contexte

tu as mal à la tête, comme si on te l'avait mise dans un étau et qu'on avait serré jusqu'à ce que tu perdes connaissance. tu gardes les yeux fermés alors que tu commences à sentir le monde autour de toi, malgré le martèlement dans ton crâne. sous ton corps allongé, tu sens quelque chose de mou et de douillet... sans doute un lit. si tu tends l'oreille, tu arrives à entendre les bruits de la vie courante : des gens qui parlent, des bruits de pas, de courses... tu ouvres un œil pour prendre en compte ton entourage et tu vois un rideau blanc.

la curiosité l'emporte sur ton inconfort, et tu t'assoies sur le lit. avec une main légèrement tremblante, tu repousses le bout de tissu qui te gardait caché pour dévoiler le reste de la pièce. assez grande, il n'y a que des lits avec des rideaux blancs, semblables à celui sur lequel tu es assis. dans le fond de la salle, à côté de la porte, il y a des armoires et un comptoir. tu n'as pas besoin de faire plus de recherche pour savoir que tu es dans une infirmerie. tu déposes tes pieds au sol et la fraîcheur du plancher fait remonter un frisson le long de ton échine. tu te lèves et avances jusqu'à la porte; derrière, tu entends les gens passer et parler, et lorsque tu ouvres finalement la porte, ils s'arrêtent pour te regarder. alors que ton regard se pose sur chacun des visages, tu te rends compte que tu n'en reconnais aucun. tu sens la panique monter, mais ce n'est que lorsque l'un d'eux te demande : « tu t'appelles comment? » que tu réalises que ce n'est pas la seule chose que tu ne connais pas. le regard plein de panique, tu lui réponds finalement. « je ne sais pas. » et plus bas, si bas que toi seul l'entends « qui suis-je? »