Painkiller [Makspic]

Tu courrais à travers les rues de Varakes. La nouvelle avait fait écho à tes oreilles tôt ce matin, et tu t'étais immédiatement mis en route vers l'hôpital ! Tu n'y croyais pas vraiment, seule l'envie d'en avoir le coeur net te poussait à mettre les pieds dans cet établissement qui t'était si familier. Makfire n'avait probablement jamais passé une seule nuit là-bas. Pas à ta connaissance du moins. Cette femme était une battante ! Elle savait se battre, et les urgences n'étaient que de lointaines légendes pour elle. Apprendre dès ton arrivée au travail que la dirigeante avait passé les portes de l'hôpital quelques heures plus tôt t'avais immédiatement alarmé ! Tu ne voulais pas croire que Makfire, la mère des Cobras, était en mauvais état suffisant pour avoir besoin de soin intensif... Qu'avait-il pu arriver ? Une embuscade ? Il était vrai que la jeune femme était une tête plutôt convoitée chez certaines mauvaises personnes. Si son corps était effectivement en ce moment même sur un de ces lits blancs, tu souhaitais absolument connaître les raisons de ses blessures...

Ainsi avais-tu franchi les portes du bâtiment, accourant désormais dans le hall d'entrée. Tu avais rapidement pris contact avec la vieille concierge, demandant le plus calmement possible le nom de Makfire. Tu priais au fond de toi pour qu'elle ne comprenne pas de quoi tu parlais. Que la mère de Cobras était seulement dans son lit, malade d'un lendemain de fête... Un simple petit jour de repos ! Pourtant, c'est lorsque la dame t'indiqua une chambre que les frissons commencèrent... Tu te déplaças, l'air inquiet vers ladite pièce, ouvrant doucement la porte blanche qui te séparait du corps de Makfire. Avec une surprise non dissimulée, tu lui fis face, dans son lit. Tes pieds s'étaient instinctivement et rapidement dirigés vers la patiente, avant de t'accroupir face à elle. Makfire semblait en mauvais état... Tu lui fis une mine de chien battu... « Depuis tous ce temps qu'on se connait chez les Cobras, c'est la première fois que je te vois ici, Mak... ». Tu lui poses la main sur le front, comme un réflexe stupide que tu aurais réalisé face à un enfant malade... « Tu me diras tout j'espère ! ». Un air faussement fâché, qui cachait ta réelle inquiétude.

Une marque après l'autre. C'était un peu comme si la mort me prenait dans une épreuve aux mille et un coups de couteaux. C'était un peu comme si mon corps était transpercé par des aiguilles. Ne n'arrivait plus à bouger. Une nuit d'enfer, une nuit infernale. Je me souviens de tout, chaque détail, chaque petit détail morbide. J'aimerais tellement dormir, mais dans cette chambre blanche, je n'y arrive pas. J'essaie, malgré que les yeux fermés, j'ai toujours ce filtre blanc. Je n'aimais pas l'idée de me trouver dans une chambre d’hôpital, mais cette fois, je n'ai pas pu m'en sortir. Seth et Jae avec moi et tout ce que j'avais préalablement encaisser, je n'avais pas le choix. Je me disais qu'au point où j'en était, c'était mieux comme ça. J'étais obligé d'y rester pour quelques temps. J'avais besoin de rester loin de tout ce qui pourrait. J'aimerais bien rester tranquille, rester seule, n'avoir aucune visite, mais vu mon statut, les mots vont vite et être seule est quasi impossible à bien y penser.

Les yeux fermés, je profite du silence quand la porte s'ouvre. Je me dis que c'est sûrement une infirmière et je reste silencieuse. Malgré le silence, ce n'est pas elle. J'ouvre les yeux et fronce les sourcils. Je reste surprise quand je croise le regard de Aspic. Je pousse un soupire et laisse tomber ma tête contre l'oreiller. J'ai prit le choix de rester allonger. Cette mine qu'il a sur la gueule, je ne la supporte pas, je ne le regarde pas. Avec la gueule que j'ai, c'est peut-être mieux comme ça. Dans un soupire et sur un ton découragé, je lui répond. « Il faut bien une première à tout... » Je lève au final les yeux avec un sourire ultra léger. Il se voudrait rassurant et pourtant non, il ne l'était pas. Je n'en pouvais plus d'être celle qui est forte. je soupire et je ferme les yeux. « Pas vraiment. J'ai pas envie Az. » Je le regarde à nouveau et voit bien cette inquiétude au fond de cette petite colère. Je roule les yeux et repense à Jaxen qui a dut essayer de me contacter. « D'accord... Si tu fais quelque chose pour moi. Dit à @Jaxen que je suis en vie d'accord ? » D'accord, ça risque de lui faire étrange que je lui demande de parler à Jax et non à Shadow, mais je m'en fiche, Jaxen le méritait plus.

Elle ne semblait pas vraiment vouloir que tu sois là. Pourtant, tu resterais coûte que coûte, afin de comprendre ce qui avait bien pu se passer... Makfire ne te regardait pas, elle ne souhaitait probablement pas que tu remarques ses cicatrices. Trop tard. Tu connais la misère et la souffrance, elles font partie de ta vie... Étrangement, il ne s'agit toujours là que de celle des autres. Toi, tu te contentes seulement de venir en aide aux démunis. Peut-être fais-tu cela dans la seule optique de te sentir utile, néanmoins, tes actions en faveur de ces pauvres personnes sont là. Tu ne peux rester de marbre face à ce genre de scène, et observer Makfire dans cet état lamentable était d'un niveau encore supérieur ! Si elle, semblait toujours vouloir se montrer forte, c'était ici bien plus difficile. La mère des cobras ne voulait pas de toi... Elle ne souhaitait pas que tu connaisses ses faiblesses. Ce pour quoi elle était aujourd'hui face à toi dans un lit d'hôpital, alors que toi-même avais été à sa place il y avait de cela plus de huit mois... Makfire n'était pas faite pour endosser le rôle de celle que l'on plaignait, elle devait se situer près du lit, à veiller sur ceux qu'elle nommait "enfant". Du moins, ce n'était là que les pensées de la dirigeante, et tu te contrefichais de cette image qu'elle avait à tenir... Tu l'avais connu alors que ce nouveau groupe révolutionnaire des Royal Cobras n'existait pas encore ! Elle n'avait pas à jouer cette fierté face à toi, pourtant, elle se butait à rester sur cette rigueur...

Après avoir enfin remarqué ton regard, Makfire proposa finalement de déballer son sac... Néanmoins, car il y avait toujours un "mais" avec la mère des Cobras, la jeune femme te demanda une faveur. Tu avais vraisemblablement la mission de mettre @Jaxen au courant de sa venue à l'hôpital. Tu l'avais regardé d'un oeil interrogateur. Pourquoi Jaxen ? Shadow était habituellement le premier à devoir être informé... Tu ne chercherais pas à creuser en plusieurs profondeurs de ce côté-là -du moins pas maintenant- et te concentrerais sur ses actuelles blessures physiques. « Très bien Mak, mais t'as pas intérêt à me mentir ! J'suis peut-être pas un mentalist mais je le saurai tôt ou tard si tu me dis n'importe quoi ! ». Tu lui avais adressé un très mince sourire, comme pour lui affirmer que tu n'avais rien contre elle, avant d'attraper ton téléphone et de rejoindre le fond de la salle... Jaxen avait mis peu de temps à te répondre, étonnamment, venant de lui... Tu lui expliquas tout. Du moins ce que tu savais, en outre pas grand-chose... « Hey Jaxou, maman Mak est vivante, elle est actuellement à l'hôpital et dans un sale état... J'crois qu'elle s'est fait attaquer... ». Le surnom affectueux que tu lui avais donné était en total contraste avec le ton de ta voix. Tu avais prononcé ces mots avec une monotonie loin de tes manières habituelles... Une fois l'appel passé, tu avais une fois de plus rejoint la dirigeante. Cette fois-ci debout, les bras croisés : tu attendais les réponses qu'elle t'avait promises.

Je vais avec que ce jeune à du cran et est une vrai tête de mûle. Je ne peux pas ne pas lui dire. Il ne me laisserait pas tranquille, pas une seule seconde. Je ne peux pas lui en vouloir, il agit de la même façon que j'agissais avec lui. Je me souviens de ce bizutage. Ceux qui on fait qu'il s'est retrouvé à l'hôpital ont eut un sale quart d'heure et c'est bien parce que je l'avais poussé à me dire la vérité. Je ne pourrais pas lui cacher éternellement, je le sais bien et je n'ai pas envie de changer les choses. Il est fait comme ça et je suis faite comme je suis. Je le regarde et roule les yeux, voilà qu'il joue les protecteurs. C'est plutôt étrange pour moi de voir l'un de mes "enfants" chercher à prendre ma place dans les moments difficile. Il a toujours été un peu comme un petit frère pour moi et voir ces rôles inversés me font étrange. J'ai ce lourd frisson qui m'agresse dans le dos et le mal m'offre une lourde grimace au visage. « Très bien Mak, mais t'as pas intérêt à me mentir ! J'suis peut-être pas un mentalist mais je le saurai tôt ou tard si tu me dis n'importe quoi ! ». Je n'avais aucune idée de comment il allait dire ce que je lui demandais à Jax. J'espérais qu'il irait en douceur, mais je ne pouvais pas en être certaine. Comme il dit, si seulement je pouvais être mentaliste, ce serait peut-être plus facile. Je soupire et le suit des yeux à chaque pas qu'il fait pour s'éloigner. Je garde mon regard sur lui et je détecte le ton qu'il utilise et mes dents se serre. Je n'imagine pas la gueule de Jaxen quand  je le reverrai. Je pousse un soupire et regarde ailleurs le temps qu'il se ramène. Je sens son regard peser sur moi et je respire un bon coup. « Qu'est-ce que tu veux savoir ? » Je tourne la tête vers lui et arque un sourcil. « Non, les lions n'y sont pour rien. Pas cette fois. » Merde, est-ce que je venais de balancer ça à voix haute ? Voilà d'autres questions qui allaient me tomber sur la tête. « C'était une de ces bêtes... Tu sais ces histoires de peur? »

Elle roule les yeux... Tu auras tout vu ! Tu sais très bien que Makfire n'aime pas cette situation, et qu'elle te le montrera jusqu'au bout. Cependant, c'est à ton tour cette fois de te mêler de ses affaires ! La vie de cette femme est un véritable livre scellé... Personne n'y a accès, et il est extrêmement difficile de lui soutirer des informations. Après tout, en presque un an de vie commune chez les cobras, tu ne connais presque rien d'elle... À vrai dire, tu la connais par coeur. Tu connais ses mimiques, ses humeurs, comment l'interpeller et quand ne pas lui parler. Cependant, rien de sa vie privée ne s'échappe de sa bouche jusqu'à ton oreille. Makfire souhaite rester cette grande tête qui dirige les cobras, et nulle autre personne qu'elle ne doit s'attarder sur son cas... Après tout, peut-être était-ce là ce qui te poussait à aller plus en profondeur ! Makfire t'avait toujours intrigué. Elle savait tout ce que tu fabriquais, tandis que toi ne t'imaginais pas une seconde des histoires qu'elle avait pu vivre à Varakes....

Lorsque tu reviens vers elle afin d'avoir ces explications tant attendues, la dirigeante te poses une question bateau... Que voulais-tu savoir ? C'était évident... Tu n'avais même pas répondu, continuant ta mine faussement sévère. Vraisemblablement, elle avait suffi afin que la jeune femme commence ses justifications... Les Lions n'avaient rien à voir avec ces blessures avait-elle dit. "Pas cette fois"... Ces trois mots t'avaient laissé perplexes. Tu n'avais pas réagi sur le coup, attendant de plus amples explications, mais tes pensées resteraient probablement braquées sur le sujet. Makfire fit alors référence aux légendes de Varakes. Des histoires d'enfants à dormir debout, dont chaque citoyen au fond doutait de l'appellation en tant que "mythe". Tu avais commencé par une moue blasée, passant ta main contre ton front... « On passera sur tes affaires avec les Lions pour cette fois... ». Tu reprends une bouffée d'air avant de continuer : « donc tu me dis t'être fait attaquer par des monstres de la nuit ? À ce point-là ? Alors déjà... Qu'est-ce que tu faisais dehors aussi tard, alors qu'on sait très bien à quel point c'est dangereux. Et ce peu importe les causes ! Il y a eu des tas de meurtres dans ces rues, et tu sais bien que ta tête est convoitée... »

La situation m'agaçait, je n'avais pas envie d'être là. Si mes jambes bougent, je me serais sûrement levé pour sortir de la chambre sans lui répondre. Ne pas dire ce que je ressens était un moyen pour moi pour me protéger des autres, me protéger de mes propres sentiments. Je n'avais pas envie de laisser les autres s'inquiéter pour moi et déjà que je dois supporter Aspic en ce moment me rend plus que mal à l'aise. Le problème avec moi, c'est que j'ai beau être fermé, si je me retrouve au pied du mur, beaucoup peut sortir à mes dépends sans que je ne puisse contrôler mes mots. J'essayais de parler le moins possible pour ne pas dire des détails qui finirait aux oreilles sensibles de certains. Et il était mieux de ne pas débordé, puisque je pourrais facilement m'emporter. Quand je suis blessée, ou que la douleur m'emporte, je ne me contrôle pas et je peux devenir mauvaise assez rapidement.

Je n'avais pas le choix, je me devais de lui dire ce qu'il me demandait. Plus vite ce sera réglé, plus vite je pourrais être seule. Ce n'est pas qu'il me dérangeait, mais dans cet état, je n'aime pas m'afficher. Je n'imagine pas le regard que Jax allait me lancer en me voyant dans cet état. J'ai essayé, je l'ai appeler, mais... C'est un peu comme si l'appel n'avait pas trouvé son chemin. Mon portable était bousillé, j'allais devoir m'en procurer un autre dès que j'allais sortir de l'hôpital. « On passera sur tes affaires avec les Lions pour cette fois... » À ce que je vois, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. J'étais foutu. Tant que ça ne tombait pas dans l'oreille de Shadow sans que ce ne soit moi qui le lui dise. « donc tu me dis t'être fait attaquer par des monstres de la nuit ? À ce point-là ? Alors déjà... Qu'est-ce que tu faisais dehors aussi tard, alors qu'on sait très bien à quel point c'est dangereux. Et ce peu importe les causes ! Il y a eu des tas de meurtres dans ces rues, et tu sais bien que ta tête est convoitée... » Je pousse un soupire et passe mes mains dans mes cheveux. Je regarde le mur blanc un moment avant de reprendre la parole. « T'es là pour me réprimander c'est ça? C'est mon rôle, pas le tient. Quelqu'un m'a mit en colère. J'ai foutu le camp. Seth m'a rejoint pour me ramener à la maison, puis Jaeger à fait la même chose. Mais on s'est fait avoir par une de ses choses. Tu crois que je ne le sais pas que les gens disparaissent la nuit? Tu crois vraiment que je fais exprès? » Je n'allais pas lui dire que mes blessures ne s'était pas produite face à une seule créature.

Toute cette soudaineté t'avait dépassé ! Tu t'étais réveillé ce matin de bonne heure, afin d'arriver le plus tôt possible au travail. Dès tes premiers pas chez les cobras, la rumeur t'avait effleuré les oreilles, agissant comme une alarme à tes jambes afin de les faire accourir vers l'hôpital. Ta journée venait de commencer, et toutes ces émotions fortes t'avaient lessivé... Tu avais légèrement arrêté de penser à tous ces malheurs lorsque des images familières te rattrapèrent. Toutes ces émotions devaient t'avoir fait disjoncter ! Tu n'étais plus vraiment là... Ton corps persistait à se redire face à Makfire, mais ton esprit lui, se tenait assis sur une chaise. Tu étais très inquiet. Si ton angoisse pour la mère des Cobras avait jusqu'à présent dominait tes pensées, étrangement, tu avais désormais peur pour toi... C'était insolite. Tu ne pensais jamais à toi ! Tes actions était généralement dévouée à autrui, pourquoi étais-tu si effrayé par ton sort ? On te donnait la responsabilité de la mort d'une prétendue jeune fille... Tu observais la scène sans pouvoir faire quoi que ce soit, te demandant inconsciemment si tu avais pu réellement exécuter celle dont on t'accusait le meurtre... La vision s'était soudainement volatilisée lorsque ton crâne tomba contre le sol, te ramenant face à Makfire. Le temps t'avait paru extrêmement long, pourtant, la dirigeante se préparait alors à peine à te répondre... Tu avais fait mine de rien, le temps de l'écouter. Seulement, tes yeux affolés divulguaient une réelle incompréhension....

Makfire était en colère. Elle n'aimait pas que l'on la prenne pour une enfant, ce que tu avais instinctivement fait en la voyant dans ce lit d'hôpital... Tu avais agi avec elle comme tu aurais agi face à l'un de ces mendiant dont tu t'occupais... Tu t'en voulais légèrement, aussi t'étais-tu rapidement accroupi une nouvelle fois, lâchant ces faux airs de père... Tu essayais de montrer ta compassion, aussi maladroitement soit-il... « Je ne te réprimandes pas... Toutes ses rumeurs sur toi m'ont fait très peur. J'étais inquiet, et je le suis toujours ! Je ne pourrai pas voir le clan des Royal Cobras sans une Makfire à sa tête... ». Tu soupires légèrement « tu fais énormément pour les autres ! Accepte maintenant que l'on te rende l'appareil... Ce n'est pas prouver sa faiblesse que d'avoir besoin des gens qui nous sont proches ! On est une famille ! »

Ma tête, mon corps, rien ne pouvait en prendre plus. Je ne supportais plus la pression et mon visage ne semblait pas vouloir le cacher comme il l'avait toujours fait. J'étais épuisée, vidée. J'ai l'impression qu'au moment où je poserais les pieds sur ce sol froid, je tomberais tête première. Même allongée, assise, j'ai l'impression que je sombre dans un gouffre sans fond. Je revois encore cette photo qui brûle sous la flamme du briquet. J'ai cette impression que je devrais lui en vouloir, que je me devrais de lui foutre hors de mon chemin, hors de chez moi. Mais il ne sait peut-être même pas qui il est. Je ne voulais pas y croire, ça ne pouvait pas être lui. Qu'on m'efface à nouveau la mémoire, ce serait plus facile. Si seulement je pouvais tout oublié à nouveau. Ce détail resterait loin des oreilles. Je n'avais pas envie qu'un mentaliste pose sa main sur moi et dévoile à tout le monde ce dernier souvenir. Mon coeur se serre encore plus j'y pense, j'en oublis presque la présence de Aspic près du lit. Je me perds un moment dans ma tête et au moment où je tourne mon regard vers lui, je sais que quelque chose cloche. Je fronce les sourcil avec cette pointe d'inquiétude aux fonds des pupilles.

Il m'a suffit de croiser son regard pour comprendre ce qui lui arrivait. Je l'avais vécu trop souvent. J'ai baissé les yeux un moment avant que sa voix brise le silence à nouveau. J'ai eut cette idée de détendre l'atmosphère, mais je n'ai jamais été la meilleure pour ça. « Tu veux dire une tête de mûle comme la mienne? » Je laisse un fin sourire se dessiner au coin de mes lèvres, mais il ne dure pas, laissant un soupire pesant s'échapper de mes lèvres. Je tend le bras vers lui et lui agrippe le menton. « Aspic, je suis comme ça, les autres passeront toujours avant moi. Je n'ai jamais vraiment apprécié que le centre d'attention ce soit moi. » Je le lâche et laisse tomber mon bras avec une grimace. Je le reprend contre moi et le serre un peu. Je me mord la lèvre et reprend la parole. « Oui, on est une famille et on ne se préoccupe pas de la mère. » Je lève les yeux d'un regard sérieux. « Qu'est-ce que tu as vu? »

Tu prends une moue lasse. Du Makfire tout craché ! Têtue jusqu'à la fin. La mère des Cobras n'apprécie pas se faire aider, soit... Montrer une image digne, forte et sans peur, voilà ce que la jeune femme souhaitait. Tu comprenais sa situation et ne tenterais pas de continuer dans ce débat. Pas directement en tout cas ! Il était évident que Makfire avait besoin de l'aide de ses Cobras. Sans eux elle n'était rien. Sans elle, ils n'étaient rien. Si la jeune femme ne souhaitait pas d'aide rapprocher, d'amis sur qui s'accouder, tu oeuvrerais dans l'ombre, comme tu l'avais toujours fait ! Makfire était une tête convoitée des Cobras, et son tempérament sulfureux pouvait lui être dangereux. Toi le voleur. Toi l'empoisonneur. Tu juras te mettre au service de l'actuelle protection de la dirigeante ! Makfire n'en aurait aucun vent, tu te contenterais de jouer l'ombre. Celui qui sait. Celui qui se tait, et qui agit. « Seuls les mauvais enfants ne se préoccupent pas de leur mère ». Tu souris, finissant ainsi ce début qui de toute évidence, ne changerait pas le fonctionnement de pensée de Makfire. La dirigeante pouvait très bien couver les jeunes Cobras débutants, mais dans ton cas, elle ne te devait rien ! Tu lui étais redevable, pour avoir permis à ce clan porteur de tes valeurs de grandir jusqu'à son ampleur actuelle. Tu tentas ainsi de placer une dernière phrase. Ta visite était vraisemblablement fini, et tu étais finalement heureux de voir une Makfire en assez bon état afin de montrer sa tête de cochon habituelle ! Seulement, la mère des Cobras te devança... Son ton était bien plus sérieux : qu'est-ce que tu as vu? Elle avait compris... Les bribes de mémoires retrouvées étaient des événements de plus en plus courant dans la ville. Cependant, en un an d'habitation à Varakes, c'était là ton premier souvenir... Tu ne tenterais pas de lui cacher. Tu prends une légère inspiration, effaçant ton sourire compatissant : « un interrogatoire corsé, enchaîné à une chaise... On m'accuse d'avoir tué une femme. »

Aspic avait ses expressions bien à lui et il faut le dire, tu en étais parfois amusée. Cette moue lasse qu'il avait sur la gueule te donne cette faible envie de sourire, mais ton visage n'en démontre rien, il reste passible. Tu es ce que tu es, tu n'es pas près de changer et il le sait. Tu baisses les yeux un instant, tu n'es pas prête à affronter ce qu'il te reproche d'une certaine façon. Tu te mets toujours en second plan, tu mets de l'avant tous ceux qui t'entour. Tu sais très bien qu'il a raison et que tu devrais te laisser faire quand les tiens veulent t'aider et pourtant tu ne le fais pas. Tu les as peut-être tenu loin trop longtemps. L'idée s'infiltre dans ta tête, que tout ce dont tu as besoin, ce sont eux. Tu as peut-être d'eux finalement. Tu ne te sens pas prête à l'avouer à qui que ce soit, le feras-tu un jour? Sûrement. Tu finis par sourire à ce qu'il dit, à la limite du rire. « Tu te complimentes tout seul en plus. Je ne suis pas la mère parfaite, même pour un groupe comme le notre, je ne vous demande pas de l'être où de porter une attention quelconque envers moi. » Puis tu redeviens celle que tu es, inquiète pour les tiens. Il était là pour toi et pourtant, tu tournes le sujet contre lui. Tu ne t'attends à rien, mais tu as en quelque sorte toujours donné l'impression de confiance, malgré ton caractère sulfureux, comme le dirait si bien Aspic. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il t'a dit. Ta bouge s'ouvre légèrement et tu cherches un moment quoi dire. « Comment tu te sens ? Ne vient pas me dire ça va, parce que moi, à mon premier, ça n'allait pas. » Tu savais très bien qu'il parlait d'un souvenir, mais tu ignorais que c'était le premier. « En fait, c'est dure à chaque fois. » Ton regard se tourne vers la fenêtre repensant à ce dernier souvenir. Shadow, Klaus, lui... Tu pousse un soupire avant de ramener ton attention vers lui avec un fin sourire.

Comme d'habitude... Makfire avait ce don pour retourner une situation ! Tu t'étais rendu à l'hôpital pour elle. Pour voir si ELLE se trouvait être en bonne santé ! Te voilà pourtant désormais face à ton habituelle psychologue... Généralement, tu assumais ce rôle face à tes interlocuteurs, pourtant Makfire prenait facilement le pas contre toi. Tu étais légèrement décontenancé. Probablement savait-elle jouer à ce jeu mieux que toi, après tout. C'était une mère... Tu lâches ton sourire fier lorsque la jeune femme fait allusion à tes subtils compliments. De toute évidence tu avais raison : tu n'étais pas un enfant ingrat ! Peu importe de quels "parents" symboliques était-il question. Une femme ayant pris soin de toi et de ce que tu aimes avait un droit plus que légitime à recevoir toute ta compassion ! « Tu peux être la "maman des cobras" chère amie. Tu resteras avant tout une membre du clan. Et un membre du clan, on ne le laisse pas tomber, quel qu'il soit. ». Tu portais toujours ce sourire à tes lèvres, lorsque Makfire entra dans un ton de nouveau sérieux. Comme elle avait pour habitude, la discussion fut retourner vers ta gueule... Bien sûr, faible comme tu étais, tu te laissas porter dans le jeu de Mak...

« ça... va. » lui réponds-tu d'un ton sec, pourtant voulu presque ironique. « Ce souvenir ne représente rien pour moi. Je n'y comprends rien... Ce n'est là que le premier morceau d'un puzzle gigantesque. Il est angoissant, dérangeant. Aucune tristesse ou quelconque future dépression ne découlera de ça. Du moins, pas de mon moi présent. ». Tu te lèves en soupirant légèrement, annonçant ton départ de l'hôpital prochain. « On n'a pas tous la malchance de voir des choses qui nous touchent profondément ». Ce message était directement adressé à Makfire. Le choix du dévoilement de ses souvenirs ne t'appartenait pas, aussi ne tenterais-tu pas de la pousser plus. Après tout, elle en avait déjà dit beaucoup ! Pour la femme têtue qu'elle était, tu avais fait du bon boulot.