drunk divas. (faith)

Ymir & Faith

drunken divas

Ymir ne pouvait se souvenir de comment avait commencé cette soirée.

Enfin, à peu de choses près … Elle se souvenait avoir croisé le chemin du garçon aveugle, Faith, et de sa langue acérée. La rousse l’avait alors accosté, elle pouvait clairement le distinguer. Une frappe dans le dos suivit d’un éclat de rire avant de le saluer chaleureusement. Elle appréciait Faith : le garçon qui était plongé dans l’obscurité totale, vivant aux côtés des ombres, était de loin l’être le plus fiable qu’il lui ait été donné de rencontrer. Après tout, un aveugle ne pourrait pas la décrire ni la dénoncer. Il ne connaissait d’elle que sa voix … Et le pauvre, pauvre garçon, devait en être bien malheureux à cette heure de la soirée. Ils avaient parlé, un peu. Ymir se souvint de s’être plains de l’ennuie : elle n’avait rien prévu pour la soirée et n’avait aucune envie de se retrouver en tête à tête avec son diner réchauffé au micro-onde. Etait-ce une impulsion soudaine ? Une idée qu’elle avait eue en discutant avec lui ? Elle ne s’en souvenait plus et son foie ne lui en était pas reconnaissant. Elle avait bu. Trop pour son misérable métabolisme qui lui lançait des appels à l’aide plus ou moins violent sous forme de violentes nausées passagères. Ah ! Mais la nuit était si belle !

Elle avançait, en sautillant, ses chaussures à la main. Derrière elle se trouvait Faith et même en étant légèrement saoul, la demoiselle se souvenait qu’il valait mieux rester à proximité de l’aveugle. Ne serait-ce que pour l’empêcher de filer à l’anglaise mais aussi pour le guider. Elle ignorait encore ce qu’ils allaient faire … Boire encore un peu d’alcool ? Prendre un bain de minuit ? Mais la plage était relativement loin et au vue de son état, elle serait capable de se noyer sottement. Quoique … la chronique nécrologique du journal aurait enfin quelque chose d’intéressant à raconter. Ymir pouffa de rire en imaginant les gros titres : « la journaliste de talent Ymir Nom de Famille Inconnue, car le bled craint, s’est noyée après avoir trop bu avec peut-être le seul habitant qu’elle pouvait appelé « Ami ». » Oui. Elle était modeste en plus de cela. La demoiselle tourna sur elle-même, profitant de la fraicheur de la nuit et respirant à plein poumon l’air marin qui embaumait la ville de son parfum iodé. Ses yeux se posèrent alors sur son comparse et un immense sourire se dessina sur son visage. « Heeeeeeeeey, Faee » elle gloussa et manqua de tomber en le rejoignant, lui attrapant le bras. « Si j’me souviens bien, toi, t’es chanteur », elle appuya son doigt sur son index en souriant béatement. Evidement qu’elle s’en souvenait bien. « Ca te dit un tit karaoké autour d’un peu d’alcool. Un tout pitit peu. Tout pitit comme ça ! » La rousse leva devant le visage de son comparse sa main en minant un tout petit espace avec son pouce et son index, oubliant le plus important : Faith était dans l’incapacité de voir ses actions. Puis elle tira à nouveau sur son bras. « J’te défi au karaoké. Tu vas voir … Je suis une vraiiiiiiiie diva. La me.. la …. La meilla …. La plus douée de toute ! »

Elle glissa ses mains le long de son bras pour retourner vers ses pas de danses tout sauf gracieux au vue de son état d’ébriété fort avancé, tout en riant de sa propre sottise. Ymir aurait le temps d’avoir honte demain. « Alors, tu en dis quoi ? On se bat gentiment autour d’un micro ? Ou tu as peur de ma diviiiiiine voix. » Pauvre Faith. Pauvres oreilles. Pauvres voisins.

Ymir & Faith

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La fatigue pointe son nez, faisant alors échapper des lèvres de l'asiatique un discret bâillement. Ses bras se tendent en l’air tandis qu’il s’étire délicatement jusqu'à ce que sa migraine lui arrache une grimace. “J’fous quoi avec toi dja?” sa voix paraît exaspérée, mais à la manière d’un mauvais acteur, il ne pouvait cacher le sourire qui s’était ancré sur son visage. Car après tout, même s’il le niait à vive voix, il était avant tout heureux d’avoir sa compagnie.


Il ne se souvient plus très bien des détails, mais il se remémore ne pas l’avoir repoussé. Pourtant, il n’aime pas son attitude, encore moins son extraversion, sa manière de parler et l'inconscience dont elle fait preuve. Ils sont liés à la manière d’astres opposés, de lignes parallèles ou rien ne semble les relier. Lui il est la violence à l’état pur, la haine de l’autre et la honte de soi. Mais elle, sans le réaliser, elle lui a appris la douceur dans les mots, la bonté de l’autre et peu à peu elle lui apprend à être heureux malgré ses vices. Avec le temps chacun avait su trouver une partie de soi dans le reflet de l’autre. Sa nonchalance, son enjouement si naturel compensait l’attitude distante est sauvage du garçon. Elle était sa bouffée d’air frais et leur relation était à la manière d’un équilibre précaire entre le vice et la passion.

L’une de ses mains se tend vers l’avant; se perd dans le vide et la brise marine. Ses yeux sont clos, tandis qu’il profite de l’instant éphémère; il entend la mélodie de la nuit. En sa compagnie rien ne semble effrayant comme d’ordinaire : le silence se retrouve comblé par sa voix mélodieuse et ses rires enjoués alors que ses angoisses nocturnes s’envolent au loin lorsque sa main trouve refuge entre ses bras. “Q-Quuuuoi? moi avoir peuuur de ta voix? t’ne sais pas q’tu viens de défier là.” l’alcool lui fait mâcher ses mots; mais indéniablement, il surjoue un peu sur le ton de sa voix. Il supportait mieux l’alcool qu’elle, mais instinctivement il essayait de s’accorder à son état actuel. Plus tard il dira que c’était pour qu’elle se sente moins bête, plus tard il pensera que c’était pour se libérer de l’image qu’il s’entêtait à refléter et pour pouvoir pour la première fois depuis longtemps rire et agir sans penser au lendemain. “Alors il est où s’karaoké hein? t’me guide j'compte sur toi” Il attrape alors l'épaule, il y cale son bras et il se laisse guider par ses pas même s'il semble qu'elle soit trop peu lucide pour trouver son chemin. “fais 'tention, si tu tombes, j'tombe avec toi. Et dieu sait qu'jsuis louuurd.”

Ymir & Faith

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« T’es avec mouaaaa car je suis la femme la plus cool de Van… Vaz.. De la ville ! » Déjà son accent germanique se faisait plus sentir, donnait une mélodie à sa voix alors qu’elle jouait avec les bras de Faith. Elle riait, elle tourbillonnait. Mais Ymir savait en l’écoutant qu’il était heureux d’être à ses côtés, heureux de découvrir ses jeux et d’oublier un peu leur étrange vie, la prison dans laquelle ils évoluaient comme si la vie, leurs vies, avaient continuaient leur court ? Non. Ils étaient Ymir et Faith. Et Ymir savait qu’elle pouvait s’abandonner avec l’aveugle et oublier que le monde qui l’entourait était aussi glacial et silencieux que cette chambre d’hôpital. Elle pouvait oublier ses recherches, juste un peu, en sa compagnie. Sa langue acérée trouvait toujours écho en elle. Elle entendait les nuances, les ressentait et arrivait à distinguer ce qu’il ressentait à son compagnie. Et par les dieux, qu’ils en soient remerciés, il l’appréciait assez pour que leurs dons mutuels ne leur soufflent pas de rester éloigner l’un de l’autre. Un nouveau rire s’échappa quand Faith singea l’offense face à son défi. Etait-il aussi saoul qu’elle ou bien jouait-il le jeu de l’ébriété pour relâcher la tension qui l’habitait ? « Comme si j’avais peur de toua, beuuuh » Elle lui tira la langue, de façon enfantine, en exagérant le son. Elle voulait qu’il l’entende, qu’il puisse partager pleinement ce moment. La cécité n’avait jamais été un problème pour Ymir. Plutôt un soulagement profond. Elle sent un bras passer sur son épaule pour s’y aller alors qu’elle posa sa main sur son épaule à lui pour le tenir debout. Ou du moins elle. En vérité elle l’ignorait. Allaient-ils tomber comme les derniers des ivrognes ?

Ymir agita ses cheveux en arrière et regarda droit devant elle. « Peuh peuh peuh … Moi ? Tomber ? Je suis la grâce même, je ne peuuuux tomber, malotru. » Elle s’accrochait à lui, serrant ses vêtements de ses doigts pour s’assurer que ni l’un ni l’autre ne chuterait ou s’éloignerait. L’alcool ne l’aidait guère à trouver son chemin, mais ils étaient en centre-ville. Elle avait chaud, mais c’était une chaleur rassurante … Cette chaleur qui envahissait doucement votre corps, qui vous faisiez vous sentir en sécurité, libre et délié de toutes contraintes de cette étrange société. Ymir dévisagea du coin de l’œil ce garçon qui l’accompagnait … Elle savait qu’il chantait, merveilleusement bien si elle était honnête. Est-ce que l’alcool allait changer cet aspect de Faith ? La rousse avait déjà une idée de ce que donnerait sa propre voix sous l’effet de l’alcool … Elle ricana mentalement en se demandant si le bel ami appréciait les forts accents germaniques. Elle, en tout cas, se régalerait de sa voix. Peut-être même qu’il l’endormirait s’il venait à chanter une balade. Quoique … Même une version revisitée d’un tube endiablé pourrait l’endormir si elle insistait encore trop sur l’alcool. Elle pinça légèrement l’épaule de Faith. « Faudra pas s’endir… s’endr… s’endormir ! Voilà ! Je l’ai dit. Donc, faudra pas s’endormir hin ! Mes petits bras pourront pas te porter jusqu’à chez toi. Et on a pas envie de rester dehors trop longtemps la nuit … ouuuuuh » elle agita ses doigts libres comme pour imiter un fantôme avant de glisser sa main de son épaule jusqu’à son bras qu’elle tira aussi délicatement que peut l’être Ymir ayant abusé d’alcool. « Je crois que c’est lààà … On réserve pour combien d’heure ? J’te préviens … TU PAYES. »

Ce n’est pas parce que monsieur était aveugle que la galanterie devait ne pas être présente.

Ymir & Faith

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“Non, carrément pas. la plus cool de toutes les femmes c’est Blaze.” laissait-il dépasser de ses lèvres, l’air moqueur, les yeux plissés en demi-lunes et les pensées encore étonnamment lucides. “t’as aucune chance contre elle shawty” Depuis quand appréciait-il tant sa compagnie? A partir de quel verre sans doute?
Rien ne semblait les rapprocher ou les lier, si ce n’était que leurs différences qui se complétaient. Faith et Ymir étaient comme deux astres opposés dans une antithèse trop parfaite; une bonté dans la méchanceté et une curiosité dans désintérêt.

Il la détestait comme il pouvait l'apprécier, aussi ardemment il pouvait rire de ses paroles à la spontanéité enfantine, autant pouvait-il en relever le caractère exaspérant et outrageant. Elle était bruyante, fouineuse, mesquine et manipulatrice mais avant d’être ses défauts c’était avant tout des charmes félins qui arrivaient à charmer le plus âgé. Mais égoïstement, sa compagnie n’était apprécié que lorsqu’il en décidait ainsi. Et ce soir n’était pas une exception, il ne pensait d’ailleurs pas croiser la rousse sur sa route jusqu'à ce que ses démons ne le forcent criminellement à panser ses blessures en s’empoisonnant par la boisson.

Un soupir d’aise lui échappe au contact de l’épaule de sa comparse et toute son insolence s’envole en une odieuse douceur dans son regard. Ah, qu’il était bon de ne pas être seul. Ce soir l’alcool s’était mêlé à l’écarlate de ses veines, et l’idée évoquée par son amie ne semblait pas lui déplaire “T’feras moins la maline quand on s’ra le micro à la main” douce provocation qu’il tente d’initier, il cache sa bouche du dos de sa main d’un réflexe étrangement naturel pour en cacher le sourire narquois qui s’était formé. “Yah, s’toi qui propose mais c’est moi qui paie? heeeeeeeeeein? T’paies à boire alors ‘pas moyen qu’soit moi j’suis pas ton pigeon” son expression déchante rapidement, tandis qu’il tend son précieux portefeuille à son amie. “on réserve pour touuuuuuuuuuuuute la nuit. comme ça si on s’endort c’est pas grave. j’trop intelligent tavuuu?” les émotions versatiles, passant du lion au chaton un peu trop docile, il cherche son dos en longement son bras avant de lui donner une tape amicale, maladroite qui lui faisait presque perdre son équilibre “J-J’pensais que j’allais bien, mais je crois que je suis totalement fait en fait. Ahah.” un rire s’échappe tandis qu’il cherche tirer son bras à l’intérieur du bâtiment. “allez on se dépèche même si on a toute la nuit devant nouuus!”

Ymir & Faith

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La rousse manqua de tomber en le frappant quand il osa prétendre qu’elle n’était pas la plus cool des femmes. Quel rustre ! Il ne savait définitivement pas comment parler à une dame, surtout quand celle-ci était alcoolisée et servait de support. Qui sait ? Peut-être qu’elle ne le reverrait plus après quelque semaines après cette soirée … Nulle ne savait exactement où les mènerait la nuit. Leur étrange relation n’était guère commune : il semblait la tolérer et elle respirait à ces côtés. Il acceptait de respirer et elle tolérait ses mots. C’était un échange équivalent, une promesse tacite entre les deux qui pouvaient, le temps de quelques heures, abandonner leurs démons personnels pour se concentrer sur un autre problème : l’un et l’autre. C’était amusant et frustrant, c’était libérateur et terriblement trompeur. Le réveil n’en serait peut-être que plus brutal ? Mais qu’importe les répercussions … Pour l’heure, l’alcool se mélangeait à son sang, lui faisait tourner la tête. Lui donner l’impression que le monde pouvait lui appartenir, qu’elle pouvait faire tomber les murs de cette ville pour gouter à l’extérieur. Pour l’heure, elle était avec un ami et ils étaient invincibles. « Hinnnnnnn ? Tu verras quand j’aurai le micro en main … ‘s’rai la meilleure … UN CHANT DE SIRENEUH ! » elle leva les bras, en signe de sa victoire promise.

Ah. Pauvre Faith.

Quand il lui demanda de payer la boisson elle acquiesça vivement de la tête. Oui oui. Alcool, encore de l’alcool. Même si elle doutait que son foie tienne la route encore bien longtemps. Et elle n’hésita pas à tourner sur elle-même en hurlant sa joie quand il réserva pour toute la nuit. « Le plus intelligennnnt ! Le pluuus chouuuu ! » Elle le retint néanmoins quand il sembla tomber, en pouffant de rire. « Ola, camarade ! Tu vas pas me laisser comme ça hin hin hin ? Faut pas s’endormir ou rendre ton repas avaaaaaaaant que je t’ai montré ma supér…. Ma supéri …. Que je suis la plus plus plus meilleure que toi ! » La rouquine lui tira le bras à l’intérieur, chancelante mais d’un pas décidé, riant encore et encore avant de faire signe au gardien. Elle ouvrit la porte d’une salle close et fonça s’asseoir sur le divan. « Bouahahaa ! C’est moi qui commence … Est-ce que tu connais la divineeeeuh chanson qui fait que tu sautes partout dans tous les sens ? » Elle s’avança vers lui, singeant ces femmes fatales et lui susurra avec son fort accent danois – elle aurait dû se faire appeler Olga – « Chala Head Chala, baby »

Rip les oreilles de Faith.