1 minute, 1 second { Hughie&Owls

    Il peinait à ouvrir les yeux. Les rayons du soleil qui traversaient les maigres rideaux était le meilleur moyen pour le tirer de sa torpeur, mais il était trop tôt. La veille avait, encore une fois, était épuisante pour ce pauvre serveur dans le bar familial, bien qu'agréable. Il ne se plaindrait jamais de travailler dans ce genre d'endroit, il s'y plaisait beaucoup trop pour cela. Mais les matins étaient difficiles, surtout lorsque l'on était une personne qui appréciait beaucoup le pays des rêves. Pour Owls, c'était légèrement différent. Lui qui lisait beaucoup, était tombé sur un écrit d'un célèbre psychanalyste, selon lequel les rêves n'étaient que l'expression de l'inconscient et du subconscient d'un l'individu. Rien ne s'oubliait, tout restait enfoui dans des zones hors d'atteinte, cette zone où se trouvait le passé d'Owls ainsi que celui de toute la population dans cette étrange ville. Alors il cherchait des indices parmi les rêves qu'il faisait. Mais il n'obtenait jamais rien de conséquent. Parfois il lui arrivait de se réveiller avec un mal de crâne terrible, oubliant tout ce qu'il avait vu et vécu dans le monde de Morphée, d'autre fois, par contre, il se voyait devenir un être minuscule ou avec le don de voler, tel un oiseau libre. Des choses communes et sans grande signification pour lui. Alors il était frustré, mais surtout gêné par cette luminosité qui envahissait l'appartement. Se redressant un peu, le jeune homme remarqua qu'il n'avait même pas eu la force d'atteindre sa chambre avant de sombrer dans l'inconscient. Il était sur le canapé, et ses douleurs au dos était une preuve que sa position n'avait pas été des meilleures pendant la fin de la nuit. Il bâilla, il devait sûrement être encore trop tôt pour se réveiller, sachant qu'il n'était rentré qu'aux alentours des quatre heures du matin. Il n'habitait pas tout près de son lieu de travail, ayant préféré un endroit calme avant tout, et, comme tous les soirs après son travail, il était rentré à pieds.
    Il se leva, non sans s'étirer une fois debout, et avança d'un pas lent en direction de la chambre pour finir sa nuit. Il fut cependant coupé dans sa course par les vêtements qui trainaient à terre, le faisant  trébucher. Il ne se souvenait pas s'être déshabillé avant de tomber de sommeil, mais un simple regard sur son corps fut assez pour comprendre qu'il avait du le faire inconsciemment, comme un automate. D'un côté ça l'amusait alors que de l'autre, une petite voix lui disait que son inconscient pouvait au moins ranger ses affaires au lieu de les avoir laissées en plein milieu de la pièce principale de l'appartement. D'un geste lent et fatigué, il s'empara de tous les morceaux de tissus pour les mettre dans le panier approprié qui se trouvait dans sa chambre, et il en profita pour enfiler un short doré et rouge qui lui servait de pyjama. Il s'assit sur son matelas, posant son regard un instant sur la fenêtre qui était ouverte. Distraitement, il la referma, suivi du store pour couper la lumière et plonger la pièce dans l'obscurité. Il soupira, alors qu'il se laissa tomber sur le dos, contre le matelas de son lit avant de fermer les yeux, s'accordant quelques minutes de répits pour trouver le courage de se positionner correctement. Seulement, ce pseudo-sommeil semblait être troublé par un bruit sourd et répétitif, comme si quelqu'un était en train de frapper, à coups réguliers, contre un mur. Il mit du temps à comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un mur, mais de la porte de son propre appartement. Qui pouvait bien le déranger à une heure pareille ? Bien qu'il avait seulement deviné l'heure, la fatigue qui le dévorait toujours plus était suffisant pour comprendre qu'il n'avait pas dormi très longtemps. Lentement, il bougea ses membres lourds, forçant un peu sur son don pour avancer plus vite était arrêter de ressembler à un paresseux qui cherchait sa branche.
    « J'arrive... » Marmonna-t-il.
    Il atteignit – enfin – la porte d'entrée et déverrouilla les trois verrous qui le protégeaient de l'inconnu et de l'extérieur avant de passer sa tête dans l’entrebâillement.
    « Oui, c'est pour quoi ? » Demanda-t-il alors qu'il regardait l'inconnu sans le voir, bien trop fatigué pour se concentrer.