jaybus. i should've done you better.

Ton regard inquiet scrutait sa mine inconsciente prenant note de toutes les blessures qui s’y trouvaient. Tu t’étais déjà entretenu avec le personnel soignant pour savoir s’il se rétablissait, mais ce qu’ils avaient bien pu te dire ne pouvait aucunement te rassurer, pas quand tu voyais son teint blafard qui te donnait l’impression que la vie le quittait lentement. Pour autant, tu ne cherchas pas à le perturber, te contentant de t’assurer que sa poitrine se soulevait encore grâce à l’air qu’il aspirait. C'était un point idiot sur lequel te focaliser, mais s’il était vivant ça te suffisait. En attendant qu’il revienne à lui, tu préparas le bouquet de fleurs que tu avais ramené, changeant celles qui se trouvaient déjà dans la chambre. Ce n’était pas grand chose au fond, ça ne l’aiderait pas à guérir ou quoi que ce soit, mais ça pourrait toujours égayer la chambre et ça montrait au moins que tu pensais à lui. Une fois que ce fut fait, tu te laissas tombé sur la chaise qui se trouvait à côté du lit. Attendre sans rien faire n’avait jamais été une de tes grandes spécialités, mais il te fallait faire un effort pour la bonne cause. Tu regardas donc les alentours, revenant régulièrement à la figure de l’éclopé. Être dans une chambre d’hôpital ne pouvait que te rappeler la panique qui t’avait envahi lors de ton premier réveil, mais tu ne pouvais pas te défiler, encore moins considérant que tu avais promis à Balthier de veiller sur le chef cobra en son absence.
Fort heureusement, tu n’eus pas trop à attendre longtemps avec que Jaeger montre des signes de réveil. Tu sursautas au premier mouvement, sans doute trop perdu dans tes pensées pour ton propre bien. Tu te relevas rapidement pour t’approcher un peu avant de dire sur un ton doux : « Alors la belle au bois dormant se fait attendre ? » Tu voulais l’embêter un peu, histoire de étendre l’atmosphère. Cela dit, s’il fallait être franc, tu dirais sans doute que la culpabilité te rongeait depuis cette nuit. Si seulement tu étais arrivé plus tôt…

L'agitation aux côtés de ton lit finit par te déranger suffisamment que ton sommeil léger est brisé. Après quelques jours alité, tu as repris assez de force pour que l'on te permette de redresse ton lit de façon a te retrouver en position assise. C'est un signe que tu es sur la bonne voie, aussi le fait qu'ils laissent un peu n'importe qui entrer dans ta chambre prouve que ta vie est probablement hors de danger - même si tu peux toujours chopper une infection, sait-on jamais. Tu fronces les sourcils en voyant la tête de Phoebus qui te nargue avant que l'ombre d'un sourire tire le coin de tes lèvres. « J'apprécie ta considération pour le vieillard que je deviens. » Vingt août est affiché sur le calendrier, apparemment la date de ton anniversaire. Du coup, tu fêtes présentement tes vingt-huit ans dans une pièce déprimante qui a tout à envier à ton misérable appartement. Réveillé, tu peux prendre le loisir de retirer le désagréable appareil qui assure ta respiration lorsque tu n'as pas conscience du monde extérieur, passant le plat de ta main contre ton nez puisque l'action entraîne un chatouillement à tout coup. Tu t'accordes même l'honneur de redresser suffisamment ton lit pour imiter une position assise, le tout accompagnée d'une légère toux qui te fait grimacer. « Dire que je vais même pas pouvoir manger un gâteau. » Ton regard se glisse vers le soluté toujours planté dans ton bras puisque tu n'arrives toujours pas à ingérer autre chose qu'un peu d'eau. « J'espère sortir bientôt, j'en ai marre. » Considérant que tu es encore à moitié sur la morphine, que l'on te laisse te brancher sur l'oxygène quand tu dors et que t'as l'impression de te faire poignarder dans les côtes dès que tu restes debout plus de cinq minutes, c'est fort à parier que non.