and that's not nearly all. (pheedora)

Que pourrait-il mal arriver lors d'une escapade en forêt pour une activité de ressourcement organisée par l'église. Tu n'as pas hésité à participer, trouvant le moyen de traîner la blonde avec toi en proclamant que les chances de revenir étaient plus élevées si vous étiez au moins deux. Tu n'aurais pas détesté leurrer le prêtre dans ces bois, mais il te semblait un peu coincé lorsque tu le croisais, alors tu as préféré concentrer ton attention sur une femme mariée. Décidément, prendre les bonnes décisions n'est pas ton point fort. Équipée de ton sac à dos sur les épaules, t'essaies de donner du sens aux arbres autour de vous, une carte entre les mains sans être certaine que tu la tiens dans le bon sens. « Quoi que je puisse avoir été autrefois, je n'étais clairement pas une guide touristique. » Tu lèves le menton, posant le regard sur Ophelia en remontant tes lunettes sur ton nez du bout de ton index. « Tu veux y jeter un coup d'oeil ? T'es probablement meilleure que moi avec l'orientation. » Tu lui offres de prendre la relève, lui tendant la carte de la forêt sur laquelle tu es incapable de déterminer votre position qui vous permet d’accéder à un point spécifique où s'installer pour prendre le dîner. La montre à ton poignet indique que l'après-midi est déjà débutée et que vous êtes en retard sur le planning, mais tant que vous revenez avant la tombée de la nuit, vous êtes en sécurité. Lui offrant un sourire en guise de pardon, tu aimerais être plus utile, malheureusement tu n'es pas ce que l'on peut qualifier de wife material entre tes difficultés en cuisine et tes lacunes flagrantes sur des capacités de base. T'es bonne pour prier, foutre la merde comme une commère, vendre ton corps et arroser tes plantes.

Pourquoi étais-tu là ? Voilà la question qui accablait ton esprit alors que ton regard se perdait dans les branches verdissantes. Participer aux activités organisées par l’Église coulait de source, mais de là à t’en perdre dans les bois… Non, le problème n’était même pas dans le lieu, mais bien dans la compagnie. Ton attention passa des arbres à la principale intéressée lorsqu’elle prit la parole, tâchant de camoufler la gêne qui t’habitait. Tu ne savais jamais sur quel pied danser dès qu’elle était dans les parages, sentant à la fois ton coeur se débattre dans ta poitrine et ton regard s’arrêter là où il ne fallait pas. Son commentaire t’arracha un sourire nerveux, comme si tu craignais de trop en faire. « Tu ne sais pas, peut-être que ça fait partie de ta seconde chance. » Tu en doutais puisque vous sembliez conserver vos aptitudes là où votre mémoire vous avait quitté. Quoi qu’il en soit, elle te suggéra de prendre la relève et tu t’approchas pour récupérer la carte, faisant bien attention d’éviter tout contact physique avec elle. La dernière chose que tu avais besoin, c’était de lui montrer ta confusion. « Je peux essayer en tout cas. » Tu n’étais pas certaine d’être dotée d’un sens de l’orientation fabuleux, mais il fallait admettre que tu voulais bien paraitre devant l’autre jeune femme. Tu répondis donc à son sourire non sans une certaine gêne avant de baisser les yeux vers la carte. Il suffisait de trouver un repère, n’importe quoi ferait l’affaire. Après un court moment de silence, pendant lequel le bout de ta langue trahit ton moment intense de concentration, tu relevas la tête. « Je pense que c’est par là. » Tu pointas un arbre particulièrement imposant un peu plus loin et qui semblait être le même qu’indiqué sur la carte, peut-être était-ce un vieil arbre. « Mais si ça se trouve je n’étais pas non plus une guide touristique. » Vague tentative de plaisanterie. Ça marchait en général pour se faire apprécier non ?

Parfois, tu te demandes jusqu'à quel point tu dois aller pour te faire ta place dans cette deuxième chance, dans les bonnes faveurs de ce bon Dieu qui t'a affligé d'une mission qui n'est pas des plus simples. Au moins, tu as eu la brillance d'esprit de troquer tes talons hauts contre tes espadrilles afin de faciliter la marche en forêt. « Apprendre à lire une carte est supposée faire de moi une meilleure personne et offrir rédemption à mes péchés passés dont j'ai tout oubliés ? » Tu craques un sourire en poursuivant ta progression dans une direction quelconque - au point où vous en êtes, ce n'est pas quelques mètres de plus qui changeront quelque chose. Offrant la carte à la belle blonde, tu laisses ton destin quotidien entre les mains d'une femme si attrayante que tu en maudis son supposé mariage avec un homme dont tu ignores l'apparence. T'es probablement plus séduisante, une pensée qui te fait passer une main dans tes cheveux en les renvoyant derrière ton épaule. Tes doigts viennent ensuite se nouer autour des bretelles de ton sac à dos, attendant qu'Ophelia analyse la situation sans la presser : tu as tout ton temps pour une fois, te permettant un congé l'espace d'une soirée, une décision qui ne devrait théoriquement pas te ruiner. Elle finit par émettre une hypothèse et tu tournes le regard dans sa direction. « Une bonne policière ne devrait pas être apte à se repérer avec facilité ? Ce n'est pas comme si on ne nous avait pas donné de quoi naviguer. » Une petite pointe à son égard, rien de bien méchant, et tu le soulignes en la toquant en douceur avec ton coude avant de reprendre la marche.« Je mets mon destin entre tes mains, j'espère qu'on bouclera la journée avant la tombée de la nuit parce que je ne suis pas une très grande guerrière si les monstres tentent de nous croquer. » Les créatures qui arpentent les rues de Varakes la nuit, tu y crois dur comme fer, étant même persuadée qu'ils sont des envoyés spéciaux de Dieu pour vous mettre sur le droit chemin d'une vie en ordre et rangée.

La foi de Pandora te surprit. Si ça ferait d’elle une meilleure personne ? Tu n’en savais rien, ce n’était pas comme si tu avais vraiment l’impression d’être mieux depuis ton réveil. Tu finis donc par répondre sans grande conviction : « Ça fera de toi une personne qui sait lire les cartes en tout cas. » Mieux ou pas, c’était toujours utile. Quoi qu’il en soit, tu te retrouvas en charge de lire la carte pour vous repérer dans cette étendue verte. Tu espérais être à la hauteur de la tâche, ne serait-ce que pour pouvoir l’impressionner en vous sortant de cette mauvaise situation. Pour ce faire, il fallait que tu arrives à te repérer avec la carte, une tâche qui ne s’annonçait pas aisée. Après un moment de réflexion, tu réussis à donner une direction que tu espérais être la bonne. Le commentaire que fait alors Pandora te gêne quelque peu, mais tu parviens à le camfouler sous un sourire alors que son coude te touche. « Peut-être, c’est plus simple dans la ville. » Et puis, il faudrait aussi que tu sois une bonne policière pour cela et tu ne pouvais pas te vanter de l’être. L’autre jeune femme reprit la parole, te rappelant du délai qui planait sur vos épaules. « Tant de confiance, je suis touchée. » En vérité c’était surtout une pression supplémentaire pour toi. « Mais si on est encore coincée ici pendant la nuit je te défendrai. » Tu ne savais pas d’où te venait cette soudaine confiance en tes capacités de guerrière, mais ça te semblait être la moindre des choses de lui promettre un minimum de protection. Probablement que tu ne ferais pas le poids face aux créatures, mais tu essaierais au moins, tu devais bien avoir quelque chose d’utile pour ça dans ton sac. Cette réflection emplie de naïveté te rappela alors que tu possédais un objet qui, à défaut d’être utile dans un combat vous permettrait de vous repérer. Tu t’arrêtas pour fouiller dans ton sac et en sortir une boussole. « J’ai oublié que je l’avais amené. » Tu pressas le pas pour rattraper Pandora de façon à lui montrer l’objet. C’était bien le moment de t’en servir une première fois.  

Simplement amusée par la situation, tu ne crois pas que la connaissance de lire une carte finira par t'être utile un jour. Cette escapade n'aurait pas servie à forger la moindre nouveauté en toi, mais tu es bien trop fidèle en les désirs de ton Dieu pour ne pas suivre ses projets à la lettre. Tu ne peux t'empêcher de faire remarquer l'ironie pour une policière de ne pas savoir user d'éléments aussi primordial qu'une carte. Après tout, quel autre système existe pour se situer dans cet endroit contenu sous le dôme bienveillant attribué par votre divinité afin de vous protéger du monde extérieur. « Il est vrai que les arbres ne possèdent pas de petite affiche avec le nom d'une rue pour se localiser. » Les mains agrippées aux courroies de ton sac qui pèse sur tes épaules, tu poursuis ta route en te disant que tu finiras bien par arriver quelque part à la fin de la journée. « Tu as des pouvoirs de mentalist que je ne connais pas si tu es capable de te défendre à mains nues contre les créatures de la nuit. » Qui sait, il y a forcément des détails sur ton pouvoir qui t'échappent. Sinon, c'est sans crainte que tu mets ton destin entre les mains d'une force qui t'es supérieure, te retournant pour constater que ton amie a ralenti la cadence. Elle revient vers toi en te dévoilant l'objet qu'elle tient dans sa main : une boussole. Tu cesses le pas, la regardant avec un sourcil haussé et un sourire en coin. « Comment peut-on oublier la possession d'un tel objet ? » Le ton un peu moqueur, tu l'observes pendant quelques secondes supplémentaires en soulignant mentalement la beauté de la blonde avant de reprendre ton chemin sans chercher à perdre davantage de votre précieux temps. « En route, Boucle d'or. »

Ton manque de capacité à lire une carte ne t’avais jamais dérangé, mais maintenant que Pandora le soulignait, tu ne pouvais que ressentir une légère honte. Tu souris néanmoins à sa nouvelle remarque avant d’hocher la tête. « Exactement, ça complique tout tu vois. » Puis pour ta défense, tu ne venais pas souvent en forêt. Tu ne comptais d’ailleurs pas rester bien longtemps vu ce qui risquait de vous attendre la nuit tombée comme Pandora l’avait si bien fait remarquer. Tu pouvais essayer de paraitre brave en disant que tu allais la protéger, mais éviter le tout au complet serait une meilleure idée. « Je te rappelle que je suis une policière quand même. » Comme si ça expliquait tout, une soudaine capacité pour vous défendre. Au pire des cas, il y aurait toujours les branches pour servir d’armes. Ce que tu n’avais pourtant pas prévu c’était de recevoir une nouvelle bribe de ton passé. Encore une fois ce n’était rien de clair, mais tu y voyais à nouveau ta soeur, tu sentais sa tristesse mais aussi la tienne dans un tourbillon d’émotion dont tu te serais bien passé. Tu te souvenais clairement d’une chose : ton surnom, Tori. La voix de Pandora te ramena à la réalité et tu relevas un regard embrumé vers elle. « C’est… un truc d’avant du coup je m’en sers jamais. » Tu n’avais pas spécialement envie de t’étendre sur la chose, encore troublée par ce qui t’étais revenu. Enfin, ce n’était pas comme si tu savais quoi que ce soit sur cet objet. La boussole à la main de façon à, tu hochas la tête avant de la suivre. « Dis… Ça t’est arrivé de te rappeler de quelque chose ? » Question délicate, tu n’avais jamais osé aborder le sujet avec quelqu’un d’autre que Siobhan, mais tu avais besoin de te distraire pour ne pas laisser envahir par les émotions que tu avais ressenties. Au moins, tu pouvais ressentir autre chose en regarder l’autre jeune femme, c’était toujours ça.

En toute franchise, tu aurais préféré qu'elle t'annonce une étrange mutation qui fait d'elle un loup-garou une fois la nuit tombée ou quelque chose dans la même veine. Cela se serait avéré plus utiles que deux mentalists au beau milieu de la forêt puisque, à regarder la taille de vos bras, tu doutes vivement de vos chances de vaincre une créature de la nuit envoyée par Dieu. « Physiquement, tu ne me parais pas très plus en muscles que je ne le suis. » Malgré un fin rire, tu t'abstiens de lui tâter le biceps à la rigolade pour plusieurs raisons dont celle que tu crains de fouiller son esprit par accident. Disons que tu n'es pas la plus douée lorsque vient le temps de contrôler cette étrange capacité même si tu connais quelques succès lorsque tu prends le temps de te concentrer. Prenant un peu d'avance, tu es aveugle à ce qui se trame chez ton amie, te contentant une remarque quant à la possession d'un objet fort utile dans cet endroit. « Peut-être étais-tu une grande exploratrice ? Avec le chapeau et les vêtements beiges. » Tu rigoles à t'imaginer Ophelia dans de tels habits clichés après l'avoir détaillée visuellement pour une énième fois. Vous reprenez votre chemin, armées de votre nouvelle alliée entre les doigts de la blonde et la question qu'elle te pose creuse une ligne entre tes sourcils. « Mh ? Dans quel sens ? Je me rappelle de beaucoup de choses que j'ai à faire, comme arroser mes plantes et nourrir Naga. » Avec une interrogation étrange, tu es une jeune femme assez brillante pour te douter que tu ne peux être un cas unique. Il te faut un certain contrôle pour ne pas céder à la tentation de créer un contact physique avec la demoiselle et fouiller se qui se cache derrière ses grands yeux, surtout qu'elle pourrait en faire de même.

Si vous restiez trop longtemps dans la forêt, vos chances de survie seraient drastiquement réduites. Tu avais beau faire mine de pouvoir la protéger si jamais ça devait mener à une telle situation, la vérité restait que vous ne feriez pas le poids. Deux mentalists contre un monstre… ce n’était tout simplement pas un combat équitable. Pandora marquait donc un nouveau point en faisant remarquer que tu n’étais pas très en muscles. « C’est peut-être que je cache bien mon jeu. » Tu disais la chose comme une plaisanterie, même si vous saviez toutes les deux que ce n’était sans doute pas le cas. Savoir te défendre une chose, les muscles en étaient une autre. Il valait mieux pour vous deux que vous soyez sorties une fois la nuit tombée. La boussole que tu avais sorti de ton sac ne pourrait être qu’utile en ce sens si tu parvenais à passer outre les flashs de ta vie d’avant que tu avais reçu. Tu préférais ne pas y penser, te concentrant plutôt sur le nouveau commentaire de Pandora qui réussit à faire naitre un petit sourire sur tes lèvres. Il valait mieux que tu chasses tes pensées et souvenirs plus sombres en sa compagnie. « Je ne pense pas que le beige m’irait très bien. » En tout cas, tu te voyais difficilement comme une exploratrice sachant que lire des cartes ne faisait pas partie de tes forces et que tu oubliais même avoir une boussole avec toi. Après ce n’était pas comme si le métier de policière te seyait mieux. Au moins, tu avais la curiosité pour ce travail, c’était d’ailleurs ce qui t’avais poussé à demander à Pandora si elle aussi avait reçu des bribes de son passé. Ta question n’avait pourtant pas été suffisamment claire vu sa réponse. Tu secouas la tête avant de préciser le fond de ta pensée : « Non, je voulais dire te souvenir de quelque chose d’avant… de ta précédente vie quoi. » Tu craignais un peu sa réaction. Tu la savais croyante et peut-être qu’elle ne voudrait pas aborder le sujet.

Tu feins de la croire, comme si elle était parvenue à te convaincre de sa force sans le moindre doute. Quoiqu'il en soit, le fait d'être de retour en ville avant la noirceur t'arrangerait bien, toi et ton derrière de fille à deux doigts de la rue. Tu plaisantes plutôt sur les habits typiques des explorateurs que l'on peut voir dans les films, imaginant la blonde dans de tels accoutrements quelques instants. « Non ? J'espère pour toi que tu pries tous les soirs pour que cette couleur ne devienne pas subitement au top de la mode. » Des vitrines entières de boutiques avec des mannequins vêtus de cette triste couleur dans les devantures. Un monde beige. Un univers couleur peau. Un cauchemar qui a de quoi te faire rire puisque tu es certaine que même cette atrocité t'irait bien. Suivant dorénavant les indications de la boussole en plus de celles peu claires de la carte, Phee te pose une question à laquelle tu réponds par une stupidité afin de tâter le terrain de la direction qu'elle cherche à prendre. La confirmation qu'elle parle de cette vie maudite avant Varakes te fait inconsciemment lever une main, portant tes doigts à ce collier de perles qui orne ton cou fragile. « Une fois. Un test de Dieu qui désire vérifier ma foi et mon droit face à cette seconde chance qu'il nous offre. » Tu tripotes encore un peu tes perles, accordant enfin un regard dans la direction d'Ophelia avant de réussir à lui offrir un sourire lorsque tes doigts quittent le bijou. « Pourquoi ? Toi aussi il te met à l'épreuve ? »

Rentrer avant la nuit tombée semblait être un l’objectif à atteindre, un objectif avec lequel tu étais parfaitement d’accord en soit. Vous aviez maintenant plus de chance d’y parvenir puisque tu t’étais rappelé des objets en ta possession et surtout de la boussole qui ne pouvait que vous être utile. Si tu pouvais t’accommoder de la boussole, tu ne pouvais que douter de ta capacité à pouvoir porter des tenues beiges. Cela fut par ailleurs confirmé par Pandora. « Je pense que ce serait mieux pour tout le monde à Varakes. » Certaines personnes, comme l’autre jeune femme, pourraient sans doute réussir à avoir l’air de quelque chose même dans une couleur aussi peu intéressante, mais tu n’étais sans doute pas la seule qui aurait l’air complètement ridicule. En attendant, il valait mieux que tu profites d’une vie où les couleurs étaient encore admises ou même d’une vie que tu avais vécu avant. Discuter de tes souvenirs - ou même y penser plus que nécessaire - impliquaient toujours une part de gêne, tu évitais d’ailleurs de le faire puisque tu ne savais rien de la position des autres sur la question. Celle de Pandora ne te surprit pas, mais te fit hésiter. Était-ce vraiment une bonne idée de t’étendre sur le sujet avec elle ? Il était évident qu’elle y croyait plus que toi et tu craignais donc de la décevoir en évoquant un quelconque doute en toi. Tu finis tout de même par hocher la tête. « Avant aujourd’hui c’était une fois aussi… » Rien de bien joyeux, surtout considérant que ça avait suivi la même lignée pour ce nouveau « test ». « Je ne sais pas trop quoi en penser honnêtement. » L’idée de n’y voir qu’un test justement était bien tentante, mais une partie de toi ne voulait pas y croire. D’un autre côté, tu n’avais pas plus envie de penser qu’il s’agissait de ta vie d’avant. Apprendre que tu avais perdu ta famille ne te plaisait guère.