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Skies are crying - (ft. Ulli)

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Ming


Ming
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MessageSujet: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMar 5 Sep - 8:47

Skies are cryingVoilà ce que j’appelle une bien belle journée. Ce genre de journée où tout vous réussi. C’en est tel que j’ai du mal à croire qu’il ne s’agit pas là d’une vaine et illusoire chimère. Tous mes « bébés » ont trouvés preneurs. Même cette parure en aigue-marine que j’imaginais inrefourgable. En revanche, c’est plutôt étrange que le ras-de-cou façon Elizabeth Taylor me reste sur les bras. Hum … peut-être devrais-je retravailler le fermoir ? Toujours est-il que la bêtise et la cupidité de ces soit disant « experts » n’ont de cesse de m’étonner. Plus c’est gros, plus c’est étincelant et plus ils tombent dans le panneau. Ajoutez à cela un argument massue, et le tour est joué. « Voyez comme l’artiste s’est inspiré du célèbre Kudinkar de la dernière Maharani du Punjab : Surayaza. ». Hahaha, belle connerie ! Franchement, je me demande bien où diable je vais chercher tout ça. Le pire dans toute cette histoire, c’est qu’ils croient aveuglement et éperdument tout ce que je peux leur raconter. En même temps, je ne peux pas leur en vouloir. Moi aussi je me laisserais convaincre, si d’aventure j’avais à faire à quelqu’un d’aussi charismatique et persuasif que moi, hahaha ! Il y a quand même une petite ombre au tableau que je déplore. Maudit soit cette pétasse et sa boutique de pacotille sur l’avenue marchande ! Cette pisseuse a le don pour mettre ma patience à rude épreuve, et mes nerfs en pelote. Contrairement à toutes ces pies qui se laissent facilement berner et aveugler par la splendeur de mes créations, « Mademoiselle », comme elle se fait appeler, ne marche pas dans la combine. A chaque transaction, elle exige que je lui rédige une bafouille dans laquelle j’atteste de l’authenticité de la marchandise. J’imagine qu’il s’agit là d’une sorte d’assurance tout risque pour un éventuel procès, au cas où le pot aux roses serait découvert. Cependant, je ne me fais pas trop de mouron.

Mes chefs-d’œuvre sont d’une perfection sans pareil. Pour que leur véracité soit mise en doute, il faudrait que le grand Fabergé en personne ressuscite. Bref cette emmerdeuse chaussant du 34 mise à part, ce fut comme je l’ai dit une belle journée. Dommage, qu’il n’en soit pas de même pour le temps. Il n’a pas arrêté de pleuvoir de toute l’après-midi. L’automne est visiblement très précoce ici. Argh, fichue averse ! Je suis sûr que je n’ai plus aucune dignité capillaire. En revanche, avec ce parapluie dans la main et cette attaché-case dans l’autre, je dois avoir un de ces flegme. Façon Lord anglais. A deux ou trois petits détails physionomiques et ethniques prêts, bien entendu. Je ferais mieux d’accélérer le pas. Le bus ne devrait plus tarder maintenant. Ah cool, au moins il n’y a pas foule à l’abri de bus. Remarque, l’heure de pointe est passée depuis un bon moment déjà, donc cela n’a rien d’étonnant. Personne. Hormis un homme de petite corpulence, étendu de tout son long sur le banc et qui semble assoupi. Hum, j’ai comme qui dirais une impression de déjà vu. Oui, mais où ? Ne serait-ce pas ce gars qui traîne souvent du côté de la marina et des boutiques de la Zone Portuaire ? Han, cela serait peut-être bien ça. Je me suis toujours demandé s’il était coréen ou japonais. A en juger par la régularité de ses traits et la carnation de sa peau, je serais tenté de dire coréen. En tout cas, moi je dis respect. Respect pour pouvoir pioncer, malgré le vacarme assourdissant occasionné par la pluie martelant le plexiglas. On dirait presque qu’il sourit. Il a l’air serin. Trop serin même. Oh putain, ne me dîtes pas qu’il s’est foutu en l’air avec une overdose ! Pourquoi moi, mais pourquoi mo… . Attend une petite minute Ming. C’est peut-être pas si mal finalement. Si les macchabées commencent à joncher ce quartier, cela veut dire que le cours de l’immobilier va chuter, et que je pourrais enfin acheter ce petit local au lieu de lâcher une blinde en loyer tout les mois !

Oh malheur … . Quand donc suis-je devenu si cynique et cruel ? Pfff, j’imagine que je devrais essayer de le tirer de ses songes. Ne serait-ce que pour lui éviter d’attraper la mort. « Hé … ! ». Une réponse ? Une réaction ? Non, tu penses ! A cet âge là, ils dorment d’un sommeil de plomb. La troisième guerre mondiale pourrait éclater, qu’ils resteraient bien tranquille dans les bras de Morphée. Tiens d’ailleurs, quel âge il peut bien avoir ? Difficile à dire. Nous autres asiatiques avons la chance d’avoir un capital vieillesse moins prononcé que les européens. Enfin, c’est mon avis. Bon, le moment est plutôt mal choisi pour épiloguer là-dessus. Blasé comme pas permis, je laisse s’échapper un soupir et lève les yeux au ciel, avant de passer à la technique dite du raclement de gorge. Le tout avec infiniment de classe et de distinction. Cela va s’en dire, bien sûr. « Ahem ! ». Non mais ce n’est pas possible ! Soit il est mort et il ne le sait pas encore, soit il s’est enfilé tout un tube de Temesta. Tsss, après tout je ne vois pas pourquoi je m’échine à vouloir le réveiller. S’il préfère finir sa nuit sur un banc en métal et risquer de se bousiller le nerf sciatique, plutôt que chez lui dans un lit douillet, c’est son problème pas le mien. Le sonore vrombissement du bus ne tarde pas à se faire entendre. Au loin, les imposants phares du véhicule inonde de lumière le petit abri. C’est le dernier qui dessert cette ligne là. Si c’est celui qu’il souhaite prendre, il n’a pas intérêt à le manquer. Accroupi, je me résous à lui secouer légèrement l’épaule. Je n’ai jamais été de nature tactile. Encore moins depuis que j’ai « ce truc ». Mais bon là, c’est un cas force majeure comme on dit. « Ho, révei…. . ». Haaaaa, bordel à chiotte ! Non mais ça ne va pas là, de bondir tel un diablotin sortant de sa boîte ! Je suis cardiaque … si ça se trouve !          
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMar 5 Sep - 13:07

Skies are cryingLa journée avait été longue, interminable serait même plus approprié. Déjà, j'avais eu une courte nuit à cause des ambulances situé non loin de mon appartement. Autant, la pluie ne me réveillait pas mais les gyrophares c'était autre chose. Moi qui n'aimait pas être sortie du sommeil, j'avais été encore plus exécrable que d'habitude. C'était simple, j'avais au moins fait pleurer trois clients et surement énerver tout le reste vu le nombre de fois que la porte de la boutique avait claqué. Peut être que je devrais conseiller à mon patron d'investir dans une porte automatique pour éviter de se retrouver avec une cassé. Etant habitué à mon comportement, il présentait des excuses à ma place lorsque les clients lui envoyait des lettres ou l'appelait au téléphone pour parler de moi. Ah ça, je devais être bien maudits par mes voisins. Cela ne m'empêchait pas de sortir, et puis il y avait peu de monde qui se baladait au bord du port à la fin de la journée. Le plus souvent, les gens allaient boire un verre ou rentrait directement chez eux.

J'étais quand même rentré chez moi pour manger quelque chose et changer de vêtement pour être plus à l'aise. Il n'y avait ensuite plus qu'à prendre le bus jusqu'à la zone portuaire.  J'étais trop épuisé pour marcher. Je m'étais littéralement laissé tomber sur le banc de l'abribus, appuyant ma tête contre la vitre. Des gouttes de pluies n'avaient pas tardé à se faire entendre et comme une longue et lente berceuse, mes yeux s'étaient fermés tout seuls.
Je ne rêvai pas souvent, ou alors je ne m'en souvenait plus. Des tonnes de cauchemar m'avait poursuivi quand j'avais découvert que j'avais tué quelqu'un. Ce qui m'avait valu des nuits blanches de plus en plus longues. Mais cette fois ci mon subconscient m'avait envoyé dans une prairie verdoyante avec pleins de chiens et de chats. Il y avait aussi une autre personne, dont le visage était caché par une casquette. Le soleil tapait fort et on pouvait entendre le bruit d'un ruisseau. Je tenais dans mes mains un cahier où était dessiné les mêmes ailes d'ange que j'avais tatoué dans mon dos. Un papillon passait devant mes yeux et après....après je me réveillait en sursaut car un abruti venait de me secouer l'épaule. Et je détestais être touché.

- Yaa ! Enlève tes mains sale pervers !

Pas de chance pour lui, il allait être victime de mon caractère de cochon quand on me tirait de mon sommeil. Enfin, c'était ce que je pensais jusqu'à ce que le bus s'arrête devant nous. Il avait plutôt de la chance. Jetant un regard noir à l'asiatique je montais dans le véhicule. Ce dernier était bondé, et il ne restait qu'une seule place. Je détestais être debout car on était facilement secoué et il m'était arrivé une fois de me retrouver par terre à cause d'un arrêt brusque. Malgré l'automatisme de l'engin, il restait dangereux pour les passagers posté sur leur deux jambes. Alors que j'allai m'engager dans le passage entre les siège pour arriver au survivant, je rentrais dans quelqu'un. Je levai la tête, car l'individu était plus grand que moi. C'était le même mec qui m'avait réveillé. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'il convoitait aussi la place. Hors de question de la lui laisser.         
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Ming


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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMar 5 Sep - 15:48

Skies are cryingDoux Jésus, non seulement c’est vivant, mais en plus ça parle. Et pas de façon très … fleurie si je puis dire. Mais qu’est-ce que je n’ai pas fait là encore … ! Cela m’apprendra à vouloir être avenant avec mon prochain. Si c’est pour être reçu comme de la merde, et au passage traité de pervers, merci bien ! Chacun sa gueule, et tout ira bien dans le meilleur des mondes, je l’ai toujours dit. Cela a toujours été, et à mon avis, ce n’est pas prêt de changer. Croyez-moi, c’est bien la première et la dernière fois que je m’éloigne de ma ligne de conduite, ou fais une entorse à mes principes. J’en ai essuyé des qualificatifs peu flatteurs et des noms d’oiseau. Salaud, pédé, enculé, ordure et j’en passe. Mais pervers, là c’est une grande première. Une grande première qui étrangement, m’est plus blessante que la ribambelle de quolibets qui l’a précédé. Je ne comprends pas. D’habitude, cela me laisse de glace. Alors, pourquoi suis-je tant déstabilisé cette fois-ci ? En tout cas, hors de question que je laisse cette affront impuni. Moi ? Me laisser marcher sur les pieds, par un gringalet qui doit vivre dans monde empli de licornes, de chatons, d’arcs-en-ciel et de paillettes ? Hahaha, la bonne blague ! Attends un peu mon gars, tu vas voir. « Whooo, reste poli ! Sauf erreur de ma part, je ne t’ai ni agressé ni insulté, alors cool. Pas la peine de monter sur tes petits poneys, je voulais simplement … . ». Euh … . C’est vrai ça, qu’est-ce que je voulais au juste ? Autant que je sache, je suis loin d’être quelqu’un connu pour son altruisme. Je ne fais jamais de don pour des associations caritatives, le sort de nos compagnons à quatre pattes m’indiffère, et lorsque je croise un SDF dans la rue, j’évite tout contact visuel en faisant semblant de chercher une pièce dans ma poche. C’est dire. Que diable me vaux donc ce soudain élan de bienveillance ? Même si cela n’a pas été perçu comme tel, par le bénéficiaire à qui il était adressé. Qu’est-ce qui m’arrive ?

Ne me dîtes pas que c’est encore une de ces innombrables bizarreries, dont je suis affublé depuis mon réveil. J’ai déjà suffisamment à faire avec « ce truc », alors si vient s’ajouter à cela un changement soudain de la personnalité, je sens que je ne vais pas tarder à avoir les plombs qui pètent. Bordel, désarmé face à un mec aux allures de chérubin. Ca, je ne l’aurais jamais crû. Hier encore, je suis certain que j’aurais été en mesure de le renvoyer dans ses vingt-deux, avec une répartie au vitriol bien cinglante. Au lieu de cela, je reste planté là. Accroupi et hébété. Merde, merde, merde ! Ce silence inattendu est entrain de me faire perdre la face. Ah ça non, jamais ! J’ai bien trop de fierté et d’orgueil mal placé pour m’y résoudre. Il faut à tout prix que je trouve une pirouette. Une porte de sortie pour sauver les apparences. Ou en tout cas, le si peu qu’ils en restent. Le bus ralentit et finit par se stationner devant l’arrêt. Ses portes battantes coulissent dans un crissement fort désagréable à l’oreille. Je dodine quelque peu du chef et cligne des paupières, afin de quitter le fil de mes pensées. De retour à la verticale, j’apporte enfin une suite à ma phrase laissée un long moment en suspend. « Non, cela ne fait rien. Oublie. ». C’est apparemment ce qu’il fit, puisqu’il entra sans plus tergiverser dans le transport en commun. Pendant un moment, j’essaye de me remémorer ce que j’ai vu et ressenti en le touchant. Je ne sais trop quoi en penser, et ne suis pas certain d’en saisir complètement le sens. Peut-être est-ce dû au fait qu’il était alors endormi ? Je n’ai pas le temps de me poser d’avantage de question. Le klaxon du chauffeur me ramène soudainement à la réalité. A mon tour, je m’engouffre en toute hâte dans le véhicule en fermant mon parapluie. Une fois ma carte de transport scannée à la borne, je me mets en quête d’une place assise, non sans devoir serpenter dans l’allée et jouer des coudes.

Alors que je me voyais déjà avachi dans le seul siège inoccupé, je constata avec une pointe d’énervement que je n’étais apparemment pas le seul à vouloir reposer ses jambes. Ni une ni deux, je tourna et baissa la tête en direction de celui pour qui je ne suis qu’un sombre et immonde « pervers ». Sourcils arqués, je m’adresse à lui sans prendre la peine de dissimuler mon agacement. « Attend, non mais t’es sérieux là ?! ». Non mais c’est vrai quoi, je crois rêver ! Môsieur vient de passer je ne sais combien de temps au sec à nous faire un remake de la Belle au bois dormant, et il souhaite s’asseoir ! Qu’est que je devrais dire alors moi, qui me les suis caillés en arpentant le bitume pendant des plombes et en me faisant rincé par la pluie battante !? Ooooh … je ne vais pas tarder à imploser là, je le sens. Que je me ramasse un « pervers » en pleine figure, ça, passe encore. J’ai eu le temps de m’y faire et d’avaler la pilule. Mais devoir voyager en faisant le pied de grue, c’est plus que je ne puis en supporter. Alors que j’étais à deux doigts de piquer le scandale du siècle, un gros tas monopolisant à lui seul deux sièges, crut bon de faire une remarque grivoise d’un goût plus que douteux. « Nǐ de zuǐ ! » , lui aboya-je alors. Aaaah … cela ne sert pas à grand-chose, mais purée ce que ça fait du bien. Depuis que je suis sorti de cet étrange hôpital, je m’exprime toujours en mandarin lorsque j’ai la sensation que, ce qui devrait être en théorie une émotion, cherche à jaillir en moi. Le mandarin parlé dans la région septentrionale de l’île de Taïwan, pour être tout à fait précis. Je reporta mon attention vers le jeune homme, avec lequel je me disputais la place. De guerre lasse, je poussa un discret soupir et lui fit un signe de tête en direction du siège inoccupé, lui signifiant ainsi que je le lui laissais. Je partis alors m’adosser contre un strapontin non loin, tout en prenant garde de ne toucher personne. Mon attaché-case calé entre mes pieds, je répondis alors à un SMS reçu entre temps, puis regarda le paysage défilé par la fenêtre après avoir rangé mon portable dans la poche gauche de mon impair.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMer 6 Sep - 12:58

Skies are cryingJe préférais milles fois être insulté ou agressé, plutôt que d'être touché. Mais ça, je le gardais pour moi. Il y avait de grande chance que l'on me prenne alors pour un fou si j'évoquais cette préférence à voix haute. Surement que si on m'aurait donné un autre don, ma pensée serait différente. Mais là, c'était tout bonnement impossible d'approcher quelqu'un sans craindre d'avoir accès à ses pensées et émotions actuelles. Cela dit, l'énergumène en face de moi était tellement expressif que je n'avais pas besoin de mon pouvoir pour savoir qu'il n'était pas très content d'avoir été traité de pervers. Je n'étais cependant pas du tout désolé. C'était lui qui avait commencé la baston, en me réveillant. Je dormais si bien ! En plus il se permettait de me tutoyer alors qu'on ne se connaissait même pas.

- Simplement quoi ?

Il finissait même pas ses phrases. Ca portait des costumes à milles dollars mais c'était pas capable de parler correctement. C'était surement pour cette raison qu'il s'était senti dans son droit. Celui de ne pas se mêler de ses affaires. Le bus était arrivé, et je ne comptais pas attendre dix ans sa réponse. Je comptais donc montrer sans attendre, l'entendant ensuite me dire que c'était rien, et d'oublier. Je fronçais les sourcils. Plutôt que de me faire oublier, ça avait tiqué ma curiosité. Pourquoi est ce qu'il ne voulait pas me le dire ? Je finissais par hausser les épaules à moi même. Le plus important c'était de m'asseoir. Seulement le chinois avait décidé lui aussi de le faire. Et le pire, c'était qu'il osait me crier dessus.

- Quoi ? Y'a pas écrit ton nom dessus à ce que je sache !

Répliquais je d'un ton sec. Il n'était pas non plus handicapé. Peut être du cerveau ? Un sinistre inconnu venait ensuite se mêler de notre conversation, avec une remarque qu'il aurait pu se garder. Cela n'avait pas l'air non plus de plaire à Monsieur Chic qui lui avait dit quelque chose dans une langue que je ne connaissais pas. Surement du chinois. L'autre n'avait en tout les cas pas compris vu sa tête. La même que ceux faisait quand je leur parlais en coréen. Haha. C'était hilarant de pouvoir dire quelque chose sans que l'on puisse nous comprendre.
Bref, le pervers avait abandonné. Une victoire pour moi. Un sourire triomphant avait même dessiné mes lèvres et c'était donc sans aucune pitié que je partais vers le siège, prêt à m'asseoir. Mais je m'arrêtais net en voyant la personne qui serait à côté de moi. Autant je pouvais covoiturer avec un passager heureux, autant quand il tirait une tête de trois mètres de long, c'était mauvais signe. Le siège n'était pas non plus XXL, il y avait donc de fortes chance que je mon don fasse des siennes.
Je jetais un oeil à l'homme au parapluie qui s'était adossé contre les strapontins. Les yeux rivés sur son portable quelques secondes avant de le ranger. Le choix était compliqué...Lui ou la poisse. Ma journée avait été déjà bien assez merdique, je n'avais pas besoin de la vie de merde des autres. Je jurai en coréen, faisant demi-tour pour me retrouver à côté du chinois.

- Je vous la laisse finalement...il y avait des trucs sales dessus


Des sales émotions, serait plus juste. Ma malchance se poursuivant, le bus venait de se stopper brutalement et par réflexe, je me rattrapais d'une main à la barre de fer et de l'autre à la veste du pervers. Aish, je détestais le bus.    
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMer 6 Sep - 16:15

Skies are cryingAhlala, toute cette pluie, c’est vraiment déprimant. Ma main à couper que même Noé et son arche, n’ont pas dû affronter de pareilles intempéries. Franchement, on est gâté niveau précipitations dans cette ville. Aaaah … il y a des fois où je rêve de vivre dans un endroit, où il ferait beau dix mois sur douze. Une île paradisiaque. Perdue en pleine mer. Une eau azure, et des kilomètres à perte de vue de plages de sables blancs. Un endroit loin de toute cette jungle urbaine. Loin de tout ce stress, de toutes ces turpitudes. Ah oui j’oubliais, et aussi, pas âme qui vive. Je commence a en avoir ma claque de me coltiner les états d’âme des gens. Enfin, de ceux que j’ai le malheur d’effleurer. Rien d’autre à faire, si ce n’est lézarder au soleil et profiter de la fraîcheur de l’océan. Roh ouais, ça serait vraiment le pied. Bon aller, j’arrête de me faire du mal, cela ne m’apportera rien. Pouah, elle a dévalisé une parfumerie c’te bimbo ou quoi ? Cette fragrance, musquée à outrance, est une véritable agression pour les sinus. C’est juste insupportable ! Un pshit d’Habit Rouge de Guerlain sur les trois points stratégiques que sont les poignets, le cou et la poitrine, suffisent amplement. Pfff, les gens je vous jure … . Il faut vraiment tout leur dire. Tout leur apprendre. C’est vraiment affligeant. Là, je n’ai qu’une envie : rentrer chez moi, me mettre devant la télévision sous ma grosse couette, avec mon mug dans une main, la bouilloire dans l’autre, et me faire un marathon série. C’est bien là la seule chose que j’ai trouvé, pour couper un peu avec le boulot. Vous me direz que je pourrais tout aussi bien sortir. Voir du monde, aller en boîte, au cinéma. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, mais le fait de me retrouver confiné dans de petits espaces, entouré par une cohorte de gens, ça a le don pour me … refroidir. Si je puis me permettre l’expression. Tout serait tellement plus simple, si je n’étais pas devenu une éponge absorbant les affects des personnes qu’elle frôle.

Chaque jour que Dieu fait, j’ai encore un peu plus l’impression de vivre en reclus. Comme un paria, un lépreux, un pestiféré. Le bon sens voudrait que je tente d’y remédier, et de me reprendre en main. Hélas, je n’en ai ni la force, ni la motivation. Et puis après tout, pourquoi le ferais-je ? Pour qui le faudrait-il ? Il doit sûrement y avoir pléthore de gens comme moi. Parfois, je me demande à quoi peut bien ressembler leur quotidien. Vivent-ils dans un harmonie plus ou moi parfaite ? Si tel est le cas, je les admire. Pour être honnête, depuis quelques mois, je survis plus que je ne vis. Qui sait, peut-être sommes-nous plus nombreux que je ne l’imagine ? A vivre chaque jour comme une sorte d’épreuve. Avec la boule au ventre. Cette peur indéfectible d’être vu comme l’on est réellement, et montré du doigt tel un phénomène de foire. Oui, je sais. C’est absurde. Cela n’a sans doute même pas lieu d’être. Mais que voulez-vous, on ne se refait pas comme on dit. Une voix m’arrache soudain à mes pérégrinations intérieures. C’est l’autre freluquet de tout à l’heure. Je lui ai fait grâce de la dernière place assise, et lui ai par la même occasion foutu une paix royale. Qu’est-ce qu’il lui faut de plus ? Que je me confonde en excuses, et que je me prosterne à ses pieds ? Hahaha, là n’y compte pas mon grand ! Non mais j’h-a-l-l-u-c-i-n-e quoi ! Est-ce qu’à chaque fois que cet emmer… que cet énergumène ouvre la bouche, quelque chose de désobligeant en sort ? Non mais j’aimerais autant savoir. Histoire d’être préparé pour la prochaine fois. Si prochaine fois il y a. Ce que, entre nous soit dit, je n’espère pas. Vraiment, il y en a qui … . Whola ! Bordel, un peu plus de délicatesse dans les freinages que diable ! On n’est pas des bœufs, merde ! Encore heureux que je me sois rattrapé de justesse, à une de ces poignées qui pendent du plafond. Sinon, bonjour le vautrage sur fond d’énorme honte. Hé, mais qu’est-ce qu’il fout l’autre là ?! Enlève tout de suite tes sales paluches pleines de doigts, de ce superbe manteau en alpaga ! C’est du Dolce & Gabbana, et ça vaut plus de fric que jamais tu n’en verras dans toute ta misérable vie.

D’un geste sec et abrupt, je tire sur le pan du vêtement afin que l’impertinent jeune homme lâche prise. Aussitôt après, j’en profite pour lui répondre avec cynisme et sarcasme. « Mais quel gentleman … ! ». Euphémisme pour « empaffé ». Rah, si on se débarrassait une bonne fois pour toute, de tout les enquiquineurs dont regorge cette ville, on y verrait déjà plus clair mon vieux ! Aller Ming courage. Encore deux stations à supporter ce type, et ton calvaire touchera à sa fin. Un arrêt et quelques passagers déposés plus tard, le bus reprend enfin son petit rythme de croisière. Les rangés de sièges sont à présent clairsemées. L’autre espèce d’excité du bocal  ne s’est pourtant pas offert le luxe de s’asseoir pour autant. Du moins, pour le moment. Moi ? Je descends bientôt, donc cela ne servirait pas à grand-chose. La fatigue commence peu à peu à me gagner, au rythme des petites secousses qui agitent le véhicule. Je tente d’étouffer un bâillement, tout en me frottant le coin des yeux et ma barbe naissante. Bien malgré moi, je laisse s’échapper à demi-mot un propos qui trahit mon impatience ; « Aller, dépêche ! ». Pfff, au train où vont les choses, je pense que je vais faire l’impasse sur le marathon série, et passer directement à la case dodo. Au moins, l’autre espèce de clone de Paris Hilton, qui empestait l’eau de toilette bon marché, a déguerpi. On respire enfin. C’est déjà ça. J’ignore combien de temps encore, j’aurais pu tenir en semi-apnée. L’allure du bus régresse soudain de façon flagrante. Curieux ...  . Le prochain arrêt se trouve pourtant à quelques minutes d’ici encore. En penchant la tête en direction du pare-brise, l’évidence m’apparaît. Les embouteillages. Une farandole de feux arrières s’étirant à perte de vue, et illuminant la pénombre de leur vifs éclats rouges. Génial … . Coincé dans un bus. En plein embouteillage. Sous la pluie. Et avec un casse-pieds à ma gauche en prime ! Là pour le coup, on peut dire que j’ai le carrée gagnant ! Le pompon et la queue du Mickey. Bref, appelez ça comme vous voulez. « Il ne manquait plus que ça … . »                      
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyJeu 7 Sep - 15:58

Skies are cryingComme si j'étais un lépreux, le mec m'avait arraché sa veste des mains. C'était quoi son problème à celui là ? Je lui avais fait quoi pour qu'il se comporte d'une façon aussi virulente ? Il avait bien dû remarqué que c'était seulement par pur réflexe que je m'étais accroché à son vêtement. Ou peut être parce qu'il ne voulait pas que son costume soit froissé. J'étais sur qu'à lui seul, il valait au moins un an de salaire. Pas que j'étais pauvre, loin de là d'ailleurs. Mon argent dormait plutôt tranquillement sur mon compte bancaire. Je n'étais pas du tout dépenser. Raison pour laquelle mon réfrigérateur était vide la plupart du temps. La seule chose que je me permettait quand j'avais besoin de me détendre c'était aller au centre commercial faire les boutiques. Mon dressing était déjà bien remplie et bientôt je n'allai plus avoir de place. Quoique vu que mes vêtements trainaient le plus souvent sur le sol, jusqu'à ce que j'ai le courage de faire tourner une machine. Parce qu'après il faut le sécher et le repasser. Aish, je devrais engager une femme de ménage tiens. Le chinois il devait surement en avoir une lui. Certainement, que si il avait pu il serait même doté d'une limousine. Mais pas de bol, à Varakes c'était soit le vélo soit le bus. L'imaginer en train de pédaler était cela dit assez comique.

- C'est pas comme si j'avais fait exprès de tomber sur vous !

M'exclamais je, surement un peu trop fort vu les regards qui avaient convergé sur nous. Et merde. Voilà pourquoi je détestais parler aux gens. Au moins quand on restait dans son coin on était pas le centre d'attention. Il n'y avait rien à voir en plus. A part un richard qui se croyait supérieur aux autres. Dommage que je n'avais rien sous la main pour salir son beau manteau. Heureusement, je n'aurai plus longtemps à le supporter. Bientôt je pourrai descendre du bus et retrouver le bon air frais. Parce que là dedans, il y avait une femme qui s'était lâché sur son parfum. J'avais du me cacher le nez avec la manche de mon pull tellement c'était irrespirable.
Heureusement, elle était descendu au prochain arrêt et je pouvais enfin respirer librement. J'entendais le pervers s'impatienter dans sa barbe. Je riais intérieurement mais pas longtemps en constatant que le bus venait de s'arrêter. En vérité, il était coincé. J'essayais de regarder à travers la vitre pour savoir où on était. Ah, si près du but. Mais il pleuvait trop pour continuer à pied.

- Aish, fais chier...


Je n'étais pas plus ravi que mon voisin. Mais lui il avait un parapluie. Je me demandais si il y avait moyen de négocier pour se le partager. Surement que non, ce mec devait surement être aussi égoïste que malpoli. Avec de la chance peut être que la pluie se serait arrêté d'ici que l'on arrive au port. Quoique vu la journée de merde que j'avais eu, et ça ne s'était pas amélioré depuis que j'avais quitté mon travail. En plus je commençais à avoir chaud dans ce bus. La chaleur humaine et l'air qu'il renvoyait de leur poumon en était la cause. Je tendais donc le bras pour abaisser la fenêtre mais elle semblait coincé. J'avais beau user de toute ma force, elle ne voulait pas.

- Aidez moi pas surtout !

Aboyais je en direction du chinois, et peut être aussi aux restes des usagers. J'en voyais bien se marrer tout en me regardant m'échauffer avec cette putain de fenêtre. Ce qui ne faisais qu'encore plus m'énerver au bout du compte.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyJeu 7 Sep - 18:20

Skies are crying J’aurais dû m’en douter. Toute une journée sans heur, sans aléa : c’était trop beau pour être vrai. A tout choisir, j’aurais préféré que ce genre de tuile arrive dans la matinée. Au moins, cela a le mérite d’annoncer d’emblée la couleur. Vous êtes quasiment certain que la journée sera du même acabit, et qu’il n’y aura rien, ou presque, de bon à en tirer. Mais là, en fin d’après-midi, c’est juste trop cruel. Vous êtes sur votre petit nuage, encore tout euphorique par les choses que vous avez pu accomplir, et au moment où vous vous y attendez le moins … Vlan ! La malchance s’abat sur vous comme la misère sur le monde. Karma de merde quand tu nous tiens ! Pour vous sapez le moral, il n’y a franchement pas mieux. Bon, coincé pour coincé, autant s’occuper. J’espère seulement que … . Eh merde, plus de batterie ! Évidemment, c’est dans des moments comme celui-ci, que vous n’avez rien sur vous pour tuer le temps. Pas de livre, pas de journal ni même de musique à écouter. Le plus rageant dans tout ça, c’est que l’on n’est même pas à cinq minutes du port. Seulement, impossible de continuer à pied, étant donné que le chauffeur n’a pas encore autorisé le déverrouillage des portes aux passagers. Autrement dit, je suis condamné à rester ici. A côté d’un Mister Korea d’opérette. Pfff, si ce n’est pas de la vie de merde ça, alors qu’est-ce que c’est, je vous le demande ! Apparemment, ce petit imprévu le contrarie tout autant que moi, puisqu’il témoigne à son tour de son exaspération à voix haute. Toujours avec le même ton désobligeant. Quant au langage de charretier … . Bon là, no coment vu que je ne suis pas non plus tout blanc dans ce domaine.

J’ai toute les peines du monde à contenir un rictus narquois, suite à ce franc-parler. Dans le but de ne pas essuyer une fois de plus la colère de Monsieur dix-mille volts, je détourne la tête afin de rouler des yeux et esquisser un sourire mesquin. Mon Dieu ! Qu’est-ce que je ne vois pas là ? Ce type, ne me dîtes pas que ce sont des mocassins en daim clouté Jimmy Choow, qu’il a aux pieds. Oh, c’te pétasse de vendeuse du centre commercial va m’entendre ! Quand je pense qu’elle m’a soutenu mordicus, qu’ils étaient en rupture de stock. Ces abrutis ne perdent rien pour attendre. Je vais leur faire une réputation pas piquée de hannetons ! Ah, vous marchez à la com, hein ? Eh bah, attendez dont voir ! Ok, ok Ming, cool. Calme toi, il n’y a pas mort d’homme. Quoi que … . Cela ne sert à rien de faire monter le compteur. On dirait que tu vas exploser. Pourquoi ils me regardent comme ça, les deux gorilles au fond là-bas ? Serait-ce … . Merde ! Ce sont eux. Les bras armés de mon fournisseur. Ce rapace s’est convaincu, qu’il était en droit de toucher un pourcentage, sur chaque bijou que je parviens à écouler. Depuis, il envoie régulièrement ses pitbulls, pour me menacer et me mettre la pression. S’il s’imagine que je vais plier et céder : c’est bien mal me connaître. Croyez-moi, il n’est pas né celui qui parviendra à m’extirper le fruit de mon labeur. Bon, peut-être que je ne serais pas aussi catégorique, s’ils décident de passer au niveau au dessus. Genre passage à tabac, à grands coups de battes de base-ball ou de poings américains. C’est le genre de chose suffisante pour vous faire plier les pouces. En tout cas, je pense que cela aurait de fortes chances de marcher avec moi. Enfin Dieu merci, nous n’en sommes pas encore là.

On est encore dans le « round d’observation », si je puis dire. Si seulement j’avais en ma possession une force de dissuasion, susceptible de lui faire lâcher le morceau … . Il doit bien avoir un tendon d’Achille. On en a tous un. Je vais essayer de creuser, et de mener ma petite enquête ces prochains jours. Avec un peu de chance, je finirais sans doute par trouver un truc ayant le pouvoir de mettre le feu aux poudres. Tiens justement, en parlant de feu … . On dirait que l’autre gugusse made in Pays du Matin Calme est entrain de s’agiter. S’il croit que c’est avec ses petits bras musclés, qu’il va réussir à entrebâiller cette fenêtre. Remarque, il a raison d’essayer. L’espoir fait vivre comme on dit. Ah, je crois qu’elle a bougé. Continue comme ça mec, t’es sur la bonne voie. Hahaha ! Quoi, tu abdiques déjà ? Dommage, si près du but. Comme c’est regrettable … ! Whoo, couché la bête ! Mais c’est qu’il mordrait, c’t’enfariné là ! Puis d’abord, pourquoi il me regarde en particulier ? Sourcils arqués, je tords le cou à un ricanement dédaigneux avant d’ajouter : « Comment refuser lorsque c’est demandé si gentiment … ? ». Aller, pousse toi de là que je m’y mette. Bon, voyons voir cela. Han, il y a loquet de sécurité en haut. Penses-tu qu’il l’aurait ôté ? Ahlalala, encore un qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre. Ni l’eau chaude, d’ailleurs. En toute logique si je lève ce truc, tout en faisant un peu basculer la paroi … TADA ! Ah, de l’air ! Je dois bien admettre que ça fait du bien. Ne me remercie pas surtout. Ca risquerait de t’écorcher la gueule. Le calme et le silence ne tardent pas à retrouver leur droits. Seul un bébé dans une poussette donne de la voix. Ce qui est très pénible, il faut bien le dire.

Le bus quant à lui, avance par à-coups. De façon sporadique et furtive. Le chauffeur se décide finalement à faire une annonce au micro, dans laquelle il nous apprend que le trafic est à l’arrêt et qu’il s’en excuse. « Oui bah, on s’en était un petit peu aperçu. ». Euh, je viens de parler à voix haute là ? Si j’en juge tout les regards braqués sur moi, je pense avoir la réponse à ma question. Roh, c’est bon, arrêtez de me contempler avec vos yeux de vierges effarouchées. Je suis sûr que vous n’en pensiez pas moins. Quelques instants plus tard, la lumière rouge du système de verrouillage des portes vire au vert. Aussitôt, les gens se pressent et s’agglutinent afin de pouvoir regagner leur liberté. Je pense que je vais en faire de même. Rester en compagnie de ces deux caïds qui me surveillent du coin de l’œil, comment dire … sans façon. Cela va être bien difficile de passer inaperçu dans la foule, du haut de mon mètre quatre-vingt treize. Mon attaché-case récupéré, je me tourne en direction du gars, qui n’a eu jusqu’à présent de cesse de me bafouer. Je prends sur moi et réprime l’envie de lui en coller une. Bien que toutes les fibres de mon être me crient à l’unisson : « Non ne fais pas ça ! », j’agite mon parapluie et lui demande alors : « Envie de braver le déluge ? ». Mais pourquoi j’ai dit ça ? Ce type n’a fait que de me cracher à la gueule, et voilà que je tends l’autre joue ! J’aurais dû me tirer, sans prendre la peine de le calculer. Je ne suis vraiment pas dans mon état normal aujourd’hui.                          
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyDim 10 Sep - 10:02

Skies are cryingAutant être coincé dans une ville, je pouvais gérer. On avait beaucoup plus d'espace que dans un satané bus. Ah, je regrettais de ne pas y être allé à pied même si j'aurai fini trempé au passage. Au moins je n'aurai pas eu à supporter l'humeur d'une certaine personne et l'odeur des autres. En fait, le mieux était surement de laisser mon appartement pour en trouver un autre directement sur la zone portuaire. Quoique, à la zone industrielle j'étais tranquille et peinard. Niveau bruit et population ce n'était pas la masse. Alors que au bord de l'eau, il y avait quasi tous les riches de Varakes. Pas que je pourrai cohabiter avec ces individus. Mine de rien, dans mon travail j'en avais eu comme client. C'était toujours la même chose : le meilleur cercueil, le meilleur enterrement avec la plus belle place verdoyante. Et surtout, surtout du Mozart comme musique. Je leur en foutrait moi du Mozart ! J'étais pas un disquaire ! Rien que d'y repenser ça m'énervait. Je crois bien que le manque de sommeil, m'avait rendu encore plus irritable que d'habitude. Enfin, je ne m'énervais pas aussi facilement en tout les cas. Froid et odieux je l'avais toujours été. Ca dépendait tout simplement avec qui je parlais. Je n'avais aucune raison d'être sympa par exemple avec le chinois. Dès le début il m'avait cherché des noises en me réveillant alors que pour une fois je dormais paisiblement, dans un beau rêve et non avec du sang partout autour de moi.

C'était donc en toute logique, que j'avais continué de lui aboyer dessus en voyant que la fenêtre ne voulait pas s'ouvrir et qu'il ne bougeait pas d'un iota pour m'aider. Certes, le fait qu'elle soit coincé n'était pas de sa faute mais il fallait bien que quelqu'un paie ma frustration. Manquerait plus que je lui demande poliment en plus. Aish,, il m'agaçait celui là. En plus il le faisait alors. Je me poussai donc pour lui laisser la place. Evidemment, j'avais pas vu le loquet de sécurité - la colère aveuglait vous voyez. Mais je pouvais enfin respirer un peu d'air et ça faisait du bien. Ma tension retombait d'un coup.

- Merci...

Soufflais je à voix basse. J'étais peut être pas le mec le plus avenant du monde mais j'étais bien élevé. Et même si le chinois m'avait aidé à contre-coeur je pouvais bien le remercier vu que c'était le seul qui s'était bougé le cul. Monde de merde. Aspic m'avait lourdement critiqué sur mon comportement mais le reste des habitants n'était pas mieux. J'avais hâte de me tirer de là mais vu l'annonce que venait de passer le chauffeur ce n'était pas pour maintenant. Je soupirai, passant ma main sur mon visage fatigué. Le commentaire du chinois m'avait cependant fait légèrement pouffer de rire. Ca y'était, je commençais à craquer. Alors que tout le monde le fixait comme si il avait insulté dieu, moi je tentais de cacher mon hilarité avec ma main.
Le petit jeu était finie quelques minutes après quand la porte fut ouvertes. Alors là...c'était la tempête. Je tentais de me faire plus petit possible, à me fondre dans la vitre du bus pour ne pas être touché. J'avais aussi fermé les yeux comme si c'était la guerre. Ce qui pour moi était semblable, une guerre interne. Bon, à part m'être fait effleurer il n'y avait pas eu d'accident, et je ne cachais pas mon soulagement. Soulagement qui fut vite remplacé par la surprise suite à la proposition du pervers.

- Pardon...?

Je devais surement avoir rêvé ou mal entendu. Pourquoi est ce qu'il me demanderait ça ? Ou alors c'était du foutage de gueule ? Vu sa tête, il avait pas l'air d'être un comique et surtout très sérieux. Il continuait de me fixer, et c'était gênant. Un peu. Je sentais mes joues me chauffer, et pas à cause de la chaleur du bus cette fois.

- Euh...bah...d'accord...


Il m'avait tellement pris au dépourvu que je ne savais même plus parlé. Ah, c'était pitoyable. Je ne perdait pas une seconde de plus et descendais du bus. En regardant derrière moi pour voir si le chinois était bien sérieux, je remarquais que deux colosses étaient debout dans le véhicule, à fixer l'homme au parapluie. Manifestement je n'étais pas le seul à réussir à me faire des ennemis. Je tendais le bras pour attraper la manche du manteau du pervers pour qu'il se dépêche. D'ailleurs, je ne savais même pas son nom. Pas que ça m'importait mais...je voulais quand même le savoir.

- Au fait, moi c'est Ulli

Comme pour les autres, je ne l'invitais pas à me serrer la pince. Je n'avais pas besoin d'entendre ce qu'il pensait de moi, ça se voyait à dix kilomètres. Même si je ne savais pas trop quoi penser pour le coup du parapluie.      
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyDim 10 Sep - 13:18

Skies are crying Et vas-y que je te pousse, et vas-y que je te marche sur les pieds. Tsss, franchement les gens de nos jours n’ont plus aucun savoir vivre. Ce n’est pourtant pas sorcier de … . Aiiiiieee, bordel à chiotte ! Non mais vas-y, t’excuse pas et marche donc sur l’autre, ça fera de la musique ! Argh, je crois bien qu’elle m’a broyé le petit orteil, c’te biatch avec ses talons de douze. C’était mes chaussures préférées en plus. Des richelieus en cuir de chez Versachez, en édition limitée. Rahlala, ça ne va pas être une sinécure de les récupérer après cela. Enfin de les récupérer, de redonner au cuir sa splendeur d’origine, devrais-je plutôt dire. J’ignore par quel miracle, je suis parvenu à ne pas pousser une gueulante. Par contre, j’ose à peine vous décrire la grimace qui a déformé mon doux minois. Très glam, à n’en pas douter … . Encore heureux que personne, gravitant dans les hautes sphères que je connais, n’ai été là pour voir cela. Oui je sais, le ridicule ne tue pas certes, mais il amoche sérieusement. Mine de rien, je suis encore soufflé par ce que j’ai ouï tout à l’heure. Un « merci ». De la part du p’tit coréen, s’il vous plaît ! Qui aurait crû, que ce mot puisse faire parti de son vocabulaire. J’ai peut-être parlé un peu vite tout à l’heure. Avec un peu de chance, il se pourrait bien qu’il n’y ait pas que des relents d’égout qui s’échappent de sa bouche, lorsqu’il l’ouvre. Encore un rebondissement de ce style là, et je vais finir par croire que Dieu existe, et qu’il est en chacun d’entre nous. Hum, réflexion faîte, cela m’étonnerait. Il en faudra sûrement un peu plus que cela, pour me rabibocher avec la foi. Idem pour ce qui est de la nature humaine. Toujours est-il, qu’il est clair que je semble l’avoir mal jugé. C’est une bien mauvaise manie que j’ai là, je le reconnais. De rapidement me faire une idée sur mes semblables, sans pour autant « laisser sa chance au produit ». D’avoir des avis très arrêtés, ou formuler des jugements parfois à l’emporte-pièce. Oui bon, ça va ! Je sais que c’est mal, pas la peine de me faire un procès d’intention.

J’ai au moins le mérite d’admettre mes torts, c’est déjà pas mal. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Plaît-il ? Changer ? Pfff, pensez-vous, il est bien trop tard pour cela. Passé trente ans, le mal est fait et le pli est pris, comme on dit. Au moins maintenant, vous comprenez mieux pourquoi mon entourage se résume à peau de chagrin. J’ai le don pour exaspérer les gens, et le pire c’est que ce n’est même pas volontaire. Peut-être que si j’étais moins narcissique et auto-centré, les choses seraient toutes autres ? Mouais … ce n’est pas demain la veille que cela changera en tout cas. C’est triste à dire, mais je m’aime trop pour pouvoir faire passer quelqu’un d’autre avant moi. S’il existe en ce bas monde un timbré qui soit assez cintré, pour vouloir être ami avec moi, il devra à coup sûr avoir les nerfs solides et une patience de saint. Bref, passons. Tiens, voilà qui est pour le moins … inattendu. Jamais je n’aurais imaginé, que cette proposition des plus anodines, puisse troubler et faire perdre toute consistance, à un gars au caractère aussi affirmé que lui. Pourtant, il n’y a vraiment pas de quoi. C’est vrai, ce n’est pas comme si je lui avais fait une demande de « pervers » déplacée ou indécente. Ces genres de sous-entendus salaces et lubriques me sont totalement étrangers. D’ailleurs, inutile d’en user sur moi. Je crois qu’il n’y a rien au monde qui puisse me laisser plus stoïque ou impassible. Franchement, ça vaut son pesant d’or. De le voir tout confus et troublé. On dirait un petit lapin prit dans les phares d’une voiture. Face à sa voix oscillante et hésitante, j’écarquille les yeux et hoche la tête afin de l’encourager à cracher sa valda. Je me surprends à lui adresser un franc sourire. Un sourire sans artifice, sans hypocrisie. C’est alors que j’ajoute afin de le chambrer : « Je crois que je te préfère presque furibond et désagréable. Là, en mode tout penaud et ânonnant, c’est … carrément flippant. ». Évidemment, je n’en pense pas un mot. A vrai dire, ce petit côté fébrile lui donne un je ne sais quoi de … mignon. Pardon ? Ah ça non, hors de question de lui dire !

Avec tout ce que je me suis ramassé dans la tronche, vous n’imaginez tout de même pas que je suis assez teubé pour flatter son ego. C’est quelque chose que je fais souvent : utiliser la taquinerie et l’humour, afin de grimer les propos qui brûlent mes lèvres, mais que je rechigne catégoriquement à dire. Je me demande si  j’ai bien fait. Je veux dire, de parler avec un peu de légèreté et d’ironie. Ce n’est sûrement pas le bon moment. Pour être franc, je doute qu’il puisse y en avoir un, lorsque l’on a à faire à un ours mal léché comme lui. Il y a toujours un risque que cela puisse être mal interprété, ou prit au premier degré. Argh, j’ai horreur de devoir évoluer sur des œufs et sous-peser avec minutie chaque mot que j’emploie. Pourtant, si je suis amené à faire un bout de chemin avec ce type, il va bien falloir. Lorsque le bouchon humain encombrant la sortie du bus se désengorge, le coréen haut en couleur se hâte à son tour vers les portes. Vu son allure, il semble plus qu’impatient de revenir sur le planché des vaches, et de retrouver un air déjà plus respirable. Alors que je m’apprêtais à poser un pied sur le trottoir, mon regard eu le malheur de croiser celui des colosses en costard de location. Du moins, leur lunettes de soleil pour être très précis. L’un des deux me fait un signe sans équivoque. Du style « on t’a à l’œil ». J’étais sur le point d’aller leur dire ma façon de penser, lorsque Grincheux me tira par la manche, me faisant ainsi descendre du bus. Hum, qu’importe ce n’est que partie remise. D’un petit mouvement du poignet, beaucoup moins brusque que tout à l’heure, je me libère de son entrave en grommelant légèrement. Aussitôt, j’ouvre le parapluie et le place entre nous deux, tout en prenant grand soin de me tenir à bonne distance de lui. Quelques longues minutes de marche plus tard, le jeune homme au teint lumineux rompt le silence et décide de se présenter. Si tout c’était déroulé sans accroc, ces formalités d’usage seraient déjà faites depuis belle lurette. Ulli ? C’est … joli. C’est quand même incroyable, qu’un type si piquant et urticant puisse être affublé d’un nom si doux.

J’acquiesce en silence, continuant de marcher et de regarder droit devant moi. Quoi ? Pourquoi il me regarde avec insistance ? Hum, j’imagine qu’il espère que j’en fasse de même. Pfff, ce que je peux avoir en horreur ce genre de cérémonial. Bon gré mal gré, je me plie à ce b.a-ba du relationnel. « Ming. Si tu crois bon d’ajouter « Oh, comme les vases ? », j’te jure que je t’en colle une ! ». Non, ne vous y méprenez pas. Il n’y a pas une once d’animosité dans le ton que j’emploie. Au contraire, là encore c’est l’humour et la malice qui prédominent. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que ce mec m’a prouvé en me remerciant qu’il n’était pas qu’un sombre connard, tout le sarcasme et le cynisme que je pouvais lui témoigner se sont évanouis, pour laisser place à la plaisanterie et la dérision. D’ordinaire, j’aurais ajouté une formule toute faite du genre « enchanté » ou « ravi de faire ta connaissance ». Toutefois, vu que nous ne sommes pas partis d’un très bon pied, cela me paraît plutôt malvenu. J’ai l’impression que nous tentons tout deux de se retenir de rire. A ce jeu là, je suis celui qui craque le premier. Un furtif ricanement s’échappe de mes lèvres closes. Je déteste mon rire. C’est sans doute pour cela que je préfère enfouir mon visage dans le col de mon manteau, afin de l’éradiquer. Un tonitruant bruit de moteur me fait relever la tête. En tournant la tête en arrière, j’aperçois le bus. Apparemment, le chauffeur semble être venu à bout des embouteillages. Whoo, et à en juger la vive allure à laquelle il roule, quelque chose me dit qu’il a l’air pressé de finir sa tournée. Oh merde. Je sens la catastrophe arrivée. Vous savez, cette impression de vivre une scène au ralenti. D’être impuissant face à une infortune qui paraît inévitable. « Attention ! ». Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit. Le bus passe devant nous tel un dératé, nous éclaboussant au passage avec l’eau stagnante dans le caniveau. Instinctivement, je me suis tourné vers ce dénommé Ulli, me transformant ainsi bien malgré moi en parapluie humain. Génial … . Ai-je dis que c’était une belle journée ? Oui ? Eh bien, je retire ! Oh ça va, hein ! Je croyais qu’il n’y avait que le cons qui ne changaient pas d’avis.                                        
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyLun 11 Sep - 15:47

Skies are cryingDerrière cet air hostile, se cachait tout de même un être humain. Comme tout le monde je pouvais être gêné, surpris et mal à l'aise. Si je n'avais pas eu de coeur je me serai pas pris autant la tête à cause d'un souvenir. Mais je supposais que pour la personne en face de moi qui venait juste de me rencontrer de façon pas très positive, c'était compliqué de voir au delà de mon sale caractère. Il avait quand même réussi à me surprendre, à me faire balbutier comme un adolescent. Vu comment on avait démarré notre relation - si on pouvait appeler cela ainsi - j'étais très loin de m'attendre à ce que le chinois se propose pour m'abriter. Je pensais être moins important que son manteau à milles dollars par exemple. Mais visiblement, j'avais eu faux. Comme quoi, il ne fallait pas juger une personne à sa couverture. En y réfléchissant bien, il avait râler mais laisser le siège, rétorquer de façon ironique mais tout de même ouvert la fenêtre. C'était vachement suspect en fin de compte. Ou alors il préférait peut être cacher qu'il était sympathique. Bon, en fait je retirais ce que je venais de penser à son sujet. C'était simplement un mec super arrogant. Même si il était mignon quand il souriait. J'étais pas le roi de la sexualité mais je pouvais dire si quelqu'un était beau ou non. Bien sur, il pouvait toujours rêver pour que je le dise à voix haute.

- C'est de votre faute ! C'est vous qui faites des propositions bizarres !

Bon, elle était pas étrange, enfin dans un sens si puisque il m'appréciait pas. Moi, les gens que j'aimais pas je les ignorais. Il était peut être vraiment un pervers et comptais me séduire avec le coup du parapluie ? Il était mal tombé alors. Parce que je n'étais pas du tout intéressé par ces choses là. Le sexe et moi ça faisait zéro, et encore plus avec mon pouvoir. Vous imaginez être en train de faire l'amour à quelqu'un, entendre toutes ses pensées et ressentir ses émotions en même temps ? Ca devrait être hyper lourd. 'Fin je savais pas trop en vérité, vu que je me souvenais pas de ma dernière fois. Je pensais pas être puceau tout du moins.

Enfin bref, je faisais descendre mon porteur de parapluie du bus. Voyant qu'il avait pas l'intention de le faire mais plutôt envie de papoter avec les "gardes du corps". Je tenais pas à le porter jusqu'à l'hôpital si il se faisait charcuter la tête. Fort heureusement, il avait capituler, et défait à nouveau ma prise sur son vêtement. J'allai vraiment finir par croire que j'étais contaminer à force d'être ainsi rejeté. J'avais lever les yeux au ciel, pour montrer mon agacement. Il y avait tout de même une bonne chose dans tout ça, la pluie ne me tombait pas dessus. Même si le mec s'était éloigné le plus possible de moi. Le silence s'était installé et j'avais fini par le briser en me présentant. Visiblement on ne lui avait pas appris à le faire en retour et je le fixai donc en, attente d'une réponse. Il finissait par cracher le morceau, me menaçant au passage. Bien que je sentais que ce n'était pas sérieux. Etait ce de l'humour ? J'avais haussé les sourcils. D'abord j'avais pas du tout pensé à ça en entendant son nom. Plutôt que c'était original pour un chinois. Mais joli en même temps. Ming et Ulli, ça faisait un peu le nom d'une boutique. Je secouais légèrement la tête en souriant, n'importe quoi. J'entendais un ricanement proche de moi. Est ce qu'il était en train de se marrer ? Un sourire étirait à nouveau mes lèvres. J'étais tombé sur un fou en fait. Un fou qui venait de crier, et par réflexe je m'étais arrêté. Le bus venait de passer à toute vitesse devant nous et j'avais fermé les yeux en levant les bras devant mon visage pour le protéger. Réflexe à la con. Mais à part quelques gouttes, j'avais rien senti. Étrange. J'ouvrais les yeux et les écarquillais en voyant que Ming était tout trempé. En colère mais tout mouillé. Il pouvait dire adieu à son manteau.

- Ming...

Commençais je, tentant tant bien que mal de ne pas sourire. Mais c'était trop dur. J'éclatais même de rire, cachant ma bouche avec la paume de ma main. C'était rare de me voir rigoler. Pas que je n'aimais pas mon rire mais j'avais pas vraiment d'occasion de le faire. Je me calmais au bout d'une minute, essuyant les larmes aux coins de mes yeux.

- Aigoo, vous êtes tout trempé c'est malin

N'ayant pas de mouchoir, je tendais ma main vers son visage pour essuyer avec la manche de mon pull l'eau qui dégoulinait sur sa peau. J'essayais de faire abstraction de ses pensées et du reste. Je pouvais bien faire ça après tout, il avait pris une vague à ma place même si à mon avis, ce n'était pas voulu. Heureusement, sa maison ne devait plus être très loin. Manquerait plus qu'il tombe malade à cause de moi. Je commençais à sentir que j'étais en train de culpabiliser. Avec cette journée et ce temps pourris, j'aurais mieux fait de rester au chaud chez moi.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyLun 11 Sep - 19:09

Skies are crying Aguaguagua … Pu-pu-purée, c’te choc thermique ! C’est à vous réveiller les morts. Je crois bien n’avoir jamais eu aussi froid de toute ma vie. Vous connaissez le proverbe « chat échaudé craint l’eau froide » ? Eh bien maintenant, je suis en mesure de vous certifier qu’il peu également s’appliquer à l’homme. Non mais regardez moi ça. Un manteau Dolce, en Alpaga véritable, qui plus est ! Réduit à l’état de serpillière. C’est une tragédie. Mon monde s’effondre. Comment ça, j’en fais trop ?! Ah bah attendez, ça coûte quand même dix mille balles ! Avez-vous la moindre idée de ce que cela représente ? Je vais vous le dire moi. Trois mois à jouer les VRP, pour refourguer mes plus belles créations, à des incultes de bijoutiers qui se prennent pour des sommités. A leur adresser des sourires mielleux, tout en multipliant les courbettes de faux-cul, afin de les pousser à l’achat. Voilà ce que ça m’a voulu. Croyez-moi, à ce prix là ça n’aime pas être molesté. Ni noyé d’ailleurs. Je n’ai plus qu’une chose à faire : prier. Prier pour que le gars du pressing puisse faire des miracles, et ressusciter « mon bébé ». Quand je pense que je viens bien malgré moi de sacrifier une merveille d’un grand couturier, pour éviter à ce petit effronté de se ramasser la saucée du siècle. Tsss, il n’y a pas à dire, ma bonté me perdra … ! Ahem ! J’espère au moins que ça en valait la peine, et qu’il a été épargné par ce baptême à l’eau de pluie croupie. Sinon, je ne vous raconte pas comment je vais l’avoir mauvaise. Oh non, mon Dieu, mes cheveux ! Bye bye volume stylisé, bonjour platitude chaotique. Encore heureux qu’ils soient plutôt fins et raides, sinon j’aurais été bon pour intégrer les Jackson 5.

Non mais vous imaginez, un jaune au milieu d’une fratrie de black. Oui je sais, c’est désopilant. Putain, je suis littéralement congelé. Si on ne bouge pas très vite, je vais finir par me transformer en hibernatus. Ce n’est pas soirée t-shirt mouillé, mais presque. Ma chemise blanche, enfin anciennement blanche, est tellement trempée et collée à mon buste, que je jurerais avoir une seconde peau. Étrangement, mon jean neige Denim semble avoir plutôt été épargné dans l’ensemble. C’est à n’y rien comprendre. J’ai l’impression d’être paralysé. Pétrifié par ce froid mordant qui poignarde ma chair et incise mes os. Ma bouche reste à moitié bée sous l’effet du choc.  Agh, j-j’ai du mal à respirer. Comme si mes poumons s’étaient cristallisés. Outch, m-ma poitrine. J’ai le sentiment d’avoir le cœur prit dans un étau. Non, c’est plus aiguë comme douleur. Une enclume. Voilà, c’est ça. Une enclume que l’on aurait laissé choir de tout son poids. Alors que je tentais laborieusement de recouvrer une respiration moins haletante et saccadée, la voix de Lili me reconnecte à l’instant présent. Euh non, c’est pas comme cela qu’il s’appelle. Quel est son nom déjà ? Bref, c’est un truc dans la même verbe et qui sonne pareil. Là franchement, je ne peux pas mieux faire. A croire que cette douche froide, a complètement foutu en l’air la poignée de neurones qui se battaient en duel dans ma caboche. De mémoire, il me semble que c’est la première fois que quelqu’un prononce mon nom avec autant d’inquiétude. Hum, non. Tout bien considéré, cela ressemble plus à de la bienveillance et de la sympathie. Après, peut-être qu’il y a dans son timbre de voix une petite note d’inquiétude, que je suis tout bonnement incapable de déceler ? Inquiétude ou non, le fait d’entendre son nom prononcé de la sorte a le mérite de vous redonner du baume au cœur.

Certes, cela ne réchauffe pas son homme, mais il faut bien admettre que c’est plutôt réconfortant sur le coup. D’abord hésitant, je me risque finalement à ouvrir les yeux, tout en relevant la mèche de cheveux trônant sur mon front. Cette espèce d’improbable frange qui m’obstrue la vue. D’une voix étranglée, je balbutie un faible son interrogatif l’invitant ainsi à poursuivre sa prise de parole. « Hum ? ». Qu-Quoi !? Non mais, I can’t believe it ! Il pouffe, c’t’imbécile heureux ! Roh ouais, pété de rire ! Je suis hilare moi aussi … . Pas de doute, c’est à se taper le cul par terre. Pfff, quelle ingratitude ! Je risque ma vie … non correction, je risque de façon fortuite la vie d’un imper trois quarts de chez Dolce, pour éviter à ce type une ablution monumentale, et voilà ce que je récolte. Une salve de rire. Et franchement, je peux vous dire qu’il se lâche et qu’il y va de mon cœur. Maugréant comme jamais, je fais à la va-vite l’autopsie de mes poches en les tâtant. Portable, clopes, portefeuille. Tout doit sûrement être bon à jeter. Fabuleux … . Comme si j’avais besoin de ça ! Histoire de bien remuer le couteau dans la plaie, Lully enfonce des portes ouvertes en me faisant savoir que je suis trempé comme une soupe. Non sans dec’ … ! Merci, grande révélation. Je ne m’en serais jamais aperçu, dis donc! Le suite me prit totalement de court. Le coréen fit un pas vers moi, et d’un revers de la manche, essuya l’eau qui perlait de mon front. De mes joues. Et même de mon cou. Instinctivement, mes paupières se closent durant cette petite toilette. Tiens ? Je tremble. Est-ce dû au froid ? Ou au fait que quelqu’un me touche ? Chose qui depuis toujours, me met mal à l’aise et me crispe.

Mâchoire et poings serrés, je sens mon corps se raidir et se tendre des pieds à la tête. Comme un arc s’apprêtant à décocher une flèche. Mon souffle redevient subitement court. Irrégulier. Chevrotant. Au bout de quelques instants, il décide de s’interrompre. C’est alors que je rouvre les yeux. Merde ! Pourquoi ai-je soudainement le feu qui me monte aux joues ? J’espère seulement que la pénombre et l’obscurité sont suffisantes, pour masquer cet émoi ridicule. Encore transi par le froid, je baisse les yeux, et lui répond alors la voix pleine de trémolos : « Merci. O-oui ce n’était p-pas l’idée d-du siècle, je t-te l’accorde. M-mais au moins t-tu n’as rien, ou p-presque. C-c’est le p-plus important. ». Bordel ! La gêne est si grande, que je suis tout bonnement incapable de soutenir son regard. On dirait un cancre au tableau. Tout honteux de ne pouvoir réciter devant toute la classe, une poésie qu’il devait apprendre. En jetant un rapide coup d’œil sur le trottoir d’en face, j’entraperçois un petit groupe de passants, ralentissant le pas à notre hauteur. Ils nous regardent d’un air éberlué, comme si nous avions trois jambes ou deux têtes. D’ordinaire, j’apprécie être le centre de l’attention, si cela me permet d’être à mon avantage et sur un piédestal. Hors là, ce n’est clairement pas le cas. C’est dans des moments comme ça, que j’aimerais bien être petite souris pour pouvoir me tapir à six pieds sous terre. Lorsque je reporte mon attention sur … Ulli ! Ca y est, ding ça me revient ! Bref, après lui avoir refait volt-face, j’ajoute tout en déglutissant péniblement ma salive : « Peut-on … continuer ? ».                                                              
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMer 13 Sep - 15:28

Skies are cryingPourquoi est ce qu'il est aussi tendu ? Ce n'était pas comme si je comptais le violer ou le frapper. Ou alors j'étais vraiment effrayant sans le savoir. Sérieusement, je sentais son malaise à cent pour cent et ce n'était pas du tout une émotion confortable. Du coup çe me mettait mal à l'aise aussi et je finissais par arrêter de le toucher. De toute manière, le plus était d'arriver rapidement chez lui pour qu'il puisse prendre une douche chaude et changer de vêtement. La pluie ne semblait cependant pas vouloir s'arrêter pour ce soir et je supposais que j'allai devoir attendre dans le hall d'un appartement. Parce que je supposais que Ming ne me prêterait pas son parapluie après. Ou peut être que si ? Je ne savais plus vraiment quoi penser avec lui. Après m'avoir épargné d'être trempé, il venait de déclarer que mon état était le plus important. J'avais bêtement cligné des yeux face à cette révélation. Il était passé où le chinois grincheux ? La pluie le rendait tout chocolat ou bien ? Du coup, il n'était plus le seul à avoir les joues rouges et je me passai une main derrière la nuque, gêné. On était censé répondre quoi à ça ? Au final, on était deux idiots plantés l'un en face de l'autre au milieu du trottoir à ne plus savoir quoi dire. Je n'avais vraiment pas l'habitude de ce genre d'attention. On m'aurait plutôt pousser pour être devant afin que je me prenne toute l'eau que l'inverse. Aish, c'était agaçant.

- Si vous le dites...merci au fait...

Même si à mon avis il n'avait pas voulu me servir intentionnellement de bouclier. Mais bon, je supposais que des remerciements étaient tout de même de rigueur. Après tout, sans lui j'aurai surement choppé un rhume par la suite. Et alors là, vous pouvez être sur de me voir encore plus blanc que je ne l'étais de base. Maintenant c'était surtout le chinois qui risquait de tomber malade. L'idée donc de continuer la route était bonne. Mon regard glissait sur le même groupe que Ming avait vu, qui d'ailleurs continuait de nous fixer comme si on était des extra-terrestres. Quoi, ils avaient jamais vu un homme se faire tremper ? Ou deux mecs discuter sous la pluie ? Non, franchement je ne voyais pas ce qu'il y avait de tant spectaculaire. A part que Ming avait perdu toute son élégance mais je supposais que pour beaucoup de femmes il restaient sexys. De ce que je savais, l'effet cheveux mouillés ça fonctionnait pas mal. Mais bon, ça m'agaçait leurs regards aux autres là que je finissais par perdre patience.

- Quoi ? Vous avez jamais vu un couple aussi sexy dans votre misérable vie ?!

M'écriais je suffisamment fort pour qu'il puisse m'entendre. Mentir ce n'était pas beau, surtout lorsque l'on avait pas demandé son avis au concerné. D'ordinaire je me fichais royalement du regard des autres mais vu comment était Ming, ça ne devait pas être son cas. L'apparence semblait même être le maître mot chez cet homme. Malgré nos échanges assez houleux, j'avais fini par cerner un peu le personnage. Et je lui étais redevable.

- Allez viens mon amour, ne fais pas attention à ces abrutis !

Continuais je toujours d'une voix forte avant de prendre la main de Ming dans la mienne pour reprendre la route. Comme quoi, passer ses soirées devant la télé pouvait servir à se mettre dans la peau de quelqu'un d'autre. Bien que peut être que ma phrase sonnait trop "fille" ? Aucune idée. J'étais tout de même bien heureux de leur avoir fait détourner les yeux. Après, j'espérais que Ming ne m'en voudrais pas de l'avoir incorporé là dedans.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMer 13 Sep - 18:32

Skies are crying Avec le recul, je me rends à présent compte que ce que je venais de dire tout à l’heure, faisait quand même hyper cucul la praline. C’est le genre de réplique galvaudée et niaise, que l’on pourrait entendre dans une mauvaise comédie romantique à l’eau de rose, avec Katherine Heigl à l’affiche. J’ai toujours eu un profond mépris, ainsi qu’un dédain sans nom pour les bellâtres du style James Marsden, que l’on retrouvaient régulièrement dans le casting de ce type de film. A chaque fois, il faut qu’ils tombent en pâmoison devant une fille bien sous tous rapports, et inéluctablement ils ne peuvent s’empêcher de sortir une phrase gnangnan à souhait et vide de tout sens. Exactement le même genre de phrase que je venais de déblatérer à l’étonnement générale, enfin au mien tout du moins. Pourquoi, j’ai dit une imbécillité pareille ? Le pire, c’est que je n’ai même pas réfléchi. Cela a vraiment été quelque chose d’instinctif. On peut dire, et à juste titre, que ça m’est sorti tout seul. Brrr, tant de franchise, de mièvrerie et de gentillesse : ça me fait froid dans le dos. Il ne faudrait pas que cela se reproduise, sinon je vais commencer à me poser de sérieuses questions. Encore un témoignage de niaiserie qui soit du même acabit, et je vous jure que je consulte tout de go ! Ah non mais vraiment, c’est effrayant. J’en arriverais presque à me faire peur à moi même. Hum, effrayant ou effarant ? Franchement, je m’interroge. Bon, pas le temps de plancher sur le sujet. Ce n’est pas vraiment le moment, ni le lieu pour cela. Une chose eut cependant le don de me faire tiquer, comme l’on dit familièrement. La gêne et le soudain malaise de Ulli. Pendant un instant, j’eus l’étrange impression de me voir dans un miroir. C’est comme si mon embarras était subitement devenu le sien, lors de ce bref contact physique. On dirait qu’il le ressent et qu’il l'éprouve également. Ce pourrait-il qu’il … qu’il soit « comme moi » ? Deux « mentalistes » dans une si petite ville, ce n’est pas une coïncidence selon moi. En existe-t-il d’autres ? Et si oui, combien pouvons nous bien être au juste ?

De nouvelles questions, qui ne font que grossir le rang des innombrables colles, qui m’envahissent depuis maintenant six mois, et dont je n’ai pour la plupart toujours aucun début de réponse. Une chose est sûre, ma réaction ainsi que ma répartie semblent être à des années lumières, de ce qu’il aurait pu imaginer. Preuve en est, il me remercie de façon perplexe. Remarque, vu comment je me suis comporté avec lui jusqu’à présent, il était en droit de s’attendre à ce que je réagisse différemment. Sans doute s’imaginait-il que j’allais une énième fois râler, ou passer mes nerfs sur lui. Pour vous dire la vérité, cela me surprend tout autant. C’est dingue, je ne me reconnais plus. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’agis aux antipodes de d’habitude ? Pourquoi donc, je prends autant de pincettes avec lui ? Un mystère de plus qui s’ajoute au compteur. Je me contente simplement de fermer brièvement les yeux, et de hausser les épaules. Du style « ce n’est rien, pas la peine de me remercier ». Mais, what da fuck ! Evidemment que c’est tout sauf rien. Evidemment que je mérite des remerciements. Et même une statue à mon effigie, tiens ! Orgueil démesuré et estime monumentale de soi : mais où êtes vous donc passés ? En regardant rapidement par dessus mon épaule, Ulli aperçut le petit attroupement de badauds, qui nous regardait comme des bêtes curieuses depuis le trottoir d’en face. Son attitude me laissa littéralement comme deux ronds de flan. Whooo, hold on ! Rewind, real talk ! Je crois bien que je viens d’avoir un mirage sonore là. Il a bien dit « un couple aussi sexy », hein ? Je n’ai pas rêvé, je ne l’ai pas inventé, rassurez moi. Bien évidemment, mon premier réflexe fut d’observer la réaction des « voyeurs ». Consternation et sidération se lisèrent sur leur visage. Quelle audace ! Aussitôt, mon attention se reporta sur le coréen. Tout bonnement scotché, je ne pus que le regarder avec des yeux grands comme des billes, et un sourire plus qu’admiratif devant une telle démonstration de cran. Je n’étais pas au bout de mes surprises. Deuxième couche ! Histoire que son petit numéro soit encore un peu plus crédible, il me prit par la main et m’affubla d’un petit sobriquet à gerber.

Lorsque nous fûmes à bonne distance de cette populace, j’émis un sifflement émerveillé et lui dis alors avec facétie : « Whaa alors là, les bras m’en tombent ! Passer de « pervers » à « mon amour », voilà ce que j’appelle une transition des plus ahurissantes. ». Si cela pouvait être aussi simple. Si l’on pouvait d’un claquement de doigts, changer du tout au tout dans l’estime des gens, cela nous éviterait bien des emmerdes. Bizarrement, Ulli ne me lâcha pas aussitôt la main. Sans trop savoir pourquoi, je fus cette fois-ci à l’écoute de ce que « mon don » pouvait m’apprendre à son sujet. La première chose qui s’imposa à moi, fut la fatigue. Puis en me concentrant d’avantage, je sentis … comme une blessure. Quelque chose de sombre, et qui doit certainement le hanter depuis pas mal de temps. Sans que je sache pour quelle raison, mes doigts entrelacèrent les siens un peu plus fort. Mon pouce se mit dès lors à caresser subrepticement le dos de sa main. Lorsque je m’en rendis finalement compte, je le lâchai presque aussitôt. Comme si je venais de me ramasser une décharge de vingt-mille volts. Les yeux rivés sur l’horizon, je désignai alors d’un petit coup de menton un immeuble situé à une petite centaine de mètres, faisant face à la marina. « Le terminus pour moi, ça sera là-bas. ». Nous venions en effet d’arriver dans la Zone Portuaire. Les rues étaient nettement plus arborées. Quant aux vieilles bâtisses réaménagées en lofts designs, elles avaient au moins le mérite d’annoncer d’entrée de jeu la couleur. Manants et petites gens : passez votre chemin. On pouvait clairement le lire dans les yeux de tout les nantis. De ces parvenus qui en veulent toujours plus. De ces êtres qui se prennent pour le nombril du monde, et qui affichent un mépris souverain pour leurs semblables qui n’ont pas eu la chance de réussir. Oui, au fil des mois, je suis devenu l’un des leurs. Et croyez-moi, pour pouvoir vivre et être intégré ici, il faut montrer patte blanche. Le paraître, la poudre aux yeux, les faux-semblants : je ne vis que pour cela.

Pas sûr qu’il en soit de même pour mon compagnon de voyage. Il semble selon moi, être un peu plus terre à terre. Voilà, nous y sommes. C’est donc ici que nous nous quittons. Pour son plus grand bonheur, sans doute. Je l’aurais bien invité à monter un instant, histoire qu’il puisse au moins se sécher et se réchauffer un peu, avant de poursuivre son périple. Mais bon on ne sait jamais, cela pourrait très bien être le genre de proposition qu’il rangerait dans la case « demande déplacée de pervers ». Devant ce pesant silence qui s’enracine, je plisse les lèvres et me creuse la tête, afin de trouver quelque chose de pertinent à dire. Je finis par lui tendre mon parapluie en déclarant : « Tiens. Tu en auras bien plus besoin que moi maintenant ». Avant même qu’il n’eut le temps de faire ou de répondre quoi que ce soit, je leva l’index. Genre, « Oh, j’oubliais le principal ». En tirant sur le manche du parapluie, une petite lame en métal apparut. J’ai en effet « aménagé » cet accessoire, pour pouvoir y dissimuler une dague. Une arme se situant à mi-chemin entre un Kâtar indien, et une Main Gauche, si chère aux voleurs d’antan. A vrai dire, je n’ai strictement rien inventé. Jadis, les nobles japonaises dissimulaient déjà de petits sabres dans leurs ombrelles, au cas où des coupe-jarrets viendraient les attaquer. J'ai juste remis au goût du jour, et masculinisé cette vieille habitude nipponne. Il y a des tarés partout. Dans cette ville plus qu’ailleurs. C’est toujours bon d’avoir quelque chose sous la main, pour se défendre si d’aventure la situation tourne au vinaigre. Voilà le type d’arme blanche que j’aurais volontiers utilisé face aux gorilles de tout à l’heure, s’ils s’étaient montrés plus virulents. Tout en rengainant la lame, j’adresse au jeune homme un dernier vrai et authentique sourire, avant d’ajouter dans une dernière touche d’humour : « Au cas où un autre « sale pervers », aurait la mauvaise idée de te coller d’un peu trop prêt. ».                                                                    
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyVen 15 Sep - 15:43

Skies are cryingJe ne savais pas ce qui m'avais prit d'inventer un truc aussi ridicule. Moi, en couple ? Quiconque me connaissait savait que c'était tout bonnement impossible que l'on veuille de moi, ou que je désire être avec quelqu'un tout court. Encore moins avec un homme comme Ming. Enfin, il fallait avouer qu'il n'était pas si insupportable que ça au fond. Il m'avait sauvé d'une noyade et empêché que je crève de chaud dans le bus. En vérité, je ne savais plus vraiment quoi penser de cet être. Etre dont je tenais toujours la main, après l'avoir tiré pour s'éloigner de cette bande de demeuré. Mon petit spectacle avait cependant l'air d'avoir émerveillé le chinois et je sentais mon coeur se gonfler de fierté. Des compliments, je n'en recevais pas tout les jours. A part me dire que j'étais mignon ou beau, c'était tout ce que les gens étaient capable de me lancer comme fleur. Pour le reste, c'était plutôt le vase que je recevais. Alors forcément, la réaction de Ming ne pouvait que me ravir.

- Ne vous habituez pas non plus !

Rétorquais je, bien que j'avais senti qu'il n'était pas fan de ce genre de surnom. Tant mieux, au moins on était d'accord là dessus. Premier point commun. Je sentais alors quelque chose caresser le dos de main. Je ne l'avais pas vu venir, aucune émotion étrange n'avait émané du chinois. Le geste m'avait pourtant figé sur place. J'étais gêné, un peu paniqué mais pour une fois étrangement, non dégoûté. Heureusement qu'il faisait assez sombre pour masquer mes joues qui devaient être rouge. Et chez moi, le changement de teint ça se voyait énormément sur mon visage pâle. Du coup, je savais plus quoi dire. J'étais surtout obsédé par la question " pourquoi est ce qu'il avait fait ça ? ". Quand une personne me touchait avec des intentions malsaines j'étais au courant et pouvais me carapater ou lui crier dessus pour briser ses espoirs. Mais là, rien de tout ça. Peut être était ce parce que ma main était froide ? Je les frottais alors l'une contre l'autre. Ming m'annonçait que son chez lui n'était plus très loin. Juste devant nous à vrai dire. Oh. Pendant une seconde j'étais un peu déçu. Mais juste une seconde. L'immeuble était juste à côté du port, et je m'imaginais le bonheur que ça serait de pouvoir contempler les bateaux de son balcon. Le seul paysage que j'avais, c'était des bâtiments industriels. Bonjour le rêve.

Plus que quelques pas et nous étions arrivé à destination. C'était bien la première fois que je raccompagnais un inconnu jusqu'à chez lui. Aussi je ne savais pas quoi dire pour signaler la séparation. "Ravie de vous avoir rencontré". Non pas vraiment. "Merci pour le parapluie". Aish, je lui avais rien demandé. Ou je pouvais aussi très bien partir sans rien dire, c'était une très bonne option. Mais mon interlocuteur silencieux n'avait pas fini de m'étonner. Il venait de me tendre son parapluie pour me le prêter. Un peu plus et j'aurai pensé qu'il m'invitait à me mettre au chaud chez lui. Ce qui au fond ne m'aurait pas déplu, j'avais froid même si je le cachais très bien. Et aussi, que je n'avais pas envie de me retrouver seul. Après avoir eu tant d'attention, c'était difficile.
Alors que j'allai lui dire que ce n'était pas la peine - bien qu'en vérité je l'aurai bien voulu mais ça voulait dire que j'aurai dû lui ramener, et donc le revoir - il levait son index et je le regardais tirer un couteau du manche du parapluie. Ok. C'était bien un fou. Je n'avais aucunement l'intention de poignarder qui-que se soit, même un pervers. J'avais déjà du sang non souhaité sur les mains. Rien que d'y repenser j'en avais des frissons.

- Gardez le. Je vais attendre dans le hall que la pluie cesse et je rentrerai chez moi.

A pied, parce qu'il n'y avait plus de bus à cette heure ci. Avec un peu de chance, je ne croiserait pas de Lions ou de Cobras, ni de monstres. Je devrais peut être investir dans un vélo pour aller plus vite. Je rêvais d'un lit bien douillet et d'un chocolat chaud après toute cette humidité. Bon, mon estomac fantasmait plutôt sur un vrai repas vu le boucan qu'il venait de faire. Je posai ma main dessus, me pinçant la lèvre d'un air gêné.

- Désolé, la part de flan de tout à l'heure ne lui a pas suffit apparemment

Cela dit c'était la seule chose que j'avais avalé de la journée. 200 calories d'un coup, c'était bien suffisant. Tant pis si mon estomac n'était pas content. Même si en vérité j'avais faim. Regarder les bateaux m'aurait au moins occuper l'esprit et oublier ce besoin primaire.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptySam 16 Sep - 7:59

Skies are crying Voilà ce que j’appelle un exemple de très bonne réaction. Car, je vous fais juges Messieurs Dames. Un homme, avec qui vous vous embrouillez, qui de prime abord ne vous porte pas dans son cœur, et qui sort sous vos yeux une arme blanche : avouez qu’il y a tout de même de quoi baliser, et prendre ses jambes à son cou. Il y en a en tout cas, qui l’aurait fait pour moins que ça. Eh bien, pas lui. Il garde un calme olympien. Pas la moindre parcelle de peur n’habille son regard. A moins qu’il ne la dissimule, et la masque à la perfection. Non, ces deux orbes hématites restent insondables. Opaques. Inaccessibles. Ce mec est vraiment, expectio… euh déconcertant. Il semblerait qu’une fois encore, je me sois méjugé. Mon pauvre Ming, toi qui te vantes d’être clairvoyant, reconnais que sur ce coup là, tu es complètement à côté de tes pompes. Fussent-elles des Versachez. Ne vous fiez pas à l’eau qui dort. Sous ses airs minets, kawaii et limite ingénus, Ulli sait être impassible. Une telle démonstration de sang froid, c’est admirable. Digne d’un vrai reptile. Pour être à ce point maître de soi et de ses émotion, il faut être affublé d’une sacrée force de caractère. Et croyez-moi, en bon escroc et faussaire, je sais de quoi je parle. A croire qu’il est à la fois tout et son contraire. Quoi qu’il en soit, c’est une qualité que j’apprécie, et qui a le mérite de lui faire gagner un cran sur l’échelle de mon estime. Hum, très intéressant. Qui es-tu réellement Ulli ? J’ai le pressentiment que tu es bien plus, que tu ne le laisses paraître. En égocentrique et narcissique qui se respecte, je reconnais être tout sauf une bête curieuse. Cependant là, ma curiosité est piquée au vif. Il serait sans doute plus sage, que je mette en veilleuse cette irrésistible envie d’en apprendre plus. Par les temps qui courent, il n’est pas bon de se mêler de ce qui ne nous regarde par directement.

Les habitants de Varakes tiennent plus que quiconque, à leur jardin secret. Toutes ces personnes que l’on a récemment retrouvé assassinés, et qui font les gros titres dans la presse ainsi que la une des journaux télévisés … vous ne m’enlèverez pas de l’esprit qu’elles ont sûrement dû aller mettre leur nez là où il ne fallait pas. Je ne tiens pas particulièrement à connaître le même sort. Certes, ma vie n’est pas des plus épanouissantes, mais j’y tiens et ne suis pas prêt d’y renoncer pour l’heure. Très poliment, Ulli déclina le parapluie que je lui tendis et me prie de le garder. Bon, en même temps, je peux le comprendre. L’accepter aurait inévitablement induit, qu’il me le rende ultérieurement. Or, je connais peu de gens qui seraient prêts à revoir une personne qu’ils ne peuvent ni blairer, ni voir en peinture. C’est humain. Non, vous vous méprenez totalement. Je ne suis absolument pas vexé, ni froissé ou bien blessé. A vrai dire, je pense qu’à sa place, j’aurais réagis exactement de la même façon. Je me demande même, si je n’aurais pas été un peu plus sec et cassant. Face à ce refus auquel les formes ont été mises, je ramène le parapluie vers moi, tout en veillant à ce que le jeune homme à la peau diaphane soit toujours abrité. Après avoir acquiescé sobrement de la tête, je lui répondis alors : « Comme il te plaira. ». Pfff, c’est d’un solennel et d’un pompeux comme répartie. Ceci dit, c’est tout moi ça. A toujours prendre des grands airs, et à parler comme si je sortais de la cuisse de Jupiter. Des fois, je me demande comment j’étais, dans ma vie avant que je ne reprenne connaissance. Si déjà j’étais aussi imbu de moi-même et pédant qu’aujourd’hui, il ne doit guère y avoir de différence. En revanche, si j’étais quelqu’un de sociable, altruiste et avenant : bonjour la déchéance ! Enfin bref, comme dirait l’autre. Ulli poursuit sur sa lancée, et me confie qu’il pense attendre dans le hall que l’averse cesse, avant de poursuivre son chemin. Oui, là dessus, je suis bien d’accord. C’est ce qui semble être le plus sage et le plus sensé.

Toutefois, hum je ne sais pas … attendre, seul, dans le hall d’un pareil immeuble, ça a quelque chose d’un peu sordide je trouve. Bon, ce n’est pas non plus un de ces bâtiments ultra chicos avec groom et portier, mais on en est quand même pas loin. Ohlala, et puis non en fait. Un mec qui poirote dans un décor pareil, ça ferait un peu tâche dans le paysage. Si les passants dans la rue l’aperçoivent entrain d’attendre, ils vont s’imaginer que l’on peut entrer ici comme dans un moulin, et nous-autres locataires ou propriétaires pourrons dire bye bye à notre tant convoitée tranquillité. Tsss, ah c’te situation cornélienne ! Que faire ? Je pourrais très bien l’inviter. Mais bon avec un olibrius pareil, on ne sait jamais. Comme je l’ai dit tout à l’heure, rien ne me dit qu’il ne risque pas de mal interpréter la chose ou se braquer. Puis bon, convier quelqu’un à entrer dans mon humble demeure euh … je n’y tiens pas plus que cela. Autant que je me souvienne, depuis que je suis sorti de cet hôpital, personne n’a jamais mit les pieds chez moi. Je ne sais pas vous mais, un gars avec qui vous n’avez eu de cesse de vous quereller, et qui vous invite subitement chez lui, je trouve ça un peu trop direct personnellement. En matière de revirement de la situation, avouez que cela serait quelque chose qui se poserait là ! Oh non, franchement très mauvais plan. D’ailleurs, que penseraient, et surtout diraient dans mon dos, les résidents qui me verraient en sa compagnie ? Oh, mais je sais très bien ce qu’ils pourraient dire. J’entends d’ici les langues se délier. « L’asiate canon du cinquième rentre bien tard, et semble de toute évidence être homosexuel ». Youhouu … ! Faites moi penser à l’agrandir, histoire que je l’appose sur mes cartes de visite. De quoi faire un tabac et un malheur, c’est indéniable. Ahem ! Bon ce n’est pas tout ça, mais il y en a qui sont morts comme ça. Faut-il, Faut-il pas ? D’un autre côté, il m’a enlevé une sacrée épine du pied tout à l’heure en faisant la nique à tout ces gens qui nous regardaient sans gêne ni discrétion.

Je peux bien prendre sur moi et lui proposer ça, histoire de lui renvoyer l’ascenseur. Bon aller, je me lance. Enfin « me lancer » … . Un bien grand mot, étant donné que j’affiche autant d’assurance qu’une deb à son bal de promo. « Si … si tu souhaites monter pour attendre que le pluie s’arrête et en profiter pour te réchauffer et te sécher un peu, avant de reprendre ta route, sache que … que tu es le bienvenu. ». Dìyù ! Mais qu’est-ce que je n’ai pas dit là encore ? Je regrette déjà. Pfff, il y a des fois où je déplore de ne pas être né sourd-muet. Non mais, avouez que cela aurait du bon. D’un côté vous avez la chance de ne pas entendre un nombre incalculable de conneries, et de l’autre vous avez la fortune de ne pas en dire. Que du bonheur, quoi ! Bref, le mal est fait et le ver est dans le fruit, comme on dit. Je sens que là encore, il va gentiment éluder mon offre. Je l’aurais fait moi en tout cas. Mais bon, ne sait-on jamais. Après tout, l’être humain est plein de surprises et de contradictions. Alors qu’il s’apprêtait à me répondre, un gargouillis sonnant et trébuchant l’en empêcha. Confus, Ulli posa une main sur son abdomen et m’avoua qu’il avait encore une petite dent creuse. Je tente de réprimer un éclat de rire en baissant la tête. Lorsque j’eus retrouvé mon sérieux, je lui répondis sur un ton égayant. Le tout agrémenté d’un sourire réservé. « C'est malin, maintenant si tu nous fais une syncope sur le bitume pour cause d’hypo, je vais l’avoir sur la conscience ! ». Hahaha, c’te bonne blague ! Une conscience … j’en ai jamais eu besoin. Jamais ! En même temps, je ne vais pas faire un excès de zèle, et me montrer pressant ou envahissant. Ah ça non, ce n’est vraiment pas mon genre. Supplier les gens, les implorer : très peu pour moi. Puis d’abord, c’est lui qui sait. S’il se sent la force de continuer, c’est tant mieux. Je ne vais quand même aller contre sa volonté. Il ne manquerait plus que cela !                                                                              
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyDim 17 Sep - 13:14

Skies are cryingLe fou c'était peut être moi dans l'histoire. Je n'avais même pas tiquer en le voyant sortir une arme de son parapluie. Aucune panique ne m'avait traversé. Alors que vu comment on s'adorait l'un l'autre, il aurait très bien pu s'en servir pour avoir la paix. Il y avait des personnes pour qui il en fallait peu pour en venir à blesser quelqu'un. Mais étrangement, mon instinct ne m'avait aucunement sifflé à l'oreille que Ming était dangereux. Le fait de l'avoir appeler "pervers" c'était sur le coup, quand il m'avait touché pour me réveiller. Le reste du temps, il était resté loin de moi. Ce n'était donc pas un pervers. Même quand il m'avait caressé la main avec son pouce. Bien que rien que d'y repenser j'en avais un peu les frissons.
Ce n'était pas pour autant que je comptais emprunter son parapluie. Quand bien même le chinois m'apparaissait plus appréciable qu'au début, ce n'était pas pour autant que j'avais envie de venir sonner à l'interphone demain pour lui rendre son objet. Et son arme. Non mais quelle idée de mettre ça là dedans ? Est ce qu'il savait au moins s'en servir ? Peut être faisait il partir de l'un des deux gangs. Pas les cobras, vu comment Aspic avait craché sur les riches. Un lion ? Se faire de l'argent sur le malheur des autres avait l'air d'être son truc. Cela dit vu comment il n'avait cessé de me surprendre depuis le bus, je me trompais peut être. Il n'avait pas l'air en tout cas, blessé par mon refus. Ce qui était un bon point. Il ne tenait surement pas non plus à revoir ma tête au plus vite.
Quand je vous avais parlé de surprises, en voilà une autre qui était arrivé. J'avais d'ailleurs écarquillé les yeux à nouveaux. Moi qui me voyais déjà attendre en grelottant dans le hall que la pluie cesse, Ming venais de m'inviter à monter chez lui. C'était surprenant. Moi qui n'aimais pas inviter les autres dans mon appartement, je pensais que mon interlocuteur en faisais aussi partie. Ou bien avait il pitié de moi ? Je ne savais pas quoi faire. Pris dans un débat intérieur, je me mordillais les lèvres. D'un côté mon corps me disait d'y aller et de l'autre mon cerveau me criait de refuser. Mon estomac avait aussi décidé de donner son avis, me mettant dans l'embarras. Et la petite blague de Ming, n'avait pas arrangé les choses.

- Parce que vous avez une conscience ?

Rétorquais je avec un sourire en coin. Je n'avais pas pu m'en empêcher. Bien sur, qu'il en avait une. Sinon, pourquoi se serait il fait arroser à ma place ? C'était simplement pour sortir de ma gêne avant de reprendre plus sérieusement la question du oui ou non sur l'invitation du chinois. Cela dit, j'avais froid et faim. J'ignorais combien de temps il allait encore pleuvoir. J'étais aussi fatigué, et même si le sol brillait il n'était pour autant pas aussi confortable qu'un canapé pour poser mon derrière. En plus, il était loin d'être rembourré. Je n'avais donc pas le choix et abdiquais.

- Ok, mais juste cinq minutes parce que j'ai froid

Indiquais je en lui montrant les cinq doigts de la main avant de le laisser taper le code d'entrée pour entrer. Une fois à l'intérieur, je me frictionnais les bras, comme si ça allait me permettre de me réchauffer le temps d'arriver dans un endroit chaud. Mon estomac continuait en tout les cas de chantonner toutes les cinq secondes et j'avais de plus en plus faim. Je ne désirai cependant pas quémander de la nourriture à Ming. Je me souvenais alors que j'avais une sucette à la fraise dans ma poche. Comment avais je pu l'oublier alors que j'en avais toujours une sur moi. Je sortais donc la sucrerie, et défaisait l'emballage avant de la mettre dans ma bouche.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyDim 17 Sep - 18:34

Skies are crying A la réflexion faite, je me demande si c’était une très bonne idée de l’inviter à monter. Non pas que ce dénommé Ulli m’effraie. Roh, ça non ! Vous en connaissez beaucoup vous, des visages de poupon en porcelaine qui vous flanquent l’épiderme de gallinacé ? Non hein, c’est ce que je pensais. Ceci dit, j’ai peut-être tort de ne pas me méfier. Après tout, sous ses airs bonhommes, ce mec peut très bien être … je ne sais pas moi, un morphinomane qui devient violent lorsqu’il est en manque. Un schizophrène ne suivant pas assez assidûment sous traitement. Ou un sociopathe pouvant entrer en pleine crise de démence, au moindre petit saut d’humeur. Pardon ? Oui vous avez vu ça, je l’imagine dans des rôles bien précis ce garçon. Etrange ? Vous avez dit étrange ? Non, moi je ne trouve pas. Des détraqués et des désaxés, il y en a à l’appel dans cette ville, croyez-moi. Pfff, puis avec la chance que j’ai en ce moment, je serais bien fichu d’être tombé sur un ! Non à vous dire la vérité, ce qui me tracasse le plus, c’est de devoir me retrouver dans la même pièce avec lui. Vous l’avez sans doute déjà remarqué, je ne suis pas du genre ... disert et loquace, dirons nous. Et à ce que j’ai pu en voir jusqu’à présent, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper, qu’il ne l’est pas non plus. Cela promet de beaux, longs et pesants silences en perspective. Non mais c’est vrai, plus diamétralement opposés que nous deux, je crois que ça n’existe pas. Ma main à couper qu’on ne doit être d’accord sur aucun sujet de conversation. Et puis, si c’est pour déblatérer des kilomètres de banalités et de formalités d’usage du style « tu bosses dans quoi ? » : non merci, très peu pour moi. Bah quoi, je suis de ceux qui ont pour credo le fameux « moins je connais les gens, mieux je me porte. ». C’est mon droit, merde ! Soudain, un point, pourtant fondamental lorsque l’on invite quelqu’un chez soi, mais qui ne m’avait absolument pas traversé l’esprit, se mit à me tracasser. Est-ce que tout est en ordre là-haut ? Parce que franchement, convié quelqu’un dans un dépotoir, ça le fait moyen et surtout, ça la fout mal ! Je fis en quatrième vitesse l’état des lieux de l’appartement dans ma tête.

Hum … . Hormis quelques esquisses papiers de bijoux sur le comptoir de la cuisine et la table basse du salon, ainsi que le dernier numéro de Vogue qui doit traîné sur le canapé : tout est en ordre et rien ne dépasse. Pfffiou, c’est déjà ça. Bonjour le malaise, sinon ! Le petit mot d’esprit de Ulli sur le fait surprenant que je puisse être affublé d’une conscience, me fit perdre tout consistance. C’est à deux poids deux mesures près, ce que j’ai pensé un peu plus tout. A croire qu’il lit dans mon esprit. Si je ne m’y connaissais pas aussi bien sur le sujet, je jurerais que c’est de la télépathie. Hum … non impossible. Après avoir battu des paupières quelques secondes pour quitter les limbes de mes pensées, je répondis au coréen en arquant les sourcils et haussant les épaules : « Il faut croire que oui. ». Whaaa, alors là je m’impressionne moi-même. Employer un ton aussi placide et neutre dans mon état, c’est … assez incroyable je dois dire. J’ignorais que je pouvais aussi bien donner le change. Tsss, mais qu’est-ce que je raconte ? C’est peine perdue. Pas sûr que je fasse illusion. Perspicace comme il est, cela m’étonnerait que Ulli soit dupe. Bref. Yeux plissés et sourcils légèrement froncés, il semble prendre un petit moment pour décortiquer mon propos. Comme s’il y avait un double sens caché, ou un message sous-jacent à décrypter. Puis, lorsqu’il dut s’apercevoir qu’il n’y avait rien de tout cela, il finit par accepter ma préposition. Un « ok » en demie teinte. Un peu à contre cœur. Plus dut aux circonstances qu’à l’enthousiasme en tout cas. Preuve en est, il s’empresse d’ajouter qu’il ne compte pas s’éterniser. Ah ça mon cher ami, je n’en serais pas aussi sûr. Partit comme c’est, je pense que tu vas en avoir pour un bout de temps. La pluie n’a pas l’air de baisser en intensité, en tout cas. Manquerait plus qu’il soit coincé, et qu’il doive passer la nuit ici ! Roh, l’horreur ! Mieux ne vaut pas y penser. De peur de tout gâcher avec une pic ou un mot rude, je préfère ne pas toucher en silence. Visage fermé et impassible, je me contente simplement de hocher la tête à une reprise.  Puis sans plus attendre, je m’empresse de composer le code de la grande porte d’entrée, à l’aide du boîtier rivé sur un pilier en granite du perron. 6957. Cela ne s’invente pas ! J’ignore quel est le guignol qui a choisi cette série de chiffres, mais quelque chose me dit que ça doit sûrement être un queutard invétéré.

La massive porte en bois noir poussée, nous voici enfin au sec, à défaut d’être totalement au chaud. Aaaah … . J’adore ce vaste hall. Tout ici suinte le fric et le bon goût. Moulures et dorures au plafond ainsi qu’aux plinthes. Grand tapis persan. Lustre style candélabre en cristaux de baccarat. Vaste bassin dans lequel barbotent des carpes koï sous une petite cascade. Cariatides de part et d’autre d’un large escalier en colimaçon constitué d’onyx jaune. La quintessence du luxe et du raffinement. Vraiment, c’est un enchantement sans cesse renouveler lorsque je pénètre en ce lieu. Heureux d’être de nouveau de retour dans mon élément, je clos les yeux et prends une profonde respiration. Qu’est-ce que t’en penses grincheux ? Ca te les colle au plafond, hein ! Ohlalala, non mais regardez-moi cette frimousse pantoise. Extatique. Sans doute n’a-t-il jamais vu de lieu aussi huppé et cossu ? C’est en tout cas ce que laisse à penser sa bouche à demi bée. Je prends sur moi pour garder mon sérieux, ce qui n’est pas une mince affaire vu sa bobine éberluée. Rapidement, je place ma main sous son menton et lui clos son orifice buccale en déclarant avec dérision, et en prenant un ton bourge stéréotypé à l’extrême : « Tu peux baver d’admiration, mais ne tache pas le carrelage. Le marbre blanc c’est très fragile en plus d’être précieux, tu sais. ». Hahaha, j’adore. Ce petit regard blasé qu’il me lance, et dont il m’a maintes et maintes fois gratifié depuis notre rencontre. Aussi étrange que cela puisse paraître, je trouve qu’il y a quelque chose de presque … affectueux dans ce regard. Oui je sais, ce n’est sans doute pas l’effet qu’il souhaite escompter, mais c’est ainsi que je le perçois. Merde, je sens que mes joues rosissent à nouveau. Afin de voiler ce subit embarras, je baisse les yeux vers les veines noires du marbre blanc, et souris nerveusement face au ridicule de la situation. Lorsque j’eus retrouvé ma sempiternelle expression stoïque, je regardai une nouvelle fois le jeune homme et lui adressai un petit signe de tête, l’invitant ainsi à me suivre. Pfff, pourvu que cette ondée cesse vite. Je sens que cela va être … . Qu’est-ce que c’est que ce bruit ? Oh juste ciel, il suçote. Charmant … .

Non mais regardez-le. A darder sa langue sur cet agglomérat sucré. Plus équivoque comme geste, tu meurs ! J’ose espérer que ce n’est pas là une sorte de parade nuptiale. Non parce que j’aime autant te prévenir, c’est le genre de truc auquel je suis totalement imperméable. En plus je ne voudrais pas dire, mais elle est aussi subtile que celle d’un babouin. Ceci dit eux, ils peuvent se permettre de ne pas être très subtils. Après tout, ils ont de belles fesses bien roses pour séduire. Cela doit sûrement aider. Un peu lassé, un soupir à peine perceptible s’échappa de mes lèvres. Arrivé devant l’ascenseur, j’appuyai sur le bouton afin d’appeler ce dernier. Les petites leds rouges au dessus de l’engin s’illuminent alors. Les chiffres défilent. J’en profitai pour briefer rapidement mon invité : « Ok, alors maintenant, on tâche de la jouer discret. Et surtout, quoiqu’il arrive, tu ne … Oh, Madame Risentalt … ! Bonsoir. ». Je n’ai pas le temps de finir mon mini sermon que les portes de l’ascenseur s’ouvrent devant nous. Et oh surprise, il y a quelqu’un à l’intérieur. Putain, c’est bien ma chance. La pire commère qu’abrite ces murs. Ca ne dort pas une harpie pareille à une heure aussi tardive, ou quoi ?! Le regard inquisiteur de la vieille dame fait pendant un instant la navette de Ulli à moi. Puis, après avoir affiché une moue et émit un bruissement dédaigneux de la bouche, la sexagénaire prit finalement la direction de la sortie. Bien malgré moi, et presque instinctivement, je m’inclinai respectueusement tel un judoka avant un combat. En me redressant, je ne pus m’empêcher de lâcher à demi-mots, les dents serrées par la colère : « Vieille peau. ». Formidable … . Vu en compagnie d’un mec qui suce. Une friandise ! Un mec qui suce une friandise, bande d’imbéciles ! Vous êtes d’une vulgarité, ce n’est pas croyable ! Sur ces belles paroles, le coréen et moi même entrâmes dans l’ascenseur. Après avoir pressé le bouton « 5 », les portes se refermèrent sur nous et l’appareil ne tarda pas à se mouvoir. Les yeux braqués sur les chiffres s’illuminant tour à tour, je prie et entretiens le secret espoir que l’ascenseur ne tombe pas en rade. Car oui, je suis un peu claustrophobe sur les bords. Nous sommes là. Debout. Chacun posté et niché dans l’un des coins de cabine. Pas un mot ne fuse. Seul un concerto de Vivaldi bat mesure, et meuble le silence. Original, n’est-ce pas ?                                                                                                  
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyLun 18 Sep - 16:27

Skies are cryingIl pensait m'impressionner en me répondant en coréen ? C'était mal me connaître. Certes, je ne parlais pas beaucoup de longes de mon côté. Simplement celle de mon pays natal et un anglais avec un accent assez prononcé. A force de l'utiliser, ma prononciation s'était tout de même améliorer depuis mon réveil mais au début, les gens avaient l'impression que j'avais la bouche pleine. En tout les cas, je ne parlais pas chinois. A part peut être dire merci, bonjour, aurevoir et je t'aime...Et encore, je savais même pas pourquoi on savait dire ces trois mots en trente milles langues quand on avait aucune occasion de le faire. Je me voyais mal balancer "te quiero" à un inconnu dans la rue...Déjà, fallait il qu'il reconnaisse que c'était espagnol. Et puis ce n'était pas à Ming, que j'allai balancer ce genre de truc non plus. Ou alors le contraire, je ne t'aime pas. Mais après, l'ambiance serait pas top. Et puis il ne méritait pas ça, le pauvre se retrouvait tout humide à cause de moi - dans le sens qu'il s'était fait arrosé hein, pas autre chose.
Enfin bon, j'avais tout de même fini par accepter son invitation. Si on m'avait dit que j'allai finir ma soirée chez lui, j'aurai surement rigolé. Entre nous deux, ça avait tout de même mal démarré. Du coup, c'était à se demander ce qui motivait le chinois pour être aussi "gentil" avec moi...Merde. Est ce qu'il comptait me violer ? Après tout, il était peut être capable de camoufler ses émotions et ses plus sombres pensées. Il faudrait que je garde un oeil sur son attitude. Pour le moment, il continuait de maintenir la distance entre nous. Je le laissai taper le code d'entrée avant de le suivre à l'intérieur.

- ...

Je me retenais de ressortir en voyant le hall. J'étais un peu bouche bée devant tant de mauvais goût et l'odeur du luxe qui se ferait s'évanouir un mendiant. J'espérais que l'appartement de Ming n'était pas pareil sinon c'était pas cinq minutes que j'allai rester mais cinq secondes. L'air sur mon visage pouvait cependant être mal interprété. Surement pour cette raison que mon hôte se permettait de me lancer une pic. Non mais, j'étais loin d'être le type à baver sur la richesse des autres. Déjà, parce que ça ne se voyait sans doute pas, mais je n'étais pas pauvre. Dans une ville telle que Varakes, je remplissait très vite mon compte bancaire avec tous les morts que l'on retrouvait dans les rues ou dans les égouts. Se faire de l'argent sur le trépas des autres, ne me rendait certes pas heureux mais me permettait de vivre confortablement dans mon petit appartement à la zone industrielle. Et de m'acheter pleins de vêtements. Certes, pas aussi chers que le manteau du chinois. De toute façon, je m'habillai comme tout le monde au final. Ming n'avait d'ailleurs eu droit qu'à un regard blasé de ma part. C'était inutile de répondre à ce genre de chose. Monsieur voulait simplement exhiber son patrimoine. Et moi, j'avais surtout faim. Est ce que les carpes dans le bassin étaient comestibles ? Non parce que sinon j'en pêchais une et la faisait griller chez lui. Quoique, je risquerait de mettre le feu vu comment j'étais doué en cuisine. Je préférais donc jeter mon dévolu sur une sucette. Ne pensant pas du tout que me voir en sucer une, pouvait donner une image perverse aux autres. Je prenais le chemin de l'ascenseur derrière Ming. Celui ci commençait à me donner des ordres et je haussai les sourcils. Je ne pensais pas être du genre bruyant mais si il le voulait je pouvais me mettre à chanter faux. Les portes de l'ascenseur s'étaient alors ouvertes sur une vielle dame, lui coupant le sifflet. Oh, bah alors ? Une tierce personne faisait son apparition et monsieur devenait muet ? Je ricanais tout seul de mon côté, nullement perturbé par le regard de la vieille sur moi puis sur Ming. Encore une qui n'avait jamais vu deux hommes ensemble. Ca n'empêchait pas Ming de faire une courbette à son départ tout en l'insultant. Oui, j'avais l’ouïe assez fine. Amusé, je me mettais dans un coin de l'ascenseur, jouant avec ma sucette sous la musique classique. Ah bon dieu....Après Mozart manquait plus que son copain.

- C'est drôle, vous craigniez qu'on se méprenne sur nous mais par contre vous étiez prêt à aller discuter avec les deux costauds qui vous suivaient...

Je me décollai du mur, m'approchant du chinois. Je détestais que l'on me dise quoi faire. J'avais passé l'âge d'être un enfant et autant dire que ce genre de comportement m'agaçait. J'avais donc tendance à faire le contraire de ce qu'on m'ordonnait, histoire d'énerver et de faire savoir qui j'étais.

- Vous savez, il n'y a nul besoin de se sentir timide...il y a pleins de gens qui ont le fantasme de l’ascenseur sur leur liste

Sauf moi, évidemment. Parce que ce genre de chose ne m'intéressait pas du tout. J'avais d'autre rêve dans ma vie. Quitter cette ville par exemple. Je regardais donc les bateaux comme d'autres regardaient du porno sur leur télévision. Planté face à Ming, je le pointais avec ma sucette avant de rajouter.

- Et qu'est ce que j'ai dit tout à l'heure ? " ne fais pas attention à ces abrutis !" Vivre en pensant aux regards des autres, c'est mourir

Et comme pour sonner la fin de ma phrase, une légère secousse me faisait chavirer en avant, finissant par écraser mon interlocuteur. Enfin, écraser était un grand mot vu que je pesais que soixante trois kilos. Même si à mes yeux c'était énorme pour mon médecin, j'étais trop maigre. Tsss. Toujours est il que je me décollai rapidement du chinois, gardant la tête baissé pour cacher mes rougeurs. C'était une chance que Ming soit plus grand que moi. Par contre, je crois bien que dans ma chute, ma sucette s'était collé à son manteau. Oups. Du coup, elle était un peu crade maintenant. Affichant une petite moue, je sortais l'emballage que j'avais mis dans ma poche pour la recouvrir afin de la jeter plus tard dans la poubelle. Si on arrivait, parce que, je savais pas si c'était lié au temps pourri - ou à ma malchance - mais l'ascenseur continuait de se secouer. En fait, il montait par à coup si on y prêtait plus attention.
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MessageSujet: Re: Skies are crying - (ft. Ulli)   Skies are crying - (ft. Ulli) EmptyMar 19 Sep - 8:48

Skies are crying Oh bonté divine, mais pourquoi je nous ai fait prendre l’ascenseur ? Débile, débile, débilos, débile ! L’escalier aurait été un choix tout aussi judicieux. Cinq étages, ce n’est pas non plus le Pérou. Eh puis, ça aurait au moins eu le mérite de faire travailler et tonifier mes fessiers. Oui, pour ça les escaliers, c’est bien pratique. Vous dîtes ? Oui voilà exactement, c’est deux en un comme le shampoing. Au lieu de ça, j’ai eu l’idée de génie, de nous calfeutrer dans cet espace minuscule. Rohalala, il n’y a pas d’air ici en plus. Non, il n’y a pas d’air je vous dis ! Dans des moments comme celui-ci, je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire. Une panne de courant, un chute libre causée par un câble qui cède, et j’en passe. Inutile de préciser que j’ai nettement moins de gueule que tout à l’heure. Je vous parie ma chemise, que je dois être encore plus pâloche que les neiges éternelles du Yu Shan. Oui, vous avez bien entendus, le Yu Shan. Le point culminant de Taïwan, espèces d’incultes ! Rah, il faut vraiment tout vous dire. J’ai l’impression que les parois vitrées de cette minuscule cabine se rapprochent, à mesure que nous nous élevons. Si cela continue, c’est moi qui risque de faire une syncope dans la seconde qui suit. J’ai encore été inspiré, de le chambrer tout à l’heure à ce sujet. A croire que l’univers prend un malin plaisir, à me faire payer mon audace et mon outrecuidance. Puis franchement, cette musique n’arrange en rien. Elle tape plus sur le système, qu’elle n’aide à se détendre. Que la peste soit de ce Vivaldi ! S’il était encore de ce monde, il verrait où je les lui mettrais ses quatre-vingt dix-neuf violons et sa contrebasse ! Vous appelez ça un chef-d’œuvre ? Moi j’appelle ça du terrorisme auditif. Il faut que je me calme. Pas la peine de gaspiller inutilement le si peu d’air qu’il y a ici, en m’emportant. D’ailleurs, c’est à peine si j’arrive à respirer. Mes poumons doivent cependant recevoir le minimum syndical d’oxygène, c’est déjà cela. Sinon, j’aurais déjà clamsé depuis belle lurette.

Même si je le voulais, je suis tout bonnement incapable de dissimuler mon angoisse. Ma phobie a pris le contrôle de mon être. Chose que j’abhorre sans nul autre pareil. Ne pas être maître de soi, je pense qu’il n’y a rien de pire. Quoi que si. Les gens qui portent des chaussures noires avec une ceinture marron. Ca, c’est le summum de l’horreur. Si cela ne tenait qu’à moins, les gens qui auraient le malheur de commettre une telle faute de goût, mériteraient la prison à vie. En attendant, c’est moi qui y suis en prison. Métaphoriquement parlant bien sûr, entendons-nous bien. C’est la première fois que le temps me paraît aussi long. Comme si les secondes s’étaient ridées, pour devenir d’interminables heures. J’ignore par quel miracle j’arrive encore à tenir sur mes extrémités pédestres, tant mes jambes flageolent et semblent avoir autant de solidité que de la guimauve. Les yeux rivés sur le dallage au sol de la nacelle et les bras ceinturant mon buste, je mordille alors nerveusement l’ongle de mon pouce. De temps à autre, je relève la tête en direction de la rangée de chiffres pour voir où nous en sommes. Deuxième étage. Seulement. Une petite goutte de sueur ruisselle le long de ma tempe droite. Tout va bien se passer, tout va bien se passer, tout va bien se passer … . Oui, je m’en remets à la méthode Coué. Il n’y plus que ça à faire. Pardon ? Prier ? Hahaha, très drôle ! Plutôt crever la bouche ouverte, que de me tourner auprès de je-ne-sais-quel Dieu. Putain, mais qu’est-ce que … . Pourquoi tout est soudainement flou et déformé ? C’était quoi ce bruit ? Serait-ce … lui ? Il me parle hein, je n’hallucine pas. C’est bizarre. On dirait que les sons se réverbèrent contre les murs et font écho. J’ai l’impression d’avoir la tête dans un bocal. C’est exactement comme lorsque vous avez la tête sous l’eau. Vous ne percevez que très difficilement, les sons qui émanent de l’extérieur. Que dit-il ? « J’étais prêt à aller discuter avec ... ».

Non mais, de quoi je me mêle !? Est-ce que je lui en fais moi, des remarques railleuses ? Pfff, il a le chic de choisir le bon moment pour faire la conversation en plus. Tant bien que mal, je parviens à lui répondre d’une voix basse, étouffée, chavirante et mal assurée : « Ca … ça n’a rien à voir. Ils n’ont pas de … de … . ». Navré, mais je ne peux pas mieux faire. Il est drôle lui. Comme si c’était facile de tenir la jambe à quelqu’un, lorsque vous êtres au bord de l’apoplexie. Faute de pouvoir lui expliquer clairement et concrètement le fond de ma pensée, je me contentai d’expirer de manière harassée tout en me frottant le visage. Histoire de tenter de retrouver un semblant de consistance. En vain, hélas. Ce que j’essayais laborieusement de dire, c’est que ce n’est pas pareil. Avec les deux loubards de tout à l’heure, it’s just business. Nothing personal. Ils se contrefichent royalement de savoir qui je fréquente, ou ce que j’aime dans la vie. En-soi, je dois dire que ce n’est pas plus mal. La seule chose qui importe pour eux, c’est de faire le travail que leur a confié leur boss, afin qu’ils puissent toucher leur « gages » qu’ils s’empresseront de claquer pour se procurer une dose, cinq minutes de plaisir au près d’une travailleuse du sexe, ou que sais-je encore. Pour ce qui est des personnes logeant dans cet immeuble, et à une plus grande échelle celles résidant dans le quartier : là, c’est une toute autre histoire. Aux yeux de tout ces nababs, j’ai une image, une réputation ainsi qu’un certain standing à tenir. Pour eux, je suis l’asiate canon de la Marina. Toujours tiré à quatre épingles. Suffisant. Condescendant. Qui sait ce qu’il veut, et qui met tout en œuvre pour l’avoir. Inutile donc de vous préciser, que tout cela pourrait être écorné, voire voler en éclats, si par malheur on venait à me surprendre en compagnie de quelqu’un à l’allure toute mignonne, toute douce, tout chou comme euh … machin là. Enfin Ulli, je veux dire.

Rohlala, pourvu que la vieille Risentalt n’aura pas la langue trop pendue. Sinon demain, tout le pâté de maisons sera au courant, et je pourrais dire bye bye à la haute place que j’occupe pour l’heure sur l’échelle sociale. Puis alors ça, j’aime autant vous dire que ce n’est pas le genre de blason que l’on peut redorer avec un bon coup de polish. Oh que non ! C’est clair que ce n’est pas l’autre suçotteur qui pourrait comprendre un truc pareil. D’ailleurs, à quoi joue-t-il c’te bouffeur de Bibimbap ? Que me vaut ce soudain rapprochement, ainsi que cet air aux trois quarts espiègle, à défaut d’être totalement lascif, qu’il affiche ? Ne me dîtes pas qu’il essaye de me chauffer ?! Non mais vraiment, est-ce que j’ai l’air d’être en rut, ou de vouloir satisfaire une quelconque mourante ? Rah, aller, ne perd pas ton temps et remballe-moi vite tout ça. Ce n’est vraiment pas le moment. De toute façon, avec moi il y en a aucun, pour ce genre de chose. Timide ? Non mais, il se fout de ma gueule là. Concrètement ! Il ne sait pas faire la différence entre un stress qui est à son paroxysme et de la timidité, ou quoi ? Puis d’abord, c’est quoi cette histoire de fantasme ? Ah parce qu’il y a des tordus que cela excite, de se retrouver enfermé là-dedans ? Euh … non merci, très peu pour moi, je passe mon tour. Cet endroit éveille plus en moi une angoisse irraisonnée, qu’une excitation due à un afflux massif de testostérone. Embarrassé, je détourne la tête et lève les yeux vers l’affichage lumineux, avant de lui répondre. Toujours avec la même voix souffreteuse que tout à l’heure : « Je … je n’aime pas … . Enfin, je veux dire que je n’ai pas ce genre de … fantasme. Ni aucun autre de quelque sorte, d’ailleurs. ». Et c’est bien vrai. De façon plus générale, je suis infoutu d’éprouver un quelconque sentiment bienveillant ou affectueux envers qui que ce soit, et ce depuis mon réveil dans cette chambre d’hôpital. Je me demande, si c’était déjà le cas avant ? Qui sait, peut-être que je partageais la vie de quelqu’un, et menais une existence heureuse ?

Mouais … tout bien considéré, et vu mon caractère de chien, cela m’étonnerait quand même grandement. Pointant sa friandise qui empeste l’édulcorant de synthèse saveur fraise, Ulli me fait la leçon en me rebattant les oreilles avec son espèce de credo. Tsss, j’exècre les gens défendant ce genre de leitmotiv. A les entendre, on croirait que la vie est simple, que rien n’est cher, que tout le monde comprend. Mais tu vis dans quel monde, putain ! Tu commences à me soûler Blanche-Neige. On est au XXIeme siècle, les gens sont cons, les poulets sont élevés aux OGM et les hystériques s’élèvent en censeurs de la morale ! Alors non vois tu, je ne suis pas près à prendre par dessus la jambe, ce que les gens peuvent bien penser de moi. Avec une pointe de mépris je lui rétorquais que : « Hum … . Un peu simpliste comme raisonnement. ». Whola, ça secoue. Ca y est, on est enfin arrivé ? Ulli tituba légèrement sous l’effet de ce choc. Sa tête vint heurté ma poitrine. J’eus cet automatisme grotesque de le saisir par les biceps. Comme si je ne voulais pas qu’il s’affale davantage sur moi. Ce qui d’ailleurs est le cas. Presque aussitôt, je le lâchai et il recula d’un pas. Pfff, voilà ce qui arrive quand … . Putain, je n’y crois pas ! Mais je vais le buteeeeeer ce mec ! Il a salopé mon manteau avec sa sucette. Cette fois, il est bon à brûler. Tiens ? On dirait que l’ascenseur fait des siennes. Oh, je n’aime pas beaucoup la façon sinistre, qu’ont ces néons de clignoter. Cela n’augure rien de bon. Euh … c’est moi ou l’on ne monte plus là ? Eh merde, blackout complet. Oh non, non, non ! Tout mais pas ça. Aller, bordel, repart ! Repart ! Inutile d’appuyer comme un âne sur tout ces boutons : on est bel et bien coincé. Des petits spots dissimulés dans le faux plafond, se mettent à baigner d’une lumière rouge la cabine. Les yeux embrumés de larmes et le souffle coupé, je me recule jusqu’à ce que mon dos vienne percuter la paroi. Mes doigts se raidissent, et lâchent le parapluie et l’attaché-case que je tenais jusqu’à présent. Pétrifié, je me laissai choir sur le sol. Les genoux plaqués contre mon torse, j’enfouis ensuite mon visage dans mes mains. Gǒupì ! Je tremble comme une feuille, et suis au bord de la crise de nerfs. Tant et si bien que je n’arrive même pas à savoir si je sanglote, ou si je halète péniblement.
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