You are the angel in my worst nightmares (Mushy)

You are the angel in my worst nightmares

Ses pires démons refont surface la nuit. La peur au ventre, la honte la gifle de plein fouet lorsque vient le temps de fermer les yeux. Chaque fois qu'elle rejoint son lit, c'est un combat intérieur qui se produit. Elle craint toujours le pire et son cerveau s'emballe inévitablement. Il ne la laisse pas s'endormir tout de suite. Ça, jamais. Il préfère l'inciter à se retourner, encore et encore. À penser, à réfléchir à la vie, à la mort. C'est surtout la nuit qu'elle accoure à la salle de bain et que, deux doigts dans la bouche, elle déglutit ses repas de la journée, honteuse d'avoir même osé les avaler en premier lieu. C'est surtout la nuit qu'elle se déteste et qu'elle craint le pire. Chaque fois qu'elle est seule, le pire se produit. D'abord, ces hommes qui l'ont emmenée de force en entrant dans son appartement par effraction. Puis, la fausse couche qui lui a fait perdre son bébé. Ses épisodes boulimiques, aussi font partie de son cauchemar quotidien. En pyjama style nuisette, elle enfile un cardigan et sort de chez elle sans plus tarder. À vrai dire, elle est plus souvent hors de son appartement que dedans. Il fait déjà nuit depuis quelques heures. Elle n'a regardé l'heure qu'une fois arrivée à destination: minuit trente trois. De sa poche, elle sort son trousseau de clés et extirpe celle qu'elle recherche: la clé de l'appartement d'Hypnos. Sans un bruit, elle entre, retire ses chaussures qu'elle laisse à l'entrée, puis se faufile dans l'obscurité de l'appartement pour se rendre à la chambre de son meilleur ami. Le chemin, elle le connaît par coeur. Une fois dans la chambre, elle laisse le temps à ses yeux de s'habituer à la noirceur afin d'observer Hypnos dormir paisiblement, pour une fois. Elle ne veut pas le réveiller, ni le déranger. Elle sait combien les nuits sont difficiles pour lui. Un sourire sur les lèvres, elle tire la couverture et se faufile doucement sous celle-ci. Elle se rapproche subtilement du corps de son meilleur ami, qui lui fait dos. Elle se blottit contre lui et ferme les yeux, dans l'espoir de trouver sommeil, cette fois. La différence est évidente: elle se sent déjà mieux à ses côtés que toute seule chez elle. Paisible, calme, en sécurité, elle trouve toujours réconfort dans les bras du beau brun.

You are the angel
in my worst nighmares

muse & hypnos

You are the angel in my worst nightmares

Il n'y a que dans ses bras à lui qu'elle arrive à voir la vie sans tracas et sans embûches. Elle s'y est toujours sentie extrêmement bien. C'est sans gêne et sans doute qu'ils se sont échangés, il y a longtemps de cela, leur clé d'appartement. Ils vont et viennent dans l'appartement de l'un et de l'autre comme bon leur semble. Il n'est pas rare qu'elle se faufile ainsi la nuit, dans le lit de son meilleur ami. Elle trouve le sommeil plus aisément et la chaleur de son corps suffit à repousser tous les démons qui la hantent. «  Muse, c'est toi? » À peine s'était-elle installée que la voix d'Hypnos parvient à ses oreilles, au travers de ce silence nocturne. Elle hoche la tête doucement, même s'il ne peut la voir. Ses doigts fins passent sous le bras du jeune homme pour venir se blottir tout contre son dos. Elle sent la peau filer sous ses doigts. La presque nudité du jeune homme ne la gêne pas, au contraire. «J'voulais pas te réveiller.» La jeune femme dépose un baiser à la base de sa nuque, contre son dos. Elle est bien, là. Elle sait à quel point il lui est difficile de dormir, de chasser ses mauvais rêves et ses mauvaises idées. Il essaie de fuir ses démons à lui, de fuir cet alter ego qui le hante, qui le possède la nuit. Elle n'a pas peur de lui, et elle le lui a répété maintes fois. Et pourtant, Hypnos continue de refuser de se laisser aller dans les bras de Morphée lorsqu'elle est là. Elle se sent coupable de l'avoir réveillé alors qu'il semblait si bien, si paisible, pour une fois. «J'arrivais pas à dormir...» Elle n'a plus besoin de se justifier, mais elle tenait à le lui dire.

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D'aussi longtemps que ses souvenirs lui permettent de se rappeler, Hypnos et Muse ont toujours été très proches. Autrefois à peut-être des millier de kilomètres de distance, cette amnésie aura eu comme aspect positif de les faire se rencontrer. Pour rien au monde elle n'échangerait cette amitié un peu spéciale. Aussi bizarre cela puisse bien paraître, le jeune homme est son tout, son meilleur ami et son âme soeur. Toujours présent dans ses meilleurs moments comme dans ses pires, elle voudrait certainement passer sa vie aux côtés de ce bonhomme, ce personnage qui la rend vraisemblablement heureuse. C'est un fait indéniable. Il la rend heureuse, elle se sent bien à ses côtés. Mais cette amitié est trop parfaite, trop unique pour même oser essayer voir autre chose, quelque chose de plus fort, de plus loin que de la simple amitié. « T’inquiètes pas pour ça. » Leurs doigts sont entrelacés, son corps se cale tout entier contre le dos du jeune homme. Elle se sent coupable de l'avoir réveillé, de l'avoir tiré d'un moment paisible de calme et d'espérance. L'espoir que son alter ego ne se réveille plus jamais. Elle le sait que ça le hante, qu'IL le torture. Et elle ne peut rien faire pour l'aider à s'en débarrasser. Instinctivement, elle resserre ses doigts dans les siens. « Je sais. T’as pas à t’excuser, ma belle. Je suis content que tu sois là. T’as sommeil? » Dos à elle, Muse s'imagine les beaux yeux d'une couleur vive qui te transpercent délicieusement chaque fois qu'il pose son regard sur elle. Elle sourit, et tire doucement sur la main d'Hypnos, délaissant ses doigts pour venir tirer gentiment sur son épaule, l'incitant ainsi à se tourner vers elle. «Plus maintenant.» Elle attend qu'il lui fasse face et lui sourit. «T'es moche quand tu dors, tu sais?» Évidemment, elle ment. C'est pour le taquiner. Elle retient un rire, ce qui est bien difficile. Au contraire, il est beau comme un Dieu, quand il dort.

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Elle est bien, là. Dans ses bras, au chaud dans un lit qui n'est pas sien, mais c'est tout comme. Dans ses bras, elle n'a plus peur. Même si elle devrait, même si cet alter ego devrait l'effrayer. Il lui fait face et elle observe ses traits, d'abord doux, puis tirés, figés. Le temps s'arrête, et elle se retrouve immiscée dans un monde qui ne lui appartient pas. Elle essaie de se sortir de la tête de son meilleur ami, mais ce n'est pas facile. Les capacités de blocage de la jeune femme ne sont pas encore tout à fait au point. Évidemment, Muse ne comprend pas ce qui se passe. Elle ne peut pas comprendre ce qui se passe. Ce ne sont pas ses souvenirs. Et d'une manière ou d'une autre, elle n'est même pas sûre qu'Hypnos lui-même comprenne la signification ou la nature de ses propres souvenirs. Du bout des doigts, elle caresse la joue de son ami qui, ailleurs, ne la voit même pas. Elle ne peut qu'attendre que ça se passe, qu'il revienne à lui et qu'il reprenne conscience de la réalité. Bordel qu'elle est belle. Un instant, Muse se demande s'il n'a pas prononcé ces paroles tout haut et fort. Il lui arrive parfois de mélanger la réalité à ses pouvoirs de Mentalist. Elle ferme les yeux et rougit violemment. Puis, plus rien. La voix d'Hypnos lui parvient finalement et elle rouvre les yeux pour retrouver son regard, perçant, perdu, mélangé. « Je... Ça t'es arrivée de te souvenir? J'crois que je commence à me rappeler de qui j'étais, Muse. » Elle hoche rapidement la tête. Ces souvenirs douloureux sont loin d'être agréables à revivre. Elle n'en n'a vécu qu'un seul, et c'est déjà suffisant. Assez, assez, assez! «Je ne me suis souvenue qu'une fois..» Et elle appréhende déjà vivement l'instant où elle aura à affronter la dure réalité d'un deuxième. «Tu te rappelles de quoi?» Elle laisse finalement glisser sa main entre leurs deux corps, quittant la peau de la joue d'Hypnos. Mais, elle ne le lâche pas des yeux une seconde.