Les rayons du soleil éclairent ta peau pâle et font briller les gouttes qui parsèment la surface de tes muscles. Le contact de l'astre lumière sur ta peau d'opale, de porcelaine entraîne une chaleur supplémentaire. L'air est brûlant, l'air est étouffant et toi qui n'es pourtant pas friand des baignades, tu préfères l'air maussade de cette eau froide presque grisâtre plutôt que l'air jovial de cet impeccable ciel bleu. Tu voudrais aller à l'ombre mais ce gosse à côté de toi, il se plaît au soleil alors que ça semble tellement irrespirable pour toi. Alors tu restes sur ce pont avec lui. Et tu l'entends, il fait des bruits avec sa bouche. Il sait que tu as horreur de ça, toi qui t'entend si bien avec le silence. Tu lui dis de la boucler en coréen et tu sais qu'il te comprend, le gamin. Mais il prend l'air de rien, comme si t'avais pas ouvert la bouche. Et ça t'énerve tellement. Tu lui tournes le dos, néanmoins incapable de t'en aller comme tu devrais le faire. Et finalement, il se tait. Tu attrapes alors ton livre, sans te retourner et tu plonges dans ta lecture quand tu sens un toucher dans ton dos, aussi léger que celui d'une plume. Tu comprends rapidement ce que c'est, tu l'as déjà senti. Et cette fois tes gestes sont brusques quand tu te retournes.
« Merde ! J't'ai dit de plus jamais me toucher ! » Toi, tu comprends rien à tout ça. A cette lueur qui brille dans son regard, à ce besoin de toucher ton corps de glace. T'es pas comme ça et tu comprends pas. C'est pas que ça te dégoûte mais tu trouves ça purement et simplement inutile.
« Mais ces ailes, tu les as faites pour moi. » réplique le gamin avec ses yeux fixés sur toi, infaillibles presque confiants.
« Et alors ? » T'es froid mais tu vois pas le rapport. C'est vrai que ce tatouage, tu l'as fait pour lui, en pensant à lui et avec lui pendant qu'il essayait inutilement de te rassurer. Mais c'est pas une raison pour te tripoter comme ça.
- Spoiler:
tu te souviens que ton tatouage d'ailes d'anges, tu l'as fait pour quelqu'un, pour ce gamin.