RSS
RSS

AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 
Lost in translation - Alistair/Genesis

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Alistair


Alistair
only serving myself
messages : 62

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis EmptySam 1 Juil - 10:17


Lost in translation




La ville n’est pourtant pas si grande… Et pourtant, j’arrive encore à m’y perdre.

Je marche, mes yeux se levant régulièrement vers les différents panneaux indicateurs pour m’aider à retrouver mon chemin. Je glisse ma main libre le long de mon visage et gratte ma barbe de quelques jours. Mon regard s’oriente vers la vitrine éteinte d’un magasin, au travers de laquelle je perçois quelques paires de chaussures vernies. Je me dévisage quelques secondes. Je suis un homme assez grand, massif, à la corpulence solide. J’ai opté pour une simple veste en jean, un t-shirt gris un peu ample pour dissimuler mon ventre arrondi, un jean et une paire de baskets. Je ne voyais pas de clients aujourd’hui, je pouvais bien me permettre de porter ça. Au moins, je suis à mon aise. Aujourd’hui, exceptionnellement, je n’ai pas de cernes. J’ai bien dormi. Enfin. Je souris à mon reflet à cette idée puis je me remets en mouvements.

Je surveille la route, instinctivement, dès que je m’approche du bord du trottoir. Je me mets souvent de ce côté… C’est bête, mais j’ai toujours l’impression que cela invite les autres à la prudence et à se rapprocher du mur. Un réflexe que j’ai pris quand, peu de temps après ma sortie de l’hôpital, une gamine a failli traverser la route et se prendre un bus dans la tronche. Je l’ai rattrapée de justesse dans mes bras. Ça fait héros, dit comme ça, ou genre, ange gardien… mais quand il pleut, t’as surtout l’air con quand un bolide passe à toute vitesse dans une flaque à côté de toi. Enfin ici, il n'y a pas tant de véhicules que ça, juste quelques bus qui passent de temps et qui sont conduits par des gens plus ou moins compétents.

Je ne suis pas vraiment pressé de rentrer chez moi. Mais je ne souhaite pas non plus m’éterniser. Au fur et à mesure que les heures avancent, l’atmosphère change. Certaines rues s’emplissent de lumières et de mouvements. Des groupes de jeunes s’y engouffrent, meutes errantes dont l’appétit et le manque de moyens les poussent à se réfugier dans des kebabs ou d’autres fast-foods à bas prix. Des hommes en costards ou de magnifiques femmes portent leur choix pour des bars bien plus distingués. D’autres rues sont différentes. Elles se vident. Les vitrines s’éteignent et la seule lumière provient de lampadaires dont les lueurs fantomatiques rappellent les éclats inquiétants de feux follets dans la pénombre. Des silhouettes se terrent dans les ombres. Une vieille femme prostrée dans son fauteuil guette les ombres de ses yeux sournois. Un homme à l’allure peu rassurante attend, comme une sentinelle, l’allure faussement décontractée au vu de ses mâchoires serrées. Une petite bande d’enfants s’éparpille comme des moineaux alors qu’une femme accompagnée d’un homme se murmurent quelques secrets, sur un ton empressé et inquiet, tout en observant autour d’eux.

Puis il y a d’autres endroits, comme cette rue que je remonte. Entre chien et loup, elle possède quelques boutiques ouvertes, quelques bars aux lueurs chaleureuses, qui dissimulent quelques alcôves plongées dans les ténèbres. J’y ai fait une petite course : j’ai acheté quelques broutilles, une boîte de lentilles vertes, des saucisses, des tomates, des pâtes de fruits, un paquet de pastilles à la menthe. J’en glisse une entre mes lèvres. L’air est frais, ce soir. Il est légèrement humide. Il va probablement pleuvoir. Je lève la tête. Le ciel est sombre. La lune est absente. Quelques étoiles scintillent et permettent de distinguer la silhouette charnue de nuages lourds. J’esquisse un sourire. Le vent ne suffira pas à les déloger. Ils s’étalent dans le ciel comme j’aime me vautrer sur mon canapé après une dure journée. L’idée me fait doucement sourire.

De ce que je comprends, si je me fie à mon sens de l’orientation assez douteux en soit, je ne suis pas si loin de la rue principale… peut-être même s’agit-il d’une rue parallèle ? Je ne devrais pas être très loin de chez moi. Comment suis-je venu jusqu’ici ? Eh bien, à la base, j’étais allé jusqu’au parc municipal pour une simple promenade. Après en avoir fait le tour, j’en suis sorti et j’ai pris des rues au hasard, jusqu’à finir ici. Une odeur chocolatée me fait dresser les poils de la nuque. Je redresse les prunelles et détaille l’environnement autour de moi. Cette partie de la rue ne possède pratiquement plus de boutiques, excepté un homme qui prépare des churros. Cette odeur… provient-elle d’ici ? Mal à l’aise, mon attention se porte, finalement, sur un arrêt de bus.

Une femme est assise. Elle semble seule. L’arrêt est proche de la route, le seul lampadaire présent la surplombe. Plus loin, la route s’enfonce dans les ombres de la nuit. Je la détaille. Ses cheveux sombres sont retenus en un curieux chignon, sur le dessus de sa tête. Une coiffure d’un autre âge. Je ne saurais pas la décrire précisément, j’suis pas un expert dans la matière, mais elle semble complexe à réaliser. Elle me tourne le dos. J’aperçois seulement le dessein clair de sa nuque qui tranche avec le col haut de sa robe.

Je lève de nouveau les yeux. Il n’y a rien autour d’elle. L’odeur du chocolat devient, pourtant, de plus en plus oppressante. Et si elle était en danger ? Je m’approche d’elle. L’odeur perd en intensité. Mais elle reste présente. Je me retiens d’éternuer. Ou de me gratter. Putain. J’adore le chocolat. Pourquoi faut-il que j’y sois allergique ? En plus de me sentir en danger, voilà que j’ai faim. J’arrive à quelques mètres d’elle. Je n’ai fait aucun effort de discrétion, mais je ne suis pas non plus arrivé comme un éléphant hein… J’m’avance normalement. Une fois près d’elle, je tourne mes yeux vers elle, curieux. J’aperçois ses boucles d’oreilles scintillantes. Ses sourcils très bien dessinés, qui surplombent un regard profond. Un regard fixe.
Elle est impressionnante. Comme un sphinx, au regard sage et assuré, à la posture curieusement lascive malgré son immobilisme, comme prête à l’attaque. Pourtant, elle semble parfaitement calme, voire tranquille, de ce que je vois. Elle attend simplement le bus. Comme moi. J’hésite, je cherche du regard les horaires du bus, mais ils ont été arrachés. Je peux simplement voir qu’il s’agit d’un des bus que je peux prendre pour rentrer chez moi. Enfin, j’espère.

    « Bonsoir, excusez-moi, Madame, j’ai besoin d’un renseignement…»


Un sourire poli éclaire mon visage. Il tire les rides que j’ai au coin de mes yeux mais l’on ne peut pas nier qu’il soit chaleureux.

    « En fait, je me suis perdu. Je cherche à rentrer chez moi… Je suis arrivé il y a peu et je n’ai pas retenu le nom des rues. Je souhaite rejoindre la place euh… je crois que ça s’appelle la place aux Leviathans. Je sais qu’il y a une superbe fontaine en son centre et qu’elle est entourée de 2 gros serpents… Enfin en statues hein, pas des vrais. »


Bravo, Alistair, tu parles 2 minutes et tu passes déjà pour un crétin. Je baisse légèrement les yeux. Je me fais honte, parfois. Ma maladresse est exaspérante.

    « Bref… Est-ce que ce bus permet de s’en rapprocher ? »


Anonymous


Invité
Invité

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Re: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis EmptyDim 2 Juil - 19:32


Lost in translation
Alistair & Genesis

La soirée aura été des plus tranquilles, ordinaires, sans péripéties pourrions-nous dire. Une soirée ordinaire, certes, sans pour autant être banale cependant. La journée avait été relativement longue et après deux messes et quelques rencontres en privées, j’avais très bien apprécié ce verre que je m’étais permis d’aller prendre. Il arrivait parfois que mes collègues et moi ne voyions pas les choses sous le même angle, d’un même œil. Sexe, drogue, alcool. Ces sujets tabous qui avaient souvent du mal à franchir les lèvres de certain ne semblaient jamais être un problème pour moi. Une ouverture d’esprit qu’on ne me soupçonnait probablement pas aux premiers abords, mais dont il ne fallait pas douter une fois qu’on en apprenait d’avantage. Je ne prêchais pas, comme d’autre, l’abstinence et toutes ces conneries. Il n’y a rien de mal à se faire plaisir, à écouter son corps et à lui donner ce qu’il désire dans la mesure du possible et du respectable. Bien entendu, je n’encourageais pas les actes de violences ou ce genre de chose, mais du moment que tout le monde était heureux et dans leurs droits humains, quel problème y avait-il vraiment? Aucun à mon avis.

Quoi qu’il en soit, j’avais donc atterri dans ce bar dont je n’avais jamais auparavant entendu parler. J’aimais bien, lorsque j’en avais l’occasion, essayer ces nouveaux endroits. Tout le monde méritait sa chance, pourquoi pas aussi les commerces de notre ville? Voilà un devoir que je me faisais chaque semaine : essayer un de ces nouveaux endroits. C’était une tâche bien simple en apparence, mais que j’aurais tôt fait de terminé d’ici quelques semaines vu le temps que j’avais passé à tout visiter de fond en comble. Très peu de nouveau endroit voyait le jour dernièrement. D’un pas lent et posé, je me dirigeai donc ensuite vers l’arrêt d’autobus. Puisqu’il n’y avait aucun autre moyen de transport dans la ville et que ma maison était légèrement trop loin pour que je m’y rend à la marche après une journée complète à être debout –ou du moins, la plupart du temps- je choisissais ce moyen de transport qui, en fin de compte, faisait largement l’affaire pour les besoins de la cause. Une fois sur place, je m’installai tout bonnement sur le banc et attendit. Je n’avais aucune presse à rentrer chez moi, rien de prévu et personne qui ne m’attendait alors je n’avais que faire de l’heure à laquelle le véhicule s’arrêterait ici. Tout ce que je savais, c’était qu’il n’était pas encore trop tard pour le prendre.

Perdu dans mes pensées, je sentis finalement comme un chatouillement sur ma nuque, une sensation que j’avais souvent lorsqu’on regardait fixement dans ma direction. Je n’y prêtai pas vraiment attention, des gens, il y en avait pas mal par ici et ce n’était certainement pas la première fois qu’on me regardait. Lentement, le chatouillement se transforma pour prendre forme, comme si une main me caressait désormais la nuque : l’inconnu se rapprochait, brisant finalement le silence qui m’enveloppait jusque-là. « Bonsoir, excusez-moi, Madame, j’ai besoin d’un renseignement…» Je levai les yeux vers toi et attendit sagement la suite. « En fait, je me suis perdu. Je cherche à rentrer chez moi… Je suis arrivé il y a peu et je n’ai pas retenu le nom des rues. Je souhaite rejoindre la place euh… je crois que ça s’appelle la place aux Leviathans. Je sais qu’il y a une superbe fontaine en son centre et qu’elle est entourée de 2 gros serpents… Enfin en statues hein, pas des vrais. » J’esquissai l’ombre d’un sourire, amusé de voir que tu semblais si terriblement mal à l’aise de m’approcher pour une question pareille. Pourtant, n’y a-t-il rien de plus normal que de demander son chemin lorsqu’on est perdu? N’est-ce pas là ce que je faisais chaque jour, aider ces âmes à retrouver leur chemin? « Bref… Est-ce que ce bus permet de s’en rapprocher ? »

J’hochai finalement la tête. « Je crois bien que oui, malheureusement, j’ai bien peur que vous ne deviez attendre un moment en ma compagnie puisqu’il ne semble pas prêt d’arriver. » D’un sourire invitant, je te regardai encore un moment, t’analysant sans vouloir t’effrayer. « Si vous voulez, il reste de la place sur ce banc, je suis certaine que nous pourrions le partager tous les deux. » Du plat de la main, je tapotai doucement le bois dudit banc à deux reprises avant de retirer ma main et de la poser sur ma jambe croisée par-dessus sa jumelle.
AVENGEDINCHAINS
Alistair


Alistair
only serving myself
messages : 62

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Re: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis EmptyMar 4 Juil - 5:11


Lost in translation




Face à une femme ou un homme plus frêle que moi, je me sens naturellement pataud. Et elle, elle m’intimide. Elle m’impressionne. Sa taille est bien marquée, accentuée par la coupe de son vêtement d’un autre âge. Je ne peux m’empêcher d’observer ses bijoux qui rappellent l’éclat de ses prunelles, sans encore réussir à les unir aux miennes. Je sens l’apparition d’un sourire discret. Je le vois tout d’abord aux minuscules ridules au coin de ses yeux. Puis sur ses lèvres qui tranchent avec la porcelaine de sa peau. Jusqu’à présent immobile, son visage s’anime enfin. Elle hoche légèrement la tête, geste joliment accompagné par quelques petites mèches de cheveux et le doux cliquetis de ses bijoux. Bien que je ne sois aucunement intéressé par les femmes, je ne peux que reconnaître la beauté étrange qui émane d’elle. Elle n’a rien à voir avec ses femmes aux formes pulpeuses qu’elles découvrent sans pudeur, femmes fortes et assurées. Elle l’est à sa façon. Plus je la regarde, plus j’ai l’impression, l’illusion peut-être, que tous ces apparats ne sont qu’une armure rutilante. C’est une guerrière, elle aussi. Une battante, pour oser faire preuve de tant d’originalité vestimentaire ! Et contrairement à moi, elle n’a pas besoin de regarder ailleurs : ses yeux sont plantés sur moi.

Mon sourire change un peu. Il se fait plus chaleureux, plus gêné aussi. Je sens que je l’amuse et je réponds par un petit regard de chien battu, sans pour autant vouloir lui faire pitié. J’ai l’habitude de faire rire ou ne serait-ce, que sourire. Et je crois que ça me plait. On va dire que mon physique suffit à décourager pas mal de gens de venir m’aborder, pourtant, j’adore discuter. J’vous jure, si un type venait me voir pour une association quelconque, je serais le seul badaud parmi une centaine à m’arrêter pour échanger avec lui. Et s’il s’y prend bien, je pourrais même mettre la main au porte-monnaie. J’apprécie tant le contact humain, alors pourquoi faut-il que je me laisse encore impressionner comme aujourd’hui ? Arf, je suppose qu’on a tous des forces et des faiblesses. La mienne, c’est de me décomposer quand je vois quelqu’un de plus beau et de plus classe que moi. Ce qui arrive, en fait, assez souvent.

Lorsqu’elle m’invite à la rejoindre, je m’installe prudemment à mon tour. Je grimace quand le banc émet un craquement sec. On va dire que, contrairement à elle, je pèse mon petit poids.

    « Merci… C’est plutôt joli, vos boucles d’oreilles ! »


Tu m’étonnes, tu fais que les regarder. Elle va finir par croire que tu vas vouloir les lui voler. Je toussote un peu et je préfère changer de sujet avant qu’elle ne s’imagine que je la drague. Les mecs peuvent être vraiment lourds quand ils s’y mettent.

    « Il n’y a pas l’air d’avoir grand monde pour prendre ce bus… Soit il est déjà passé, dans ce cas, on n’est pas rentrés. Soit il va mettre un sacré temps à venir. »


Je commente dans un haussement d’épaules. Elle se tient droite, bien assise, les mains déposées sur le riche tissu de sa robe. Moi, j’ai tout d’une gargouille : les coudes sur mes cuisses, penché en avant, mon sac entre les jambes et les mains qui jouent avec l’attache plastique de mon sac, je regarde la route. Mais je ne vois pas de phares. J’hésite puis je regarde mon sac et en extirpe tant bien que mal ma boîte emplie de pâtes de fruits. J’ouvre le paquet en carton. Est-ce à cause du silence ou du malaise ? J’ai l’impression de faire autant de raffut qu’un rat qui bouffe sa carotte. Je prends une des pâtes de fruits et j’hésite avant de lui tendre la boîte.

    « Vous en voulez une ? »


Je lui propose dans un autre sourire. A la base, je devais rentrer manger chez moi… Mais je crois qu’une fois de plus, je vais manger sur le pouce.

Anonymous


Invité
Invité

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Re: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis EmptyLun 10 Juil - 17:51


Lost in translation
Alistair & Genesis

Tu mets un moment à te décider, mais t’installe finalement sur le banc à côté de moi. Je souris, satisfaite que tu t’installes finalement. Avec tous ces sacs, tu devais en avoir bien assez sur les bras sans en plus devoir faire subir ce supplice à tes jambes. Enfin, c’est ce qui me semble. Le banc craque, mais je ne m’en occupe guerre. Après tout, un homme aussi grand et musclé que toi ne peut que faire geindre le bois d’un banc usé par le temps et la force de la nature. « Merci… C’est plutôt joli, vos boucles d’oreilles ! » Je souris et en quitte pas ton regard. « C’est très gentil, merci. » Il est rare que l’on me fasse des remarques sur mes bijoux, mais j’avoue que malgré tout, j’aime que l’on me complimente. C’est un geste bon, agréable à recevoir aussi alors il n’y a rien de mal là-dedans. Tout comme le port de ces bijoux me permet de me sentir légèrement plus féminine, plus joli sans pour autant en mettre trop et donner l’impression que je veuille qu’on me regarde à tout prix. « Il n’y a pas l’air d’avoir grand monde pour prendre ce bus… Soit il est déjà passé, dans ce cas, on n’est pas rentrés. Soit il va mettre un sacré temps à venir. » Je lâche un léger rire, un son à peine audible alors que j’hoche la tête et détourne un moment le regard, regardant au loin comme pour vérifier tes dires, confirmer que le bus n’arrivera pas dans les prochaines secondes. Pourtant, je sais très bien qu’il n’est pas là, qu’il est probablement même loin d’ici. Je le sentirais sinon. « J’ai bien peur que l’on doive attendre en effet, mais ce n’est pas un problème pour moi, je n’ai nulle part d’autre où être présentement. Êtes-vous pressé monsieur… » Je ne termine pas ma phrase, ne sachant pas comment je dois m’adresser à toi. Après tout, j’ai des dons pour connaitre bien des choses, mais la télépathie n’est pas de mon ressort et je ne connais que le nom des gens une fois que l’on me les dit –lesquels je n’oublie ensuite jamais d’ailleurs.

Le silence s’installe à nouveau et ne se trouve perturbé que par tes mains qui fouillent dans ton sac, cherchant une chose bien particulière qui semble peu encline à sortir de son confort. Quand, finalement, tu extirpes une boite de là et me la tends, je reporte mon attention sur toi et regarde le contenu. « Vous en voulez une ? » J’hésite un moment avant de comprendre ce que c’est et accepte avec un nouveau sourire. « Volontiers, merci. » Je la porte à mes lèvres et croque dedans avant de mâcher en silence. « C’est très bon, je n’en avais encore jamais mangé… qu’est-ce que c’est ? »
AVENGEDINCHAINS
Alistair


Alistair
only serving myself
messages : 62

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Re: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis EmptyMer 19 Juil - 15:23


Lost in translation




Son regard ne me lâche pas. Pourtant, je prends progressivement mes aises. Le son de ma propre voix me rassure. Une de mes mains manipule régulièrement les lanières de mon sac. J’ai commencé à prendre des repères, tant physiques que mentaux. Autour de moi, j’ai remarqué le panneau de bus, la petite boutique dont le nom est affiché par des néons jaunes. En face de nous, il y a cette femme peu vêtue qui fume d’un air ennuyé, adossée au mur crasseux d’un établissement douteux. Elle nous a observés avec curiosité, apparemment alertée par la tenue de ma voisine et par ma carcasse impressionnante, avant de détourner les prunelles pour s’intéresser aux hommes qui passent, hommes à qui elle offre des regards langoureux, yeux mi-clos. Je jette une œillade à ma voisine. Je ne vois pas de mépris ou de méfiance. Elle semble ouverte à la conversation, curieuse, elle me dévisage avec attention, un discret sourire éclairant son visage. Elle est détendue, ses muscles sont relâchés. Elle semble coquette, sans trop l’être. Féminine, sans avoir besoin de montrer ses charmes. Tout du moins, ses bijoux reflètent sa volonté de bien paraître ou un certain sens de l’esthétisme évident. Moi, à côté, on voit que je n’ai pas vraiment les mêmes priorités, avec mes vêtements très sobres qui ne mettent guère en valeurs mon corps, excepté mon embonpoint. Ce qui n’est pas forcément voulu. Elle tourne la tête, elle observe l’horizon. Instinctivement, mon regard suit le sien mais l’on ne voit rien de particulier.

     « Nulle part ? Allons, demoiselle, vous devez bien avoir un logis à retrouver ! »

Je lui souris malicieusement. Un chat, aussi, peut-être ? Un homme, une femme ? Voire une chouette ? Je ne serais pas étonné, au vu de son allure extravagante. Ou peut-être préfère-t-elle les reptiles ? Ouh, j’imagine dans un frisson un serpent enroulé autour de son cou gracieux et qui descendrait langoureusement le long de son bras, sa tête triangulaire se reposant sur ses mains. J’ignore pourquoi elles attirent autant mon regard. Je les trouve particulièrement harmonieuses, avec ses doigts longs et fins.

    « Alistair. Et vous ? »

Je me suis présenté sans une hésitation. Mon nom… Je l’ai trouvé dans un roman que j’ai lu, peu après mon éveil. Je voulais un beau nom. Lui sonnait bien, un peu vieillot certes, mais cela s’accorde volontiers à mes cheveux gris. C’était le nom d’un chevalier valeureux, un peu naïf et maladroit, mais toujours bien attentionné, un homme face auquel je me suis rapidement identifié. Ou auquel je voudrais ressembler. C’est bien le truc, ça, quand on a perdu notre passé. On ne sait pas qui on était. Ce qu’on était. On espère être quelqu’un de bien. C’est tout ce qu’on peut faire, de toute façon. Et vivre en donnant le meilleur de soi. Tout du moins, c’est ma philosophie.

    « Après une dure journée, j’avoue que je n’ai qu’une envie ! M’installer sur mon canapé, avec un verre de lait, un cookie et un bon livre. »

Elle accepte la pâte de fruits que je lui tends et je termine la mienne assez rapidement. Je sors une bouteille d’eau de mon sac et en bois une gorgée avant de la lui proposer.

    « Hein ? Vous ne connaissez pas ? C’est de la pâte de fruits. Ça se fabrique à partir de la chair de fruits… à laquelle on mélange du sucre et de la pectine. On fait cuire le tout, on peut ajouter un peu de jus de citron, on met dans un moule au frais… puis on roule le tout dans un peu de sucre. Et voilà le résultat ! Enfin là, j’en ai acheté dans le commerce mais il m’arrive d’en faire. La pâte de coing, j’adore ça, ça remplace bien les barres de céréales… »




Contenu sponsorisé

Lost in translation - Alistair/Genesis Empty
MessageSujet: Re: Lost in translation - Alistair/Genesis   Lost in translation - Alistair/Genesis Empty

Lost in translation - Alistair/Genesis
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum