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medicine. | SIOBHAN [flash-back]

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Carmélo


Carmélo
the royal cobras
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MessageSujet: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyVen 2 Juin - 2:55





Aucune pensée, aucune patience, ses pas le pressent vers sa providence. Elle porte le nom d'un putain d'hôpital. Si un foutu Dieu s'est perché sur leurs cas, alors il a voulu, il a convenu qu'il devrait trouver sa merde lui-même. Les pilules du blason, des bulles de poison. Elles crient et récitent son identité de fou moisi. Douce folie pourrie qui noircie ses entrailles et le tire vers un fond infini. Saloperie de médecine. Jamais sans contrepartie, elle te shoote, jamais elle ne te loupe et t'es là, plus que la moitié de toi-même, la moitié d'un macchabée. Putain,  c'est triste à dire, c'est triste à vivre. Ramper pour mieux s'empoisonner. Et dans les pans de son esprit prisonnier de lourdes pensées putréfiées, réside un espoir. Il n'a pas le choix. Il a réussit à se lever, maintenant il doit les avoir. Regard noir dans le soir, il a attendu que l'obscurité avale le jour pour s'y rendre, pour prétendre qu'il passerait inaperçu dans le chaos, dans la cohue. C'est plus le bordel dans sa tête que dans couloirs blanchâtres sans fin qui mènent vers un lendemain de déclin. Kurwa! Il déteste les hôpitaux plus que ces putains de médecins.

Il connaît le chemin, c'est le même qu'il emprunte quand la boîte est vide. Et comme il ne restait que quelques cachets à son réveil, il a rapidement appris à se rediriger et à se nourrir à source pour soigner ses troubles. Furtivement, il s'engouffre dans la réserve et trouve sa cure. Le plan était toujours le même, rentrer, prendre et repartir. Ce vieux badge fonctionnait encore mais cette fois, le plan s'écorche. Une petite nana rentre dans la pièce avant qu'il ait le temps de réagir. Aucun moyen de s'enfuir, juste un moyen qu'elle le délivre aux flics. Il tente une attaque, il essaye de créer une illusion en vrac mais elle échoue minablement, s'éteint avant d'avoir vécu vraiment. Evidemment, il est trop faible pour ça. Du coup, il plonge vers la fillette, il l'attrape par la gorge et la plaque contre les étagères en ferraille. Pas d'autre solution que violence, fauve en proie à la déchéance.


❝ J'te conseille de la boucler si tu veux pas qu'il t'arrive des bricoles. ❞


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Siobhan


Siobhan
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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyVen 2 Juin - 15:49





Les couloirs laiteux lui étaient devenus familiers, presque autant que les personnes qu’elle y croisait alors qu’elle s’affairait aux tâches journalières de son travail. De ce qui avait été son travail. Le seul fil rouge qu’elle avait, seul véritable vestige de son passé. L’aimait-elle ? Le détestait-elle ? Peu importe ce qu’elle en avait à faire, après tout, elle le faisait pour la même raison que n’importe qui occupe un emploi ou réalise un travail. Pour obtenir de l’argent afin de se nourrir, se vêtir, avoir un toit au-dessus de sa tête. De toute manière on lui demandait pas d’apprécier quoi que ce soit, juste de suivre la cadence afin d’éviter toute décadence. Ils, quel qu’ils soient, veulent éviter cela comme ils, elle et ses pairs, ne peuvent se le permettre. Entraîner la chute de Varakes sans raison et sans postériorité n’aurait aucun sens ; ils n’avaient rien d’autre que cela. Elle n’avait rien d’autre que cela. Autant se reconstruire ici d’autant qu’elle ne pourrait pas aller bien loin avec ce garde-fou indécelable empêchant quiconque de sortir. Voulait-elle sortir ? Probablement pas. Rien ne l’attendait au-delà de cette ville, cette infime petite partie du monde qui correspondait à l’intégralité du sien.

Elle passe son badge sur l’appareil, machinalement, et pousse la porte, naturellement, comme elle l’avait déjà fait de nombreuses fois. Elle avait acquis des gestes habituels dorénavant, rien de bien exaltant, mais des choses qui avaient le mérite de lui sembler ordinaires à l’exception qu’elle avait pour habitude de se trouver seule dans cette pièce ou du moins d’y croiser des personnes vêtues de blouses ou d’un attirail semblable au sien et non d’y trouver un homme comme lui. Il ne faisait pas partie de ses habitudes, il n’était pas ordinaire à ses yeux ; il ne faisait pas partie de ces gens dont elle avait dû associer le visage et le prénom afin de les saluer chaque jour telle une bonne collègue. Il n’avait pas sa place ici mais ça, il semblait le savoir aussi bien qu’elle. Son crâne heurta violemment le métal des étagères, faisant tomber quelques boîtes par la même occasion, un grognement sourd lui échappant des lèvres sous le choc. Ça la sonne, la douleur résonne et ça lui lance mais elle n’a pas le temps de s’en préoccuper, un avertissement retentissant déjà jusqu'à ses oreilles, avertissement qu’elle accueilli avec un reniflement de dédain.

« Lâche moi ou je hurle. rétorque-t-elle en croisant son regard, une main venant instinctivement se poser sur celle autour de son cou pour se débarrasser de l’étau lui enserrant la gorge. Putain de junkie. Elle pourrait crier, dès maintenant, et les secours ne tarderaient pas mais elle se prendrait sans doute un coup au passage. Qui sait de quoi ce mec est capable, s’il est en manque il pourrait faire n’importe quoi pour avoir sa came, consciemment ou non. Son cou brisé ou son crâne ébréché et ce pouvait en être fini d’elle, pour de bon. Tu peux pas te défoncer dans le quartier nord comme tout le monde ? Y’a des gens qui ont besoin de ces médicaments. » lui crache-t-elle presque au visage, sans avoir le temps de se censurer. Son insubordination mal placée pourrait lui valoir un visage tuméfié et elle serait la seule à blâmer. Peut-être pouvait-elle créer une illusion pour sauver sa peau ou le frapper en retour avec la première chose qu’elle trouve sous sa main. N’importe quoi lui permettant d’éviter les représailles imminentes.


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Carmélo


Carmélo
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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyLun 5 Juin - 7:29





Il essaye de penser à toute vitesse mais pas le temps papoter, il devrait juste pousser la poule pondeuse et se barrer illico-presto. Pourtant, il reste face à elle, le visage barré d'une expression de défiance, de méfiance. Une blouse blanche, la prunelle franche, aucun regard qui flanche. Mélo les déteste, ces foutus médecins à la condescendance mal placée. Il ignore d'où ça vient mais il ne les supporte pas. Il perçoit depuis sa place purulente leur petit air supérieur qu'ils arborent et qui dévorent la moindre parcelle de sympathie chez eux. Elle n'est pas différente, celle-là. La même lueur dans l'oeil, le même orgueil. Il n'est pourtant pas bien observateur mais il le perçoit quand l'un de ces cafard lui fait prendre du soja pour du lard.

Quoiqu'elle essaye pas de le caresser dans le sens du poil. C'est plutôt du gas-oil qu'elle essaye de lui balancer en pleine poire pour lui foutre le feu aux bourses. Pas de pitié pour les voleurs, vraiment une crève-coeur cette nana à la force dérisoire. Son regard direct ne l'impressionne pas plus que ses menaces et ce qu'elle ose lui cracher à la gueule comme s'il n'était là que pour se shooter quelque part. Elle ne se défile pas la gonzesse, mais loin de l'amuser, la patience de Mélo dérive. Sa main se resserre considérablement sur la gorge de la fille alors qu'il se rapproche d'elle jusqu'à ce que son corps se heurte au sien. Et il le sent à nouveau, ce truc au fond, comme une noirceur qui pourrait guider des gestes dont il ignore la profondeur.


❝ T'auras pas le temps de crier si je t'étrangle. ❞


Il la relâche rapidement avant qu'elle ait le temps de penser à la mort qui s'en vient la prendre et il s'écarte pour lui laisser reprendre ce souffle qu'il venait de lui rendre. Il balaye les étagères des yeux à la recherche de ces pilules qui simulent une vague amélioration dans son comportement lunatique, parfaitement unique. Et plus son regard traîne sur ces boîtes oranges, plus il se demande combien de personne comme lui peuvent en nécessiter sans pouvoir en bénéficier.


❝ J'suis pas un camé. Mais ça tu t'en branles. Les médecins, tous les mêmes pourritures, vous fournissez des soins pourvu qu'on vous paye une blinde. ❞


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Siobhan


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyLun 5 Juin - 13:02





Elle craint pour sa vie et pourtant. Elle reste là, immobile et silencieuse, les yeux rivés sur les siens, effrayée mais pas autant qu’elle le devrait. Autrement, elle se serait déjà époumoné pour qu’on vienne lui porter du secours, qu’on vienne arracher la main de cet intrus de sa gorge pour qu’elle puisse respirer avec davantage d’aisance. Elle détestait cette pression sur son cou, incendiaire et insupportable, une sensation dont elle voudrait se débarrasser quitte à s’arracher la peau. L’étreinte était pénible mais la vulnérabilité était un supplice sans nom. Et pourtant, elle n’avait alerté personne, saisi un aucun objet pour le cogner à la tempe ni même créé un mirage qui le pousserait à la fuite parce que dans le fond, c’était la première fois qu’elle se sentait en vie depuis son réveil. Finalement, il semblerait qu’elle n’aimant pas tant l’ordinaire que ce qu’elle avait pu le croire. Finalement, quelque chose ne devait pas clocher chez elle. Elle se permet même de lui cracher des reproches amers à ce camé en manque, l’arrière de son crâne encore douloureux ne suffisant pas à l’avertir qu’elle ferait mieux de fermer sa gueule pour ne pas l’avoir cassée. Sauf qu’elle n’a pas pu s’en empêcher et ça ne lui a pas plu, bien sûr que ça ne lui a pas plu, au point qu’il l’oppresse encore un peu plus alors que la poupée de cire s’essouffle. Sa main se resserre sur la sienne et elle plante ses ongles dans sa chair profondément, férocement. Elle veut lui lacérer la peau, l’écorcher jusqu’au sang mais voilà qu’il retire sa main brusquement et qu’elle se retrouve les mains sur genoux à panteler et tousser comme une vulgaire poupée de chiffon.

Elle l’entend mais fixe le carrelage, se contentant d’un reniflement de dédain à ses premiers mots, peinant à reprendre ses esprits qu’elles avaient été prête à mettre en sourdine pour un frisson d’extraordinaire. Il avait tout du mec en manque avec ses nerfs en pelote et ses poings hargneux mais il se permettait d’être hautain, de la juger comme s’il avait la moindre idée de qui elle était alors qu’elle-même l’ignorait. Sauf qu’elle ne sait pas quoi lui répondre parce qu’il la fout en rogne une telle accusation, ça la bouscule et ça la touche parce que c’est injuste de lui mettre ça sur le dos, comme si elle pouvait y faire quelque chose, comme si elle pouvait bouleverser l’ordre des choses à elle seule. Et alors quoi ? Les pauvres deviennent riches et les riches deviennent pauvres et s’ensuivent les mêmes batailles parce que ce que les gens veulent au fond c’est le pouvoir, pas l’équité.

« J’suis pas médecin. Mais ça tu t’en fous. Elle se relève pour le toiser du regard à nouveau au lieu de prendre ses jambes à son cou mais cette fois-ci, cela n’a plus rien à voir avec le besoin de se délecter d’un danger inattendu. Me prend pas de haut, à me parler comme si tu valais mieux que moi alors que t’as failli m’étrangler. Puis si t’es là, c’est que pour ta gueule non ? soupira-t-elle avec un regard accusateur. Je fais ce que je peux. Je suis pas responsable pour la misère du monde alors garde tes discours anticapitalistes pour ceux qui peuvent changer les choses. J’aimerais bien aider tout le monde mais je suis qu’infirmière, pas faiseuse de miracles alors prends ce que t’es venu chercher et tire-toi. » Elle aurait aimé l’insulter pour sa présomption infondée, lui dire d’aller se faire foutre pour lui reprocher des choses en dehors de son ressort, pour lui parler comme s’il était une belle personne alors qu’il a failli lui éclater la tête mais elle sent toujours sa main autour de sa gorge malgré la distance entre eux alors elle s’en abstient, prête à le laisser partir et chercher ce qu’elle était venu récupérer dans cette pièce comme de si rien n’était mais voilà que la porte s’ouvre sans prévenir. Elle ne sait pas pourquoi et ne le s’expliquera jamais mais, immédiatement, elle altère la réalité, à peine mais suffisamment pour qu’il n’existe pas aux yeux de l’intrus qu’elle gratifie d’un sourire poli avant de prétendre chercher des soins dans l’étagère, ne cessant la mascarade qu’une fois la porte refermée derrière la blouse blanche indésirable.


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Carmélo


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyLun 5 Juin - 19:45





Ses yeux parcourent, découvrent les montagnes de médicaments dans leurs boîtes solitaires, peu solidaires. Il se dit que c'est dommage, que ça pourrait faire un ravage pour aider ceux dans le carnage de cette vie sauvage. Il se dit qu'ils sont là, pour ceux qui en ont besoin mais surtout pour ceux qui en ont les moyens. C'est pathétique. Il se dit que c'est égoïste, que c'est individualiste de les laisser là, en attente de prescription, en attente de distribution. L'idée l'effleure mais elle affleure la noirceur qui tend ses entrailles vers l'acquéreur infernal. Ce serait encore plus égoïste de procéder au vide de toutes les cuisses de ces salopes aux dents longues qui cherchent à faire du profit sur le bon vivre des gens parce qu'il y en a d'assez ignorants, assez innocent pour suivre les règles, pour se damner afin de se les payer. L'idée est bonne mais trop de risque de maldonne. Il ne peut pas se le permettre mais lui-même ne peut se soumettre.

Il ne prête plus aucune attention à la fille jusqu'à ce qu'à nouveau, sa voix tonne, résonne, détonne une vérité qui tâtonne. Il la coupe pour révéler une évidence d'insolence et d'inclémence.

❝ Exactement, j'ai failli t'étrangler. Mais si je l'avais vraiment voulu plus aucun air ne circulerait dans tes poumons à l'heure actuelle. ❞ L'insensibilité qui se peint sur son visage vestige d'un orage de passage est injurieuse quant à ses paroles malheureuses. Il a été forcé de constater, forcé de s'avouer qu'il n'était pas un bon samaritain, qu'il était plutôt un diablotin qui sort avec ses chiens aux crocs carmins. Il lui lance un regard d'un stoïcisme certain. Aucune émotion ne se lit dans ce regard glacial. Elle lui balance en pleine face qu'il ne devrait pas espéré d'elle qu'elle fasse de miracle mais tout ce qu'il retient, c'est qu'il peut prendre ce qu'il est venu chercher. Il tend alors le bras vers l'étagère, prêt à attraper ce que cette mégère l'autorise à prendre quand soudain, quelqu'un d'autre entre dans l'endroit. Il aurait pu avoir le réflexe de se cacher, de se planquer si ce n'était pas déjà trop tard pour la tête de lard. Mais la minette lui vient en aide, la minette ses fesses qui auraient pu finir en brochettes et il comprend rapidement qu'elle est comme lui. Capable d'illusion, capable d'imposer une certaine vision. Elle le cache avant qu'il ne fasse tache et qu'il ne rentre dans un encrage qui le guiderait vers la cage.  Il reste méfiance tout le long de l'échange et ce n'est que lorsque la porte ne referme qu'il redirige un regard empli d'incompréhension vers la jeune femme. Ses mots s’évacuent de sa bouche pour traduire son hébétude. ❝ Pourquoi t'as fait ça ? Ça aurait plus simple pour toi de me balancer. Ça t'foutais à l'abris du risque de me recroiser. ❞ Il la dévisage. Elle n'a rien d'un ange, c'est clair mais elle l'a aidé sans raison. Ce n'est pas qu'il apprécie, ce n'est pas qu'il l'espérait mais il aimerait comprendre ce qui l'a motivée.



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Siobhan


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyMar 6 Juin - 17:36





C’est une chimère méticuleusement contrôlée qu’elle réussit à faire naître, une hallucination anodine où tout est à sa place et rien ne détonne. Elle ne regarde même pas dans sa direction, se contente de faire son boulot pour poursuivre l’illusion jusqu’au bout et l’autre ne remarque rien puisqu’il n’a rien à voir. Le seul élément de contraste a été rayé de la carte, inexistant et perdu dans le néant. Enfin, l’autre récupère les objets convoités et se tire sans vouloir faire un brin de conversation, au plus grand soulagement de l’illusionniste qui attend que la porte se referme et que les pas étouffés s’éloignent pour cesser son manège. A d’autres, elle aurait pu dire qu’elle avait agi instinctivement et que son pouvoir s’était emballé avant qu’elle ne puisse l’étouffer mais la vérité est qu’elle a trop apprécié découvrir ce qu’elle était capable de faire pour ne pas s’y entraîner et le maîtriser, suffisamment pour ne qu’il la double pas. Cette mascarade, elle l’avait fait de bon gré sans pouvoir se l’expliquer avec la moindre idée. Ça aurait été trop de complications, c’est sa seule excuse. Le pillard n’était plus à ça près et il paraissait pas suffisamment docile, ou suffisamment con pour se laisser prendre la main dans le sac, il aurait pris la poudre d’escampette aussitôt, peut-être avec une rossée en guise de salutations à l’intrus avant de prendre les jambes à son cou, et elle aurait dû expliquer ce qu’il s’était passé en détail, voire faire une déposition. Elle n’aimait pas ça les complications quand elles ne venaient pas d’elle et cette histoire aurait fait trop de bruit alors qu’aucun sang n’a coulé. Du moins pour l’instant. Il lui manquait clairement une case au guignol alors qui sait quelles surprises il pouvait encore lui réserver.

« Ça j’en doute. S’il était là, c’est parce qu’il trouvait pas son bonheur ailleurs, c’est pas demain la veille que ça viendrait à changer et pas deux infirmiers venants tenter maladroitement de l’intercepter qui l’en empêcherait. J’ai juste voulu éviter à tout le monde un mauvais moment : tu t’es pas fait voir, il s’est pas fait éclater contre une étagère et on m’a pas posé de questions. Si c’est pas de la défonce que tu cherches et si tu t’es démerdé pour venir jusqu’ici, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. Même si insister sur le fait que t’aurais pu me tuer si tu l’aurais voulu plaide pas en ta faveur de ‘j’suis pas un camé’. Taré va. Mais si t’es prêt à me buter pour des médocs c’est que tu dois en avoir sacrément besoin. finit-elle avec un ton las, détournant finalement le regard pour le poser sur ces boîtes entassées, ces cylindres incandescents les uns à côté des autres, une myriade de petites pilules aux couleurs et effets divergents, considérées comme acquises pour certains et des denrées rares pour d’autres. Bien sûr que c’était merdique mais à une ère où l’argent servait à s’acheter du pain comme à s’offrir du sexe sordide, cela n’avait rien d’étonnant. C’est le monde entier qui est merdique, la petite bulle idolâtrée de Varakes la première ». Cela n’a rien de pieux, un pied-de-nez blasphématoire aux préceptes qu’elle s’entête à écouter semaine après semaine alors qu’elle n’en pense pas moins. La remarque n’est adressée à personne, bien qu’elle pourrait être interprétée comme une réponse aux reproches dont elle avait fait l’objet, et reste suspendue dans le vide tandis que ses yeux perçants continuent d’observer les étiquettes les unes après les autres, ces ressources vitales et ô combien frugales. Il était dur de considérer que Varakes était le paradis lorsque certains vivaient l’enfer pendant que les plus chanceux regardaient ailleurs, en direction des étoiles quand les premiers sont collés à la poussière.


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Carmélo


Carmélo
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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyVen 9 Juin - 11:32





L'illusion avait voilé le regard de la blouse blanche avec une certaine aisance mais un rapide regard vers la petit tête de lard lui permet de constater ses difficultés sans hasard. Elle semble avoir hâte d'y mettre fin avant d'entrer dans le déclin. Il connaissait les affres des illusions par coeur, tout comme il en connaissait l'éclosion, les effusions et la diffusion. Lui aussi était un illusionnist et il comprenait que cela ne soit pas pour les esprits simplistes. Alors il était prêt à intervenir, prêt au pire. Mais elle avait géré sans interférer avec une réalité à berner. Et la seule réaction de Mélo avait été de lui demander ce qu'elle fabriquait. A sa place, il n'aurait pas réagi de la sorte et c'est justement ce qui éveillait sa méfiance. Il ignorait ce qu'elle pouvait cacher mais ce n'était pas clair dans ses impairs de mégère sous couvert d'intentions humanitaires.

Il est surpris par ce qui s'en suit. La fillette se contredit, peut-être pour prendre la poudre d'escampette, peut-être parce qu'elle a les miquettes mais la girouette n'est pas prête de le transformer en  lopette qui se laissera berner par quelque paroles mal avisées. Plus ses paroles s'écoulent, découlent et encagoule une vérité qui sort du moule. Une vérité toute molle qui emprisonne et façonne les connes et les bouffonnes. Celle-là semble avoir pété le moule, comme lui. Ou du moins, c'est ce qu'elle lui faire croire pour lui faire prendre des vessies pour des passoires.

Un mauvais moment, dit-elle. Soit, elle a évité le pire pour la tête de tanche en blouse blanche mais le brun n'arrivait pas à croire que dans ses déboires une nana veuille lui rendre service sans pourboires. C'était trop bizarre. ❝ Qu'est-ce que tu veux en contrepartie ? J'crois pas vraiment au père noël, sauf s'il se déhanche dans une boîte de nuit gay alors essaye pas de me faire croire que c'est par pure bonté d'âme que tu m'as couvert. ❞ Mais elle ajoute qu'elle sait, qu'elle connaît ce monde noyé dans la merde et les emmerdes. Peut-être qu'elle est différente, ou peut-être qu'elle cherche juste une rente. En tout cas, il choisit de penser à une dette. Sauf qu'il déteste avoir des dettes. Parce qu'il déteste dire merci et que les dettes, c'est une façon de le dire. Il essaye de ne pas se montrer agressif, il reste attentif au timbre de sa voix pour le rendre plus gentil mais c'est pas dans sa nature lunatique, problématique, apocalyptique. ❝ Ça, j'm'en suis rendu compte que rien ne faisait exception à la merde purulente qui dévore le monde. Mais je déteste avoir des dettes alors si je peux la rembourser tout de suite, ce serait parfait. ❞


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Siobhan


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyDim 11 Juin - 14:55





Il lui demande ce qu’elle veut en échange parce que le père noël n'existe pas, tout le monde est pourri jusqu’à la moelle et veut quelque chose pour sa pomme à la moindre bonne action et elle en rit, un peu désabusée, avant de fixer les médicaments, les mots traduisant sa pensée lui échappant sans même qu’elle ne s’en rende compte, sa langue claquant contre son palais alors que ses lèvres se mouvent pour former des syllabes dangereuses. Sauf qu'il insiste sur vouloir la rembourser, n'ayant pas compris qu'elle n'en avait rien à faire de ce qu'il pouvait lui offrir. « T’as pas de dette. lâcha-t-elle avec un claquement de langue agacé. Qu’est-ce que tu voudrais que je veuille de toi ? Je sais même pas qui t’es ou d’où tu viens, j’ai pas la moindre idée de ce que tu pourrais m’apporter. La seule chose qu’elle avait pu apprendre sur ce type c’était son goût certain pour les menaces assorties de poings aux articulations bien blanches autour du cou de quiconque venant trépasser sur le territoire qu’il s’était octroyé. Aux dernières nouvelles, elle ne ressentait le besoin de casser la gueule à personne et quand bien même, il lui serait sans doute bien plus jouissif de se joindre à la mêlée que le regarder faire, hormis si son opposant faisait la même taille que son interlocuteur. Dans ce cas-là, il serait peut-être plus sage de lui laisser bien que le problème ne se pose pas, elle n’avait besoin de voir la gorge d’aucun pressée jusqu’à en couper l’air. Juste, si tu me recroises la prochaine fois, évite de m’étrangler. Une fois ça m’a suffit. » Elle lui lança un regard appuyé avec un sourcil arqué mais son ton n’était pas celui du reproche, il était informel, se contentant de répondre à la question qui lui avait été posée. Elle ne sait pas vraiment si on pouvait considérer qu'elle avait agit par bonté de coeur, mais elle ne voulait rien de lui et n'attendait rien de sa part, si ce n'est peut-être qu'il la laisse tranquille.


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I.R.F


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyLun 12 Juin - 11:04

UN SOUVENIR DE CARMÉLO
Éclairé par la faible lumière d’un lampadaire, tu attends en silence. Il est en retard. Cette réalisation suffit à t’énerver et c’est avec une habitude certaine que tu fouilles dans ta poche pour en sortir ton paquet de cigarettes. Tu sors en une pour l’allumer, accueillant la première bouffée avec un certain soulagement. Tes nerfs te remercient de cette attention. C’est à ce moment qu’il arrive. Le con. « T’es en retard. » Il ne dit rien et se contente de t’offrir un sourire narquois. Comme si vous étiez quitte avec ça. Tu retiens pourtant ton poing, te répétant que tu n’es pas là pour ça. « T’as ce que je t’ai demandé ? » Tu termines ta phrase en lui tendant la main, celle qui tient une liasse de billets. Il te laisse toujours sans réponse et se contente de vérifier que le compte est bon. Puis, il te lance une petite boite orange. Tu n’as même pas besoin de vérifier pour deviner que quelque chose cloche. La boite est vide. « Tu te fous de ma gueule ? » Très vite, tu sens ton sang bouillir et tu te dis que, finalement, il le mérite bien ton poing. Tu n’attends pas davantage, faisant un pas vers lui, puis un autre. Sauf que ton poing n’a aucune chance d’atteindre son visage puisque le canon d’un révolver est pointé devant toi. « Y’a rien pour toi, parce que t’es plus le bienvenu ici Radek. Va chercher ta dose ailleurs. » Comme si ce dont tu as besoin se trouve sur tous les coins de rues. Tu n’as pas le temps de protester avant qu’il retire la sécurité de son arme. « Je suis sympa donc je vais te laisser partir comme ça, mais assure toi de relayer le message à tes patrons. » C’est là que tu comprends. Ce con. Il pense que tu viens lui acheter ça pour revendre et à cause de ça tu te retrouves avec rien. C’est peut-être toi l’idiot en fait ?

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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyMar 13 Juin - 16:56





Les dettes l'entêtent, c'est comme une fixette toute bête, une allumette qui menace de lui brûler les doigts, sans foi ni loi. Il ne supporte pas ce petit rappel ponctuel qui lui chante un panel d'obligations formelles. Quand il est dans ce genre d'emmerde, il n'arrive plus à poser le pinceau, à percevoir le beau dans ce monde de fardeau. Alors ouais il veut payer illico, la rayer presto. Cette dette qui encombre déjà dans l'ombre de ses pensées sombres. Mais la nana, elle recommence à le prendre de haut et il l'a regarde depuis son caniveau. Qu'est-ce qu'il pourrait lui offrir ? A part enchérir sur cette existence prête à pourrir ? Ouais, elle a raison la minette, pourtant il préfère se vanter sans prendre la poudre d'escampette. ❝ J'peux apporter des tas de choses. ❞ Il ne veut vraiment pas retomber sur elle pour penser à cet éternelle rengaine ; j'lui dois une paye. Non plutôt crever mais la minette annonce de sa voix loin d'être guillerette que la prochaine fois qu'ils se verront, il pourra éviter de l'étrangler. C'est négociable, après tout le diable ne frappe pas deux fois au même endroit. Après un signe de tête, le brun s'empare de la boîte tant désirée mais à peine attrapée, elle pointe de brusque image au visage familier. Il est brusquement aspiré dans une réalité qui paraît tellement plus censée, comme s'il s'était réveillé d'un rêve éveillé. Il se voit en train de poireauté, et il le ressent l'agacement qui titille ses nerfs et ronge son frein. Il se voit repenser avec ferveur à ce poing qu'il collerait bien dans la tronche du connard qu'il attend. Ça semble logique et tellement normal qu'il soit là. Il sait ce qu'il attend et pourtant, c'est flou. Et quand il se pointe le cet abruti avec tant de retard, il lui sort sa gueule de minable. Ce sourire lui inspire et empire son envie de cogner qui transpire. Il tend des billets en attendant une contrepartie, la raison de sa présence ici en pleine nuit. Quand le mec lui donne ses médocs sans oublier de prendre l'argent, il sent comme quelque chose d'odorant. On se fout de sa gueule sans hésitation et ben lui, il allait cogner sans précaution ! Enfin, il aurait aimé parce qu'un flingue se braque sur sa tempe. Et il finit là, avec une mise en garde qui ne tarde pas à pointer sa gueule de cafarde. Ses mains sont finalement vides à cause de se connard perfide. Il se souvient s'être senti con sans trop saisir pourquoi quand brusquement, il revient dans cette réalité sordide.

Il rouvre les yeux sur les décombres de sa vie dans souvenirs et son regard se heurte à la boite orange dans sa main. Radek... alors c'est comme ça qu'il s'appelle. Radek ? Putain avec un nom pareil, quelle origine il peut avoir, nom de Dieu ? Ses yeux perçoivent la surface ivoire du visage la minette à l'air sage. Il la fixe un instant sans trop savoir à quoi se raccrocher là. C'est la première fois qu'il se sent paumé comme ça. Il finit par lui adresser un signe de tête pour la saluer, avant de s'éclipser.


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MessageSujet: Re: medicine. | SIOBHAN [flash-back]   medicine. | SIOBHAN [flash-back] EmptyMer 14 Juin - 4:13





La rembourser, idée insistante et persistante dont il ne démord pas, à l’image d’un chien aux crocs plantés dans un os sauf que contrairement au clébard, il veut pas obtenir quelque chose mais s’en défaire parce qu’un merci ça lui brûlerait la langue à l’acide et qu’être redevable c’est comme une plaie qui cicatrise, on veut s’en débarrasser au plus tôt parce qu’elle démange et dérange. Elle le comprend, avoir une dette envers quelqu’un, elle doit détester ça tout autant que lui mais le problème, c’est qu’elle n’a pas agi pour avoir une créance, avec un plan prémédité de ce qu’elle pourrait lui dérober en échange du service rendu. Elle ne veut rien de lui et quand bien même ce serait le cas, elle ne saurait pas quoi lui demander alors elle le lui fait savoir ; pour attendre quelque chose de quelqu’un, il faut savoir ce dont il est capable et à part cabosser des caboches, elle saurait pas pour quoi il pourrait lui être utile alors ça l’intéresse pas. Passe ton chemin, tu me dois rien. Mais il persiste et signe, lui disant qu’il pouvait lui apporter des tas de choses comme s’il lui ferait de claquer des doigts pour exaucer l’un de ses vœux, un génie dont la peau bleue a été troquée pour des tatouages, un saltimbanque en manque brut de décoffrage sorti de sa bouteille pour se refaire un stock de petites pilules.

Dans un soupir, elle lui répond finalement que s’il veut tant la rembourser d’une dette imaginaire, il n’avait qu’à éviter de coller sa main à son cou s’ils venaient à se recroiser, partagée entre sa volonté d’être celle qui se trouvera dans la pièce quand sa boîte sera de nouveau vide pour éviter le même manège à quelqu’un d’autre de plus sot et celle de plus le revoir, lui et sa poigne de fer. Il lui adresse un signe de tête signifiant que le marché était conclu et elle l’observa, soulagée de le voir un peu plus cordial, attraper l’objet de ses désirs et se diriger vers la sortie mais voilà que le colosse se fige et elle se crispe, craignant qu’il eût changé d’avis ou que peu importe ce pour quoi il prenait des médicaments allait éclater à chaque instant. Sauf qu’il continue de ne pas bouger et à l’y regarder, il n’a pas l’air d’être présent dans la salle avec elle, ne lui accordant pas même une once d’intérêt, comme s’il était victime d’une absence qui ne valait rien qui vaille. Confuse, une pointe d’inquiétude dans le regard, elle fait un pas vers lui et le gaillard s’anime pour sortir du brouillard alors elle s’arrête, laissant une distance entre eux. Elle veut lui demander s’il va bien mais les mots se coincent dans sa gorge et elle s’abstient d’intervenir, se contentant de l’observer silencieusement tandis qu’il la fixe en retour, leurs regards imperméables se soutenant dans un échange de sourds. Puis il lui adresse un second signe de tête avant de sortir de la pièce, pour de bon cette fois-ci, la laissant plantée là quelques instants à se demander ce qu’il venait de se passer avant qu’elle ne s’active à son tour, récupérant ce qu’elle était venue chercher initialement pour quitter cet endroit à son tour.


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