lui dire tout ça. Mais, j’sais pas… C’est pas si simple. J’sais même pas si elle voudra m’écouter. « Si tu lui expliques les choses comme tu me l’as dit là, je suis sûre qu’elle comprendrait. » Ce qui veut dire que mes explications font du sens, qu’elles sont.. bonnes. Pourtant, là tout de suite, ce n’est pas à Blaze que je veux les donner, mais à toi.

Tu me souris et je te rends une esquisse de ton expression, très mince au coin de mes lèvres. Et c’est là largement plus que ce à quoi tout le monde à droit. Sauf toi Wade…. Toi, tu m’as vu sourire dès le premier soir. Je baisse à nouveau la tête, inconscient de ton combat intérieur avec ton paquet de cigarette. « Je suis sûr que ça va s’arranger. Ce n’est qu’une mauvaise passe. On devrait… » On devrait? Je suis pratiquement sur le bout de mon siège pour entendre la suite. Te fixant plein d’expectative. « Ou je veux dire… Tu devrais… Te reposer. » Oh… Oui, je devrais sûrement. Mais ne t’ai-je pas réveillé en arrivant ici? « Je voudrais pas te forcer à parler si tu n’en as pas envie… » Je secoue négativement la tête. « T’en fais pas, tu n’me forces à rien, au contraire. » Je soupire doucement. « En réalité, tu m’aides à m’ouvrir et c’est une première pour moi. Dans cette vie en tout cas. » Je lâche un rire las et plante mon regard dans le tiens, sincère. « Merci d’être là pour moi… chaque fois tu trouves exactement les bons mots et les bons gestes, c’est pas donné à tout le monde. » Et voilà que je m’ouvre un peu plus. Qu’est-ce que tu m’fais bon sang? J’avale de travers et mon regard parcours ton visage, s’attardant particulièrement sur tes lèvres que je viens finalement capturer dans un baiser différent de ceux que nous avons échangé jusque-là. Un baiser doux, empli de reconnaissance. Mes doigts caressent distraitement ta nuque alors que je prends mon temps pour savourer le goût que tu as. Ce goût qui m’avait terriblement manqué.

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Ce ne sont que des conseils que tu donnes, sans nécessairement être réellement doué là-dedans. En réalité, tu n’es pas certain d’en avoir donné à qui que ce soit un jour, tu n’es d’ordinaire pas foncièrement bavard ou même avenant. Tu sais l’être quand il faut et avec les bonnes personnes, mais en temps normal, tu te rapproches bien plus de l’exemple du solitaire que de l’altruiste accompagné d’amis. Et pourtant, tu sais que tu es capable d’en avoir, tu en as déjà eu, autrefois. C’est du moins ce que ton premier souvenir a su te montrer. Avant que tout ne dérape. Au fond, Shadow n’est pas le moins du monde obligé de suivre ce que tu lui suggères, mais à en juger par ce qu’il te dit, tu ne vois pas de raison quelconque pour que Blaze ne comprenne pas les explications qu’il a à lui donner. Explications qui te paraissent plutôt légitimes quand bien même tu ne saches pas en détail tout ce qu’il y a pu se passer. Tu connais néanmoins le caractère de la jeune femme, sans doute pas par cœur mais suffisamment pour savoir que le seul frein à l’opération pourrait être son côté têtu à refuser d’écouter. Si elle n’est pas prête à le faire, le cobra assis à côté de toi pourrait bien être en difficulté avant de parvenir à se faire entendre. C’est probablement le seul élément gênant au tableau.

Subitement perdu dans ta contemplation du paquet de cigarettes qui te parait si loin, tu finis par prononcer des paroles qui s’envolent de tes lippes bien plus vite que tu ne le penses, forcé de t’arrêter en comprenant ce que tu es en train de dire. Pourtant, tu notes l’intérêt qu’a Shadow vis-à-vis de tes mots et tu déglutis doucement, maladroit au point de tout focaliser sur lui quand tu voulais pertinemment dire on et pas tu. Tu lui révèles ne pas vouloir l’obliger à te parler si ce n’est ce qu’il souhaite mais il te contredit presque aussitôt, t’arrachant un autre fin sourire. Tu es à mille lieux d’imaginer qu’en temps normal il ne sourit à personne. A mille lieux d’imaginer que ça lui est si facile en ta présence. En définitive, que sais-tu ? Bien peu de choses, mais cela ne t’arrête pas pour autant, non. En réalité, tu m’aides à m’ouvrir et c’est une première pour moi. Dans cette vie en tout cas. Ton sourire s’élargit davantage sans que tu ne t’en rendes seulement compte et tu ne le coupes toujours pas, le laissant aller au bout de ses réflexions, touché de voir que tu es capable d’aider quelqu’un. Son regard se plonge dans le tien et tu ne fais rien pour l’en empêcher, lèvres entrouvertes et concentration optimale sur tout ce qu’il peut bien te dire. Tu en as même oublié jusqu’à ton paquet de clopes traînant sur ladite table basse. C’est pas donné à tout le monde. « Vraiment ? » que tu rétorques du tac au tac, surpris, toi qui as l’habitude de le voir sourire ou te parler, tu as vraiment du mal à imaginer que tu es pour ainsi dire une exception. « Ne me remercie pas, à mon sens c’est normal. ». Et tu le penses vraiment, irrémédiablement sincère. Tu t’apprêtes d’ailleurs à ajouter autre chose quand il se penche et vient voler tes lèvres en un baiser qui n’a rien de comparable avec ceux de cette nuit-là. Bien plus doux, bien moins pressé. Sous la surprise, tes mains se sont levées mais demeurent immobiles, en l’air sans que tu ne fasses rien pour le repousser. Tu sens l’odeur métallique du sang mais rien ne gâche ce baiser échangé que tu prolonges avec lui sans réelle once d’hésitation. Ton cœur se met à battre plus fort dans ta poitrine et ton souffle se coupe, juste avant que tu n’éloignes très légèrement ton visage du sien pour respirer. « On devrait aller se coucher… » que tu finis enfin par dire. Fond de ta pensée première qui s’envole d’un murmure pratiquement contre ses lèvres.

Toujours en boxer, tu te lèves du canapé de cuir blanc pour prendre la direction de ta chambre. Au diable l’idée même de faire chambre à part, tu ne sais pas vraiment ce que tu veux mais tu ne te sens décemment pas de le laisser dormir seul pour ce qu’il reste de la nuit qui continue lentement de s’écouler. Se coucher ne veut pas forcément dire dormir, tu le sais, et tu lui laisses l’opportunité de continuer à te parler, tu veux juste… Te coucher. D’ailleurs, tu finis par arriver à ta chambre où les draps sont d’ores et déjà défaits, t’assurant que Shadow te suive toujours et tu te glisses sous les couvertures.

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« Vraiment ? » J’hoche la tête. Oui, vraiment. Je ne dirais pas ce genre de chose si je ne les pensais pas, c’est évident pour moi. Déjà, j’suis pas le genre de gars qui s’ouvre aisément, alors à un inconnu –est-ce qu’on peut encore dire qu’on est des inconnus..? « Ne me remercie pas, à mon sens c’est normal. » Bien sûr, pour ajouter un peu à ta liste de perfection, pourquoi pas. Je laisse donc mes instincts et mes envies prendre le dessus, mes lèvres trouvant les tiennes dans un baiser doux et profond. Différent de ceux que nous avons échangés sur le toit. Pas moins agréable cependant. « On devrait aller se coucher… » Cette fois il n’y a pas d’hésitation dans ta voix, pas de tournure de phrase qui pourrait me faire douter. Le message est clair, tu veux que je te suive, que j’aille dormir avec toi dans ton lit. Le canapé aurait largement fait l’affaire, je ne m’en serais pas plaint. Mais la possibilité de dormir avec toi est alléchante, je l’avoue.

Tu te lèves et je te suis du regard avant de finalement te suivre. Je laisse ma veste là et marche d’un pas lent et assuré derrière toi, ne manquant pas une seconde du spectacle qui m’est offert –toi en simple boxer. En quelques enjambés, nous atteignons la pièce en question et je m’arrête au seuil de la porte, posant mes mains de chaque côté de moi contre le cadre. Tu t’allonges sous les couvertures et je prends en considération la chance que j’ai de t’avoir rencontré. C’est pas tous les jours qu’on apprécie ce qu’on a, mais après une soirée comme celle que j’ai vécu, je crois que c’est la moindre des choses. Tu es là, à m’attendre sagement dans ton lit après m’avoir écouté comme si c’était la moindre des choses et pourtant, ce n’est que la deuxième fois qu’on a la chance de se voir toi et moi. Qu’est-ce qui peut bien justifier l’aisance avec laquelle nous naviguons l’un avec l’autre? Fatigué de me poser des questions, je m’avance dans la pièce en retirant d’abord ce t-shirt emprunté à Carmélo et détache ensuite mon jeans que je fais glisser sur mes jambes, retirant mes chaussures et mes bas au passage. Lentement, je grimpe sur le lit et viens m’installer à côté de toi, ne te quittant pas des yeux une seule fois alors que je me couvre à moitié à l’aide des draps. M’appuyant sur mon coude, je te regarde en silence, le désir bouillant à l’intérieur de moi, combattant avec ma fatigue apparente. Cette fois, je te laisse le loisir de décider de ce qui pourra se passer ensuite. J’ai suffisamment fait des choix de merde ce soir je crois.

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Tu es étonné qu’il ne soit pas du genre à se confier, mais en même temps tu peux le comprendre. Tu as toi aussi plus de facilité avec lui qu’avec n’importe qui d’autre et ne parviens pas à mettre une explication sur ce seul fait. Alors tu lui dis de ne pas te remercier et ce sont finalement ses lèvres qui viennent retrouver les tiennes en un doux baiser. Doux, tout ce qui n’avait pas été le cas la première fois, et si cette soudaine tendresse devrait te perturber, ce n’est nullement le cas, bien au contraire. Tu te surprends même à l’apprécier bien plus qu’il ne le faudrait. C’est à ce moment-là que les mots se décident franchement à sortir de ta bouche cette fois. Il serait mentir de nier que tu ne le veux pas dans ton lit avec toi. Tu te lèves du canapé et lui montres le chemin, lui offrant la vue de ton dos temporairement, te promenant comme si de rien était alors que tu aurais pu prendre le soin d’enfiler ne serait-ce qu’un vulgaire pantalon. Tu ne t’en formalises pas car Shadow t’a déjà vu dans tes plus simples apparats, si ce n’est même plus encore. Quand enfin ton corps retrouve les couvertures, tu ne peux retenir un soupir d’aise de quitter tes lèvres, l’observant du coin de l’œil retirer ses vêtements superflus et te rejoindre à son tour entre les draps.

Il ne te quitte pas des yeux, tout le long de la manœuvre et tu fais de même, sans sourire, perdu dans tes réflexions. Perdu entre l’envie de bouger et celle de ne rien faire à cause de la fatigue qui émane de lui et ses traits tirés. Pourtant il est là, à te regarder sans avoir visiblement l’intention de dormir, et toi tu es réveillé depuis un trop long moment maintenant pour replonger aussi facilement dans le sommeil. Tu restes plusieurs secondes tête posée contre l’oreiller, allongé de profil à le regarder, sentant la chaleur de son corps arriver jusqu’au tien. Tu demeures ainsi, jusqu’à ce que l’envie soit trop grande et en silence tu glisses dans ton lit, te rapproches de lui pour venir quérir ses lèvres, main se posant tranquillement contre sa joue. Tu n’es pas encore vraiment sûr de ce que tu veux, ce qui l’est en revanche c’est que tu veux le sentir près de toi. Contre toi. Tu te fais tendre pour ne pas réveiller les douleurs de son visage que tu effleures du bout des doigts avant de pousser sur son épaule pour qu’il s’allonge sur le dos. Tu viens doucement prendre position au-dessus de lui sans jamais rompre le baiser dans lequel tu t’es engagé, et tu ne dis rien. Tu gardes le silence car au fond, il n’y a strictement rien à dire. Seul ton cœur brise le silence en battant trop fort dans ta poitrine.

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C’est en suivant ces ailes d’ange tatouées dans ton dos que j’en viens à être là, sur le seuil de ta porte de chambre. Après si peu de temps à se côtoyer –si on peut même utiliser ce terme- j’ai l’impression de t’avoir toujours eu dans ma vie. Peut-être était-ce dans notre passé, peut-être dans une vie antérieure. Mais quelle que soit la réponse à cette énigme, elle ne m’importe que très peu. Ce qui compte, c’est que tu sois là et que je sois là aussi. Alors je te rejoins au lit après m’être débarrassé de mes vêtements et te regarde à la fois plein de désir et de fatigue. Ce soir, je n’ai pas envie d’être féroce et dominateur. Je n’ai pas envie de te donner d’ordre ou te de plaquer contre le matelas. J’ai simplement besoin que tu sois là avec moi, peu importe le résultat final. Nous pourrions dormir et je serais satisfait. Bon sang, à quand remonte ma dernière bonne nuit de sommeil de toute manière?

Tu me regardes et je soutiens ton regard. Le silence plane autour de nous, un silence confortable. Le genre de silence que je pourrais supporter des journées entières sans réellement m’en formaliser. Parce que tu es là, ta chaleur me réchauffe, ta présence est comme un baume sur toutes mes blessures et, que dire de ce baiser que tu m’offres finalement? Nos lèvres se retrouvent comme s’il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement. Doucement, tendrement et sensuellement, elles s’imprègnent les unes des autres. Nos langues à la découverte de nos bouches gourmandes alors que tu prends place au-dessus de moi. Je te laisse faire, complètement à ta merci, entièrement à ta portée. Quoi que tu fasses, quoi que tu entreprennes, je te suivrai. Je pose mes mains sur ton dos que je caresse distraitement, descendant tantôt vers ton derrière bien rebondi avant de remonter vers tes omoplates ou bien pour m’arrêter sur tes hanches. J’aime te sentir là, tout collé contre moi.

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