breaking silence (maksha)

Je suis à sec, écrasée, vidée, j'en peux plus. Je n'ai pas su me rendre à ma chambre. Je me suis abandonné sur le divan dans ses vêtements sales. Je fixe le mur sans émotions, sans simple pensés. J'essaie de me vider la tête de ne penser à rien. Il y avait tant de chose qui me détruisait la tête, je n'en pouvais plus. J'ai le regard vide et le coeur en compote. Je reste là sans bouger. Chaque mouvement me fait mal. Depuis cette foutue fête au mille et une nuits, je n'ai pas revu mon colocataire. Simple, sois tu n'étais pas là, sois moi je n'y étais pas. Ce soir là, j'ai eut cette rage au fond de la gorge, cette envie de te hurler dessus, pourtant je ne l'ai pas fait. J'avais beau te regarder, voir ton regard si différent, je n'y suis pas arrivé. Je ne portais même pas attention au fait que tu pourrais rentrer. Je n'aurais pas de force pour réagir de toute façon. Mon visage, parsemé d'écorchure, mes membres qui tremble sans arrêt. Je n'avais même pas envie de prendre des antidouleurs, ressentir autre chose que mon mal intérieur. Il y avait tellement de chose à prendre en compte. Trop d'information que j'aurais préféré ignorer. Sof ? Sofie? Sofia? Je suis qui. Lambert. Où est-ce que tu es... J'en ai assez. Je ramène mes bras autour de mon ventre, j'ai mal comme si je retournais à ce moment où je me suis fait tabasser par les lions. Mon coeur ne fait qu'un tour, je viens d'y penser et tout le reste déboule. Je me mets à sangloter et mon corps tremble. Les larmes coulent et j'étouffe ma tristesse dans ma respiration coupé.

Depuis la soirée avec les Cobras, je n’ai pas remis les pieds à l’appartement. Peut-être par lâcheté, mais aussi –et surtout- parce que je n’avais pas la force de te faire face. Pas après ce qui était arrivé et l’état dans lequel tu avais quitté les lieux. Pas avec ce qui vous était arrivé après à toi Jay et Seth… Comment avais-je pu laisser une chose pareille arriver? Bien sûr, tu devais croire que je n’étais pas au courant. Et bien, même si je n’avais eu droit à aucun détail, les rumeurs courent vites entre serpents et, bien entendu, j’avais eu vent de l’histoire. C’est une des raisons pour lesquelles j’avais finalement décidé de rentrer. L’inquiétude me rongeait à petit feu et, par ailleurs, je commençais à en avoir marre d’avoir les même fringues sur le dos –dont le t-shirt de Mélo si je dois le rappeler. Bref, j’arrivai devant notre porte en prenant une grande inspiration. J’espérais presque que tu n’y serais pas. Presque. J’ouvris lentement la porte et entrai tout aussi lentement, comme si j’avais peur de mettre le pied sur un mine ou je-ne-sais-quoi. Je refermai ensuite et entendit tes sanglots avant de te voir. Immédiatement, je tournai la tête vers l’endroit où tu étais posé et m’y retrouvai en moins de deux enjambés. « Mak, qu’est-ce qui s’passe? » C’était plus fort que moi, je pouvais pas supporter de te voir dans cet état sans rien faire.

Si ma vie avait bien pu finir ce soir là, les choses m'auraient été plus facile, mais c'est ce qu'est là vie : rien de facile. J'encaissai à merveille, mais cette carapace que je m'étais forgé ne prenait plus rien. Encaissé, je suis professionnelle, mais contenir, ça je n'y arrive plus. Faire la façade, cacher ce que je ressens pendant un moment, d'accord, mais en permanence, je n'y arrive plus. Je profitais de cette solitude pour laisser tout sortir, je ne m'attendais pas à ce que tu rentres. Depuis le temps, j'ai même fini par croire que tu ne rentrerais jamais. J'aimerais bien me replier sur moi-même, mais c'est plus facile de garder mon long sur ce canapé. Un frisson me parcours le dos et j'entends un léger dé-clique, signe que la porte d'entrée ouvre. Je retiens mon souffle aussi longtemps que je peux, mais les sanglots prennent le dessus et je disparais sous ces sons qui font de moi une femme faible sur le moment. Tes pas de guident vers moi et j'ai envie de hurler. J'ai envie que tu partes, que tu me laisses seule. Ta voix brise le silence et en un éclair, je me redresse les pieds au sol, assise sur le canapé. Mes bras s'enroulent autour de ton cou et je te serres au plus fort de ma force actuelle, ce qui veut dire pas grand chose. Mon corps entier tremble et je n'arrive à rien, déjà que m'accroché à toi a prit de l'énergie que je n,avais plus. J'avais beau être en colère contre toi, mais là, maintenant, je n'en pouvais plus d'être seule, même si je disais vouloir l'être. Une femme c'est compliqué, putain que c'est compliqué.

J’ai à peine eu le temps de prendre conscience de ton état physique alors que je m’approchais de toi en deux temps trois mouvements. C’était peut-être mieux ainsi d’un certain sens parce que je n’sais pas si j’avais la force d’être celui qui te retrouvait blessé une fois de plus. La dernière fois avait été suffisamment difficile à supporter, qu’est-ce que je pourrais bien faire de plus cette fois? Je ne savais pas à quoi m’attendre en m’approchant, mon instinct me dictant simplement de m’approcher, d’être là pour toi. Alors c’est ce que je fis. Puisque mon instinct ne me trompait que très rarement, je l’écoutai. Et comme je le croyais, c’est exactement ce dont tu avais besoin. Tes jambes retrouvèrent le sol et tes bras mon cou. Je frissonnai et passai directement les bras autour de toi moi aussi. Je te serai fort, enfin, pas assez pour te briser d’avantage, mais assez pour que tu saches que j’étais bel et bien là. Malgré tout ce qui avait pu mettre de la distance entre nous et malgré ce qui pourrait en mettre à nouveau, je serais toujours là. Pas trop loin, prêt à te venir en aide, à me foutre entre toi et tous les dangers qui te guettent encore. Ma main passant lentement sur ton dos, je te caressai pour te réconforter pendant un long moment avant de me reculer un peu et de repousser une mèche de ton visage, la replaçant derrière ton oreille en cherchant dans ton regard une explication à tout ça. Même ton visage démontrait les épreuves que tu avais traversées ces derniers temps et je détestais te voir ainsi. Du bout du doigt, je traçais ces marques qui ne te rendaient pas moins belle, mais plutôt plus humaine. Moins invincible…

Les mots resté forte avait prit le bord. Je n'y arrivais plus et maintenant que tu étais là, c'était pire. Je n'y arrivais plus vraiment. J'ai sentis mes doigts se recroqueviller contre ce chandail qui n'est visiblement pas le tiens. Je ne reconnais pas le tissus, ni la couleur. D'où est-ce qu'il vient se t-shirt. Je n'ai pas envie de m'éloigner pour en prendre conscience. Penser à des choses futiles me fait du bien et ta présence en fait encore un peu plus. Se serrement autour de moi me rassure d'une certaine façon et mes yeux se ferment. Un calme s'impose et ma tête se pose un moment contre ton épaule jusqu'à ce que tu te recules. J'ai les larmes qui me brûlent les joues et je pose les yeux sur toi. Je baisse les yeux ensuite, je n'ose pas te regarder. Pourquoi ? Je ne saurais dire le pourquoi, mais en fait, je crois qu'on le sait tous les deux. Cette colère qui s'est installé entre nous m'affecte encore aujourd'hui. Mes bras tombent contre mes genoux et ma tête s'écrase entre mes épaules. Je n'aimais pas l'idée qu'il me voit dans cette état. Bon, que ce soit lui ou un autre, je n'apprécierais pas. Je replace cette même mèche derrière mon oreille et lève les yeux à nouveau vers toi avec cette boule au fond de la gorge. « Shadow... Je... J'en peux plus... » Je n'en pouvais plus d'avoir le coeur aussi lourd, d'avoir aussi mal.

Lentement, je te sens t’éloigner de moi. Physiquement certes, mais pas que. Ton esprit part un peu plus loin lui aussi, une distance se crée à nouveau entre nous et la frustration semble reprendre sa place. Alors le moment de répit est déjà terminé? J’aurais peut-être dû en profiter un peu plus encore… Juste un instant, dans tes bras. Tu regardes tes mains sur tes cuisses et j’ai envie de te soulever le menton pour que tu me regardes moi. Or, je ne le fais pas pour la simple et bonne raison que j’aurais du mal à te regarder aussi. Surtout si on doit parler. Te sonder c’est une chose, m’ouvrir en est une autre. N’empêche, je crois qu’il est plus que temps qu’on parle. « Shadow... Je... J'en peux plus... » J’hoche lentement la tête et souffle un coup avant de m’assoir à côté de toi. « Moi non plus… » Je soupire à nouveau puis garde le silence un long moment. Je ne sais pas si j’ai la force nécessaire de le briser, ce silence. D’être le première à m’ouvrir, à te dire tout ce que j’ai sur le cœur, ces choses que je n’ai encore dites à personne –ou presque. Ces émotions toutes mélangées, ces sentiments qui m’envahissent de plus en plus. Et c’est sans parler des souvenirs, des impressions et des incertitudes. Bon sang Mak, pas où commencer? N’as-tu pas envie de parler la première? S’il te plait, pour une fois, juste cette fois, soit la première à t’ouvrir à moi. Je tourne la tête vers toi, hésitant à lever les yeux sur ton visage. Je regarde plutôt le reste de ton corps, découvre les dégâts s’y trouvant. Oh Mak… mais qu’est-ce qui t’es arrivé putain?

Tout ce silence, tout ce que je gardais pour moi. Pourquoi est-ce que je devais être aussi fermé. Je prend les problèmes de tout le monde sans délaisser les miens. Être forte, voilà ce que je m'étais donné comme but et voilà que je n'y arrivais plus. Est-ce que je vais y arrivé un jour ? Être forte à nouveau, tenir tête à tout ce qui m'arrive ? Est-ce que je vais y arriver? Je n'y crois plus, j'ai cette impression d'avoir perdu toute ma vivacité. Tu t'installes à côté de moi et mon coeur s'emballe. Je ne sais même pas par quoi je pourrais commencer. Par le début? Mais putain dans quel état ça te mettrait... Commencer par la fin? Ce serait peut-être pire. J'en sais rien, j'ai si mal à simplement réfléchir. Mon coeur s'arrache et mes muscles se tendent.  J'empoigne mes mains l'une à l'autre et prend une grande respiration. Je lève la tête et fixe le mur. Je crois que ce serait mieux de commencer par le début. Là où tout à commencé. Je soupires et je baisse la tête. « Tu sais... Cet agression. Je veux dire ce soir là quand tu m'as trouvé devant la porte. » Je tourne la tête vers toi et je te fixe un moment, mais je me mets à fuir ton regard,  j'y arrive pas. Avouer que c'était les Dime lions , te l'avouer à toi semblait plus dure que je ne le croyais. J'ai baissé la tête à nouveau. « C'était eux. Les dime lions... Ça m'est revenu peu de temps après... » Je chasse une larme de ta joue et je ne te regarde pas.

Tu t’agites à côté de moi. Par stress ou par autre chose, j’en sais rien, mais t’es instable, ça se voit. Tu veux parler j’en ai bien l’impression, mais peut-être te retrouves-tu dans la même position que moi à ne pas savoir par où commencer. Finalement, ta voix s’installe entre nous pour commencer tes explications. « Tu sais... Cette agression. Je veux dire ce soir-là quand tu m'as trouvé devant la porte. » Mon regard s’aiguise un peu, curieux d’enfin avoir droit à des réponses. Ça fait si longtemps il me semble que j’attends des explications quant à ce soir-là. « C'était eux. Les dime lions... Ça m'est revenu peu de temps après... » J’avale de travers, serre la mâchoire. Je savais que c’était eux, j’en étais sûr. Ces blessures n’avaient rien d’animal ou de quoi que ce soit d’autre relié aux créatures. C’était humain. Je secoue la tête, une larme coulant sur ma joue sans que je ne lui en donne la permission. J’ai l’impression de t’avoir laissé tomber en ne vengeant pas cette attaque Mak. « Dis m’en plus. » que je lâche finalement, j’ai besoin de tout savoir. Dans les plus sordides détails, je veux connaitre tout ce que toi tu connais. Qu’importe si ça me met dans tous mes états, me donne envie d’hurler, de frapper, de courir ou de tuer. Je veux savoir, j’ai le droit de savoir. Pas vrai Mak? On se doit au moins ça toi et moi, de se confier l’un à l’autre quand les choses ne vont pas. N’a-t-on pas toujours dit qu’on se supporterait envers et contre tous?

J'avale de travers et je fixe le mur à l'opposé de toi. Je pousse un soupire et mes mains se forment en poing sur mes genoux. J'ai toujours ces blancs. Je n'ai pas tous les détails et la rage me prend quand je cherche à comprendre. J'avais l'impression que retrouver ma vie d'avant effaçait ma vie actuelle. Je pousse un soupire agressif et grogne. Je n'aimais pas cette impression de manquer quelque chose. Si mon cerveau le cachait bien c'était pour une bonne raison et je n'avais pas envie de le découvrir. Je devais y aller avec ce que je savais. "J'ai pas tout ce que je voudrais. Il me manque encore des détails. C'était dans le secteur nord. J'ai aucune idée de ce que je faisais la-bas. Ils sont sortis de nul part comme s'il m'attendait. J'ai eut de la chance de ne pas finir dans les griffes d'un de cest monstres qui traine dans la ville." par le fait même, je venais de te révéler que cette agression contre moi datait de la nuit avant que tu me trouves au bas de la porte. J'avais passé une nuit entière inconsciente dans un coin du secteur nord. Le dire me donne des frissons. J'aurais bien pu finir dans les griffes d'une bête, finir enfermée, séquestrée je ne sais où par je ne sais qui. J'ai un frisson qui me parcours le dos et cette grimace de dégoût qui se plaque sur mon visage. Je chasse une larmes. Je n'arrives pas à te regarder. Je n'y arrives pas et je veux pas, deux choses qui s'accorde bien pour une fois. Je me cale dans le canapé et ramène difficilement mes jambes contre moi et je les entour de mon bras meurtri, toujours aussi tremblante. Je pourrais continuer, en dire plus, mais ma gorge se noue, la suite m'effraie et me glace le sang. Dire que je me suis laissé prendre à ce jeu, dire que je prend la peine de sortir tard le soir. Serais-je suicidaire en légerté?

"J'ai pas tout ce que je voudrais. Il me manque encore des détails. C'était dans le secteur nord. J'ai aucune idée de ce que je faisais là-bas. Ils sont sortis de nulle part comme s'ils m'attendaient. J'ai eu de la chance de ne pas finir dans les griffes d'un de ces monstres qui traine dans la ville." Mon cerveau s’active, tente de remettre les pièces du puzzle ensemble. D’abord, ta confession m’indique que tu as passé une nuit entière à l’extérieur avant d’arriver à te trainer jusqu’ici. Rien que ça c’est suffisant pour me glacer le sang et je ne peux que te fixer, sans trop savoir si je dois être reconnaissant de t’avoir toujours là, vivante et en un morceau ou si je devrais déjà être en route vers un des repères Lions pour en buter l’entière population. Mon sang bouille et se glace d’effroi en même temps, une sensation ma foi des plus désagréables. Toutefois, un détail me dérange. Me fait tiquer et je ne peux que me le repasser en boucle. "Comme s’ils m’attendaient." Je te regarde te recroqueviller sur toi-même et demande malgré moi. « Comment ça, comme s’ils t’attendaient? Tu veux dire que quelqu’un t’aurait… vendu? » Juste d’y penser, j’ai la nausée. Si je n’avais pas l’estomac complètement vide, je pourrais rendre mon repas. Or là, j’ai simplement un goût de bile horrible qui me remonte à la gorge et qui brûle tout sur son passage. Allez Mak, je t’en prie, souvient toi…

J'étais qu'un simple être humain. Une femme avec du coeur, trop de coeur, une femme qui tenait trop aux autres pour se laisser abattre pour les protéger. Je n'y arrivais plus, puisque plus le temps avançait, plus j'avais l'impression que tout s'écroulait sur moi. J'avais mal, j'avais peur. Mon frère, mon père, ma mère. Tous les trois morts. J'ignore comment sont mort mes parents, mais vu les circonstances, comment je l'ai découvert, je ne crois pas qu'ils sont mort paisiblement. Mon frère était mort sous mes yeux, qu'est-ce qui avait bien pu leur arrivé. Plus tôt, j'avais récupéré cette montre à gousset que j'avais récupéré dans la maison familiale. Pourquoi cette torture? Pourquoi est-ce qu'il nous laissait des brides de notre passé après nous l'avoir arraché. Je fixe devant, j'en oublis la discussion, jusqu'à ce que ton odeur me viens au nez. J'ai tourné la tête vers toi et j'au haussé les épaules le coeur qui faisait mal. La gorge nouée, tous mes mots sortent en sanglots. « J'en sais rien. J'y arrives pas... » Je laisse ma tête retomber sur mes genoux et mes mains l'agrippent fermement. J'ai envie de hurler, de me vider la tête, tout oublié encore. Ce serait trop facile. Mon corps se balance de l'avant vers l'arrière et les horribles images de Clovis me vient en tête. J'étouffe, je n'arrive plus à respirer. Littéralement. L'air ne veut plus rentré. Je panique, mes pieds tombent au sol pour essayer de me libérer la poitrine, mais l'air ne passe pas plus. Mes yeux deviennent rond et je revis encore et encore la mort de mon frère.

Spoiler:

Je te fixe et tente de me contenir. En réalité, j’ai plutôt envie de faire les cent pas, de frapper dans tous les murs de l’appartement jusqu’à ce que mes poings saignent et que je n’y arrive plus. Je déteste cette situation, ne rien comprendre, avoir des bribes d’informations, mais rien de tangible. Mes souvenirs se font de plus en plus précis, mais ce qui se passe autour de moi est de plus en plus flou. Pourquoi? « J'en sais rien. J'y arrives pas... » Et soudainement, c’est comme si toute l’air était évacuée de tes poumons, incapable d’y retourner. Je te regarde sans réellement comprendre ce qui t’arrive, sans savoir quoi faire. C’est une crise de panique, d’anxiété? Eh merde… « Mak.. » Je m’approche un peu plus, je ne veux pas trop entrer dans ta bulle et t’empêcher de respirer encore plus, mais j’ai aussi l’impression que de te toucher te ferait peut-être du bien, te rassurerait peut-être. Alors je t’enlace une fois de plus. Attrape ta tête et la pose contre mon épaule, caressant tes cheveux. « Respire… ça va… j’suis là. » J’voudrais te dire que je vais nulle part, que je serai toujours là. Mais j’aime à croire que nous n’avons pas besoin de nous le dire de vive voix tous les deux. C’est implicite, des non-dits évidents. Doucement, je te berce contre moi et sens ta respiration revenir. Saccadée, mais bien là.

Respirer. Comment est-ce que je pouvais être dans un sale état pour avoir autant de difficulté à respirer. J'étais affecté par tout depuis un certain temps. J'avais cette difficulté à accepté tout ce qui me tombait sur la tête et tout ce que j'avais vécu me tuait. Je n'arrivais plus à respirer. La panique me tenait par les entrailles. Pourquoi est-ce que je ne supportait pas ce manque de souvenir? Encore une fois, je me retrouve face à ce dilemme, le même dilemme qu'en novembre 2016. Je n'aimais pas ce manque d'information, je n'avais jamais apprécié. J'ai peur j'ai mal, je suis effrayé et je n'arrivais plus à respirer. Je sens tes bras passer autour de moi et j'ai ce frisson qui glisse le long de l'échine. Je ne cherche pas à comprendre pourquoi, mais je sens l'air entrer à nouveau dans mes poumons. Je ferme les yeux à nouveau et je revois cette photo qui brûle. Non, je n'y crois pas, je ne veux pas. Je reste appuyé contre ton torse et sens ma respiration reprend un rythme quelque peu normal. J'essaie encore de comprendre pourquoi ta présence me rassure autant, ce touché. Je replis mes bras contre ma poitrine et reste contre toi fixant désormais le vide. « J'ai un frère. En fait, j'en ai deux... Non un... Deux... Un... » Je renifle comme une gamin qui à mal et qui retient ses larmes. « Mon frère est mort... L'un des deux... Clovis. Le plus jeune. Y'a Lambert, j'ai aucune idée si il est vivant... Mes parents... Je n'en ai plus... Mort aussi... » Ma voix se bloque, je n'arrive plus à parler. Je serre les paupières.

« J'ai un frère. En fait, j'en ai deux... Non un... Deux... Un... » Apparemment, je n’aurais pas d’avantage de détail sur cette attaque contre toi. Enfin, pas tout de suite. Tu sembles vouloir tout me dire en même temps, les informations se mêlant à la sortie. As-tu perdu un frère Mak? Je ne peux qu’imaginer à quel point c’est douloureux d’apprendre qu’on avait quelqu’un d’aussi cher rien que pour nous le faire reprendre aussi rapidement. Mon cœur se serre pour toi et je me mord l’intérieur de la joue en silence. « Mon frère est mort... L'un des deux... Clovis. Le plus jeune. Y'a Lambert, j'ai aucune idée si il est vivant... Mes parents... Je n'en ai plus... Mort aussi... » Mon cœur se serre d’avantage face à ces informations que j’encaisse aussi bien que possible. Va savoir pourquoi, j’ai mal pour toi Mak. Comme si une partie de ta douleur s’étendait entre nous. Enfin, j’aimerais que ce soit le cas. Que je puisse prendre une partie de ce poids sur mes propres épaules pour t’en libérer. Je continus de te bercer, tentant de te rassurer aussi bien que possible. Peut-être est-ce que ça t’aiderait si je partageais moi aussi une partie de mon passé avec toi? « J’étais.. j’avais une fiancé. » Je n’arrive pas à en dire d’avantage. Quel bien est-ce que ça nous ferait à tous les deux que je te dise que je la trompais, que je l’aimais plus que tout, mais que quelqu’un avait quand même réussi à se mettre entre nous? Aucun, j’en ai bien peur. « J’étais dans l’armée aussi… lieutenant apparemment. » J’ai encore du mal à dire ces choses à voix haute, ayant l’impression de parler de quelqu’un d’autre, de raconter une histoire qui n’est pas la mienne et pourtant….

Tout se mélangeait, tout s’empilait, ça et là dans mon esprit et voilà que je me retrouve face à Shadow à déballer tout ce que j'avais sur le coeur. Parler de mes frères n'avait pas été facile et pourtant je l'avais fait, comme si l'information coulait comme de l'eau de roche, malgré tout le mal qui me prend de dire les mots. J'avais perdu mon frère, mes parents, il me restait qu'un frère et je me disais que lui aussi pouvais avoir trouvé la mort. Je suis là contre toi et j'ai ce semblant de calme qui me berce. Je fermes les yeux me centrant sur cette idée, cette idée que ma tête m'a donné, de qui tu étais, de qui tu étais pour moi. Mon coeur se serre à cette idée, je n'ai pas envie d'y croire, j'espère que ce n'est pas toi, qui par le pire pourrait être son sosie. Je serre les dents pour me chasser cette idée. Je fais tout pour ignorer, pour penser à autre chose, mais les mots qui finisse par sortir de ta bouche me prenne à la gorge. J'aurais tellement préféré entendre autre chose. Je me dégages et je referme mes bras contre moi. Je ferme les yeux. J'enfouis ma tête contre mes genoux et fixe le matériel entre mes jambes. « Je l'étais aussi. » Ma voix était si faible que j'espérais que tu ne l'entendes pas, mais quelque chose me dis que mes désirs ne valent rien. Puis vient l'armée. Je tourne la tête vers toi et t'observe. Je fronces les sourcils, à bien y penser, moi aussi, c'est peut-être pour ça que j'ai certaines habilités aujourd'hui. Mon regard croise le tien et mon coeur tambourine. Il n'est pas dupe, mais je m'entête.

Mes confessions sortent au compte-goutte, je ne sais pas par où commencer, quoi te dire non plus. Alors j’essaie d’y aller systématiquement, avec des informations qui pourraient être pertinentes –ou pas. Je t’avoue avoir été fiancé, l’anneau dans mon cou brûlant ma peau alors même que je prononce ces mots. J’essaie de ne pas y penser, de ne pas revoir Sofie me balancer cette même bague alors qu’elle m’engueule, m’en veux de l’avoir ainsi trahie. « Je l'étais aussi. » Je te dévisage un moment, une pointe de jalousie complètement stupide s’emparant de moi. Je n’ai aucun droit sur toi maintenant, alors pourquoi en aurais-je eu à l’époque? C’est ridicule. Si ça se trouve, ce mec qui partageait ta vie est malheureusement mort comme tous les autres. Ça semble être le dénominateur commun ici quand on se souvient de quelqu’un. Malgré tout, le fait que tu te sois éloigné de moi à nouveau, refermant tes bras sur ton corps pour te protéger, me rendent malade. J’ai envie de te prendre dans mes bras à nouveau, de te serrer contre moi. Non pas que je crois que ça pourrait changer quoi que ce soit à tous ces non-dits entre nous, mais pour un instant, un tout petit instant, j’ai l’impression qu’on pourrait en bénéficier tous les deux. La chaleur l’un de l’autre… Alors j’avale de travers, hésite un instant, m’approche et me recule. Je te fixe, en silence à nouveau, cette peur de briser le silence me prenant à nouveau les tripes. Je préfère largement briser la distance entre nous que le silence. Ma main se glisse sur ta joue, mes doigts se mêlent à tes cheveux et je plaque mes lèvres sur les tiennes. C’est ridicule, insensé. Et pourtant, c’est exactement ce que je fais, poussé par mes instincts les plus profonds.

Ne pas y penser, ne pas y penser. C'est tout ce que je me répètes dans ma tête. Je n'ai pas envie de penser à ce fiancé, à cet ex-fiancé, à Klaus, à toi. Je n'y crois toujours pas, je ne veux pas. Si seulement les choses était simple. Je revois encore cette photo brûler sous mes yeux. Ce sourire que j'avais sur la gueule, le sien. Pourquoi? Mon coeur s'emballe, mon coeur bat si fort qu'il me fait mal. Je fais tout pour m'éloigner, rompre le contact physique. Un lourd frisson me parcoure le dos. C'est trange, mais je me sens incapable de rester aussi loin, sans contact. Je fermes les yeux, j'essaie de me perdre ailleurs dans mes pensés, mais ta main se pose contre ma joue. Je frissonne à nouveau et je n'hésite pas une secondes à lever les yeux dans ta direction. Je me perds dansa tes yeux au moment ou tu t'approches pour poser tes lèvres contre les miennes. Mon souffle se coupe et je me retrouve pendu à tes lèvres. Sans que je n'arrive à grand chose, mes mains tremblent jusqu'à tes joues et les caresses du bout des doigts. Je n'ai pas envie de m'éloigner, je me retrouve rapidement plaqué contre toi. Je me retrouve genoux contre le canapé et mes bras se glisse autour de ton cou et ma langue vient trouver la tienne pour s'élancer dans une danse affolé. Ma respiration se fait courte et rapide. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je me recule pose mon front contre le tien. Mes yeux restent fermés. J'ai besoin de savoir. « Il s'appelait Klaus. » Je ne veux pas voir sa réaction, ne garde les yeux bien fixé sur ses lèvres.

Qu’est-ce qui est le plus fou selon vous? Que j’ai osé plaquer mes lèvres contre les tiennes Mak ou bien que tu sois en train de répondre à ce baiser avec autant de fougue que moi? Ton corps pressé contre le miens, à genoux sur le canapé, tu viens rapidement t’installer au-dessus de moi. Mes mains sont désormais sur tes hanches, dans ton dos, sur tes fesses. Je ne réfléchis plus et, l’espace d’un instant, c’est mon esprit qui prend le dessus sur ma conscience. Je me revois assit à cette table, le cœur palpitant et les maintes moites. L’expression horrifiée de ma mère. Celle humblement fière de mon père. Une longue lignée de soldat… Cette montre, elle est à moi maintenant. Je reviens dans le moment présent alors que ta langue cherche la mienne et elle l’a trouvé sans problème, un chemin qu’elle connait bien plus qu’elle ne pourrait seulement l’imaginer…. Ou alors, c’est ce que je crois. Haletante, tu t’éloignes un peu, pas trop, juste assez pour parler. « Il s'appelait Klaus. » La musique s’arrête dans ma tête, un peu comme ces vieux tourne disque qui cesse soudainement dans les films, vous imaginez? Je ne bouge pas, j’en suis incapable. Les chances que ce soit une coïncidence sont trop infimes. Non… c’est pas vrai. C’est pas possible. Ça ne peut pas être vrai. Et pourtant, tous les morceaux se mettent en place. Makfire, ma Sofie. Lambert, c’est lui qui m’a arraché mes tags. Ce prénom, cette bague….. Non. NON! « Sag mir, es ist nicht real. * » ma voix n’est qu’un murmure contre tes lèvres. Je sais que tu comprendras. Parce que je sais que tu parles l’allemand toi aussi. Et si tu sais qui je suis, alors tu sais ce que j’ai fais et.... bon sang.

Je me devais de le dire, je voulais savoir, savoir si c'était vrai. J'avais besoin de le savoir, de savoir si tu le savais toi. Je mourrais d'envie de ce baiser, c'est vrai, j'aurais bien pu profiter encore un peu plus et la chaleur de tes lèvres me manque. Je sens ta présence sous mes doigts. Je sens corps et je me demande si ce serait la dernière fois que je pourrais le toucher. Mes mains se glissent contre ton torse et je le sens se tendre et se détendre par ta respiration et ta voix me brise. Ce que tu dis m'accroche au coeur. Je me redresse et fronce les sourcils. Ma respiration s'accélère et je sens les larmes vouloir se pointer. Je les ravale et ma voix sanglote. « Shadow? » Ma voix tremble, je suis soudainement désemparée. Je te fixe dans un silence maladif, qui me blesse, qui tient par les entrailles. Je t'en pris, dis-moi que je me trompe, dis-moi que ce n'est pas toi. Dis-moi que tu n'es pas lui qui m'a arraché le coeur par le passé. J'ai beau vouloir prendre mes distances, mais mon corps semble vouloir le reste. mes mains se referment contre ton t-shirt et je te supplie du regard de me donner une réponse. Je n'arrives pas à garder le silence, je n'arrive pas à tenir ma langue. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne semble vouloir sortir. J'aurais bien pu te dire : C'est toi c'est ça? Mais ma bouche en a décidé autrement. « Tu le connais c'est ça? » Si seulement il avait pu être mort ce fiancé, je n'aurais pas à vivre ça, tu ne serais pas là...

Ton regard croise le miens et je m’attends à tout moment à ce que tu exploses. « Shadow? »  Qu’est-ce que tu sais Mak? De quoi te souviens-tu exactement? N’y a-t-il que ce prénom qui te soit revenu… ou bien, comme je le craint, le visage qui va avec? Pourtant, tout en toi semble prouver que tu doutes toujours, que tu n’es certaine de rien. Je pourrais prendre cette opportunité pour fuir, te mentir. Mais ne t’ai-je pas déjà suffisamment blessé? Je n’ai pas envie d’en rajouter une couche. Tes mains attrapent mon t-shirt et mon regard alterne entre ces dernières et tes lèvres que je voudrais prendre pour éviter de devoir parler à nouveau, pour t’empêcher de poser des questions aussi. Tu me devances cependant : « Tu le connais c'est ça? » Si je n’ai jamais connu la torture, je peux néanmoins dire que ce moment en est. Pur et simple. Si tu le fais exprès alors c’est là une très bonne vengeance. J’avale difficilement ma salive et secoue la tête de gauche à droite. Je ne le connais pas –c’est moi. « Es ist Ihnen Sofie, sag mir die Wahrheit. * » D’une certaine manière, j’ai l’impression que de parler ma langue maternelle –notre langue maternelle- me protège un peu de la réalité, de la vérité qui menace d’éclater d’un moment à l’autre. « Tu sais très bien que c’est moi... pas vrai? » Je sens mon coeur qui veut sortir de mon corps et se jeter sous un bus. J’ai mal Mak... tellement mal. Ne m’en veux pas, je t’en prie.

Voilà ce que tu attendais. Le moment que tu redoutais à la même occasion. Sa réaction face à ce prénom, prénom de ton ex-fiancé, son prénom à lui. Ton coeur se serre tu sens qu'il le sait, ton coeur sait que les choses vont mal tourné. Tu devais sûrement le savoir depuis que tu as reconnu le visage de Shadow sur cette photo. Tu caches très mal que tu sais quelque chose. Pourtant, tu le fais si bien, mais ça te fait si mal, trop mal pour que tu sois capable de le cacher, de le dissimuler. Tu aurais préféré qu'il soit mort, plutôt que de vivre ce moment. Tu aurais préféré qu'il soit mort pour ne pas avoir à vivre ce que tu t'apprêtes à faire. Tu tenais à savoir, savoir la vérité. Puis viens cette vois, la tienne, cette langue, la mienne, la notre, l'allemand. « Es ist Ihnen Sofie, sag mir die Wahrheit. » Ton coeur se serre encore un peu plus. Sof, Sofia, non, c'était Sofie, voilà. Il se déchire enfin, voilà se coup de couteau en plein coeur, tu le sais. Tes mains se retire d'un coup sec et elles tremblent. Ta respiration s'accélère et ta gorge se noue. Tu ne sais pas comment réagir. En fait, oui tu le sais et tu essaies de te contenir. « Tu sais très bien que c’est moi... pas vrai? » Cette fois tu te lèves d'un bon et tu fais quelques pas de reculons. Tu te retourne pour lui faire dos et les larmes de brûlent enfin les joues. Tu les chasses de tes mains. Tu t'agrippes les bras, oubliant complètement la douleur qui te parcours le corps. Tu préfères garder le silence, de toute façon, ton corps, ta distance lui offre la réponse sur un plateau d'argent.

Tu ne me réponds pas. Tu n’as même pas le culot de me dire la vérité alors que moi, je t’ai donné la mienne. Je t’ai avoué qui j’étais lorsque tu as prononcé ce foutu prénom. Alors pourquoi n’admets-tu pas une bonne fois pour toute que c’est toi, Sofie? Non. Au lieu de ça, tu te relèves et t’éloigne de moi. Tu te tiens bien loin pour que je ne te touche pas et me tourne même le dos pour que je ne profite même pas de la vue de ton visage –non pas que j’ai envie de te voir pleurer. Ces larmes, tu les verses par ma faute. Par mes erreurs passées. Par cette vie que nous aurions pu avoir il était une fois. Mais qu’est-ce que ça change maintenant au fond? Si je ne t’avais pas ainsi blessé, est-ce qu’on aurait simplement repris les choses où on les avait laissé? Je ne crois pas non. Je suis même persuadé que ce n’aurait pas été aussi simple. Parce que tous les deux, on a d’autre gens dans nos vies maintenant et que ça complique tout, absolument tout. Malgré ça, je me vois me redresser, debout sur mes jambes chancelantes j’avance vers toi et pose finalement les mains sur tes épaules. « Mak... » J’peux pas me résoudre à t’appeler Sofie. Parce que ça fait trop mal. J’peux pas non plus me résoudre à m’excuser à nouveau pour ce que j’ai fais. N’ais-je pas déjà suffisamment essayé de le faire? Et puis, c’est pas comme si je pouvais m’expliquer, les pièces du puzzle, je ne les ai pas toutes. « Makfire regarde moi... »

Tu te contiens, tu fais tout pour garder tout à l'intérieur. Tu sens cette tempête faire rage. Cette lute entre la honte, la rage et l'envie. Tu n'arrives pas à faire la mise au point, un choix. Les larmes te brûlent, te brisent, faire un choix entre la rage et la tristesse ne se fait pas, tu n'y arrives pas. Tu n'arrives pas à ce que tout se calme, c'est bien pour cette raison que tu gardes tes distances, que tu restes de dos. Tu sais très bien se qui te démange, ce que tu as envie de faire. Tes poings se serres et tu les caches sous tes bras. Tu essaies tant bien que mal te garder ton calme, mais c'est à ce moment que Shadow s'approche, il est près, trop près et ses mots attise ta colère, celle que tu as tant bien que  mal essayer d'éliminer. Tu repousses ses mains d'un revers de main et tu t'éloignes à nouveau. Tu te retournes enfin avec ce regard de feu et ses larmes ayant mouillé tes joues. Tu fais un pas, où deux vers l'arrière. Gardes tes distances, c'est ce que tu te dis, tu sais très bien ce que tu as envie, ce que tu veux faire. Du moins, c'est ce que tu crois. Ton corps se propulse vers l'avant et ton poing se fracasse contre sa joue. « Scheiße! » merde! Tu te prends la tête entre les mains et tu t'éloignes vers ta chambre. Tu te rend à ta table de chevet, là où tu avais laissé ce fameux pendentif qui te rappelle cette photo où tu semblais si heureuse avec lui. Tu reviens vers lui. « Sie sahen so glücklich. Sie haben alles ruiniert! Fick dich! » On avait l'air si heureux. T'as tout gâché! Va te faire foutre! Tu sers la chaîne entre tes doigts et tu la lui balance en pleine gueule et sans retenu. Tu avais tué pour moins que ça.

Cette fois, ma tentative d’approche ne fonctionne pas. Cette fois, tu ne me laisses pas t’amadouer et t’attirer dans mes bras. Cette fois, tu me repousses et sors de tes gons. Les larmes maculent ton visage alors que tu fais volte-face à quelques pas de moi. Plus tu me vois et plus tu t’éloignes. Plus tu t’éloignes et plus mon coeur se brise. Sans un mot, tu t’avances et me fou ton poing au visage. Je suis surpris, mais pas totalement. Je recule d’un pas et me masse la joue en te fixant toujours. Je l’ai probablement mérité quand on y pense. Et pas que pour les actions de Klaus, soyons francs. « Scheiße! » Ton geste à peine posé, tu sembles le regretter. Je fais quelques pas vers ta chambre alors que tu y disparais, mais je n’ose pas entrer. J’ai pas nécessairement envie que tu remettes tes poings en marche. « Sie sahen so glücklich. Sie haben alles ruiniert! Fick dich! » Où? Quand? Tu me jettes une chaine en plein visage et j’ai une impression désagréable de déjà-vu qui me laisse un goût métallique en bouche. Ou alors c’est simplement parce que je me suis mordu l’intérieur de la joue trop fort. Dans tous les cas, mon cœur se brise un peu plus –moi qui croyais la chose impossible. Je secoue néanmoins la tête en tenant ta chaine d’une main et en lâchant d’un ton frustré « Sie denken, dass ich vergessen habe? Sie waren immer bei mir! » Tu crois que je t'ai oublié? T'étais toujours avec moi! De ma main libre, je sortis la chaine pendant à mon cou à laquelle ta bague est d’or et toujours accrochée. Les yeux larmoyant, je te fixe en respirant difficilement. T’es pas la seule à avoir été blessé Mak....